Près de 300 euros pour la politique du vélo en France

L’effort, tel qu’il est annoncé, est colossal : près de 300 euros cumulés seront consacrés à la politique du vélo à l’horizon 2025. A cette date, a promis le président de la République, la France dépensera 0 % de son produit intérieur brut (PIB) pour sa politique vélo.

Le premier objectif, dit-on dans l’entourage de la ministre des transports, Élisabeth Borne (photo), sera le développement des aménagements cyclables, expression barbare signifiant que les vélos n’ont rien à faire sur la chaussée des automobilistes qui travaillent dur et qui se lèvent tôt le matin. Selon la ministre, ce plan vélo d’aménagements cyclables sera « win-win » avec les automobilistes: « on investira quelques centaines d’euros dans des pistes cyclables, mais en même temps les automobilistes pourront se garer dessus. » A l’horizon 2025, il est prévu « d’avoir quelques mètres supplémentaires de bandes cyclables à l’échelle française. »

La première séquence ira de 2019 à 2023 : le budget annuel de la Mission interministérielle du vélo atteindra alors 44,50 euros. Durant ces cinq années, où les besoins sont « couverts de manière ferme », on insistera sur des campagnes de communication à destination des cyclistes (une fois payés le papier et les stylos de la Mission interministérielle). Selon Mme Borne, « il faut que les cyclistes comprennent qu’ils ne sont pas propriétaires des routes payées avec nos impôts. On veut bien les tolérer à cause de la planète et de la pollution des petits oiseaux, mais ils doivent faire des efforts en roulant discrètement, si possible la nuit et sur les trottoirs. » Une campagne de publicité nationale « A vélo, je me fais discret » est déjà prévue pour un montant de 29,99 euros avec une option achat de mots-clé Google pour 4,99 euros.

Cette première phase sera aussi l’occasion d’investir pour l’avenir du vélo en France. La Mission interministérielle du vélo compte en effet « débloquer une dizaine d’euros pour un parking vélo de qualité en bas de l’immeuble. »

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Par ailleurs, Mme Borne souhaite régler le problème des nuisances régulièrement évoquées par les automobilistes qui, dès les premières douceurs printanières, aiment à baisser leur vitre-conducteur afin de profiter de la caresse du vent sur leur visage et sur l’avant-bras qu’ils laissent nonchalamment dépasser de l’habitacle. Un plaisir simple hélas trop souvent gâché par les cyclistes qui précèdent le véhicule. Une automobiliste qui effectue quatre fois par jour le trajet Battant-Chamars pour aller travailler, témoigne : « Ces gens-là [NDLR : les cyclistes] dégagent une forte odeur de transpiration quand ils pédalent vite ou lorsqu’ils montent une côte. Nous on est derrière et on est obligés de fermer toutes les fenêtres de la voiture pour ne pas suffoquer. C’est insupportable d’être ainsi obligés de s’enfermer dans nos véhicules alors qu’il fait beau dehors ! Ils nous gâchent notre air pur ! Ras-le-bol des cyclistes ! »

À cet épineux problème, la ministre des transports souhaite apporter une solution pragmatique : « La Police sera prochainement équipée de détecteurs d’effluves à spectromètre de masse. À partir d’un certain seuil qui sera défini par décret, les agents pourront verbaliser », a d’ores et déjà prévenu Nicolas Hulot, le ministre chargé de la qualité de l’air.

Enfin, Mme Borne a déjà annoncé que s’il restait de l’argent sur ce budget confortable à la fin du quinquennat, elle s’engageait à payer un verre à tous les journalistes présents pour son pot de départ.

Nul doute qu’avec ce plan ambitieux, la France va devenir dès 2025 le pays du vélo!

5 commentaires sur “Près de 300 euros pour la politique du vélo en France

  1. Adrien L.

    Impressionnant… Avec un maximum de 0.2 % du budget prévisionnel des 4 prochains quinquennats alloué aux infrastructures autres que celles dédiées à la sacro-sainte bagnole, et un classement de la mobilité à vélo dans les « divers » des rapports établis pour la décision des financements à venir, le Diesel (qui est propre maintenant, voyons !), le fascisme bagnolard, les pétrolettes omniprésentes, les veaux motorisés et les « J’en ai pour 5 minutes » qui se garent sur NOS pistes ont encore de beaux jours devant eux.

    https://www.departements-regions-cyclables.org/actualite/2018/02/01/coi-preconise-350-millions-deuros-4-ans-velo/

    C’est purement en simplement désespérant.

  2. zit

    Il faudrait délocaliser la France vers le nord, ou favoriser l’enneigement par, par exemple, des canons à neige le long des voies de circulations de la capitale : ces derniers jours, les pétrosaures n’en menaient pas large sur paname, alors qu’à biclou, pour peu qu’on aie des pneus un peu sculptés, tant qu’il n’y a pas de glace, ça passe royal ;o).

     

  3. abil59

    Quel sarcasme enfin! 🙂 La France fait quand même un (très petit) effort… Il faut comparer la France a des pays comparables pour la pratique du vélo par exemple Etats-Unis, l’Australie ou les îles Fidji (tout ça n’est que supposition dans l’équivalence des politiques vélo).

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