Contre le harcèlement de rue

Le harcèlement de rue désigne des pratiques de harcèlement sexuel, subies principalement par des femmes dans l’espace public (lieux publics – rues, places – ou transports publics) de la part d’inconnus de sexe masculin. L’expression est utilisée de façon extensive pour englober tous types d’acte d’objectification sexuelle (sifflement, tentative de séduction, remarque déplacée, etc).

Le harcèlement de rue, comme tout harcèlement sexuel, moral ou physique, est condamnable. En tant que pratique dans l’espace public au sens large, il a ceci de particulièrement néfaste qu’il rend la fréquentation et la circulation des femmes dans l’espace public plus difficile.

100% des femmes ont été harcelées au moins une fois dans les transports en commun

D’après une étude récente de l’Insee, 25% des femmes âgées de 18 à 29 ans ont peur dans la rue, 20% sont injuriées au moins une fois par an et 10% subissent des baisers ou des caresses qu’elles ne désirent pas.
Selon une étude réalisée par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, 100% des femmes ont été harcelées au moins une fois dans les transports en commun et 76% des Françaises ont été suivies au moins une fois dans la rue. Enfin une récente étude de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports montre qu’à la question des éventuelles réactions des témoins, seuls 5% viennent en aide.

De ce fait, le harcèlement de rue qu’on appelle aussi parfois harcèlement ordinaire, est un phénomène loin d’être anodin qui peut constituer une véritable barrière à la mobilité et à la fréquentation de l’espace public pour nombre de femmes ou de jeunes filles.

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Le harcèlement de rue doit être combattu pour ce qu’il est, à savoir une agression en général sexuelle et le plus souvent à destination des femmes ou des jeunes filles.

http://www.stopharcelementderue.org

Photo: fresque BD Les Crocodiles par Juliette Boutant et Thomas Mathieu

11 commentaires sur “Contre le harcèlement de rue

  1. Bibinato

    C’est aussi à cause de ce phénomène détestable que beaucoup de femmes souhaitent à présent se déplacer à vélo dans les grandes villes. Non pas que le harcèlement n’existe pas à vélo, mais on peut s’y soustraire bien plus facilement, l’ignorer, voire ne pas s’en apercevoir. (Au moins le harcèlement verbal, quant au harcèlement physique, il est bien plus difficile à mettre en oeuvre sur une femme à vélo !). Faire du vélo en ville donne de l’assurance, apprend à tenir sa place dans l’espace public, les vélo-écoles pour adultes sont bien trop peu nombreuses au regard du pourcentage de personnes qui ne savent pas du tout faire de vélo (7 % de la population, si ne ne me trompe pas).
    La vélo-école du 20ème (Paris) est tout particulièrement dédiée aux femmes, elles sont prioritaires pour s’inscrire et de toute façon plus nombreuses à le faire.
    Nous sommes heureuses et fières lorsque nos élèves, leurs 10 cours terminés, achètent un vélo et reviennent nous visiter avec, nous témoignent combien la pratique a changé quelque chose d’important dans leur vie, dans leurs rapports à l’espace public.

  2. pedibus

    ce harcèlement de rue et… le stationnement illicite sur trottoir et équipement cyclable ne relèvent-ils pas de la désertion de la puissance publique dans l’espace public… ?

    quelles sont les collectivités qui depuis les élections municipales de juin dernier ont décidé de recruter massivement policiers municipaux et ASVP… ?

    https://www.emploi-territorial.fr/details_offre/KPhPOW8tfZc,,,?utm_source=jooble&utm_medium=cpc&utm_campaign=jooble

    pour la seule commune de Bordeaux aux dernières nouvelles c’est une douzaine dans l’immédiat, quand à Bègles c’est un seul… :

    deux communes écolos, mais sans que la première soit douze fois plus peuplée que la seconde et parte de zéro ou presque…

