Se déplacer en voiture dans le périurbain

Une publication récente de l’INSEE montre que les distances parcourues en voiture sont une fois et demie plus importantes pour les habitants des couronnes périurbaines que pour ceux des pôles urbains.

Les habitants des pôles, composés de communes à dominante urbaine, situées au cœur des villes, sont à l’origine de 39 % des émissions théoriques de CO2 dues à l’automobile, alors qu’ils représentent 51 % de la population. En effet, les ménages sans véhicule y sont proportionnellement trois fois plus nombreux, comparés aux couronnes, territoires à dominante périurbaine qui entourent les pôles. Les distances parcourues en voiture, rapportées au nombre d’habitants, y sont également inférieures de 39 %. L’accessibilité aux transports en commun, la proximité des équipements de la vie quotidienne et la densité des infrastructures cyclables, favorables aux autres modes de transport, expliquent plus d’un tiers de cet écart.

Les distances parcourues en voiture augmentent avec l’étalement urbain. Ainsi, en s’éloignant du cœur des villes, le nombre de voitures détenues par ménage augmente, de même que la proportion des propriétaires occupants et des maisons individuelles. Enfin, à l’échelle communale, les distances parcourues en voiture, rapportées au nombre d’habitants, augmentent avec le niveau de vie médian, « toutes choses égales par ailleurs ».

Cet article est issu d’une publication de l’Insee, La France et ses territoires, parue dans la collection Insee Références en avril 2021. Fruit d’un travail mené avec les acteurs du système statistique public, cet ouvrage offre un panorama des questions économiques, sociales et environnementales au niveau territorial. En utilisant les zonages d’études actualisés en 2020, l’ouvrage fait le point sur les disparités géographiques en France, sur les forces et faiblesses des divers territoires ainsi que sur les conditions de vie de la population.

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Image: Levittown (Pennsylvanie)

6 commentaires sur “Se déplacer en voiture dans le périurbain

  1. Bertrand

    Oui, les mégalopoles sont un des outils de l’asservissement à la mobilité motorisée.

  2. Emmanuel

    j’habite en péri urbain d’une ville de 2500 habitants voisines de villes limitrophes représentant 25 000 hab (agglo = 95 000 hab).
    Péri urbain très proche, je vois la « grande » ville de mon jardin, et je suis à environ 5 ou 6 km de son centre ville. Il y a un hopital dans cette ville, qui doit fermer en 2025 …
    il va être remplacé par l’hopital de la « plus grande » ville à proximité (50 000 hab), ce qui veut dire que pour la moindre intervention médicale il faudra parcourir environ 35 km aller, puis retour … évidement, même région, mais 2 départements, donc il n’y a que 4 bus journaliers : 2 le matin, 2 le soir … donc automobile obligatoire ….

    Pourquoi je vous raconte ça ?
    Parce que la commune et l’agglo sont en train de faire des efforts pour les déplacements doux : lignes de bus gratuites de centres bourgs à centre ville, pistes cyclables en cours pour relier le centre ville …
    après le départ de plusieurs spécialistes médicaux essentiels dont plusieurs ophtalmo, c’est l’hopital local qui va disparaitre, rendant obligatoire l’usage d’un véhicule pour tout rendez vous de certaines spécialités ou intervention lourde.

    Comme disait ma grand mère : « On n’a pas encore sorti le c.l des orties  »

     

  3. Ikook

    Les distances étant plus grandes dans les campagnes, il s’avère qu’on fait plus de kms. Ce qui n’empêche pas la ville d’être saturée de bagnoles et de bouchons matin, midi et soir alors qu’en campagne, le trafic est fluide et finalement largement moins dense.

    J’habite désormais un hameau à 5 kms d’une ville de 5000 habitants et j’ai abandonné une agglomération de 250000 habitants. Pourquoi? Parce que la ville est sale, moche, remplie de lumpenprolétariat UberEats&Co, il y’a du bruit, de la pollution, des zombies sur des téléphone pleins les rues et le peu d’oiseaux qu’il y’a a du mal à se faire entendre. On trouve des squats (comme à côté de mon boulot dans la ville) LGBT compatible et pro-alternative voulant détruire le capitalisme à grand renfort de leur téléphone googlelisé et de site Facebook, symboles de la surveillance générale.

