Vous avez effacé mon horizon, abattu mes arbres, chassés mes oiseaux…
Vous avez réduit l’espace à un monde plat, nivelé tout ce qui dépassait votre imagination…
Vous avez rendu mon air mauvais, sali mes poumons et fait tousser mes enfants…
Vous avez fait plus de morts que la plus mortelle de toutes les guerres…
Vous avez détruit la campagne et rasé plaines et collines…
Vous avez pollué la terre avec du bitume et d’infinies crasses…
Vous avez créé un bourdonnement ininterrompu et dommageable…
Vous avez cassé les liens humains qui faisaient de nous une communauté…
Vous avez provoqué des guerres, des blocus et des conflits sans fin…
Vous avez fait croire que le bonheur s’achetait et puait les gaz…
Vous avez envahi les imaginaires avec des mensonges de puissance et de grandeur…
Vous avez anéanti des milliers d’espèce animales et réduit notre espérance de vie…
Vous avez soutenu un système inique et sans lendemain…
Vous avez gâché les vacances et le voyage, bousillé les côtes et les montagnes…
Vous avez balayé le petit commerce et soutenu l’horreur mercantile…
Vous avez tout nié, tout voué à votre Dieu, tout donné pour rester enchaîné…
Vous avez repoussé les résistants, dénigré les alternatives, étouffé les autres voix…
Vous avez perdu votre vie pour croire avoir raison, perdu votre temps pour payer votre rêve…
Vous avez tout abimé, enlaidi et saccagé.
Votre monde est plat comme une autoroute, il pue l’essence, tue la vie, rend sourd et est sans intérêt.
Votre rêve est le cauchemar de l’humanité, votre dieu est sans âme ni beauté.
Vous, … les voitures.
TNT – Bruxelles – 9/2009
Et j’ajouterais surtout :
Vous avez créé des millions de feignasses !
Les millions de feignasses existaient avant, mais ils ne gravitaient que dans un rayon de 300 autour des bistrots à pochard, alors que maintenant, il vrombissent jour et nuit en tout lieu pour assourdir et écrabouiller tout ce qui n’est pas enfermé dans de la tôle coloriée.
Et n’oublions pas les cyclistes qui trainent habituellement autour des bistrots (faut bien en sortir) et qui tombent parce qu’ils n’ont pas vu un joint de dilatation (trop large) sur un pont.
🙂