Le vélo, vers un changement d’échelle?

On peut dire qu’on a été des précurseurs sur Carfree France. A vrai dire, cela fait maintenant plus de 15 ans que l’on pratique le vélo au quotidien et qu’on le préconise comme une solution de mobilité. La « solution vélo », on a fait partie des premiers à la défendre en France, à une époque où il n’y avait pas beaucoup de vélos dans les rues et par contre beaucoup d’automobilistes pour nous dire « le vélo, c’est un truc de Hollandais, ça ne prendra jamais en France… »

Aujourd’hui, non seulement ça prend le vélo, mais c’est un véritable succès. Un article récent du journal Le Parisien nous rappelle que le vélo est aujourd’hui en plein essor en France.

Au global, un Français sur cinq vivant dans une grande ville (plus de 100 000 habitants) pédale pour son trajet domicile-travail. Plus largement, près de 2 Français sur 5 utilisent le vélo dans leur quotidien.

On peut le constater dans nos rues tous les jours, il y a de plus en plus de vélos un peu partout.

Parmi les motivations premières des personnes qui font du vélo, il y a apparemment d’abord la santé, à savoir la volonté de faire de l’exercice quotidien. Le second profil type est celui des « vélo-lovers », des hédonistes qui pédalent pour le plaisir. Autre type de cycliste, surtout représenté dans les villes très congestionnées : le pragmatique, celui pour qui se déplacer à vélo permet de maîtriser son temps de trajet mieux que l’automobile ou les RER parfois en panne. C’est l’argument avancé par 42 % des urbains actifs.

Si on veut expliquer l’engouement actuel pour le vélo, il y a sans doute un « alignement des planètes » selon Olivier Schneider de la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB), à savoir l’amélioration continue et certaine des réseaux cyclables (même s’il reste beaucoup à faire encore!), le développement du Vélo à Assistance Electrique (VAE), mais aussi sans doute la prise de conscience écologique, le coût du carburant ou la congestion fréquente en milieu urbain.

Lire aussi :  Planetoscope, le site des statistiques écologiques en temps réel

A vrai dire, on voit actuellement de plus en plus de vélos dans nos villes, à un point où cela commence même parfois à poser des problèmes. Les aménagements cyclables encore trop peu nombreux et faiblement dimensionnés ne répondent plus toujours à la demande. Il va falloir donner plus d’espace, cette matière si convoitée en milieu urbain, au vélo. Il devient aujourd’hui de plus en plus inacceptable de laisser tant de place en ville à des voitures énormes très souvent à un seul passager, le conducteur, alors que les nombreux vélos en croissance rapide s’entassent sur un très faible espace et doivent souvent cohabiter avec les piétons ou les trottinettes.

Il faut désormais changer d’échelle et penser l’aménagement urbain différemment en milieu urbain. Il faut donner la priorité en termes d’espace aux infrastructures lourdes de transports collectifs, type tramway, puis aux bus, aux vélos et aux piétons, et enfin aux voitures. En ville, la voiture doit sentir qu’elle est seulement invitée, tolérée sous conditions, alors que l’ensemble des autres modes doivent bénéficier d’aménagements généreux destinés à favoriser leur développement et leur épanouissement.

Photo: LP/Jean-Baptiste Quentin

13 commentaires sur “Le vélo, vers un changement d’échelle?

  1. alfred

    UN FRANCAIS SUR CINQ A VELO !!!

    J’ai besoin de lunettes parce que je les vois pas ces cyclistes !

  2. Ikook

    Il y’a de plus en plus de vélos? C’est ce que tout le monde dit, mais on ne peut pas dire que cela soit transcendant: voit-on de moins en moins de voitures et de moins en moins d’embouteillages?

    Et puis que voit-on le plus comme vélos? Du Decathlon avec ses Rockrider et Btwin. C’est super!!!! On fait de plus en plus de vélos et çà nourrit les gros capitalistes qui vendent de la merde et qui profitent du CICE.

    C’est le vrai bonheur, la France du vélo.

  3. jol25

    La prochaine étape c’est bikefree, pour prôner le déplacement pédestre contre les cyclistes qui roulent n’importe comment 🙂

    Plaisanterie mise à part, je me faisait la réflexion justement : alors qu’habituellement la météo maussade s’accompagne de la disparition de la plupart des cyclistes vers chez moi, cette année je continue à croiser les habitués sur mon trajet quotidien. J’attends la neige pour voir à quel point ils s’accrochent 🙂

