Le respect des règles (à géométrie variable) chez les automobilistes français

Le respect des règles de conduite est essentiel pour limiter le nombre d’accidents. Et pourtant, le nombre d’infractions reste considérable. Le contentieux routier représente plusieurs millions d’infractions par an. Une recherche de l’Ifsttar (Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux) étudiait en 2018 les facteurs qui influencent le rapport à la règle ou sa violation.

La sécurité routière est un problème majeur pour les politiques publiques dans le monde entier. En 2016, la France a enregistré 3 477 tués dans des accidents de la route et est confrontée à des difficultés pour réduire ce nombre depuis quelques années. Malgré la mise en place de lois plus strictes et un renforcement des contrôles, il arrive fréquemment que les conducteurs ne respectent pas le Code de la route.

En 2016, sans compter les infractions aux règles de stationnement, plus de 20 millions d’infractions ont été enregistrées (en augmentation de 14,5 % par rapport à l’année 2015) et plus de 13 millions de points ont été retirés. Afin de comprendre quelles motivations sous-tendent ces violations de la loi, l’Ifsttar a mené une enquête en ligne sur un échantillon de 1 021 conducteurs, représentatifs des automobilistes français. De manière prévisible, l’Ifsttar a constaté que les femmes et les conducteurs âgés déclaraient une plus grande conformité à la loi.

Dans le cadre de cette étude, l’Ifsttar a identifié plusieurs processus psychologiques impliqués dans la relation entre les conducteurs et les règles de sécurité telles que le biais d’auto-complaisance ou le faux consensus. En effet, les conducteurs s’estiment plutôt bons: 80 % d’entre eux considèrent être de meilleurs conducteurs que la moyenne. Cela entraîne une confiance excessive et une moindre nécessité subjective de respect de la règle.

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La plupart des personnes interrogées mettent en cause la légitimité de certaines règles et ont tendance à les considérer comme conditionnelles. Ce relativisme peut expliquer pour partie la réalisation d’infractions par les conducteurs. En effet, ils ont tendance à substituer aux règles de conduite officielles des normes informelles en fonction du contexte de conduite, et le strict respect des règles de sécurité est souvent remplacé par une approche conditionnelle. Les politiques publiques doivent tenir compte du scepticisme des conducteurs quant à la légitimité des règles de sécurité routière.

L’Ifsttar recommande de modifier les stratégies de communication lors de la mise en œuvre de nouvelles mesures et un renforcement des contrôles des règles tout en s’assurant de leur légitimité et leur effectivité.

Source: Observatoire national interministériel de la sécurité routière

4 commentaires sur “Le respect des règles (à géométrie variable) chez les automobilistes français

  1. vince

    On voit quand même un grand nombre de gus qui tracent sévère sur les routes et les dans les rues. La plupart du temps ça passe, mais il peut arriver qu’on renverse un piéton ou un cycliste.

    Pourquoi la tendance à la fuite se généralise après une telle collision ? Parce que les gus savent qu’ils ont joués avec le feu (rouge).

    Tu passes au orange vif et tu accélères au passage piétons, tu doubles les vélos en les frôlant, il n’est pas question que tu perdes 4 secondes de plus.

    La voiture est ce truc tordu qui va déjà trope vite mais qui rend la seconde d’attente insupportable, va comprendre Charles.

  2. pedibus

    quand donc la LCVR* s’associera-t-elle à la LPO**… ?

    les panneaux de limitation de vitesse ne servent strictement à rien dans ce pays de merdre…

    aucun bagnolard/scootard/motard ne les respecte…

     

    ne reste plus donc qu’à les transformer en nichoirs à zoziaux, avec peut-être la nécessité d’en réhausser un peu le mât… pour qu’on ne puisse pas aussi facilement y chaparder les oeufs…

    ou alors truffez de puces RFID ces putains de véhicules à moteur, jusqu’aux endroits insoupçonnés…  et confiez-en le tracking à Poupoute et les Chinois, pour en reconstituer la trajectoire et déférer devant les juridictions spéciales ad hoc ces chers pervers…

    la liberté des uns doit se limiter à celle des autres, quand elle se trouve menacée… :

    celle par exemple de sortir de chez soi et de vaquer à ses affaires en toute sécurité et tranquillité, à pinces ou à vélo, ce qui est bien rare…

