Le serial poinçonneur de pneus

Quel titre angoissant, c’est le nom que les sacs à pubs ont choisi de donner à un Bordelais qui a été arrêté après plus de 7 ans de crevage de pneus de voitures dans sa région.

L’homme était si enthousiaste que la police se demandait s’il n’y avait pas en fait un groupe de plusieurs personnes qui agissait. A lui seul, il aurait crevé les pneus de près de 6 000 véhicules, au moins 2 pneus par voiture, afin que le véhicule ne puisse pas repartir sans dépanneuse.

Grâce à lui, c’est environ 180 000 km qui n’ont pas été parcourus, évitant ainsi l’émission entre autres de 106 Kg d’oxyde d’azote, 4 Kg de particules fines (Pm10), 2 Kg d’hydrocarbures et 33 tonnes de CO2 dans l’atmosphère. On ne sait pas combien de victimes ont été initiées au covoiturage, transport en commun, voire même marche à pied à cause de la situation.

Une première expertise a révélé une « personnalité obsessionnelle et solitaire », non sans une certaine « dangerosité », selon la procureure, Marie-Madeleine Alliot. « Il a un profil un peu de serial killer (…) Il a fait cela (les pneus) mais il aurait pu faire autre chose. » Les plus de 70 000 personnes blessées par des voitures en 2017 savent bien à quel point un véhicule immobilisé a une certaine dangerosité…

L’activité de poinçonnage semble en tout cas très addictive puisque le vandale vient d’être à nouveau arrêté alors qu’il était placé sous contrôle judiciaire.

Il existe apparemment d’autres amateurs, mais ils sont loin d’avoir le même palmarès. Il reste donc encore un long chemin avant de pouvoir respirer un air sain comme cela est inscrit dans une loi française de 1996.

Lire aussi :  Le vélo-shopping

 

14 commentaires sur “Le serial poinçonneur de pneus

  1. Vincent

    Je ne suis pas certain que le bilan soit aussi positif que vous le laissez entendre. Au moins 12 000 pneus crevés remplacés, ça n’est pas très écologique.

  2. pedibus

    c’est pas moaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaakéféça…

     

    bordo-bordel…

    gonflée la Jupette de ne pas avoir encore proposé de chausser les bagnoles de roues en bois :

    à titre de très éphémère ministre de l’environnement*, ça aurait été une proposition qui aurait pu faire long feu elle au moins…

     

    *déculottée aux législatives de 2007, quand il était « numéro 2 » du gouvernement Fion… :

    boaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

  3. emmp

    L’émission Les Pieds sur terre a raconté un épisode comparable dans la région de Toulouse voici quelques années : »Dans la banlieue de Toulouse, les habitants du quartier du Récébédou sont victimes depuis trois ans d’un mal mystérieux : des clous sont régulièrement jetés dans les rues et les crevaisons ne cessent de se multiplier. Les infirmières et le facteur font des détours pour ne pas crever un pneu à chaque passage et les habitants s’organisent. Certains suspectent les garagistes du coin, et d’autres se sont lancés dans des sessions d’observation pour tenter de démasquer le ou les jeteurs de clous. » L’effet secondaire en a été de faciliter les rencontres entre voisins…

    https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/rumeurs-et-murmures

  4. Vince

    Je ne suis pas certain que le bilan soit aussi positif que vous le laissez entendre. Au moins 12 000 pneus crevés remplacés, ça n’est pas très écologique.

    @ Vincent :

    Ce n’est pas lui qui remplace les pneus. Lui il évite juste que des voitures roulent.

     

  5. Céline

    @vince

    «Ce n’est pas lui qui remplace les pneus. Lui il évite juste que des voitures roulent.»

    La terre s’en fiche de qui remplace les pneus. Pour elle, c’est de la pollution, qui vient mitiger le bilan de l’opération «crevaison de pneus».

  6. Vince

    Oui et celui qui prends son vélo est responsable de la pollution causée par les automobilistes qui doivent accélérer pour le doubler ?

     

  7. Zfred

    Il m’est arrivé quelques fois de retrouver mes pneus de vélo crevés, voire une roue pliée.

    J’imagine assez bien l’hilarité générale si j’avais été au commissariat porter plainte…

  8. Seb.

    On peut en rire mais je n’adhère pas à la démarche.

    Je suis pro vélo (je fais plus de 30km/jour pour aller et revenir du travail) mais je dois parfois me servir de ma voiture et dans ces cas là j’en ai vraiment besoin. Ce genre de justicier pourrait me mettre vraiment en difficulté.

    J’imagine aussi le chômeur qui au moment où il doit prendre sa voiture pour se rendre à un entretien d’embauche que celle-ci est inutilisable et qu’en plus il devra dépenser une partie de ses faibles ressources pour la rendre à nouveau utilisable.

    Je pense au smicar qui va peut être perdre une demie journée de salaire faute de pouvoir se rendre au travail.

    Je pense à l’enfant qu’on ne peut pas venir chercher à l’école.

  9. Hdkw

    Mon but n’était pas de faire de la comptabilité mais de mettre en parallèle la violence du monsieur qui dégrade la propriété d’autrui et celle des gens comme il faut qui conduisent avec toutes les conséquences qui vont avec.

    Sa performance mérite de rester en mémoire, 6000 voitures vandalisées.

    @seb

    A l’époque des ‘degonfleurs’, les conducteurs avaient des exemples encore plus extrêmes:
    – le docteur qui va rater une intervention qui aurait pu sauver une vie
    – la femme coincée alors qu’elle va accoucher..