  4. Bromptoniensanspermis

    A Paris, c’est très net. De plus en plus de cyclistes, avec malheureusement les soucis qui vont avec : vitesse excessive de certains, dépassements hasardeux sur des pistes non prévues pour ça, non respect des distances de sécurité, … Ceci dit, je me réjouis de voir que nous faisons maintenant vraiment partie du paysage. Un réseau de voies adaptées très en-deçà de ce que l’on peu trouver dans une ville allemande moyennement bien lotie, mais il faut dire que l’on revient de loin… Les choses évoluent dans le bon sens. Dernièrement, j’ai même circulé (toujours à Paris) dans une rue avec … piste voiturable ! Deux larges voies pour les vélos, une – assez étroite- pour les véhicules à moteur (cas unique ? )

  5. yassin benchaouche

    Deux sortes de vélo, le simple et le VAE, deux sortes de cyclistes, l’engouement est dans le VAE, d’anciens automobilistes convertis, pas d’efforts et se conduisent irrespectueusement, se permettent à 30 ou 40 à l’heure de faire des queues de poisson et frôler l’illégalité  au code de la sécurité routière. Aujourd’hui, tout le monde est content les auto camions, les VAE, l’architecture des voies cyclables et auto routière contente une bonne partie d’entre eux. Les délaissés , celui qui fourni des efforts avec son vélo simple est encore moin prioritaire qu’au début de cette ruée » plan vélo », aucune reconnaissances par anticipations du aux reliefs ( évitements ) , nid sde poules, dos d’anes de ralentissements . Ce que je veux vous dire c’est encore le  business qui l’a emporté avec les cyclistes argentés, les memes qui faisaientt chier sur la route avec leur SUV ou 4×4 ou.berline les voilà en VAE, la morale si t’es friqué tu te déplaces plus vite avec n’importe quels véhicules et t’emmerde tout le monde , ici les pauvres cyclistes vélo simple qui font de très gros efforts physique, pour se maintenir à l’équilibre en slalomant sur les reliefs bitumeux,les VAE,Les trottinettes, les scoots , voitures,stationnements camion et que sais-je , les feux, les détours inutiles amènent à des  arrets fréquents t’arrive chez toi en sueur dégueullasse noir de crasse du au mox . Pas belle la vie  pour aller simplement faire quelques km en vélo au boulot en utilisant ses jambes et son corps. Perso on est très mal barrés nous petits tout petits cyclistes physique. j’oubliai la planète …

  6. ikook

    On voit de plus en plus de cyclistes, mais on pourrait dire que c’est logique. Puisqu’avant on en voyait presque pas. On est donc passé de 1 cycliste de temps en temps à 2 ou 3?
    J’ai parlé avec une personne l’autre jour, sa fille vit en Allemagne. Elle a dit à son père qu’elle était effarée par le vélo en France. Ici, lorsqu’elle est à un feu rouge, elle est seule, alors qu’en Allemagne, il y a 10 personnes devant elle en vélo et autant derrière.

    Bon ok, on va être sympa. Il y’a de plus en plus de vélos en France. Mais ca pèse quoi face à la prolifération des SUV qui eux se voient vraiment de plus en plus et qui sont de plus en plus gros?
    D’ailleurs, le cyclisme a tellement en vent en poupe (soit disant) qu’on se demande pourquoi prolifèrent les salons de l’auto dans toutes les régions de France et qu’on a si peu de salons du vélo?

    Et puis les chiffres que j’ai vu sur les ventes de vélos en France montrent un report des achats de vélos vers les VAE. Ce qui montre que les gens s’achètent un VAE à la place d’acheter un vélo et que donc… le marché ne progresse que très faiblement en volume (si on veut voir les choses en étant optimiste).

    En 2015, 2,9 millions de vélos ont été vendus en France, en 2016, 3 millions de vélos, en 2017, 2,7 millions de vélos, en 2018: 2,7 millions de vélos ont été vendus. Ca progresse?

  7. noel

    Bonjour

    Plus de cyclistes c’est une réalité indéniable. Ce n’est pas le ras de marée non plus dans les proportions annoncées. La démocratisation du vélo ne se fait pas sans grincement de dents comme les commentaires le laissent transparaître. Dommage, le vélo apporte tant à titre individuel que collectivement. L’égoïsme de certains contribue à détériorer l’usage aussi bien du coté des automobilistes que des cyclistes. Un meilleur savoir vivre ensemble permettrait de mieux s’accepter.  Nous sommes nous les Français un pauvre peuple à ce niveau. Aucune comparaison possible avec les autres pays qui nous entourent.

    Les élections municipales approchent, c’est le moment de faire des propositions et aider les élus locaux à mieux prendre en compte la mixité et le mixage des transports pour protéger l’environnement le cadre de vie, le vivre ensemble. Critiquer râler ce n’est certainement pas la solution si nous apportons pas des idées neuves et constructives.

