Au Royaume-Uni, les voitures à proximité des écoles, c’est fini

Fermer à la circulation automobile certaines rues aux heures de pointe. C’est l’idée toute simple qui change la vie devant les écoles au Royaume-Uni.

La génération passée, 70 % des élèves en primaire allaient à l’école à pied. Aujourd’hui, au Royaume-Uni, seule la moitié des élèves marche pour se rendre à l’école. C’est notamment le constat que fait Tanya Braun de l’association Living Streets. Mais désormais, certaines rues qui longent les écoles sont fermées à la circulation automobile aux heures de pointe. Selon la jeune femme, cela « encourage les familles à marcher ensemble« .

FranceInfo a réalisé une courte vidéo sur ce sujet de santé publique.

Tous les parents connaissent l’expérience de l’école le matin ou le soir, quand des embouteillages de voitures se forment devant l’école, provoquant risque d’accident, bruit et pollution. A l’heure de pointe, cela constitue un concentré de nuisances pour les enfants.

Par ailleurs, cela créé un environnement quasiment hostile autour des écoles qui pousse encore plus de parents à prendre la voiture, ce qui provoque encore plus d’embouteillages et de pollution. A la fin de ce cercle vicieux, presque tout le monde se déplace en voiture dans un environnement pollué et dangereux. Et cela développe la sédentarité des enfants et des parents, l’obésité, le stress, une mauvaise santé.

Ce que les fumées de la circulation font à nos enfants est terrible et il semble vital d’améliorer la situation autour des écoles. En fait, nous sommes en train de littéralement empoisonner nos enfants et il faut que cela cesse.

On sait en plus qu’aller à l’école à pied ou à vélo améliore la concentration des enfants en plus d’améliorer leur condition physique.

Sur ce sujet, vous aurez beau faire toute la pédagogie que vous voudrez auprès des parents, rien n’y fera. Le matin, ils sont en général pressés, ils ne veulent pas faire d’effort, pas marcher ou faire du vélo, déposer rapidement leur enfant devant l’école si possible sans même couper le moteur et repartir dans un nuage de fumée vers le prochain embouteillage…

Lire aussi :  Roulons pour le "pouvoir d’achat",... mais à vélo!

C’est pourquoi la seule solution viable est de fermer tout simplement les rues où se trouvent des écoles, aux heures de pointe du matin et du soir. En fermant suffisamment loin de l’entrée de l’école, vous obligez les parents soit à venir à pied ou à vélo, soit à se garer loin de l’école et à terminer à pied. Dans tous les cas, la situation à proximité immédiate de l’école s’améliore grandement pour les enfants: moins de voitures = moins de risques d’accidents, moins de bruit et de pollution.

Avec le temps, cela provoque aussi plus de déplacements à pied ou à vélo, ce qui est bon pour la santé des enfants et pour la qualité de l’air.

Apparemment, l’idée de fermer les rues aux voitures devant la sortie des écoles est aussi testée dans certaines communes de Belgique.

Qu’attend-on en France pour fermer les rues des écoles le matin et le soir? Déjà, lors des épisodes de pollution, les préfets interdisent aux enfants de jouer dans la cour des écoles. En plus, ils doivent arriver le matin et partir le soir de l’école au milieu des voitures dans un nuage de pollution. Quel est le projet de société derrière tout cela? Tuer nos enfants?

12 commentaires sur “Au Royaume-Uni, les voitures à proximité des écoles, c’est fini

  1. FredG

    J’ai eu quand même droit à une publicité de voiture avant de pouvoir lire la vidéo 🙂

  2. jol25

    Non, chez moi c’est l’inverse… Mise en place d’un transport haut niveau de service (site propre partiel), mais en parallèle élargissement des voies automobiles et déviations (ben oui parce que les voies élargies bouchonnent !) qui passent toutes devant des établissements scolaires (1 décès piéton déjà enregistré, shooté par un automaboule qui a grillé le feu rouge)

