Prisonniers climatiques

Au Royaume-Uni, où vient de se terminer le fiasco de la COP26 de Glasgow, les premiers prisonniers climatiques de l’association « Insulate Britain » dorment désormais en prison.

Selon la BBC, neuf manifestants d’Insulate Britain, une association d’activistes climatiques comparable à Extinction Rebellion ont été emprisonnés pour avoir enfreint une injonction visant à leur empêcher de poursuivre un blocage des routes du Royaume-Uni commencé il y a plus de deux mois.

Les militants ont en effet entamé une vague de protestations il y a deux mois, bloquant la M25, l’autoroute périphérique du Grand Londres, d’autres routes à Londres et ailleurs au Royaume-Uni.

Ana Heyatawin, 58 ans, et Louis McKechnie, 20 ans, ont été condamnés à trois mois de prison, tandis que le Dr Ben Buse, 36 ans, Roman Paluch-Machnik, 28 ans, Oliver Rock, 41 ans, Emma Smart, 44 ans, Tim Speers, 36 ans, et James Thomas, 47 ans, ont tous été condamnés à quatre mois de prison.

Le groupe a promis de continuer à protester.

Les observations faites par Ben Taylor, 37 ans, devant le tribunal ont été décrites par la juge comme « incendiaires » et comme un « appel aux armes, » et il a donc été condamné à une peine plus longue de six mois « pour le dissuader de commettre d’autres infractions. »

La juge a déclaré qu’il n’y avait pas d’alternative aux peines privatives de liberté étant donné que les actions du groupe étaient si graves et qu’ils avaient clairement indiqué leur intention de continuer à enfreindre les ordonnances du tribunal.

Selon le journal Le Monde, Ben Taylor a dit à la cour que s’il n’allait pas en prison, il retournerait « bloquer l’autoroute à la première occasion (…). Si vous nous envoyez tous [en prison], 100 personnes vont venir après nous et prendre nos places. Si vous les emprisonnez toutes, 1 000 autres viendront derrière. » « Les prévenus, ou certains d’entre eux, semblent vouloir devenir des martyrs de leur cause », a relevé la juge Sharp. « Ce gouvernement nous a laissés tomber et nous a trahis. (…) Nous restons résolus et déterminés », ont réagi les autres membres d’Insulate Britain sur Twitter.

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L’association, formée à l’été, exige du gouvernement qu’il isole tous les logements sociaux d’ici à 2025 et tous les autres logements d’ici à 2030, afin d’améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments au Royaume-Uni, considérée comme très médiocre. Insulate Britain est passée à l’action mi-septembre, en bloquant à plusieurs reprises l’autoroute qui fait le tour du Grand Londres avec des moyens très rudimentaires: quelques militants collent leurs mains et leurs pieds au bitume, obligeant les automobilistes et les poids lourds à s’arrêter jusqu’à ce que les forces de l’ordre interviennent.

Selon le journal The Guardian, Insulate Britain a organisé 14 jours d’action sur de nombreuses routes autour de Londres depuis le 13 septembre, ce qui a conduit à des centaines d’arrestations. Le groupe avait initialement prévu d’avoir des dizaines de « prisonniers climatiques » dans les prisons britanniques avant le début du sommet climatique de la COP26 à Glasgow fin octobre, mais jusqu’à présent, aucun n’avait été détenu pendant plus d’une semaine.

Un commentaire sur “Prisonniers climatiques

  1. pedibus

    Messieurs les Anglais !… rouvrez sans tarder la prison de Marshalsea*, il y a péril au royaume… !

     

     

    La prison Marshalsea est une prison aujourd’hui disparue ayant existé entre 1373 et 1842. De 1373 à 1811, elle était historiquement située à Southwark sur la rive Sud de la Tamise dans le Surrey, au sud de Londres. Puis, de 1811 à 1842, elle a été déplacée à Londres. De 1329 à sa fermeture en 1842 y étaient envoyés différents types de condamnés : des criminels maritimes (ex: piraterie), des personnalités politiques et intellectuelles accusées de rébellion, et même des débiteurs.

    Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marshalsea

     

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