Quand les gens éliront des psychopathes…

La crise des gilets jaunes n’est-elle pas la première crise post-démocratique de la fin du pétrole? Dès 2008, dans le documentaire intitulé The End of Suburbia (La Fin du Périurbain), James Howard Kunstler, journaliste, essayiste et romancier américain spécialiste des questions énergétiques, décrivait l’avènement de la période actuelle.

Par James Howard Kunstler

Avec la fin du pétrole et l’augmentation continue du coût de l’énergie, le mode de vie périurbain avec ses lotissements, ses autoroutes et ses hypermarchés sera bientôt à l’agonie. Comme le mode de vie périurbain est l’apanage des classes moyennes, qui sont les classes sociales qui votent massivement, une crise politique majeure est à prévoir quand tous les lotissements pavillonnaires n’auront plus d’autre avenir que de devenir les bidonvilles du futur.

Les « espaces périurbains » ont de très pauvres perspectives pour le futur. Mais malheureusement, tant de gens y sont maintenant habitués, et c’est devenu si normal qu’il va y avoir une lutte immense pour les maintenir contre tous les terribles événements qui nous arrivent.

Et je pense que ce que l’on voit aujourd’hui, c’est une tentative de maintenir cet héritage longtemps après que le monde ait clairement montré qu’on ne peut simplement plus continuer à vivre comme ça.

L’épuisement du pétrole et l’augmentation des prix du pétrole auront un effet dévastateur sur ces communautés qui se traduira par des révoltes politiques. Car ce sont ces gens dans ces extensions périurbaines qui portent un poids disproportionné dans les élections.

Cela va créer une pression immense sur les politiciens pour qu’ils résolvent le problème en procurant plus de pétrole d’une manière ou d’une autre. Je ne crois pas qu’il y ait une solution à cela, mais cela va créer un stress immense sur le système politique. Je crois que les gens vont élire des psychopathes qui leur promettront de leur permettre de garder leurs maisons, habitations, navettes, supermarchés, etc. Peu importe ce que les événements historiques ont à y redire.

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Cela va produire beaucoup de friction politique, probablement beaucoup de violence, probablement une menace pour nos institutions démocratiques. Et cela va poser la question de savoir si on peut continuer ce projet de civilisation dans le contexte d’une république démocratique.

Je ne dis pas qu’il va y avoir un âge sombre, mais je vois beaucoup de potentiel pour l’obscurité.

Source: http://carfree.fr/index.php/2008/03/07/les-lotissements-periurbains-seront-les-bidonvilles-du-futur/

11 commentaires sur “Quand les gens éliront des psychopathes…

  1. Ecolo réaliste

    Mais si il y a une solution pour les périurbains qui sont rendus (souvent de leur plein gré) dépendant de leur voiture :

    Mettre un gilet jaune et crier « Macron démission », en espérant que tout va continuer comme avant, et que la fin du pétrole c’est un complot des « bobos écolos ».

  2. Octopod

     
    Pour asseoir sa domination et son contrôle des masses, le capital utilise à ses fins plusieurs moyens d’asservissement.
    Depuis qu’il a tué grâce à la science de la complexité casseuse de mythe, au garde à vous et créatrice d’un passé, d’un présent et d’un futur aux hommes toujours enclins à remplacer par de belles histoires leur propre réalité, depuis qu’il a remplacé par la marchandise ce que les hommes avaient construit de leur spiritualité : les religions, et récupéré à son profit ce premier essai réussi de social engineering intégré à son époque, le capital c’est accaparé progressivement d’autres moyens de contrôle qui devaient et ont partiellement réussi à lui faire conserver et étendre son hégémonie.
    Deux de ces principaux leviers sont la politique et le journalisme.
    Pour nous faire croire en la démagogique démocratie de l’un et en la grandeur de liberté d’expression de l’autre le capital joue sur les plus bas instincts de l’homme que sont l’orgueil et la cupidité. Un contrôle constant depuis deux siècles et demi de ces deux portes-paroles de la doxa capitaliste et toujours renforcé par nos chers scientifiques le doigt sur la couture, avides de reconnaissances et d’une place sous le soleil nucléaire, lui permettra de placer au sommet de toutes ses institutions soit des idiots utiles qui jamais ne comprirent (ce dont je doute) soit, et c’est bien pire, de zélés collaborateurs qui par leurs actions ou inactions, toujours intéressées à briller ou à amasser, participèrent activement à la main mise globale de la machine à broyer sur notre humanité.
    Dans ce grand maelström de vols, de rapines, de bassesses, de monstrueux détournements, de pots de vin, de continuels mensonges, de divisions à l’extrême, de copinages, d’autruches, de zombis, de fantômes, d’écrasements, d’humiliations, de chantages et cætera ad nauseam, le capital continuera jusqu’à épuisement total des deux seules ressources qui permettent encore son maintient. Soit en premier les énergies fossiles et en second la bêtise humaine, bien que j’émets des doutes sur un possible tarissement de la seconde.
    Alors que l’homme en jaune commence à comprendre par quels leviers il se voit manipulé, et plutôt que de radicalement en changer alors qu’il le peut encore, de manière surprenante et ayant oublié quelques dures leçons de son (pas si loin) passé, il pense connement pouvoir s’en servir pour s’en s’émanciper.
    Si la baisse tendancielle du taux de profil reste l’hypothèse la plus juste de la fin du capitalisme et si la surexploitation exponentielle de toutes les ressources de la terre de nos enfants et des enfants de la biosphère est un bon accélérateur à son inéluctable déclin, la bêtise et la stupidité humaine à croire en ces constitutions et institutions comme résultantes ultimes de l’intelligence de ces « grands hommes » et pour le résultat historique qu’elles en ont donné, il est a craindre que le capital ne sorte encore renforcé de toutes les luttes menées.
    Du passé faisons table rase. A bas l’argent, à bas l’état, à bas la politique, à bas la démocratie, à bas la propriété, à bas les lois, A BAS TOUS LES CONTRÔLES QUI NOUS ASSERVISSENT et retour vers un homme libre conscient de sa réelle nature en accord social avec ses frères et cosmique avec son milieu de vie. Amen.