  3. Lydie

    Le harcèlement se fait malheureusement aussi quand nous sommes à vélo. Les femmes sont fréquemment la cible de comportement odieux.  Souvent il suffit de constater de quelle type de voiture. Il s’agit dans 90% des cas une grosse berline ou un SUV ou des livreurs en mal de livraison. Le positionnement sur la voirie influerait-il sur ces agissements de vauriens? Ce n’est pas sûr car ces conducteurs de ces chars à bras sont arrogants et ne respectent aucune règle si ce n’est celles qui les servent. Ils n’hésitent pas en agissant par la peur. Ils ont des comportements de voyous en se sentant au dessus des lois, du respect mutuel. Notre tord sur la route c’est que nous sommes discrets sur la route par rapport et cherchons l’apaisement. Nous sommes fragiles ce qui se traduit par l’augmentation des délits de fuite de ces délinquants routiers. Serait-il possible aussi d’agir auprès des assureurs qui sont censés défendre les usagers de la route pour diminuer le nombre de blessé et de morts. La plupart des organismes ne fond aucune communication correcte auprès de leurs sociétaires pour une meilleure prise en compte du partage de la route, du respect de la femme et de participer à des formations sur l’usage du vélo. Notre société reste dramatiquement très stéréotypée avec une histoire qui reste pénalisante à une meilleure prise en compte de la place de la femme.

  4. jol25

    A priori je harcèle à vélo: je double une dame lycra/course, elle m’interpelle

    – vous me doublez parce je suis une femme !

    – heu… non… je vous double parce que vous n’avancez pas !

    – …

    Je me fais AUSSI doubler par des femmes 🙂

  5. Cha

    C’est récent que les femmes osent en parler. Est-ce que parce que certaines ont ouvert le bal, parce que la honte commence à changer de camp ? je suis plutôt piétonne et j’ai mes anecdotes d’injures et de crachats quotidiennement (quand ça n’est pas de l’intimidation plus physique). A vélo on peut certes fuir plus rapidement si encore on est prompte et valide ceci dit j’ai déjà failli me prendre des cailloux ou des canettes. Pas simple !

  6. Joly

    C’est pour cela qu eloigner la piste cyclable de l’espace d’un trottoir du passage des berlines odieuses,,, est plutôt bien,,,

  7. Bibinato

    Joly, les berlines n’ont rien d’odieux, ce ne sont que des objets de tôle avec plus ou moins de sophistication mécanique et électronique, tout vient de qui tient le volant, même si Carfree nous offre des articles nombreux montrant combien cet objet a tendance à rendre con.

    Et vous remarquerez qu’il y a toujours un Jol25 pour venir parler de lui, alors qu’il n’en est pas question, pour détourner l’attention, pour minimiser par une blague qui met juste en lumière son complexe de supériorité…

    « Je vous double parce que vous n’avancez pas », regardez comme je suis un bon garçon différent de ces minables harceleurs, la preuve « je me fais AUSSI doubler par des femmes », notez bien les majuscules qui soulignent l’extraordinaire du fait de se faire doubler par des femmes ; le patriarcat n’opprime pas seulement les femmes, il aliène bien des hommes, aussi. Le nombre de cyclistes mâles qui déploient des efforts débiles pour passer devant dès qu’ils aperçoivent une femme à l’horizon, finalement, ce n’est pas du harcèlement à proprement parler, mais c’est triste.

     

     

  8. vincent

    je rejoints l’avis de bibinato, le harcèlement de rue pour ne pas dire la bêtise humaine tout simplement n’est pas l’apanage ni le propre de l’Automobiliste. Non non c’est le propre de l’être humain (il y a un temps j’aurai dit de l’homme mais finalement la femme a bien rattraper son retard…)

     

  9. jol25

    Franchement jusqu’à me faire interpeler, je n’avais même pas noté que c’était une femme… Et ce serait moi le problème ? Je double et me fais doubler, comme tout le monde, par d’autres cyclistes, hommes ou femmes. Indifféremment. Le problème c’est justement de vouloir en faire une différence. On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde apparemment.

  10. Bibinato

    Le sujet est le harcèlement de rue, pas la bêtise humaine en général, pas les performances de Jol25 sur son vélo, pas le fait qu’il ne sait pas reconnaître une femme à vélo de dos… 😉 est-ce que les femmes à vélo se sentent protégées contre ce phénomène ou pas ? tout commentaire « à côté » fait diversion, voire écran, aux témoignages des principales concernées.

    Ce qui m’intéresse, entre autre considération, c’est que l’auteur publie cet article sur un site de critique de la civilisation automobile.

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