Les vacances de monsieur Hulot (Jacques Tati, cinéaste vélorutionnaire, partie 2)

Deuxième volet de la série Tati : Les vacances de monsieur Hulot (1953).

Avec l’été viennent les congés payés. Les vacanciers se pressent sur les quais de la gare. Les trains à destination de la côte affichent complets. Hulot, lui, part avec une vielle bagnole pétaradante, un tréteau pourri, brinquebalant, lent. Un filet à papillon accroché à l’arrière, le frêle caisson se fait constamment dépasser par les grosses bagnoles. Il peine à escalader les côtes, tombe souvent en panne et n’effraie même pas les chiens.

Comme le couple à vélo qu’il croise, Hulot se promène tranquillement, contemple. Sur la plage, les rires fusent et les gens jouent. Une troupe suit des cours de remise en forme quasi militaires. Quelques bourgeois gardent une oreille sur le cours de la Bourse ou les discours du gouvernement glorifiant la croissance de l’économie, mais la plupart s’en contrefoutent. Ils préfèrent vivre, se détacher enfin de la routine du quotidien, s’attabler les papilles en éveil, rencontrer, savourer leurs congés payés…

Avec sa pipe, son chapeau et son grand manteau, le solitaire bonhomme suscite la sympathie. Bien que des peine-à-jouir s’offusquent de son goût pour le jazz, de son tennis peu académique, de son émerveillement enfantin, d’autres vont vers lui pour se marrer à gorge déployée.

Pierre Thiesset
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