Médias et SNCF : aller simple pour la réforme !

Jeudi 15 février 2018, Édouard Philippe recevait le « Rapport sur l’avenir du transport ferroviaire » de Jean-Cyril Spinetta, ancien PDG d’Air France. Au programme de ce document, un cocktail drastique de mesures libérales qui, pour les syndicats, remettent en cause le service public ferroviaire au profit du secteur privé.

Depuis la mi-février, cette réforme suscite l’approbation (presque) unanime des médias dominants, qui cochent une à une les cases du bingo de la « démobilisation sociale » et réactualisent son lexique : « nécessité de la réforme », « archaïsme du statut des cheminots », « modernisation », « privilégiés », « dialogue social », « prise d’otage », « chantage des syndicats », etc.

Les mobilisations des salariés et des syndicats ravivent quant à elles la morgue des éditorialistes, et leur mépris de classe. Bien en amont des mobilisations elles-mêmes, les médias dominants, escortés d’experts et d’éditorialistes, ont occupé l’espace public pour délégitimer par avance le mouvement social et marteler le message : il faut réformer.

À ce titre, le traitement médiatique de la réforme de la SNCF s’inscrit dans la continuité de la couverture des mobilisations contre la « Loi Travail » de 2016 comme des précédentes grèves d’ampleur, et fait écho sur bien des points au traitement des mouvements de contestation (entendre « grogne » dans la bouche des éditorialistes) qui animent de nombreux autres secteurs de la société actuellement : hôpitaux, retraités, collèges et lycées, EHPAD, école publique, etc. Et il y a fort à parier que les mouvements de grève, annoncés à partir du 22 mars à la SNCF – et dans la fonction publique – vont ouvrir une nouvelle étape de ce déferlement médiatique.

Quels sont les mécanismes médiatiques par lesquels s’organise la délégitimation des mobilisations contre la réforme gouvernementale de la SNCF ? Quels facteurs permettent de comprendre cette hostilité des « grands » médias et des éditorialistes ? Quels rapports les contestataires de la réforme peuvent-ils entretenir avec les médias ?

Lire aussi :  Réponses aux sceptiques de la gratuité des transports publics urbains

C’est pour discuter de ces questions et réfléchir collectivement aux moyens de combattre la démobilisation sociale organisée au sein des médias dominants, que nous avons invité Bruno Poncet, syndicaliste et membre du bureau fédéral SUD-Rail, ayant déjà fait les frais de l’hostilité éditocratique sur les plateaux télévisés, au prochain « Jeudi d’Acrimed ».

Rendez-vous jeudi 29 mars 2018 à 19 h
à la Bourse du travail de Paris
3 rue du Château-d’Eau, Paris 10e (métro République)
Entrée libre

 

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2 commentaires sur “Médias et SNCF : aller simple pour la réforme !

  1. WITTMANN CLEMENT

    Ne laissons aucune chance au climat, et à la planète. Fermons les gares, augmentons le trafic des camions,  accélérons la fonte de la banquise, l’ours polaire doit disparaitre au plus vite. La glaciers de Suisse , du Mont Blanc et d’ailleurs seront rangés au rayon souvenirs…Ne laissons aucune chance aux générations futures , soutenons la croissance.  CLEMENT WITTMANN

  2. vince

    Le train ce n’est pas intéressant parce que c’est économique et cela pollue peu. En plus cela oblige les gens à se cotoyer. Cela risque même de favoriser le partage, le respect, la citoyenneté.

    La voiture c’est un bon pactole publicitaire pour les médias (le plus gros ?), l’individualisme à tout crin ça rapporte.

    Quand est-ce qu’on recommence à vivre ensemble ?

Les commentaires sont clos.