Les Mange-bitume

Dans un futur indéterminé mais relativement proche, la civilisation est devenue « roulière », centrée sur la domination absolue de l’automobile. Les européens habitent tous dans des véhicules routiers aménagés qui circulent sans fin sur les circuits autoroutiers aménagés. Ce sont les mange-bitume.

« Les Mange-bitume » est une bande-dessinée de mars 1974, sur un scénario de Jacques Lob et des dessins de José Bielsa (éditions Dargaud).

Cette chronique de la civilisation des rouliers décrit l’homo mobilis, une espèce humaine qui ne vit plus que dans des voitures.

Au début des années 70, les voitures prennent de plus en plus de place dans la vie des hommes. Ils passent de plus en plus de temps dans les embouteillages. Le temps passé dans les voitures finit par devenir plus important que le temps passé ailleurs. L’humanité s’organise pour rendre plus agréable la vie dans les voitures. Les dirigeants du monde de l’époque décident de favoriser la voiture et de construire de plus en plus de routes. Les humains deviennent des conducteurs qui passent leur vie dans des voitures de plus en plus sophistiquées.

La saturation du trafic routier dans les années 70 conduit ainsi à une réorganisation du réseau routier (notamment par la construction d’autoroutes gigantesques à travers l’Europe) et par la même occasion une réorganisation de la société, la voiture devenant la résidence principale et permanente de l’homo mobilis.

La civilisation roulière prend naissance avec la déclaration de Pompidou: « Rouler, c’est progresser! » Dès lors, la vie s’organise peu à peu dans des voitures se transformant en maisons, avec des conducteurs abrutis par la télévision qui se laissent conduire par des voitures autonomes…

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Les mange-bitume, Une BD de Jacques Lob et Bielsa, José chez Dargaud (Histoires Fantastiques) – 1974

4 commentaires sur “Les Mange-bitume

  1. jol25

    Tiens! J’en vois assez souvent des « mange-bitumes », qui semblent vivre dans leur voiture. Population étrange à la recherche de lieux sympathiques… pour se garer et rester dans leur caisse de métal ! A croire que c’est leur résidence principale.

  2. David

    L’article donne vraiment envie de lire la BD. Mais elle semble bel et bien introuvable. Si l’auteur du billet ou un lecteur sait comment se la procurer, l’info sera bienvenue !

    Merci d’avance…

  3. vince

    Cela me rappelle la pub Citroën (2016) où on apprend de manière scénarisée qu’au cours d’une vie on passe 4 années dans notre voiture, on y chantera 3917 fois, on y embrassera quelqu’un 2432 fois, on y pleurera 59 fois, on y fera l’amour 4 fois, etc..

    Mais surtout on y réfléchira jamais à la place de l’automobile dans la société ni à la transition écologique.

    Une vision très infantilisante de l’humanité, toujours.

  4. Bibinato

    La bibliothèque municipale d’Angoulême, puis le musée de la bande dessinée de cette même ville a le dépôt légal pour toutes les bandes dessinées publiées en France. Si elle est vraiment épuisée et introuvable, on doit pouvoir en demander un fac-similé moyennant finances. Moi je me souviens bien de l’avoir lu à la bibliothèque municipale, en tout cas, du temps où je vivais encore dans cette belle endormie.

    ça a fait partie de mon horreur des caisses qui puent dès mon jeune âge, on me forçait à voyager dedans, pour un oui pour un non, malgré mon mal des transports qui obligeait à des arrêts tous les 30 kms sur le bas côté, et à la bibliothèque, je lisais Caza, Druillet, Christin et Mezières, Lob… qui me faisaient voyager dans des vaisseaux autrement plus mirifiques.

     

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