     

  3. pedibus

    Ségolène… !

    à bas les masques… !

    et le bas aussi… ! à poil… !

     

    boaaaa

     

    sans espoir que ça remonte le moral…

    … le reste non plus.

  4. Ecolo Réaliste

    Ca me fait toujours marrer ces discours du type « c’est la faute au capitalisme ».

    La faute, c’est NOTRE faute, c’est NOTRE mode de vie, c’est NOUS, NOS exigences de pouvoir d’achats et de consommation.

    Le capitalisme ne fait que répondre à cette demande (Et le communisme ne fait pas mieux).

    Alors cessez de dire « c’est le faute de … » !

  5. Octopod

    Toujours prompt à répondre le marcheur 😉

    A la manière d’un Orlov j’y mettrais bien un peu d’humour mais à chaque prise de conscience populaire, les revendications me consternent … quand à leur étatiques réponses n’en parlons même pas …

    Merci à toi et merci à Carfree de laisser un pauvre gersois sans dents s’exprimer en ces veilles d’apocalypse.

    Courage, la fin du monde n’a jamais été aussi proche.

  6. pedibus

    sans dents mais pas cent pattes… enfin  sans pattes voulais-je dire Octopattes…

     

    plus sérieux… ces échanges nous rappellent que nous sommes également des êtres de désir, situation que les organisations à but lucratif exploitent désormais savamment…

    comment canaliser ça « raisonnablement », des deux côtés de la rive, suivant qu’on est producteur ou consommateur, quelquefois mais rarement les deux à la fois, sans faire trop ressembler le marigot à la Styx.. ?

     

    me vient naturellement à l’idée la situation chinoise, pas très engageante en apparence certes, où le foncier est propriété de l’Etat, ce qui coupe la racine spéculative dès l’instant où les planificateurs n’auraient pas – théoriquement – à faire face à de la pénurie organisée par le prix pour leurs projets d’urbanisme :

    un des moteurs de l’étalement urbain se trouverait neutralisé.

  7. jol25

    A propos de la manipulation des foules et du passage du besoin au désir, dans ce lien le très bon documentaire de la BBC sous-titré en français « Le siècle du moi » (une information que tout à chacun devrait avoir eue, selon moi) Histoire de voir ce à quoi nous sommes confrontés, et pourquoi changer quoi que ce soit est grandement compromis…

  8. alain

    Ecolo réaliste:

    Bonjour,

    Tu as déjà eu besoin de l’armée du salut? Tu sais ce qu’est un hopital soumis aux règles du capitalisme? Regarde ces femmes gilets jaunes, elles t’expliquent la réalité du monde (et du mode de vie qu’elles ont choisies?)

    https://www.youtube.com/watch?v=vbGxvpAjDik

    De même, est-ce que tu as déjà travaillé dans une usine où les patrons se gavent et les usines partent en Pologne, en Roumanie ou en Bulgarie? Regarde ces gilets jaunes qui t’expliquent ce qu’ils vivent. Regarde les bien.. Tu crois que leur mode de vie est basée sur des 4×4, des grosses maisons et des vacances en Thailande?

    https://www.youtube.com/watch?v=8DfX-nYRjQs

     

    Et pour finir, tu n’as pas l’air de savoir grand chose sur le capitalisme. Le capitalisme ne nous suit pas, il nous devance, il crée le besoin et il a 2 formidables atouts pour qu’on y adhère: par la publicité qui joue sur notre libido et notre désir, et par l’Etat et ses lois (exemple: dématérialisation de tous un tas de documents t’obligeant à avoir un compte bancaire, un ordinateur, une adresse mail, un téléphone).
    Exemple: la voiture. La publicité te gave du message « achète une voiture » et l’état impose des normes qui te force à « change ta voiture ».

