Fraudeurs 2.0

La gratuité des transports en commun, on en parle souvent sur Carfree France. Certains vont plus loin et mettent en place des systèmes pour la rendre dès à présent effective.

On connaissait ainsi les mutuelles de fraudeurs, des groupes de personnes qui s’unissent et qui, par le biais d’une modique cotisation mensuelle, payent les amendes que les membres reçoivent en utilisant les transports en commun sans ticket.

Mais, avec la technologie, on peut aller encore plus loin et certains ont sauté le pas (ou le tourniquet…). A vrai dire, sur Carfree France, on n’est pas vraiment fanas de technologie en général, mais puisque les nouvelles technologies existent, autant les utiliser quand cela peut parfois être utile…

Ainsi, certains fraudeurs ont eu l’idée de créer des applications pour téléphones mobiles qui informent en temps réel les usagers des contrôles sur les réseaux de transport. Et bien sûr, ce sont les usagers eux-mêmes qui informent le système dès qu’ils constatent un contrôle, ce qui permet aux autres d’éviter une ligne de bus ou de métro ou même une station à un moment donné…

Pour une fois, des technologies comme la géolocalisation, souvent accusées de participer au flicage de la société, peuvent se retourner ainsi contre ceux qui sont chargés du flicage, ou du moins dans le cas présent les contrôleurs des transports en commun.

En France, il existe ainsi au moins cinq applications de ce type pour iphone sur les villes de Paris, Marseille, Toulouse, Lille et Lyon. On ne les a pas testées, mais on suppose que le succès de telles applications repose sur le nombre d’utilisateurs qui les utilisent: plus il y a de monde qui renseigne l’appli et plus les informations qu’elles contiennent sont pertinentes.

Du côté des applis Androïd, il existe CheckMyMetro qui rassemble un maximum d’infos sur les réseaux de transports en commun… dont les contrôles en cours! Apparemment, il existe pour l’instant quatre versions de l’appli, disponibles pour Paris, Lyon, Lille et Toulouse. A noter, il existe une autre application intitulée « Rentre avec ton pognon » (tout un programme) qui propose le même concept pour Paris, Bruxelles, Lyon, Marseille ou Bordeaux.

Aux dernières nouvelles, CheckMyMetro est aussi disponible sur l’Appstore, dans les mêmes versions que pour Androïd.

A Bruxelles, il y a même un site internet avec comptes twitter et facebook associés qui informe en temps réel des contrôles en cours sur le réseau: controlestib.be.

Lire aussi :  Quatrième édition de la Convergence cycliste en Île-de-France

Voyons maintenant les arguments des pour et des contre. Les contre sont principalement du côté des sociétés de transports en commun comme la RATP par exemple. Pour eux, cela revient à diminuer les recettes et donc à répercuter les coûts sur les autres usagers, ceux qui payent. Selon eux, cela provoquera à terme une augmentation des prix… Sauf que les prix n’ont pas attendu les applis pour mobile pour augmenter régulièrement, en général une fois par an… L’argument sent donc le réchauffé. En outre, dire que cela va augmenter les prix, c’est pousser en quelque sorte les gens à frauder encore plus.

Du côté des fraudeurs qui mettent au point ce genre d’applis, ce n’est pas l’appli qui pousse à la fraude, car elle fournit seulement des informations, libre aux usagers de les utiliser ou pas, à leurs risques et dépends.

A vrai dire, l’argument n’est pas faux, et on pourrait faire un parallèle avec les détecteurs de radars ou autres outils sensés informer les automobilistes de la présence de radars sur les routes. Une polémique avait eu lieu sur ce sujet en 2011 et les « informateurs de radars » comme Coyotte par exemple avaient fini par être rendus légaux par une nouvelle réglementation en novembre 2011.

Aussi, s’il est légal pour un automobiliste d’utiliser une application lui permettant d’être informé de la présence d’un radar sur la route, pourquoi un usager des transports en commun ne pourrait-il pas utiliser une application lui permettant d’être informé de la présence de contrôleurs sur les réseaux de transports publics?

Enfin, on peut voir dans ces applications un argument qui au bout du compte milite pour la généralisation de la gratuité des transports en commun. Car si un maximum de gens les utilisent et se mettent à frauder, les réseaux de transports en commun se mettront à financer en pure perte un système de contrôle qui ne sert plus à rien. C’est un peu le jeu du chat et de la souris, sauf que maintenant, les souris ont des téléphones portables…

livre-gratuitéMarcel Robert, auteur du livre « Transports publics urbains: Textes sur la gratuité« , 158 pages, 10 euros.