  3. Alexandre

    Si ça vous intéresse, ce principe est inscrit dans le plan vélo 2015-2020 de Nantes métropole (ils prévoient de traiter dix écoles par an). Ils se sont inspirés de l’école où va ma fille. Située dans une impasse, cela fait au moins 4 ans (entrée de ma fille en maternelle en 2014) que l’impasse est fermée à la circulation tous les matins et tous les soirs aux heures d’arriver et de départ des enfants. Et je confirme que c’est très agréable pour les parents et les enfants qui viennent à pieds et en vélo (ce qui est notre cas, on alterne les deux modes)

    Pour en avoir discuté avec un collègue, au moins une école de la ville voisine (en fait Nantes) a mis en place un système similaire, par contre, je ne sais pas si ils atteignent leur objectif de 10 par an.

    Le lien vers une présentation très succincte du plan vélo :

    https://www.nantesmetropole.fr/institution-metropolitaine/competences/plan-velo-2015-2020-84672.kjsp

    C’est déjà positif qu’une collectivité ait intégré cette question dans sa politique en faveur des modes actifs.

    (Bon pour relativiser, à Nantes uniquement il y a 114 écoles maternelles et primaires, même si un certain nombre d’établissements doivent faire les deux, on doit avoir au moins autour de 70 établissements distincts (déjà 63 écoles primaires), donc 10 par an, on est pas arrivé, sachant que la métropole compte 24 communes)

  4. Adrien L.

    Pour les cyclistes de Macronie, il reste la résistance active et la désobéissance civile, dont voici quelques exemples déjà cités :

    http://carfree.fr/index.php/2008/01/28/comment-realiser-des-amenagements-cyclables-la-nuit-en-milieu-urbain/

    http://carfree.fr/index.php/2010/03/19/realisez-vous-meme-vos-infrastructures-pietonnes-et-cyclables/

    http://carfree.fr/index.php/2014/02/17/construire-sa-piste-cyclable/

    Vive la commune insurrectionnelle vélorutionnaire !

     

  5. pedibus

    C’est quand même du plus consistant que, par exemple, la mesurette de « dégagement sans stationnement automobile de 5 m en amont  du passage piéton »…

    Piétonniser temporairement la rue des écoles c’est du bon sens qu’il faudrait que les pouvoirs publics français, le législateur, les parents d’élèves… arrivent à déchiffrer derrière leur pare-brise crasseux… En tous cas s’ils roulent à gauche les Rosbeefs ce sont bien eux qui vont dans la bonne direction, et beaucoup plus vite qu’un sautillement de cinq mètres de grenouilles timorées…

    Et ça peut être également une bonne opportunité pour piétonniser définitivement la rue dans un deuxième mouvement…

    Et on imagine difficilement ne pas faire de même dans les rues où existent résidences pour seniors, EHPAD et autres foyers seniors :

    toute la ville peut ainsi se couvrir de corridors de tranquillité.

  6. eghza

    Mon rêve !  Quand je vois quand dans l’école de mes enfants, beaucoup d’enfants qui n’habitent pas plus loin qu’à  200m de l’école viennent quand même en voiture 🙁 🙁

    Ce serait une mesure efficace, mais qui serait assez courageux pour la mettre en place chez nous ?

  7. Ludovic Brenta

    Ici à Bruxelles, trois rues devant quatre écoles viennent d’être fermées aux automobilistes de 8h à 9h du matin. La première depuis juin 2018 dans la commune de Saint-Josse-Ten-Noode (27000 habitants), sous la pression de parents d’élèves qui réagissaient à la publication par Greenpeace de mesures de la pollution atmosphérique devant plusieurs écoles bruxelloises. Les deux suivantes, tout récemment, dans la commune voisine de Schaerbeek (130000 habitants).

    Ce qui me réjouit le plus dans cette histoire est que c’est sous la pression des habitants et des parents d’élèves que ces fermetures aux automobilistes sont décidées. La proximité des élections communales du 14 octobre 2018 n’y est sûrement pas étrangère. Voilà à quoi peuvent servir les élections.

