Ici, on détourne les fonds du Grenelle de l’Environnement

Le mercredi 15 mai 2019, des militant-e-s de Bizi ont réalisé des peintures « Ici, on détourne les fonds du Grenelle de l’Environnement » à Biarritz sur l’avenue de la Reine Victoria. Ils ont donné dans le même temps une conférence de presse pour expliquer les raisons de cette action, et pour appeler aux mobilisations climat des 24 et 25 mai.

La rénovation récente de l’emblématique avenue de la Reine Victoria est aux yeux de Bizi un véritable scandale. Elle continue d’être une voie du tout voiture dans laquelle les bus devront rouler au pas, notamment en été, bloqués par la circulation automobile, et où il reste toujours aussi risqué et désagréable de circuler en vélo.

Cela constitue d’avantage qu’une démission politique dans le combat contre le dérèglement climatique. Car cette rénovation de l’avenue de la Reine Victoria s’est faite avec l’argent prévu pour le Tram’Bus et cela pose un vrai souci démocratique et éthique.

Détournement des fonds du Grenelle de l’environnement

En effet, le projet Tram’bus bénéficie d’importants fonds provenant du Grenelle de l’environnement destinés à financer la transition écologique et notamment les alternatives au tout voiture. Il s’agit d’une subvention de 20,04 millions d’euros qui en fait un des mieux financés sur 77 projets de Transports en commun en site propre retenus, et dotés en moyenne de 7,56 millions d’euros.

Il faut dire que le dossier présenté par le SMTC (Syndicat mixte des transports en commun), présidé par Michel Veunac, l’actuel maire de Biarritz, était particulièrement ambitieux.

Par exemple, il précisait clairement pour l’avenue de la Reine Victoria que “l’espace aujourd’hui presque exclusivement dédié à la voiture (une voie de circulation bordée de part et d’autre par du stationnement) doit être redistribué pour libérer une voie de site propre. Le parcours se termine en plein centre ville, devant la résidence du Victoria Surf, à deux pas de l’hôtel du Palais et de la mairie” (Page 42 du document). En fait, les bus devaient circuler en site propre depuis Aguiléra jusqu’au centre ville.

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M. Veunac a ainsi « vendu » un projet ambitieux de transport en commun en site propre pour finalement utiliser les fonds ainsi obtenus à rénover des voies entières ne contribuant en rien ni à l’amélioration de la circulation des bus, ni à celle du vélo.

Bref, des fonds initialement destinés à la transition écologique sont utilisés à Biarritz pour financer la rénovation d’avenues symboles du tout voiture individuel, qui fait tellement de dégâts pour nos villes, notre santé, notre climat et notre planète.

Mobilisations internationales pour le climat les 24 et 25 mai

Face à cette démission d’un trop grand nombre de responsables politiques et économiques, la mobilisation citoyenne doit continuer plus que jamais. Deux journées internationales sont à nouveau appelées les 24 et 25 mai, avec des actions et manifestations partout. Localement :

Le vendredi 24 mai :
-grève de la jeunesse pour le climat
-soirée débat au cinéma l’Atalante à Bayonne

Le samedi 25 mai, deux marches climat :
-Saint Jean Pied de Port, départ à 15H30 de la mairie
-Bayonne, départ à 15H00 du tribunal

https://bizimugi.eu/

2 commentaires sur “Ici, on détourne les fonds du Grenelle de l’Environnement

  1. pedibus

    et oui, BHNS quand tu nous tiens… : Bus à Haut Niveau de Saturation…

    saturation en termes de capacité aux heures de pointe – évidemment les élus ont refusé de s’engager sur du tram… – et saturation de trafic avec la mixité choisie en centre-ville…

    …parmi les annexes de la délibération intercommunale ayant abouti à ce faux TCSP figure cette affirmation, complètement platonique, d’un cabinet conseil partie prenante au contrat de travaux publics, p. 5 :

    Un des inconvénients majeurs du bus classique est son insertion dans la circulation générale, qui est facteur d’aléas pour la régularité et donc le cadencement. Pour garantir la régularité d’une ligne de BHNS, la mesure la plus efficace, en complément des systèmes de priorité aux carrefours, est l’aménagement de voies dédiées, appelées sites propres. L’insertion d’un site propre nécessite inévitablement une redistribution de l’espace public en réduisant, le plus souvent, la place offerte à la voiture (circulation et/ou stationnement).

    Source :  http://www.pyrenees-atlantiques.gouv.fr/content/download/22759/149447/file/Pi%C3%A8ce%20E%20-%20Caract%C3%A9ristiques%20principales%20des%20ouvrages.pdf

    Et bien entendu aucune réserve, aucun commentaire sur cet accommodement avec les principes du TCSP chez les commissaires de la commission d’enquête publique (hors des abords de l’hôpital de Bayonne), tout au plus des « points faibles » au sujet de l’absence d’aménagements nécessaires au report modal au détriment des déplacements automobiles, comme les équipements cyclables ou les parcs relais… Par contre les jérémiades des commerçants et de la CCI figurent bien dans la recension finale…

    Source, pp. 108-109 : http://www.pyrenees-atlantiques.gouv.fr/content/download/23600/154195/file/Rapport%20commission%20d%20enquete.pdf

     

    Bref rien de nouveau sous le soleil néo-aquitain au sujet de la volonté politique de nos chers zélus locaux, toujours aussi zélés dès qu’il s’agit de prolonger les commodités nécessaires au fonctionnement du système automobile :

    pour la seule Nouvelle Aquitaine, Bordeaux ou Bayonne-Biarritz c’est pareil : dès qu’on aborde le sujet des transports en commun c’est toujours la version a minima qui recueille l’approbation. Pour l’agglo petite capitale de la nouvelle grande région, les hobereaux du coin plastronnent :

    les trois lignes de tram, qui couvrent à grand-peine le territoire d’une agglo bientôt millionnaire en habitants, saturent en permanence, preuve de réussite à leurs yeux :

    et le service de com de l’interco leur a glissé la parade pour leurs discours : le tram est « victime de son succés »…

     

    Une inconnue de taille : les associations locales ont-elles attaqué la déclaration d’utilité publique à l’époque (6 juin 2018), avec quels arguments et quelle suite… ? A Bordeaux un misérable projet de TCSP, à potentiel élevé de forte saturation, s’est vu dézingué fin 2017 par une association de riverains de quartier chic, qui ont réussi à convaincre les juges administratifs d’un bilan défavorable pour le stationnement automobile le long du tracé… !

    Le juge a retenu les nombreux inconvénients du projet pour les habitants notamment la suppression de places de stationnement […].

    Ces inconvénients apparaissent excessifs par rapport à l’intérêt du projet compte tenu également de son coût financier.

    Source secondaire :

    https://consultation.avocat.fr/blog/pauline-platel/article-21254-suspension-de-la-declaration-d-utilite-publique-du-bhns-de-bordeaux-metropole.html

     

     

  2. Françoise

    A l’occasion d’un séjour de vacances à Biarritz il y a quelques années, j’avais déjà classé Biarritz comme la ville la plus bruyante et la plus désagréable de France pour un piéton ou un cycliste. Pour cette raison, je n’y étais jamais retournée. La situation, apparemment, est restée la même : sans doute une volonté délibérée d’écarter les visiteurs ! Dommage …

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