Vers des villes sans voiture

L’automobile s’est à ce point imposée comme le véhicule de nos sociétés que son omniprésence dans notre univers quotidien n’est plus guère remise en cause. C’est pourtant tout un « monde » que porte la voiture dans ses bagages. Mais le vent semble en train de tourner, et de grandes agglomérations essaient de sortir du « tout bagnole ». Le dernier dossier de la revue Silence intitulé « Vers des villes sans voiture » se concentre sur la situation en milieu urbain. Quelles sont les mesures les plus efficaces pour faire reculer la place de la voiture en ville? De quelles villes pouvons-nous rêver qui ne soient plus les royaumes de l’automobile?

Imaginez une ville où, pour rejoindre son domicile depuis la gare, il serait possible d’emprunter soit des voies cyclables larges, soit une ligne de tramway, soit de petit chemins de traverse verdoyants. Vous y êtes? Alors écoutez le bruit du vent dans les feuilles et les éclats de voix des enfants qui jouent dans la rue – sans besoin d’une surveillance anxieuse de chaque instant de leurs parents – et qui ne sont pas recouverts de bruits de moteurs ou d’accélération des motos. Vous avez le temps de profiter de ce moment puisque vous travaillez à temps partiel (pas besoin de rembourser un crédit automobile) et que vos activités et commerces ne sont pas loin de chez vous.

Cet univers parallèle, c’est celui d’une société qui n’a pas fait le choix de mettre l’automobile au centre de ses priorités. Vous vous sentez vraiment moins libre? Ou simplement plus paisible, plus vivant·e?

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Ce dossier de la revue Silence explore les voies vers une société sans voitures en se concentrant sur la situation en milieu urbain, même si s’en passer est également un défi de premier ordre dans les zones rurales et périurbaines (1).

Face à l’automobile et son monde (celui du pétrole, des guerres impériales, du chaos climatique, de la bétonisation, de la vitesse, de la laideur, des accidents de la route, des parkings géants, etc.), une autre ville est possible, où il fait bon vivre.

Aujourd’hui de nombreuses métropoles remettent en cause le tout-automobile: le vent semble être en train de tourner. Mais bien loin des « smart-cities, » « villes intelligentes » ultra-connectées parfois mises en avant dans un délire de progrès technologique sans fin, c’est d’autres imaginaires plus conviviaux que nous voulons explorer ici.

Vers des villes sans voitures, Silence n°484, décembre 2019.

Un dossier coordonné par Guillaume Gamblin

https://www.revuesilence.net

(1) Silence y a consacré le dossier de son numéro 317, « Vivre à la campagne sans voiture », à consulter sur le site de la revue, www.revuesilence.net.

2 commentaires sur “Vers des villes sans voiture

  1. Lydie

    Malheureusement tout ceci reste de l’utopie. C’est très loin de ce que les habitants vivent ou le vivre ensemble se désagrège à grande vitesse et des décideurs qui ne pensent qu’à conserver le pouvoir en ménageant l’automobile.

    N’apportons nous pas dans nos messages et actions des réponses insuffisamment  structurées qui permettent de basculer vers un autre monde? Cette transition s’avère très difficile à conduire auprès des idylles locaux. Il existe un grand fossé entre l’affichage, la communication et la volonté réelle de basculer sur d’autre solutions

    Comment mieux se faire entendre, comprendre, être pris en compte dans les organisations qui verrouillent les décisions.

    La ville et la vie sont possible avec peu de voiture si les bonnes alternatives sont mises en oeuvre. Depuis 30 ans c’est vraiment la politique des petits pas.

  2. vince

    Un moyen rapide d’aboutir à une ville sans voiture est d’installer la verbalisation automatique à chaque passage pour piétons.

    Je ne souhaite ardemment pas une société encore plus fliquée mais reconnaissons que systématisation de la perte des 6 points à chaque cramage de priorité piéton rendrait absurde l’utilisation de la voiture en ville.

    La voiture c’est bien pour foncer entre deux feux, distance déjà pas bien longue, mais être obligé de beaucoup ralentir à chaque piéton aperçu ou presque serait d’un comique.

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