    J’utilise plus ma voiture (surtout pour aller à la gare le matin), mais j’ai abandonné la déchéance et la décadence (la ville étant un vecteur de l’aliénation selon de nombreux sociologues et philosophes). J’ai le calme, les oiseaux qui peuvent s’exprimer sans crier, les gens se sourient plus, sont plus serviables. On ne ressent pas le stress et l’agressivité des villes.

    Avec les lois « sécuritaires » qui se mettent en place, ce n’est pas demain la veille qu’un drone surveillera ma porte et pour finir… Le réchauffement climatique se vit-il mieux dans les zones bétonnées des villes ou dans les espaces naturels de la campagne?

    J’ai donc laissé mon agglomération aux sirènes sans espoir d’un maire vert qui finalement depuis un presqu’un an nous a fait quelques pistes cyclables mais qui a surtout accompagné le capitalisme greenwashing sans même sans rendre compte.

  4. vince

    J’habite aussi près d’une ville moyenne et ici comme partout 90% des gens prennent leur voiture quotidiennement même pour faire 1km.

    Au boulot, on est les 3 à habiter le plus loin à ne pas venir en voiture, 2 viennent en train dont une handicapée qui marche au final bien plus que la moyenne.

    Certains sortent direct de leur garage perso et vont se garer dans le parking de la boîte puis prennent l’ascenseur : même pas 5m à pied. Leur seule activité physique de la journée consiste à aller au copieur.

    Donc même si on réduisait de beaucoup l’étalement urbain il faudrait longtemps avant que les habitudes de prendre la caisse pour 1km change.

    Partant de là l’Etat néolibéral est très tenté de regrouper les hostos à 30km puisque de toutes façons même à 1km les gens y vont en voiture.

     

     

     

  5. Bibinato

    Moi qui demeure à Paris intramuros, et ne m’y trouve pas si mal,  j’ai adoré la description de la ville par Ikook, comme modèle de lieux communs, de clichés et de fantasmes, ça bat des records, j’aimerais tellement qu’il me présente ce squat « LGBT compatible et pro-alternative »…

    Les voitures des ruraux devraient leur servir à polluer seulement dans leur trou de campagne, et les parisiens aimeraient bien cesser de se cogner à chaque vacances des invasions d’automobilistes immatriculés bien loin de l’Ile de France, on a déjà nos 10 millions de banlieusards qui cherchent à tout prix à imposer leurs tonnes de métal dans nos murs, merci. 😉

    En résumé et à peine en filigrane, vous, les urbains, vous êtes sales, vous puez et vous faites du bruit, à peu près les reproches que je peux ouïr de la part de citadins intolérants envers les ruraux.

     

  6. pedibus

    ah…! Bibinato et Ikook, carfiste des villes, carfriste des champs, chacun(e) avec ses croyances, ses représentations, ses exigences…

    si la ville d’aujourd’hui cessait de produire les périurbains, après l’époque romaine des villégiatures patriciennes et celle plus proche, bourgeoise, des résidences au vert comme au XIXe s. en proche banlieue parisienne, sans doute serions-nous tous « urbains »…

    faut-il encore s’attaquer aux racines du mal en corrigeant les effets de la rente foncière, la mentalité propriétaire attentiste et spéculative, mais aussi cette fichue distinction qui fait qu’on se fuit les uns les autres au motif qu’on peut prétendre à plus grand, plus beau, plus loin du « miasme social » si bien ressenti et décrit par notre ami Ikook…

    mais cette migration intérieure a toujours eu ses propagandistes : à l’époque de la fabrication des mégapoles actuelles de Californie il y avait les petits capitalistes locaux qui vissaient sur leur chef la casquette de lotisseur, de constructeur de ligne de tram, de propriétaire de journal pour influer localement voire aussi d’élu local, souvent à l’origine d’un des nombreux référendums locaux, dont l’un a eu finalement la peau des transports urbains de Los Angeles…

    chez les p’tis Tricolores c’est encore les marchands d’illusion du pavillonnaire qui ont su faire le bizness ces dernières décennies, propulsés enfin par les pouvoirs publics et leurs emprunts bancaires à taux zéro… et le résultat on le connaît, avec zéro urbanité, si l’on dépasse le déni d’un ensemble de géographes et de politiques à la solde de certains systèmes…

    l’habiter et le déplacement… ou l’inutilité de ce dernier font aussi système : un système qu’un ensemble de politiques publiques est désormais en état de maîtriser, de corriger, d’en prévenir les dérives :

    là aussi faut-il encore qu’un des ingrédients de la recette ne manque pas à l’appel, le sel de l’action publique, avec la volonté politique…

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