Tous les dimanches devraient-ils être sans voiture?

Une initiative du site debatingeurope.eu lance le débat sur l’idée d’avoir tous les dimanches sans voiture plutôt qu’une seule journée par an sans voiture… Qu’en pensez-vous?

Pendant une journée en septembre, les villes d’Europe se transforment. Les boulevards, les places et les rues secondaires, habituellement encombrés par la circulation automobile, sont soudain envahis par les vélos et les piétons. Ces journées sans voiture, qui ont en général lieu un dimanche, s’inscrivent dans le cadre de la semaine européenne de la mobilité, une initiative qui vise à promouvoir les transports respectueux de l’environnement dans les villes, pour tous.

Dans de nombreuses villes, les voitures privées sont interdites pour la journée (sauf pour les services d’urgence, les taxis et les personnes handicapées) et les gens sont encouragés à se déplacer à pied, à vélo ou en transports publics (qui sont souvent gratuits pour la journée). Certaines personnes aiment tellement l’expérience des dimanches sans voiture qu’elles souhaiteraient qu’ils soient plus fréquents. Tous les dimanches devraient-ils être sans voiture ?

La multiplication des dimanches sans voiture serait bénéfique pour l’environnement. Les voitures émettent beaucoup de dioxyde de carbone (CO2), un gaz à effet de serre nocif responsable du changement climatique. En fait, elles sont responsables de 12 % de toutes les émissions de CO2 dans l’UE. Interdire les voitures dans les rues de nos villes pendant un jour par semaine pourrait contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre en Europe.

Des niveaux de pollution atmosphérique plus faibles sont meilleurs pour la santé publique. La pollution atmosphérique causée par les voitures n’est pas seulement mauvaise pour le climat, elle est également néfaste pour notre santé. Des données récentes ont montré que les polluants atmosphériques toxiques sont responsables de 400 000 décès prématurés dans l’UE chaque année. Lors du dimanche sans voiture de 2019, Bruxelles et d’autres villes ont connu une baisse allant jusqu’à 80 % des niveaux de polluants atmosphériques toxiques. Ce n’est pas la seule façon dont les journées sans voiture pourraient être bénéfiques pour la santé publique: les voitures n’étant plus là, les gens sont encouragés à marcher ou à faire du vélo, ce qui peut favoriser des sociétés plus actives physiquement.

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En l’absence de voitures, les gens peuvent se réapproprier leur ville. Les enfants peuvent sortir et jouer dans les rues sans craindre d’être heurtés par la circulation. Les gens pourraient redécouvrir leurs quartiers, et les restaurants et les cafés pourraient également en profiter, car les routes et les trottoirs pourraient être transformés en terrasses pour des places assises supplémentaires. Pendant un jour par semaine, les villes pourraient être centrées sur les personnes et non sur les voitures.

D’un autre côté, cela pourrait être gênant et peu pratique. Se rendre à pied ou à vélo à sa destination, c’est bien quand le soleil brille, mais que se passe-t-il quand il fait froid et qu’il pleut? Les transports publics seraient surchargés (ce qui n’est pas l’idéal en cas de pandémie) et les gens pourraient devoir se rabattre sur les taxis, qui sont chers. De plus, même si la plupart des gens ne travaillent pas le dimanche, cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas de choses importantes à faire qui nécessitent une voiture – comme un déménagement, par exemple. Pour les dimanches sans voiture actuels, il est possible de demander une dérogation aux municipalités, ce qui permet de conduire, mais implique des tracas supplémentaires pour le conducteur. Les magasins et les petites entreprises se sont également plaints que la piétonnisation nuirait aux économies locales.

Tous les dimanches devraient-ils être sans voiture dans les villes européennes? Des dimanches sans voiture réguliers pourraient-ils réduire les émissions et améliorer la santé publique? Ou cela serait-il trop peu pratique et nuirait-il aux commerces et aux petites entreprises? Faites-nous part de vos réflexions et commentaires à l’adresse suivante et nous les transmettrons aux responsables politiques et aux experts pour qu’ils réagissent!

https://www.debatingeurope.eu/2020/09/22/should-all-sundays-be-car-free-in-cities

13 commentaires sur “Tous les dimanches devraient-ils être sans voiture?

  1. vince

    Personnellement, mais je ne parle pas d’une grande ville, je suis surpris de la quantité de voitures circulant le dimanche.

    J’ai vu l’évolution en une quinzaine d’années, il y a maintenant une circulation presque continue.

    C’est devenu une activité à part entière, un passe-temps, il fait beau on prend la voiture pour aller où ?

     

  2. zaph

    C est une très bonne idée car l’automobile est une addiction lourde son sevrage doit être progressif.

