Les malades d’Alzheimer ne pourront plus conduire une voiture

Ce n’est pas un poisson d’avril: l’association France Alzheimer est « surprise » de découvrir un arrêté interdisant la conduite automobile pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer.

Pour mémoire, la maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative incurable à ce jour du tissu cérébral qui entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales et notamment de la mémoire. C’est la cause la plus fréquente de démence chez l’être humain.

L’arrêté est paru le 28 mars 2022 au Journal officiel et il fixe la liste des maladies et handicaps compatibles avec l’obtention et le maintien du permis de conduire. Ce texte interdit désormais la conduite aux personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer « dès l’apparition d’un déclin cognitif. »

Déjà, il semble surprenant de découvrir qu’avant cet arrêté, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer étaient considérées comme parfaitement aptes à la conduite automobile… On comprend mieux le comportement parfois étrange de certains automobilistes âgés.

Mais, il est encore plus surprenant de découvrir qu’une association spécialisée dans la maladie d’Alzheimer s’étonne de l’interdiction de conduire une voiture… pour les malades d’Alzheimer!

L’automobile étant conçue à ce point comme un membre du corps à part entière, comme une jambe par exemple, qu’il est inenvisageable d’interdire la conduite à des gens, mêmes atteints d’Alzheimer, au même titre qu’on ne pourrait pas leur enlever leurs jambes…

De toute manière, l’interdiction de conduire pour les malades d’Alzheimer a-t-elle vraiment un sens s’ils oublient ensuite qu’ils n’ont plus le droit de conduire?

Source: https://www.francetvinfo.fr/societe/securite-routiere/securite-routiere-france-alzheimer-surpris-par-l-arrete-interdisant-la-conduite-pour-les-patients-atteints-d-une-pathologie-neuro-evolutive_5060683.html

6 commentaires sur “Les malades d’Alzheimer ne pourront plus conduire une voiture

  1. jol25

    Je ne suis pas dangereux, je ne dépasse pas 30km/h.

    Certes, y compris pour franchir stops et feux rouges sans s’arrêter !

    (vécu en suivant un couple âgé en voiture!)

    A quand la  revalidation de permis suite à examen médical régulier ? Comme pour les chauffeurs poids-lourds par exemple ?

    Bon, après, reste l’absurdité des voitures sans permis, qui roulent à 75km/h sans problème (limite légale 45km/h) et pour la conduite de laquelle il n’y a même pas besoin d’obtenir l’examen du code de la route!

  2. RomBos

    Bonjour,

    Cycliste au quotidien (famille de 2 enfants et sans voiture), je lis toujours les articles de Carfree avec plaisir.

    Mais je suis aussi le fils d’une mère décédée de la maladie d’Alzheimer et il est clair que vous méconnaissez totalement cette maladie et ses diverses formes (on peut être diagnostiqué à 40 ans!). Alors oui, on peut être malade tout en étant apte à conduire et continuer à travailler.

    Le vrai sujet porte sur la visite médicale obligatoire pour tous les conducteurs.

    Votre dernière phrase me semble même assez méprisante.

  3. pedibus

    au-delà de la question de cette terrible maladie reste celle des pratiques des seniors motorisés quant à la mobilité, avec les choix  qu’impose progressivement le vieillissement, dont la perte des capacités cognitives hors contexte pathologique grave :

    quelles sont les tendances récentes du taux de motorisation des ménages les plus âgés, à partir de quel âge commence-t-on à abandonner la conduite et quelles mesures de substitution mettre en place pour assurer la transition et conserver l’autonomie chez nos aînés… ?

    on s’attardera plutôt sur la  première question, qui trouve en grande partie sa réponse dans l’étude de l’INSEE, mais sur la période restreinte 2004-2016, vers le lien suivant en ouvrant le premier fichier dans la partie  » Téléchargement des tableaux à l’unité  » TAB1 – Équipement des ménages en biens durables selon l’âge de la personne de référence (en %):

    https://www.insee.fr/fr/statistiques/3128367?sommaire=3128378

    deux classes  d’âge sont distinguées :  [60 ; 74] ans et plus de 75 ans ;

    sur la période la classe la moins avancée en âge a vu sur la période (12 ans) le taux de motorisation augmenter de plus de huit points (croissance de cinq points du taux sur la période pour l’ensemble de la population), en restant au-dessus de la moyenne des classes d’âge et augmentant même l’écart de trois points :

    on peut donc dire que les [60 ; 74] ans sont surmotorisés relativement au reste de la population et que la tendance s’est accentuée sur la période, avec 88.1% des ménages motorisés en 2016, donnée la plus fraîche…

    pour les plus de 75 ans, suivant une formule mercatique, on pourrait dire que sur la période le marché est devenu plus « mature », en rattrapant son retard, le taux de motorisation gagnant plus de dix-sept points, avec un taux de motorisation passant d’un peu moins de la moitié des ménages en 2004 (48.1%) à un peu plus des deux tiers en 2016 (65.4%), avec une sous-motorisation relativement au reste de la population qui s’est estompée :

    laquelle de trente-et-un points régresse à dix-neuf sur la période…

     

    bien sûr une étude plus fine, distinguant les territoires urbains, périurbains et ruraux, nous aurait apporté plus d’information, particulièrement au sujet de la captivité à la bagnole dans les territoires sans alternative ou presque…

     

    histoire d’effleurer la troisième question, on notera le grand intérêt de travailler sérieusement la question de l’aménagement de nos agglomérations, des plus petites aux plus grandes, en garantissant une répartition homogène des commerces de proximité – dont des petits supermarchés de quartier – qui assure un accès à tous, dont les seniors, aux courses et à l’urbanité en se passant de bagnole, en privilégiant les modes actifs de déplacement et les transports en commun à partir de politiques publiques réadaptées :

    il en va d’une garantie de l’autonomie pour nos aînés et une assurance de transition des mobilités pour ceux qui se sont aventurés de façon téméraire vers la motorisation individuelle, en particulier sur le tard…

     

     

     

  4. Septentrional

    Je lis Carfree depuis longtemps, je n’ai pas de permis et je fais du vélo travail. Je suis un partisan de l’écologie militante.
    J’adore ce texte et je souscris en tout point au courage dont l’auteur fait preuve de s’élever au-delà cette merde qu’est le «politically correct ». Le risque que posent des gens virtuellement inaptes à une conduite sécuritaire on devrait tolérer ça? NON

    Enfin, une décision pleine de sens qui arrive tard, mais au moins on évitera les prochains blessés et morts.

    J’ai aussi de la famille qui ne respectent pas les lois ou règles en société et je ne les défends pas.
    À bas le népotisme social.

     

  5. Roland

    Bonjour nuit grave, mais attention, tu n’as pas lu l’article jusqu’au bout. Benoit Durand précise bien : « Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas lui retirer (le permis) parce que c’est un danger pour les autres ». Son propos était surtout de se questionner sur la mobilité des personnes atteintes de cette maladie (qui fait les courses par exemple ?) et au delà de ce problème, la vraie question est la visite obligatoire avant le permis et pendant notre vie de conducteur. A quand des remises à niveau régulières de nos aptitudes à la conduite, à l’image des formations continues que nous connaissons dans nos entreprises. Ayant vécu la fin de vie douloureuse de mon papa (Alzheimer), j’avoue que tu m’as choqué « grave ». Ceci dit,  bravo à Carfree qui me permet de rêver à autre monde

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