Vers une vie sans voiture

Quels sont les leviers à actionner pour sortir du tout-automobile? La déshabituation à la voiture passe pour le sociologue Alexandre Rigal par de nouveaux modes de déplacement (vélo, train, bus) et un « permis de mobilité » offrant une plus grande agilité.

Alors que la crise climatique entre dans une phase critique qui rend de plus en plus visibles les externalités négatives de notre mode de vie, les travaux de sciences sociales s’intéressant à la place prise par l’automobile dans nos sociétés se multiplient. Les sociologues, le plus souvent en lien avec d’autres disciplines comme la géographie, la philosophie, l’histoire ou la psychologie, cherchent à comprendre les mécanismes individuels et collectifs qui nous ont conduits à devenir une société automobile.

Dans la lignée des travaux de John Urry sur la mobilité, ils constatent que

« l’automobilité est coercitive. On peut penser qu’elle constitue l’une des structures les plus puissantes à laquelle les individus sont confrontés. […] [L’automobile] est peut-être le meilleur exemple de la façon dont le désir de flexibilité et de liberté de la part des individus ou des ménages produit involontairement des conséquences systématiques »

Face à ces conséquences, les chercheurs ont établi des constats pessimistes sur l’échec global des politiques incitatives ou injonctives visant à réduire la place de l’automobile. Le géographe Jacques Lévy explique cet échec: « En fait, une société post-automobile serait une autre société que celle dans laquelle nous vivons ».

Le sociologue Alexandre Rigal, formé à l’École polytechnique fédérale (EPF) de Lausanne (Suisse) et à Berkeley (Californie), fait partie de ceux qui souhaitent aller plus loin, en explorant les voies possibles vers une société post-automobile. Dans le cadre de sa thèse à l’EPF, il a participé au programme interdisciplinaire de recherche PostCarWorld. Dès 2015, dans une recension du travail de Thomas Buhler sur Lyon, il regrettait que les chercheurs n’aillent pas plus loin que le constat d’un paradoxe.

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Dans son ouvrage illustré issu de ses recherches, intitulé « HABITUDES EN MOUVEMENT – Vers une vie sans voiture » (2020) il résume ce paradoxe par une question : « Comment se fait-il qu’après avoir été confrontés aux injonctions répétées au changement, après avoir pris conscience des enjeux liés au réchauffement climatique, les individus paraissent évoluer si peu ? »

Un article d’Étienne Augris sur le site La Vie des idées
Lire la suite: https://laviedesidees.fr/Vers-la-societe-post-automobile.html

Alexandre Rigal, Habitudes en mouvement. Vers une vie sans voiture, Genève, MétisPresses, 2020, 180 p., 20 €.

Un commentaire sur “Vers une vie sans voiture

  1. WITTMANN

    Dans toutes les villes y a plein de pubs pour les marques de bagnoles. Pour les marques de vélo ? ZERO PUB

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