    Une journée hebdomadaire d’abstinence permettrait , pour ces addicts, de s’apercevoir qu’il est possible de faire autrement pour ses loisirs, de faire ses courses sur le marché local, de rencontrer d’autres personnes, de voir sa ville, son village, son quartier débarrassé de ces monstres d’acier et de découvrir une vie locale invisible de sa bulle automobile

    Ne pas oublier d’intégrer également les motos à cette journée d’abstinence….

    Bien sur, tous ceux qui doivent déménager l’armoire normande de leur grand mère invalide pourraient avoir une dérogation ( mais une seule par année !)

  3. Lydie

    La suppression de la circulation des voitures tous les dimanches dans toutes les zones urbaines seraient une grande avancée. Sommes nous dans l’utopie? La réussite de cette disposition passe par une facilitation auprès de tous du recours aux déplacements actifs mais aussi de la mise en place de transport en commun répondant à la demande, de vélos, de skates, de trottinettes…, de circuits de déambulation, de promenades attirantes, plaisant pour tous. Il convient de rendre difficile l’usage de l’automobile en milieu urbain. Une bonne analyse des attentes des personnes se déplaçant en ville ce jour là devrait être conduite pour ne pas subir un rejet de la formule par la population. Une majorité d’entre nous serait prêt à évoluer vers un usage différent de la voiture mais considère le vélo comme un outil réservé aux loisirs. Les politiques conduites ont une lourde responsabilité dans le semi-échec de recourir aux déplacements actifs. L’absence d’une continuité dans l’organisation urbaine en détruisant les centres villes (rénovation insuffisante, espaces conviviaux etc ) en créant des centre-commerciaux en périphérie, en développant les zones pavillonnaires périurbaines anarchiques par exemple. Le complément à cette mesure sympathique pourrait être apporté en instaurant une journée supplémentaire sans voiture une fois par mois pour progressivement aller vers un jour par semaine. Toute la difficulté bien Française c’est le manque de volonté par rapport à d’autre d’instaurer des mesures efficaces avec une continuité et une évaluation dans le temps. A notre grand désespoir nous continuerons à assister impuissant à l’absence d’une progression des déplacements actifs, qui sont sains pour tous, ménagent les deniers publics et préservent l’avenir de tout un chacun.

  4. mat b

    Hé hé, vais je passer la censure en rappelant que n’importe qui peut avoir besoin de la voiture le dimanche, ne serait ce que pour emmener les vélos dans un coin qui change un peu. Je taquine mais concrètement, il y a pas mal de réunions de famille, de repas avec des gens éloignés etc… qui demanderaient un effort particulier à l’ensemble de la population.

    Je peux dire comme tout le monde ici que c’est incroyable tous les blaireaux qui prennent leurs voitures, et tout, et tout, mais si la solution, ou une parmi d’autres est le vélo, faudrait trouver un moyen pour le promouvoir au quotidien. Pour l’instant, nous, qui pouvons nous déplacer avec les enfants à plusieurs km pour voir quelqu’un en vélo, passons pour des gens bizarres, même si c’est à 5 minutes. Vendredi, j’ai profité de l’heure avancée de notre match de foot, du fait que je puisse faire mes trajets A/R de jour, pour m’y rendre en vélo. En fait, le chemin semble presque plus éloigné en voiture qu’en vélo. Si mon équipe commence à s’habituer de mon habitude à saisir chaque occasion, elle s’étonne encore à chaque fois, même s’il y a parmi nous des cyclistes sur route. On me parle de marche à pied dans l’oreillette mais au delà de poser un de ses pieds tous les 75cm (en moyenne) cela nécessite encore un investissement personnel sans retour sur bénéfice avant X temps, tant les contraintes de progression sur un chemin son nombreuses

    Alors, oui, il y a toujours des voitures le dimanche car les supermarchés ont le droit d’ouvrir le matin, que la dépêche du midi, publie ce jour là, parce qu’ils ont fumé toutes leurs clopes la veille au soir, parce que les boulangeries sont à chaque fois plus éparses, que les restaurants se déplacent à chaque fois vers les extérieurs, parce que la France vieillit ( j’habite le tarn et garonne, un département avec une forte proportion) et que maintenant c’est aussi une mamie qui rend la visite à mamie, parce ce c’est pas drôle de marcher 1km dans une ville morte au milieu des poubelles et que c’est plus amusant de faire vroom vroom

  5. mat b

    Déjà, empêcher l’aviation de tourisme me parait un progrès énorme, tu vas faire un tour dans les bois, t’es peinard et non un avion. Et encore, je n’ai pas parlé des tondeuses

  6. PMeBC

    Déjà que un jour sans voiture par année devait être un jour X, mais on en a fait un dimanche pour que ça gêne moins. Je suis partisant de remettre le jour sans voitures annuel à date fixe ce ne serait donc pas souvent un dimenche. Le but étant de s’obliger à trouver des solutions pour se déplacer et déplacer des des choses sans faire systématiquement recours à la bagnole. Si au contraire on laisse tout le temps que le jour sans voitures soit un dimanche, ce que l’on crée c’est une sorte de fête. C’est très bien une fête mais ça ne sert pas à changer les habitudes, dès lundi la fête est finie et on reprend la vie normale c’est à dire la vie avec bagnole.