     

  9. vince

    @ Ecolo realiste

    En se contentant des choses qu’on peut faire individuellement on ira pas loin.

    On peut recycler, manger vegan, se déplacer à pied  : mais le temps de convaincre tout le monde on sera morts pour un résultat insuffisant.

    Supprimer l’automobile ne réduirait globalement que 15% de la pollution de l’air (beaucoup plus dans les villes).

    On peut aussi en tant que citoyen faire pression sur l’Etat, les sociétés privées, occuper l’espace, ou agir comme les activistes qui ferment les pipelines aux Etats-Unis

    Je te conseille cette vidéo édifiante Oubliez les douches courtes – VOSTFR (Derrick Jensen)

    issue de ce site : https://deepgreenresistance.fr/

  10. Prolo

    Ce texte est probablement visionnaire, mais ce n’est pas le phénomène qui est en train de se produire.

    Il reste (hélas ?) encore beaucoup de pétrole, même en continuant à en consommer davantage chaque année. Le prix du baril n’est pas si élevé.

    Si on était vraiment dans une situation de tension énergétique, on n’aurait plus de choses comme un aéroport (le Bourget) qui fait 50 000 vols par an pour 100 000 passagers. Si réellement on manquait de pétrole, on ne ferait plus voler des avions pour transporter 2 passagers. On n’enverrait pas des ministres ou des chefs d’état à l’autre bout du monde juste pour « être présent » à tel ou tel événément. Si réellement l’énergie et les matières premières devenaient rares, on lyncherait en public les décisionnaires et les ingénieurs responsables de la mise sur le marché de produits (quels qu’ils soient) peu ou pas réparables, peu ou pas recyclables : La planète terre peut fournir 10 ou 20 milliards de téléphones portables sans problème, sauf si on les jette tous les 2 ou 3 ans. On a déjà fabriqué assez de voiture pour tout le monde et bien plus encore, mais « bizarrement », leur environnement technique, économique et réglementaire fait qu’on a jeté l’immense majorité de ces voitures parce que c’était plus rentable que de les réparer.

    Ce qui se passe, c’est qu’effectivement la quantité de gâteau qui reste diminue, mais qu’en plus ceux qui mangent les plus grandes parts veulent des parts encore plus grande, tout en prétextant la diminution du gâteau globale pour rogner les petites parts de ceux qui participent à cuisiner le gâteau. Et ça commence à se voir que ce n’est qu’un prétexte. Tout simplement parce que ceux qui parlent de frugalité continuent à augmenter la taille de leurs parts.

  11. Alain

    Et l’on apprend depuis hier que la hausse de l’essence et la crise des gilets jaunes qu’elle a engendrée n’a strictement rien à voir avec l’écologie (mais qui en doutait).

    Augmentons l’essence et reversons l’argent au patron (sans doute les gros, ceux qui polluent:

    http://www.zejournal.mobi/index.php/news/show_detail/16578

    Extraits des emails:
    EXTRAIT 1:
    « Par ailleurs, la question est ouverte de savoir si l’on affectera intégralement le rendement de la fiscalité écologique au financement des exonérations sociales ou s’il faut en réserver une partie – comme le recommandent Guillaume et Dominique – à une compensation »ménages ». Je précise que la note est centrée sur ;la composante « carbone » car, hors convergence diesel-essence, c’est le seul levier qui nous semble disponible pour des mesures à fort rendement. Les autres assiettes possibles nous paraissent peu prometteuses et leurs recettes nécessairement affectées à d’autres usages : électricité (avec une CSPE récemment réformée et déjà orientée à la hausse -investissements, énergies renouvelables), détention des véhicules particuliers (qui voudrait restaurer la vignette ?), activités polluantes (engrais, émissions atmosphériques, fluides frigorigènes, pollution des eaux, prélèvements d’eau, production de déchets…).Bien à vous »

    EXTRAIT 2:
    « Cette convergence est modulable, si on ne veut pas de la convergence totale, qui est un peu salée, il est vrai, lorsqu’elle s’additionne à la montée de la composante carbone. On pourra toujours raconter une histoire: alignement sur la moyenne européenne de l’écart essence/diesel, division par deux de l’écart, convergence complète mais très progressive… »

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