    Proposons des aménagements, des organisations qui permettent à chacun d’accéder à une mobilité choisie et non subie. Le déplacement à vélo est parfaitement adapté aussi bien pour le travail que pour les activités si l’on sait réviser ses positions. Les vélos modernes sont performant sans avoir forcément recours à l’électricité mais là une fois de plus on reconnaît bien le caractère Français.

    Avant les Français étaient de ceux qui achetaient le plus de vélo mais ne le sortaient que pour les vacances.

    Mesdames et Messieurs arrêtons les contradictions et construisons sans oublier que de graves accidents climatiques nous menaces dont nous sommes tous responsable.

  8. zit

    Oui, à Paris, de nombreuses pistes cyclables se sont vues élargies, c’est magnifique !

    Cependant, la bordure de ces nouvelles installations, de seulement 3 ou 4 cm de haut et aux angles arrondis semble avoir été conçue pour être franchie bien plus facilement par les pétrauzaures divers et variés (vous savez, les « j’en ai pour deux minutes ») et par contre, par petit matin grisâtre et humide, le cycliste inexpérimenté roulant peut-être un peu vite aura vite fait de les prendre pour un simple marquage au sol, occasionnant par là même une jolie chute…

    J’ai inauguré la semaine dernière : résultat, une magnifique part de pizza en haut de la cuisse droite (en vélo horizontal, on tombe de moins haut et sur des zones plus moelleuses qu’en vélo de torture (le normal quoi) ;o).

    Je déteste les pistes cyclables ! j’aime pas les ghettos.

  9. JR

    Après la fracture numérique, nous avons la fracture cyclable, non je ne parle pas de chute !

    On se félicite dans tous le média de voir des cyclistes fleurir dans les centres des grandes villes mais pendant ce temps, dans les banlieues, on reste coincé au moyen age du cyclable, rien n’avance. La banlieue reste la chasse gardée des enclumes et le cycliste une espèce menacée.

  10. Ikook

    Il y’a de plus en plus de cyclistes en ville. Les progressions sont effarantes. Je viens de lire:

    « Mais la progression la plus spectaculaire est celle de la piste cyclable du boulevard Voltaire. L’axe haussmannien a vu quasiment doubler le nombre de vélos l’empruntant. D’environ 100.000 passages cyclistes en 2018, on approche les 200.000 fin 2019, soit une augmentation de 82%. »

    Ensuite, j’ai sorti ma calculette: ca fait sur une journée de 24h, 0,38 cycliste par minute. Une énorme révolution est en cours. Moins d’un cycliste à la minute sur un des axes les plus utilisés par les vélos. Vive la France.

    Le peu de cyclistes que l’on voit en France et dont les chiffres sont en progression de 80% ne font pas un pays cycliste. Et c’eest donc bien ce que je disais plus haut: nous sommes passés de pas de cyclistes à presque pas de cyclistes. Hourra?

  11. vince

    Le vélo à Paris est limite une catastrophe pour les piétons. Avant on pouvait traverser au vert maintenant il faut y regarder à deux fois, au risque de se prendre un vélo à toute berzingue. Il y en a partout à tout moment.

    Je comprends l’engouement et la fierté qu’il peut y avoir à se déplacer plus vite que les voitures mais je prédis une durée de vie assez courte à ce fonctionnement.

    En banlieue et dans les villes petites et moyennes c’est différents, il y a moins de circulation, on trace entre les feux la voiture reste le calvaire du piéton.

  12. baudoin

    @Vince

    Il y a quelques énergumènes à vélo raseurs de piétons mais c’est une minorité qui est peu sympathique à la majorité des cyclistes (et qui se comporte de manière tout aussi incivile avec les autres cyclistes). Il y a aussi des énergumènes à pied qui coupent la piste cyclable  sans se soucier de qui arrive (à nous de piler) ou qui marchent carrément sur la piste cyclable en tournant le dos …  et c’est loin d’être une minorité dans certains quartiers. Le constat que je fais à Paris  depuis quelques mois est plutôt un comportement moyen des cyclistes beaucoup plus respectueux des feux lié sans aucun doute à la montée en qualité des aménagements et à une montée en nombre qui abaisse la proportion des « cowboys ».

  13. vince

    Il n’ y a effectivement pas besoin de beaucoup de cyclistes qui grillent les feux devant les piétons ou roulent sur les trottoirs pour rajouter un grand inconfort aux piétons.

    Aux alentours de la place de la République à 8h c’est au moins un ou deux par feu.

    Auparavant, l’oreille et l’oeil acclimatés du piéton percevaient sans y penser le moment où les voitures étaient à l’arrêt, les derniers pressés ayant fini de passer « à l’orange ».

    Maintenant cela ne suffit plus il faut surveiller qu’il n’y ait pas un cycliste lui aussi pressé qui profite de l’arrêt des voitures pour foncer en frôlant les piétons.

     

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