    Des problèmes sérieux mais des grains de sable dans une machine de guerre. Pendant sa période de vandalisme un demi million de Français ont été blessés dans des accidents de la route et 24000 sont morts.

     

     

     

  10. Vince

    Moi non plus je n’adhère pas à la démarche de vandalisme du serial creveur : je préférerais que l’on crève nos voitures nous-mêmes 😉

    Seb., le but de la société de consommation est de nous avoir fait croire qu’il nous faut chacun une voiture.

    Mais il y a des transports en commun (il y avait), des transports scolaires, il y a d’autres gens, il y a des voisins, des amis.

    Le chômeur qui habite dans un bled paumé on peut aussi l’héberger le temps qu’il faut. On n’est nullement obligés de ne pouvoir compter que sur soi-même et ne dépendre de personne d’autres.

  11. Seb.

    @Vince, nous en sommes pourtant souvent réduits à ne devoir compter que sur nous même.

     

    Il y a des transports en commun mais outre le fait qu’ils n’ont pas la souplesse nécessaire pour s’adapter à tous les besoins (horaires ou possibilité de transporter sereinement des bagages encombrants), ils sont horriblement chères lorsqu’ils s’agit de trajets ponctuels. Par ailleurs, si on ne vis pas dans une très grande ville où les transports commun commencent à fonctionner tôt le matin et jusqu’à tard le soir, si on a des horaires décalés (3/8, travail de nuit, le dimanche…) ils ne permettent pas de se rendre au travail.

    Je me suis mis au vélo taf car pour faire les 17 km qui me séparent du travail, il faut entre 1h30 et 2h avec les transports en commun. Si je fais un mixe entre le train et le vélo, je mets moins d’une heure mais, même s’il y a plusieurs trains par heures (et de ce point vu j’ai de la chance par rapport à d’autres) il y a toujours un temps perdu à attendre le train, sans compter les très réguliers retards et annulations de dernières minutes.

    La voiture, aujourd’hui, me sert essentiellement aux loisirs. Je fais du kayak (que j’assimile à l’équivalent du vélo sur l’eau)  Je ne vois pas par quel autres moyen je peux transporter un kayak au bord de l’eau. Je pourrais louer le kayak sur place me direz vous. Sauf que outre le sur-coût (je pars pendant plusieurs jours), je limiterais mes points de départs aux zones touristiques où sont loués des kayak. Par ailleurs, je connais mon embarquation, ses avantages, ses défauts, je peux tester au sec, chez moi, le chargement du kayak avec ce que je prévois d’emporter pour ma randonnée. Je ne trouve pas ce loisir honteux malgré l’usage nécessaire de la voiture, au moins quand je pars en randonnée durant mes vacances, je ne prends pas l’avion qui est autrement plus polluant.

    Beaucoup de gens utilisent la voiture par habitude sans réfléchir au fait que le vélo où les transports en commun serait plus pertinent d’un point de vue strictement égoïste, en termes de temps et d’argent. Cependant, il y a aussi des gens qui réfléchissent, qui ne sont pas idiots, et qui se résolvent à prendre leur voiture car au regard de leur situation c’est ce qu’il y a de plus pertinent.
    Je suis prêt à faire 35 à 40 km jours pour aller au travail, par tous les temps. En revanche, je me suis retrouvé parfois dans certains endroits mal desservis en transports en commun (plus rien après 20h) et où après avoir essayé de faire à velo les 5 km qui me séparaient du centre, j’ai renoncé tant c’était dangereux (les seuls accès, impliquaient d’emprunter des routes limitées à 90km/h, dépourvues d’aménagement cyclable, sans réelle visibilité pour les automobilistes, notamment à la sortie de virages sur des routes bordées de tallus sur lesquels il y a des arbres).

    Je crois sincèrement que la majorité des déplacements en voiture ne n’est pas pertinente, qu’il est urgent de réduire le trafic automobile mais je me méfie toujours des jusqu’aux boutisses lorsqu’ils veulent imposer aux autres une vérité.
     

    @Hdkw j’avais compris l’objet de votre article. Cependant, la frontière est fine entre « le ton des journalistes est ridicule » et « quel type sympas, bien fait pour ces salops d’automobilistes ». J’ai connu de longue années de précarité extrême. Je m’en sors mieux depuis peu parce que j’ai pris, en dépit de mes difficultés, des risques. J’ai avancé en me reposant sur des équilibres fragiles. Si j’ai peu utilisé la voiture, c’est un choix qui aurait pu dans certaines circonstances s’avérer pertinent, voire incontournable. Donc, ce genre de justicier avec toute sa suffisance aurait pu me mettre réellement en difficulté. Savoir que mes difficultés personnelles pèsent peu de chose comparativement au bilan mortel de la voiture aurait été une bien maigre consolation.  

  12. Seb.

    @Hdkw, je rectifie, il y a effectivement des moments où ma voiture s’est avérée indispensable puisque pour faire le stage de 4 mois nécessairement à l’achèvement de ma formation, je n’avais pas trouvé d’autre moyen que dormir dans ma voiture durant la semaine. Je l’avais oublié car ce n’est pas ce que j’ai eu de plus compliqué à faire pour m’en sortir. Vous comprenez peut être que je sois un peu sur mes gardes au regard de l’insouciance de notre poinçonneur et que je veuille attirer davantage attirer l’attention sur les conséquences possibles de tels actes que sur la poésie du geste, à laquelle je ne suis pas, au demeurant, totalement insensible.   

  13. emmp

    Au fond, si on analyse les réactions, le problème du sérial poinçonneur est qu’il s’attaque au niveau individuel à un problème de plus grande échelle.

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