Reclaim the Streets

Reclaim the Streets, également connu sous le nom de RTS, est un collectif qui partage un idéal de propriété communautaire des espaces publics. Les participants caractérisent le collectif comme un mouvement de résistance opposé à la domination des forces corporatives dans la mondialisation, et à la voiture comme mode de transport dominant.

Reclaim the Streets peut se traduire par « Récupérer les rues », « Libérer les rues » ou « Reprendre le contrôle des rues. »

Reclaim the Streets met souvent en scène des événements d’action directe non violente de récupération des rues, tels que l’invasion d’une route principale, d’une autoroute ou d’une voie express pour organiser une fête. Bien que cela puisse gêner les usagers habituels de ces espaces, tels que les conducteurs de voitures et les usagers des bus publics, la philosophie de RTS est que c’est la circulation des véhicules, et non les piétons, qui est à l’origine de l’obstruction, et qu’en occupant la route, ils ouvrent en fait l’espace public. Les événements sont généralement spectaculaires et colorés, avec des bacs à sable où les enfants peuvent jouer, de la nourriture gratuite et de la musique, mais ils peuvent parfois dégénérer en émeutes et en violence, ce qui donne parfois lieu à une zone autonome temporaire. Le style des fêtes dans de nombreux endroits a été influencé par la scène des raves au Royaume-Uni, avec des systèmes de sonorisation jouant de la musique de danse.

Reclaim The Streets a été créé à l’origine par Earth First! à Londres, en Angleterre, à l’automne 1991 et est né de camps de protestation anti-routes dans des endroits tels que Claremont Road et Twyford Down. L’idée de reconquête des rues s’est rapidement répandue dans tout le Royaume-Uni.

En 1994, Reclaim The Streets, alors engagé dans une lutte contre la « privatisation de l’espace public » au profit des voitures et autres forces privées, organisa un faux carambolage à l’intersection de deux grands boulevards londoniens. Très vite des militants apparurent, installèrent un café, un système de sonorisation et une ambiance de carnaval autour des deux voitures bloquées au milieu de la voie publique. Ils se réapproprièrent ainsi, pendant quelques heures, cet espace réservé aux automobiles et affiches publicitaires.

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Cette action retentissante donna le coup d’envoi du mouvement des fêtes de rue en Angleterre avec Reclaim The Streets Londres ainsi que des groupes locaux disséminés sur le territoire qui multiplièrent des actions surprises de ce type avec une imagination débordante, de l’humour mais souvent aussi pas mal de confrontation avec la police.

Assez rapidement, le discours qui sous-tendait ces « carnavals révolutionnaires » pris une orientation plus globale de dénonciation du système capitaliste dans son ensemble. Inspirés par le discours situationniste, les activistes de Reclaim The Streets prônent la contestation ludique, la réappropriation spectaculaire et subversive d’espaces livrés au commerce, à la voiture, à la consommation, au travail, etc. Une des plus belles réussites du mouvement fut sans doute l’occupation, le 13 juillet 1996, après une bonne partie de chat et souris avec la police, d’une autoroute du nord de Londres pendant 9 heures par plus de 9000 personnes qui y dansèrent, « communièrent » et attaquèrent la route au marteau piqueur pour y replanter des arbres, etc.

Le 16 mai 1998, une fête de rue mondiale contre l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) eut lieu dans diverses grandes villes du monde.

En France la première fête de rue de ce type eut lieu lors des assises internationales pour des villes sans voitures en novembre 1998 avec l’utilisation d’un trépied pour réaliser le blocage. Le trépied était haut de 7 à 9 m et à son sommet est venu s’accrocher un manifestant que la police a ensuite eu énormément de mal à faire redescendre. En France, les « karnavals des sons, » autres fêtes de rue, sont un des moyens de protestations utilisé par les teufeurs lors des différentes propositions de lois les concernant.

Au Québec, l’événement festif « Réclame ta rue » a lieu chaque année dans la ville de Québec depuis 2003.

L’idée d’une action Reclaim The Streets a rapidement été reprise comme une forme de protestation dans le monde entier. Ces « fêtes de rue » ont été organisées dans des villes de toute l’Europe, d’Australie, d’Amérique du Nord et d’Afrique.

Sources:
https://en.wikipedia.org/wiki/Reclaim_the_Streets
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fête_de_rue