Dans la région d’Avignon, on se déplace peu à vélo. Et pourtant, le climat y est favorable toute l’année et le vélo a tellement d’avantages: il n’est pas bruyant, il ne pollue pas, il n’émet pas de gaz à effet de serre, il permet de garder une bonne santé… Alors, pourquoi a-t-on si peu de déplacements à vélo dans l’agglomération? La raison est simple, c’est trop dangereux pour une bonne partie des gens.
Le collectif de citoyens avignonnais nommé Wocon! essaye de contribuer au passage au monde d’après… après les énergies fossiles et la destruction à grande échelle de notre propre écosystème. Pour cela, il réalise des vidéos comme celle-ci consacrée à la place du vélo à Avignon.
A Avignon, on se déplace peu à vélo, seulement 3% des trajets quotidiens sont réalisés à vélo. Et pourtant, Avignon était la capitale française du vélo dans les années 1980: plus de 16% des déplacements étaient réalisés à vélo.
Aujourd’hui, la voiture est désormais omniprésente et les quelques aménagements cyclables sont trop peu nombreux, dangereux et surtout discontinus. Ceux qui utilisent quand même le vélo se sentent en danger et les élus sont responsables de cette situation.
Alors, face à ce constat, le collectif Wocon! a mené son enquête et propose dans cette vidéo fortement documentée non pas une solution mais un Réseau Express Vélo (REV). Et bien évidemment, un panel d’actions pour que le REV devienne réalité !
J’avais fait une jolie boucle à vélo lors d’un week-end à Avignon : Avignon – fontaine de Vaucluse – Saumane (village d’enfance du marquis de Sade) – Avignon. J’avais été frappé par le lit de verre pilé tout du long du bas coté des routes. Inutile de dire qu’entre ça et le comportement des conducteurs motorisés, la pratique cycliste n’est pas encouragée.
A 12mn39s de la vidéo, on voit des manifestants tenir une banderole pour déclarer à Gégé (Gérard Collomb) « On a commencé les travaux ».
Le barbu derrière le mot « commencé » est devenu vice président de la Métropole de Lyon, en charge des mobilités actives et de la voirie … et ça se voit, et c’est super.
il est extrêmement difficile de se faire une idée de la mobilité dans l’agglo avignonnaise, laquelle n’est pas non plus appréhendable :
pensez que cette dernière est comptabilisée au sens INSEE (unité urbaine) à hauteur d’un demi-million d’habitants alors que l’intercommunalité n’en regroupe pas beaucoup plus de 190.000 (2018)… ; à noter au passage que le cas d’espèce avignonnais est suffisant à lui seul pour invalider la méthodologie statistique française pour discriminer les zones urbaines agglomérées, où le découpage communal doit impérativement céder la place à un carroyage de densité avec un seuil assez élevé, tant pour la densité que pour le total de la population les noyaux urbains à agglomérer, pour distinguer le caractère urbain « gérable » du périurbain diffus ;
l’enquête origine-destination d’octobre de l’an passé n’a pas encore donné de résultats en parts modales à ma connaissance, et de toute façon la pandémie constituera un sérieux biais pour bien évaluer les habitudes de déplacement, sans compter les effets futurs des récents bouleversements géopolitiques sur le coût énergétique et les pratiques de motorisation individuelle…
enfin, pour ne rien arranger, nous sommes désormais aveugles depuis 2016 pour les informations concernant les réseaux de transports urbains : la diffusion de l’annuaire statistique du CEREMA a cessé depuis cette date ; reste la possibilité de raquer des centaines d’euros pour accéder aux précieuses statistiques, auprès de l’UTP comme du GART…
si l’on s’en tient aux données archéologiques de 2016, de l’annuaire CEREMA, le nombre de voyages/habitant/an du périmètre intercommunal avignonnais de l’autorité organisatrice de la mobilité plafonnait à 57 : ridiculement bas en comparaison avec d’autres agglos d’importance comparable, avec 146 voyages au Mans, 141 à Besançon ou 122 à Brest par exemple la même année…
la suite : https://www.youtube.com/watch?v=KFgd_4EiSgs