23 commentaires sur “Fraudeurs 2.0

  1. Tassin

    Je trouve ça assez honteux. De même que les avertisseurs de radar.
    J’espère que les contrôleurs vont s’organiser pour répliquer.
    Vive la gratuité des transports en communs, mais le vol et la fraude, non.

  2. Tassin

    Et j’ajouterai du coup qu’on retrouve bien là la philosophie libérale : mépris du bien commun, et l’esprit « tout est à nous, tout de suite et sans effort ».

  3. Mathieu (@slasherfun)

    Quelques imprécisions dans cet article un peu partial quand même (n’est-ce pas ? 😉 )

    * Si on ne paye pas son transport, ce n’est pas la RATP que ça embête, non, eux sont payés pareil. Quand on paye son titre de transport sur un transport local/régional (bus, tram, TER…), l’argent va au conseil régional. Le trafic assuré par les différents transporteurs est commandé et payé par les conseils régionaux. Donc quand il n’y a pas assez de TER par exemple, ce n’est pas contre la SNCF qu’il faut râler, mais contre le conseil régional.

    * De même, les tarifs sont fixés par les régions. Donc non ce n’est pas la RATP/SNCF qui augmente le prix de votre ticket de métro / abonnement TER tous les ans, c’est encore le conseil général.

    * La validation des titres de transport sert aussi à mesurer la fréquentation des lignes, et à prévoir un renforcement du service si l’offre est insuffisante. Vous ne payez pas parce que votre train est plein ? Ne vous attendez pas à une amélioration de la situation, personne « là-haut » ne sait que vous êtes là et que vous prenez une place supplémentaire…

    * Rendons le transport accessible sans titre de transport (car rien n’est jamais gratuit) ? Très bien. En Île-de-France, les titres de transport représentaient en 2011 (derniers chiffres disponibles) 39,6% des frais de fonctionnement, soit 3,297 milliards d’euros, soit environ 300 euros par an par habitant (sachant que tous les habitants ne prennent pas les TEC et que les touristes prennent également les TEC). C’est donc autant d’argent qu’il faudra trouver ailleurs, via divers taxes et impôts.

    * Ah oui, si le transport devient accessible sans titre de transport, la fréquentation risque d’augmenter un peu, donc revoir à la hausse la somme précédente pour couvrir le transport des passagers supplémentaires. Si Manosque a pu mettre en place la gratuité sans trop de problème, c’est aussi parce que la plupart des lignes tournaient jusqu’ici quasiment à vide, il n’y a donc pas ou peu d’offre supplémentaire à créer. On ne peut pas dire que ce soit vraiment le cas dans la plupart des grandes agglomérations françaises.

    * Honnêtement, le transport en commun en France n’est pas cher, surtout quand on le compare à son principal « concurrent » la voiture. Une voiture ça revient tout compris à 0,50€ du kilomètre (soyons sympas, c’est la fourchette basse), mais la plupart des automobilistes n’en ont pas conscience (pour eux voiture = essence + péage). C’est là-dessus qu’il faut communiquer…

    * Pour un certain nombre de personnes, ce qui est gratuit (à leurs yeux) n’a pas de valeur. S’attendre au passage à quelques dégradations et incivilités supplémentaires (très limitées, mais quand même…)

    * Enfin, l’argument « les automobilistes peuvent avoir la carte des radars » est un mauvais argument. « Eux peuvent le faire donc nous n’y aurions pas droit ? » Le problème est à poser à l’envers : pourquoi ces cartes existent-elles, et comment se fait-il que la plupart des véhicules circulant en France puissent atteindre sans broncher les 180 km/h ?

  4. MLBRLyon

    Je suis intuitivement contre ces applis, pensant que les tarifs TC sont en France abordables pour tous, surtout vu les tarifs précaires différents des tarifs normaux, et que l’Energie, sous toutes ses formes, doit se payer et qu’un déplacement n’est jamais gratuit (et qu’il reste le vélo pour ceux ne désirant pas adopter cette démarche, ce qui est respectable comme tout autre choix).
    Mais l’argument du radar et des Coyote et autres cartes est intéressant, je vous remercie de l’avoir cité.
    Effectivement vu sous cet angle, et en utilisant les arguments (de la plus parfaite mauvaise foi) des automobilistes et sociétés en question, ce sont des détecteurs « de zones dangereuses » ou dans le genre, mais évidemment pas de radars.
    Les usagers de TC utilisant ceci pourraient donc prétendre que ce sont des applis permettant d’éviter les retards, vu qu’un contrôle prend du temps.
    Bref merci de susciter la réflexion à ce sujet, c’est un bon argument.
    Cordialement
    Un cycliste lyonnais

  5. wombie

    On peut retourner l’argument à l’envers :
    les détecteurs de radar peuvent inciter à ralentir tout comme les applications indiquées peuvent inciter à régler son titre de transport.