    et ça se transforme vite en sentiment d’insécurité chez ceux que l’âge a obligé à lâcher le volant, ou même n’ayant jamais conduit… :

    beaucoup trop de seniors renoncent à pratiquer l’espace public, à sortir de chez eux, à se promener un minimum dans leur quartier à cause de cet environnement hostile et sans doute perçu comme tel à juste titre :

    beaucoup de situations de perte d’autonomie conduisant à une disparition prématurée trouvent là leur origine :

    c’est là une situation sociale terrible, l’angle mort des politiques gériatriques de santé publique tricolore, qui ne considèrent un patient standard bien traité uniquement s’il se trouve derrière quatre murs, soit chez lui avec assistance à domicile, soit claquemuré en institution, comme les tristement célèbres EHPAD et autres maisons de retraite…

    et jamais dehors, dans la rue, en contact avec ses contemporains, même dans l’anonymat de la ville, avec les équipements nécessaires pour s’assoir ou pisser commodément, dans un environnement qui aura été largement débarrassé de ses nuisances, au premier rang desquelles figurent ces comportements automobilistes asociaux généralisés et soigneusement non-contrôlés :

     

    – prendre le trottoir pour son parking ;

    – bourrer comme une brute en considérant la rue ou la route comme un simple tube d’acheminement de sa carrosserie, des points A à B, itinéraire menant à sa toute dernière pulsion de désir de grosse larve de con-sot-mateur ;

    – accélérer dans les fameuses « zones de rencontre » pour chasser sur les côtés de l’espace viaire les gênants passants ;

    – idem pour les passages piétons, s’il  existe encore des promeneurs qui osent faire valoir leur droit en manifestant leur intention de traverser, intériorisant totalement leur qualité d’acteur de seconde zone, de neuvième cercle…

     

    ouais… vraiment irrésistible ce rapprochement de deux époques, avec la même symbolique, quasi numérologique… :

     

    – quarante millions de pétainistes***…

    – quarante millions d’automobilistes…

     

     

    * Ligue contre la violence routière 

    **  Ligue pour la protection des oiseaux

    *** https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Grande_Histoire_des_Fran%C3%A7ais_sous_l%27occupation#Quarante_millions_de_p%C3%A9tainistes

  3. Lydie

    La sécurité routière s’améliorera réellement lorsque la formation des futurs conducteurs et continues sera dispensée avec une réelle qualité et évalué tout au long de la vie. Il serait aussi temps que l’état joue réellement son rôle de protection des automobilistes (population) par un réel accompagnement des formateurs. Il est désolant de constater la médiocrité des enseignements mais pas que. Comment un formateur peux agir sur des comportements égoïstes, et le non respect de l’autre lié à une faiblesse de l’éducation dès le plus jeune âge? La circulation automobile souffre des même maux que le reste de la société, une petite minorité pourrie la vie de la majorité. Des solutions existent qui passent d’abord par une meilleure formation de toute la chaîne de l’apprentissage à la formation continue. Il serait aussi nécessaire d’imposer à chaque conducteur un retour périodique à des journées de formation et sur l’analyse des comportement dans le respect de l’autre. Il serait judicieux d’analyser avec une très grande attention les chiffres de mortalité la nature des blessures,  par catégorie d’usager et nombre de kilomètres parcourues. C’est édifiant de regarder aussi l’âge des victimes. Les compagnies d’assurance jouent un rôle équivoque en abandonnant le pan de la prévention à la faveur de leur pub scélérate. Mais dans notre société mercantile est-ce vraiment ce que les financiers qui nous gouvernent recherche? Les blessés et les morts n’ont pas d’importance pour eux. La route cause en moyenne au quotidien près de 10 morts et de 210 blessés. Est-ce cohérent de laisser l’usage de véhicule qui peuvent rouler sur nos routes très au delà de  130Kms/h? Une fois de plus l’état ne joue pas son rôle face au lobby. A chacun de se retourner vers les élus à tous les niveaux qui sont les grands fautifs par leurs inactions et l’absence de cohérence dans les décisions prises. La lâcheté nous amène à cette situation car il faut reconnaître que certaines décisions peuvent être difficile à faire accepter à tous, mais le courage serait payant. Dommage que CARFREE ne soit pas davantage partagé par tous ceux qui détiennent le pouvoir d’agir.

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