  7. vince

    @ mat B

    Quand on regarde l’évolution du parc automobile en France tes remarques m’appellent quelques questions :

    https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e8/Evol_parc_auto_France.jpg

     

    Le nombre de voitures individuelles a été multiplié par 15 entre 1950 et 2010, comment faisaient les familles le dimanche, elles se voyaient 15 fois moins ? J’ai l’impression qu’elles se voyaient plus.

    On montait à plusieurs dans les voitures, on prenait le train, on dormait chez la tante, on habitait pas aux 4 coins de la France, on visitait pas 3 personnes dans la même journée + ikea.

    Cette époque est révolue, sauf que le confinement a montré qu’on pouvait s’y remettre d’un coup.

  8. jol25

    Toute atteinte à l’automobile personnelle est perçue comme une régression et une attaque directe à la sacro-sainte liberté individuelle. Le changement de mentalité doit être poussé avec au moins la même force qu’elle a été mise en place, ce qui n’est pas gagné, car il n’y a pas d’intérêt économique comparable à la clé… On se revoit dans 30 ans 😉

  9. PMeBC

    Dans 30 ans, je serai mort ou j’aurai 103 ans. Je ne prends donc pas le rendez-vous. Personnelement j’aimerais que l’on change d’habitudes un peu plus vite.

  10. mat b

    Vince, ton questionnement ne regarde que toi. Moi, je ne défends rien, je montre les situations que je constate autour de chez moi. Ma relation avec ces gens là est de l’ordre du néant, c’est un peu comme dans un zoo, on ne sait pas quel animal regarde l’autre

  11. Prolo

    C’est un peu prendre le problème à l’envers vu comme on a détricoté le dimanche.

    Une telle proposition aurait du sens si on revenait sur l’ouverture des grandes surfaces le dimanche matin. Il n’y a pas si longtemps, tout ce qu’on trouvait d’ouvert le dimanche matin c’était des urgences/astreintes, et la boulangerie, le tabac, le café (où on peut facilement aller en vélo s’il n’y a plus de voiture sur les routes).

    Je commence à voir un schéma assez paradoxal dans les propositions écologiques qui s’enchaînent : elles viennent souvent poser des interdictions ou des contraintes sur des problèmes dont on continue à favoriser les causes. Par exemple la flambée de l’immobilier en ville, la fermeture des petites boutiques et des artisans de quartier.. si on veut une vie avec moins de voitures il faudrait aussi intervenir sur les paramètres économiques qui ont poussé à l’usage de la voiture.

  12. pedibus

    Dans 30 ans, je serai mort ou j’aurai 103 ans. Je ne prends donc pas le rendez-vous. Personnelement j’aimerais que l’on change d’habitudes un peu plus vite.

    mon vieux PM faut pas te laisser abattre… ! même transformé en pétoire à tirer dans les coins ça vaut toujours le coup, surtout en plus si la fille est belle…

    regarde donc le père Marcel Marchand : près de 27 km en biclou pour son cent cinquième anniversaire…

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Marchand_(cyclisme)

     

    mêmes encouragements pour l’autre Marcel, avec en plus la puissance de glaviotage à six mètres soixante deux à cent dix ans, pour toutes les bagnoles qui stationneraient encore sur les trottoirs…

    boaaaa

     

    sérieux :

    OK pour tous les dimanches sans bagnole en ville, y a pas de problème, sauf que je vois mal la faune édilitaire lâcher plus qu’un timbre-poste de leur territoire purgé des processions à la gloire de Ste-Gnognole…

    sans doute sera-t-il intéressant de voir si les choses vont réellement bouger dans ces grosses mairies verdies l’an passé, une fois entamée la seconde année de mandat avec le premier budget consommé… : enhardies par d’inévitables catastrophes météorologiques, ou un dernier rapport ou article alarmiste sur le réchauffement climatique, peut-être qu’une façon de marquer le coup sera une semaine sans bagnole sur tout le territoire communal avec la gratuité du transport public et la traque des bagnolards qui prennent leurs aises en garant leur merde sur trottoir et (ou) équipements cyclables…

    pédagogiquement ça ne peut être que très puissant pour faire apprécier le radical changement environnemental de la mesure et une bonne opportunité pour nouer de nouvelles habitudes, par la « force des choses »…

  13. mat b

    prolo, c’est beau de critiquer l’ouverture des supermarché le dimanche mais connais tu la différence entre un consommateur de tabac, pain, journal du dimanche et un consommateur de supermarché du dimanche?

     

    Réponse: Le consommateur de supermarché du dimanche coupe son moteur pendant sa course

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