    L’autre aspect encore plus réjouissant est la volonté affichée par les élus des deux communes d’élargir cette mesure aux autres écoles si le bilan est positif.

    https://bx1.be/news/fermeture-dune-rue-a-lheure-douverture-dune-ecole-a-saint-josse/

    https://schaerbeek.be/fr/rues-scolaires

  8. pedibus

    L’idéal serait de faire bénéficier les chefs d’établissement des écoles – quand ils existent – des services de cartographie de la ville  – quand ils existent… – pour tracer sur une carte les itinéraires domicile-école de chaque élève. On pourrait alors fabriquer de la sorte les troncs communs parcourables à pinces, en solo ou en pédibus, de façon à en garantir une qualité « marchable » du plus haut niveau.

    La communauté carfriste, de parents d’élèves des grandes villes, pourrait fournir les pionniers de l’opération et les meilleurs ambassadeurs auprès des décideurs, pour tracer ces nouveaux chemins de l’école. Une signalétique, une panneautique, un traitement paysager végétalisé… pourraient mettre en scène ces trajets. Beaucoup de monde y trouverait son compte : gamins, parents, riverains, passants, seniors en promenade, touristes…

    Le contrôle et la répression du stationnement illicite devraient y être implacables et constants, jours d’école comme jours de vacances, histoire que les mauvaises habitudes ne s’y installent ou ne s’y réinstallent… Il me semble que les édiles trouveraient la plus grande légitimité pour le faire et les meilleurs discours pour se « justifier » auprès de leur électorat automobiliste. Et ce serait une opération urbanistique de grande ampleur. Sans verser dans le monumentalisme stérile et dispendieux habituel et avec un effet immédiat de bien-être pour la plus grande part de la population citadine…

  9. vince

    Effectivement les entrées et sorties d’école sont un excellent angle d’attaque pour la promotion des voies de circulation douce, que souhaitent en réalité beaucoup de maires pour la relance des commerces de centre-ville.

    Plus que les chefs d’établissement ce serait le rôle de l’Académie pour les écoles (carte scolaire) conjointement avec les mairies.

    Les entrées et sorties d’école sont un enjeu majeur de la réduction de la place de l’auto dans les villes.

    Ca ne semble pas gagné avec certains : mes enfants vont à l’école en train tandis que ma voisine, pourtant responsable commerciale à la SNCF emmène tout les jours sa fille en voiture dans le même établissement : va comprendre Charles.

    Mais peut-être suffit-il d’une étincelle depuis le temps que l’on parle de réduire la sédentarité, la pollution et tout.

     

     

     

  10. pedibus

    Les entrées et sorties d’école sont un enjeu majeur de la réduction de la place de l’auto dans les villes

    Ne soyons pas trop réducteurs et sortons de la cosmétique :

    il s’agit plutôt ici des classiques « origine/destination » de la mobilité, plus concrètement le trajet domicile/école/domicile… Donc ne nous contentons pas des seuls abords des établissements scolaires, déjà aménagés pour une bonne part d’entre eux.

  11. Letard

    Bonjour à tous,

    Grâce au mauvais usage de l’automobile, aujourd’hui, nous sommes tous empoisonnés, depuis le pôle sud jusqu’au pôle nord en passant par l »équateur, mais surtout en Belgique, à Antwerpen, Bruxelles, Gand, Liège … et bien plus encore dans l’habitacle des automobiles.

    Les filtres à l’intérieur de l’habitacle ne servent pas à empêcher le passage de particules ultra fines et même ils pourraient en produire et ils n’empêchent pas, non plus, le passage de gaz tel les oxydes d’azotes ou de soufre.

    Les chauffages, climatiseurs, systèmes d’aérations envoient surtout dans l’habitacle des automobiles de l’air vicié que respirent le ou les occupant(s) ou occupante(s).

    Pour nous, il est peut-être déjà trop tard. Mais peut-être pas encore pour nos enfants.

    A votre service et à votre santé.

     

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