#UberCestOver

C’est l’histoire d’une start-up de la nouvelle technologie, Uber, censée révolutionner la mobilité et « faire le bien » et qui se retrouve aujourd’hui montrée du doigt en raison des multiples agressions sexuelles et autres viols qu’elle permet.

Comme toujours avec les start-up de la nouvelle technologie, elles arrivent sur le marché pour « révolutionner le monde » et « faire le bien… » Au départ, c’est toujours le monde des bisounours et à l’arrivée, cela ne fournit pas ce qui était promis. Enfin, quand on dit « le monde des bisounours, » on ne parle pas ici de la « Uber-économie, » c’est-à-dire l’ubérisation permettant à ces entreprises de la nouvelle technologie de s’affranchir largement du cadre réglementaire et assurantiel, avec tous les problèmes de sécurité ou de protection sociale pour les gens travaillant pour ces entreprises…

Avec Uber, la promesse de départ était justement la sécurité, en particulier pour les femmes, avec un slogan qui était « Voyager en toute sécurité… » Beaucoup de femmes appréhendent souvent et à juste titre de marcher ou de prendre les transports en commun seules le soir. Avec Uber, moins cher que le taxi, il y avait l’idée que les femmes pourraient rentrer seules le soir sans risque.

Patatras, le groupe américain Uber a publié jeudi 5 décembre 2019 pour la première fois un rapport sur la sécurité à bord de ses VTC (voitures de transport avec chauffeur) aux États-Unis. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela semble plutôt risqué de prendre un Uber pour une femme seule le soir…

Dans ce rapport, on apprend en effet que 235 viols ont été enregistrés en 2018 et 229 en 2017 aux États-Unis. Des usagers, des conducteurs ou des tiers ont rapporté près de 6000 agressions sexuelles en 2017 et 2018. Même si le nombre de viols est probablement très faible par rapport au nombre total de courses faites en véhicule Uber, cela reste malgré tout très préoccupant et cela montre surtout qu’Uber n’est pas une solution sécurisée, en particulier pour les femmes seules.

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La publication de ce rapport arrive à un moment où les témoignages faisant état d’agressions sexuelles dans les Uber se multiplient en France. Depuis quelques jours, des centaines de clientes témoignent sur les réseaux sociaux des agressions dont elles ont été victimes. Après le témoignage de « Sonia », une étudiante strasbourgeoise, le 17 novembre dernier, d’autres témoignages sont apparus avec le hashtag #UberCestOver. L’étudiante strasbourgeoise a publié la photo de son agresseur, précisant « j’ai déposé une plainte, apparemment je ne suis pas la première !« . Au micro de France Inter, elle se dit aujourd’hui impressionnée par l’ampleur des témoignages : « je ne m’y attendais pas du tout. En racontant mon histoire, je ne pensais pas qu’autant de femmes étaient concernées ». 

Ce qui semble particulièrement inquiétant, c’est que certains chauffeurs ayant été accusés par des femmes d’agressions sexuelles continuent de travailler pour Uber et continuent à commettre des agressions sexuelles! De ce fait, la politique d’Uber est directement mise en cause.

On peut se dire qu’avec les taxis, c’est peut-être la même chose, sauf que très souvent les chauffeurs de taxis sont salariés et risquent probablement plus gros que les chauffeurs Uber qui sont des auto-entrepreneurs sur lesquels le contrôle de la société Uber semble beaucoup moins fort.

En 2017, Uber avait même perdu sa licence à Londres, justement pour des problèmes de sécurité. En août 2017, la police londonienne avait notamment pointé le fait qu’Uber avait continué à faire travailler un de ses chauffeurs accusé d’agression sexuelle. Le manque de transparence de la société et la façon trop légère dont elle vérifie les casiers judiciaires des chauffeurs étaient alors montrés du doigt.

Il semblerait que la société Uber n’a pas appris grand chose de ses précédents déboires. Qui osera menacer clairement la société Uber de l’interdire en France si elle ne change pas ses pratiques?

Un commentaire sur “#UberCestOver

  1. Raph

    Dans un État de droit, ou tout simplement un monde normal, Uber serait interdit d’exercice car :

    Ils emploient des chauffeurs de taxi sans licence ni formation
    Qui commettent de graves infractions au code de la route
    Ils pratiquent le salariat déguisé
    Ils sont adeptes de l’évasion fiscale

    En sus, comme nous vivons dans un monde normal, Uber doit être interdit d’exercice pour ces motifs :

    Pollution
    Occupation d’espace public
    Agressions (pas que sexuelles)
    Incivilités

    La liste pourrait être plus longue, mais je pense qu’il y a là suffisamment de motifs

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