Du concept de « déficit » en milieu ferroviaire

Assez régulièrement, les sociétés de chemin de fer publient des chiffres dans lesquels elles affirment que telle ou telle ligne n’est « pas rentable » ou encore expliquent que de tout leur réseau, seules quelques lignes importantes sont « rentables ». Ces deux alternatives signifient que les recettes perçues pour les voyageurs se déplaçant sur les lignes en question sont respectivement inférieures ou supérieures aux coûts d’exploitation (auxquels s’ajoutent souvent l’amortissement des investissements qui ont été nécessaires pour les construire ou les rénover). Lire la suite…

Les voitures seront-elles nos statues de l’île de Pâques ?

La question : « Comment des sociétés ont-elles disparu dans le passé ? » peut aussi se formuler : « Au rythme actuel de la croissance démographique, et particulièrement de l’augmentation des besoins économiques, de santé et en énergie, les sociétés contemporaines pourront-elles survivre demain ? »

La réponse se formule à partir d’un tour du monde dans l’espace et dans le temps – depuis les sociétés disparues du passé (les îles de Pâques, de Pitcairn et d’Henderson ; les Indiens mimbres et anasazis du sud-ouest des États-Unis ; les sociétés moche et inca ; les colonies vikings du Groenland) aux sociétés fragilisées d’aujourd’hui (Rwanda, Haïti et Saint-Domingue, la Chine, le Montana et l’Australie) en passant par les sociétés qui surent, à un moment donné, enrayer leur effondrement (la Nouvelle-Guinée, Tipokia et le Japon de l’ère Tokugawa). Lire la suite…

La lente agonie de General Motors

Dans la crise actuelle du capitalisme, rien n’est plus symbolique que le naufrage des grandes firmes automobiles américaines. Elles ont tout inventé : le productivisme, la division du travail, la chaîne de montage, la consommation de masse… Alors que la faillite guette General Motors (GM), c’est toute l’histoire industrielle du XXe siècle qui défile… dans le rétroviseur. Et c’est l’hégémonie économique des États-Unis qui vacille. Impensable, il y a peu de temps encore ! Et pourtant c’est bien de « faillite » que s’entretiennent cette semaine à Detroit les dirigeants de GM, de Chrysler, les syndicalistes de la United Auto Workers, et les membres d’un groupe de travail constitué par Barack Obama. Lire la suite…

Industrie automobile : quand la crise écologique débouche sur une crise sociale

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Tour à tour, Peugeot le 11 février, puis Renault, le lendemain, ont annoncé des réductions massives d’effectifs salariés. Rejouant la comédie de Woody Allen « Prends l’oseille et tire-toi », les deux constructeurs n’auront même pas concédé au plan de relance de Nicolas Sarkozy l’illusion d’une efficacité politique pendant plus de 24 heures. Avec un cynisme extraordinaire, les dirigeants de Renault-Nissan et PSA ont accepté les cadeaux de l’Etat – prêt bonifié et investissements de recherche – contre une promesse vaguement formulée et … déjà trahie pour peu que l’on accepte d’appeler un chat un chat. N’en déplaise au ministre du Budget, Eric Woerth, qui évoque « une maladresse », l’absence de contraintes réelles et sérieuses imposées aux constructeurs se traduit par une prorogation d’une stratégie industrielle qui, pour s’être absoute des contraintes écologiques, débouche sur une crise économique et sociale. Lire la suite…

Initiative mondiale pour sauvegarder la civilisation de l’automobile

Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) lance une « Initiative mondiale pour les économies de carburant » à l’occasion du Salon de l’auto de Genève. Selon Adéquations, ce plan dont l’objectif affiché est de réduire de 50% la consommation des voitures d’ici 2050 (« 50 by 50 »), semble caractéristique des nouvelles conceptions et aussi des paradoxes liés au thème de la « croissance verte » : surmonter la crise économique tout en préservant la planète par une réorientation écologique des investissements et de la recherche. Mais il s’agit bel et bien en même temps de poursuivre dans la même voie qu’auparavant : « la quantité de carburant brûlée par les voitures à l’échelle mondiale est appelée à tripler d’ici 2050 », affirme le PNUE dans son communiqué, qui n’évoque pas la question de la raréfaction du pétrole ni les problèmes posés par les agrocarburants, et pas non plus l’idée d’une possible remise en cause de la civilisation de l’automobile… Parmi les partenaires de cette initiative, on note la présence de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et de la Fédération Internationale du Sport Automobile (FIA). En matière de développement durable, là aussi cela incite à réfléchir sur la portée et les conséquences des partenariats entre institutions publiques et intérêts industriels. Lire la suite…

