Le dernier piéton

À la fin du XXIIe siècle, le nombre des Parisiens et des Parisiennes qui continuaient à se servir de leurs jambes pour se déplacer diminua très rapidement. Ce moyen de locomotion, vieux comme le monde, ne répondait plus aux goûts, aux besoins d’une humanité qui voulait aller vite et qui répugnait à l’effort physique. Lire la suite…

La mort de la Terre

Successivement, les Parisiens affolés avaient noté 32, 35, puis 36, 38 et 40 degrés à l’ombre. Dans un ciel d’azur implacable, le soleil dardait ses rais qu’on eût dits d’airain en fusion, tant ils semblaient pénétrer et fouiller jusqu’au tréfonds de l’organisme humain, grillant l’épiderme, tordant les muscles, crispant les nerfs, altérant les muqueuses dont la dessication se traduisait par une soif ardente et fiévreuse. Lire la suite…

La Société protectrice des piétons

Un des actes les plus courageux auxquels puisse se livrer un homme solidement trempé, c’est d’aller à pied dans Paris – dans le Paris du centre. On frémit en songeant que d’imprudents vieillards, traversent, sans même avoir fait leur testament, certaines rues particulièrement encombrées, comme la rue Montmartre, pour ne citer que celle-là. De temps en temps, on en écrase quelques-uns, mais les autres persistent à se lancer, à corps perdu, au milieu des tramways, des automobiles, des bicyclettes, etc., etc. Il faut bien reconnaître là ce besoin d’héroïsme et cette légèreté incurable qui caractérisent les Français, même quand ils sont vieux. Lire la suite…

L’enterrement du dernier piéton

Il y a quelques jours, les joyeux Parisiens suivirent l’enterrement du dernier omnibus à traction animale. Hier, ce fut le tour du dernier piéton, qui fut reconduit à sa dernière demeure avec tout le respect qu’il convenait de témoigner à ce vénérable débris des temps anciens, où l’homme pataugeait lamentablement dans la boue, usant de ses jambes pour vaquer à ses occupations journalières. Lire la suite…

Les écraseurs

Samedi soir, un petit garçon d’une douzaine d’années était renversé par une automobile et amené chez le pharmacien qui se trouve au n° 17 de la rue de Paris. Le pauvre gosse qui avait le bras cassé en divers endroits faisait entendre des cris déchirants. Un certain nombre de cyclistes tournaient autour de l’auto, ressemblant à ces petits oiseaux qui dans un bois voltigent autour d’un hibou et dénoncent la présence de leur redoutable ennemi. Lire la suite…

Zigs Zags d’une cancoire

Depuis trop longtemps déjà, des êtres sales, puants, hideux, affublés de muselières, parfois accompagnés de leurs femelles, accroupis dans un baquet, passent comme des ouragans sur les routes de France. Partout s’entendent les rauques beuglements de leur cor, partout, effrayants, sinistres, ils passent, empestant l’air, couvrant les alentours d’une poussière épaissie, et tous les jours, hélas! estropiant, mutilant, tuant de braves gens qui avaient eu la naïveté de croire que la route est à tout le monde. Lire la suite…

Les chevaux d’Attila

On sourit de pitié aujourd’hui en songeant au coursier légendaire du terrible conquérant. Quels dégâts pouvait bien faire ce quadrupède historique à travers les immenses étendues incultes de la planète? Ecraser un peu d’herbe et fouler quelques broussailles… Lire la suite…

Encore les écraseurs !

Nous devons approuver et féliciter les autorités municipales qui appliquent sans défaillance les mesures que leur devoir leur impose de prendre pour protéger la vie et la sécurité des citoyens contre les excès scandaleux des automobilistes. Ainsi nous est-il impossible de ne pas relever, avec une protestation indignée, les attaques auxquelles les séides de l’automobilisme se livrent contre des magistrats municipaux soucieux de mettre un frein aux méfaits de ce sport sanglant. Lire la suite…

Mentalité sportive

J’ai entendu dire que les facultés cérébrales des conducteurs d’automobiles se trouvaient profondément troublées chaque fois que leurs voitures étaient lancées à des vitesses excessives. Il y aurait là, pour un psychopathologue, matière à des études, à ce qu’il paraît, des plus intéressantes. N’étant pas aliéniste, il ne m’appartient pas de me livrer à des investigations médicales qui, en l’espèce, doivent être fort curieuses. Lire la suite…

Sport et liberté du meurtre

La population de Versailles a été douloureusement impressionnée par une série de graves accidents d’automobile qui se sont produits récemment dans la ville du Grand Roi. Le 12 mai, vers six heures du soir, à la sortie des externes du lycée de jeunes filles, deux enfants, une fillette de treize ans et un petit garçon de sept ans, traversaient l’avenue. Soudain déboucha de la place d’Armes une automobile conduite par un petit jeune homme de dix-sept ans. Celui-ci, parvenu à la hauteur du lycée, ne ralentit pas sa vitesse qui était excessive, et les deux pauvres petits furent tamponnés par le lourd véhicule et grièvement blessés. Lire la suite…

Le fléau du piétonisme

Il est vraisemblable que les esprits chagrins qui pleurent sur la dépopulation ne voyagent pas en automobile. Si ces esprits mettaient la main au volant, ils s’apercevraient vite qu’il n’y a jamais eu tant de piétons qu’à présent. Lire la suite…

Automobiles ou « Automaboules »

J’ai fait un beau coup! Voilà les automobiles à mes trousses. Quarante kilomètres à l’heure! Et je suis à pied, ne cultivant d’autre sport que la marche si douce au badaud. Qu’ai-je fait que me poursuivent ces clameurs? J’ai prophétisé qu’au train où vont nos automobiles, notre vieux monde s’en irait écrabouillé, que le délire de la vitesse nous a troublé l’entendement, que l’air qui souffle à travers les pistons nous rendra fous et que l’automobilisme est à proprement dire de l’automaboulisme. Lire la suite…