Automobile Politics

The International Political Economy Group du British International Studies Association remet tous les ans un prix pour le meilleur livre en économie politique internationale. En 2008, le prix a été gagné par Matthew Paterson, pour son ouvrage Automobile Politics (Cambridge UP). Choisi parmi une sélection d’ouvrages de qualité, Automobile Politics s’est distingué grâce à la discussion animée et accessible que fait Paterson d’une problématique centrale en économie politique, sans se détourner de la discussion de problématiques théoriques difficiles. Paterson développe une perspective critique sur le thème de la domination de l’automobile dans la société capitaliste moderne. Il cherche à comprendre non pas comment améliorer la façon dont les automobiles peuvent contribuer à notre bien-être, mais plutôt comment notre dépendance envers la culture automobile a été promu et construite. Son intervention, qui utilise le point de vue de plus en plus important de l’économie politique culturelle, est un exemple parfait du travail excellent produit par les économistes contemporains en politique internationale. Lire la suite…

Bilan Atmo 2007: L’ozone et les particules en augmentation

Élaboré par l’ADEME avec le concours des AASQA, le bilan 2007 de l’indice ATMO vient d’être publié. Il fait état des grandes tendances en matière de la qualité de l’air dans 59 agglomérations françaises de plus de 100.000 habitants. L’année 2007 est marquée par une augmentation des teneurs en particules en suspension. Cela est dû au changement de méthode de mesure des particules (meilleure prise en compte des composés volatils) et aux conditions météorologiques. Lire la suite…

La Ville Linéaire

Face aux enjeux désormais planétaires qui nous attendent (réchauffement climatique, épuisement des ressources fossiles, pollution généralisée), il est plus que jamais nécessaire de changer de paradigme. La planète ne pourra probablement pas soutenir un développement continu et inorganisé de l’espèce humaine sans dommages majeurs. Dans ce contexte, certains proposent de nouveaux projets d’urbanisme et d’architecture permettant d’assurer un développement viable de l’homme sur la planète tout en maintenant une qualité de vie suffisante. On connaissait déjà Illichville, la ville sans voitures, voici désormais différents projets de villes linéaires sans voitures. Les projets de villes linéaires apportent en effet des réponses dans ce domaine. Lire la suite…

Tout pour la route et des miettes pour les transports publics

Les investissements en infrastructures routières (routes et autoroutes non concédées) s’élèvent à 10,7 milliards d’euros en 2007. Ce chiffre est en augmentation de 40 % depuis 1997 (9,4 milliards d’euros concernent les routes départementales et locales), et représente 64 % des investissements publics en infrastructures de transport. Autrement dit, la route représente près des deux tiers des investissements publics dans le domaine des transports. Lire la suite…

2075: Les temps changent

En 2075, notre planète sera bien différente de ce que nous connaissons aujourd’hui. Au travers du destin de Julia dans un vignoble bordelais, Idrid et Faouzi au Mali, Lotte à Hambourg, Niels, son mari, et de Grace, au Canada, « 2075 : les temps changent » traite non seulement des répercussions écologiques, mais aussi géopolitiques et économiques du réchauffement climatique… Lire la suite…

Théorie de la classe de loisir

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Comment l’oligarchie exacerbe la crise écologique

Sans doute ne connaissez-vous pas Thorstein Veblen. C’est normal. Ce qui ne l’est pas, c’est que beaucoup d’économistes le méconnaissent également.

Raymond Aron, qui était un homme pondéré, comparait son œuvre à celles de Tocqueville et de Clausewitz. C’est que la réflexion de Veblen est une clé essentielle pour comprendre notre époque. Pourtant, la Théorie de la classe de loisir est devenue introuvable en français et Veblen reste absent des programmes universitaires de science économique. Lire la suite…

Vers la sortie de route ? Les transports face aux défis de l’énergie et du climat

Ce nouveau numéro des Cahiers de Global Chance (n°26, janvier 2009) est doublement intéressant. Tout d’abord, son thème central, les transports face aux défis énergétiques et climatiques, constitue un des sujets de préoccupation majeure de Carfree France. Ensuite, il se trouve que Carfree France y a directement participé, en co-écrivant un article avec Global Chance, article intitulé « États-Unis : vers la fin d’un modèle basé sur l’étalement urbain ? » (version pdf ici). Lire la suite…

Manifeste pour une décroissance conviviale

À vous qui vous préoccupez de l’avenir des prochaines générations. Nous vivons dans un monde en crise. « Lucides » ou « Solidaires », tous s’entendent là-dessus. Mais les solutions proposées, qu’elles soient néolibérales ou progressistes, restent dans le paradigme du développement et de la croissance économique, alors même qu’il s’agit là d’une cause majeure de bien des problèmes. Lire la suite…