  6. frank

    Habitant dans une zone rurale près d’une grande ville à coté de la France, je ne peux que remercier les personnes qui paient le bus..
    Le bus qui passe par les petits villages est en partie financé par les usagers. Chaque deux/trois ans, quand il faut réévaluer les horraires (pour augmenter la fréquence, par exemple), on remercie beaucoup les gens qui paient.. Plusieurs fois ces dernières années, la fréquence n’a pas pu être augmentée faute de budget (eh oui, il y a plusieurs lignes de bus, et la région doit en payer plusieurs). Donc oui, les les usagers paient aussi un peu de leur poche, ca fait du gagnant gagnant.

  7. frinux

    Quand on peut acheter un smartphone à 500€, on peut acheter un titre de transport en commun.

    Inciter au vol n’est pas le meilleur conseil qu’on ait vu sur ce site…

  8. bruno le hérisson

    Article lamentable, qui décrédibilise car free, argumentaire fumeux pour amalgamer la fraude à une forme de gratuité.

    Les personnes qui informent des positions des controleurs se comportent comme une milice privée.

  9. Lee

    @FRINUX
    un smart phone androïd ça ne vaut pas forcément 500€, on en trouve a moins de 100€.

    Mais faut pas en vouloir à l’auteur de l’article il a réussi à trouver qui touche la technologie, ce n’est pas gentil de le critiquer, pour une fois qui sort de sa caverne.

  10. Laurent

    Les grandes agglomérations devraient accorder la gratuité des TC aux foyers qui s’engagent à ne pas posséder d’engin motorisé individuel.

  11. JiBOM

    Bonne idée Laurent. Mais j’aurais plutôt pensé à appliquer cette mesure aux petites agglomérations et non aux grandes.

    Je m’explique.
    Dans les grandes agglomérations, les habitants ont rarement besoin de s’engager à ne pas avoir de véhicule motorisé pour ne pas en avoir. Ceci est particulièrement vrai à Paris intra-muros où 40% de la population est motorisée et les 60% restants rêvent dans leur grande majorité de pouvoir acheter une voiture.
    Ceci signifie que les contraintes d’une grande ville amènent déjà les gens à se passer de voiture et surtout, à ne pas en acheter une.

    En revanche, dans les villes moyennes, ne pas en posséder relève pour beaucoup d’un courage gigantesque, voire d’anormalité (*). Je pense que c’est dans ce contexte difficile qu’il est intéressant d’attribuer la gratuité à tous les membres d’un foyer ne possédant pas de véhicule motorisé.

    Cela dit, on peut étendre globalement la mesure à toutes les agglomérations munies d’un réseau de transports en commun et dont le taux de foyers motorisés dépasse un certain seuil (90% par exemple).

    * J’ai beau habiter Paris, on m’a déjà regardé de travers avec de grands yeux écarquillés, remplis d’un mélange de compassion et de pitié, car j’avais eu le malheur d’avouer que je n’avais pas de voiture.

  12. Struddel

    Je suis rassuré par les commentaires et surpris par ce genre d’article encourageant à la fraude et au vol …

    Les transports en commun ont un coût, il est donc normal d’en payer le prix quand on utilise ce service (le prix est lui en revanche moins normal étant donnée la qualité de services de certains réseaux, mais c’est un autre débat).

  13. GG

    Il ne faut pas oublier, dans cette équation, le coût que représente le contrôle lui-même : tous ces postes de contrôleurs qui pourraient être transformés en postes de conducteurs de rames, tous ces portillons qui pourraient être supprimés pour payer des bus, etc…

    De plus il faut avoir à l’esprit que le transport des personnes se prête bien à la gratuité. Prenons un contre-exemple, les énergies de réseau : si je ne paye pas l’électricité, j’ai un intérêt objectif à laisser allumé ma lampe néon (les cycles d’allumage dégradent sa qualité), je chauffe ma pièce en laissant la fenêtre ouverte pour pouvoir fumer à mon aise, etc…

    Ce n’est pas le cas avec le transport de personnes : il y a une limite objective à l’abus de la gratuité qui est tout entière contenue dans le fait que nous n’avons pas le don d’ubiquité… Et celui qui fait un aller-retour en bus pour visiter Paris ou tuer le temps ne choisira pas, en général, les heures de pointe où l’on est tassé à 4 par mètre carré ! Le coût marginal de son transport est donc nul.

    Par contre, il est vrai qu’en matière de lignes de transport, en périphérie des grandes villes l’inégalité fondamentale n’est pas entre ceux qui peuvent payer le billet et les autres : elle est surtout fonction de la proximité des arrêts avec le domicile (prenez un plan de transports en communs, vous verrez que les gens en centre-ville ont moins à marcher que les banlieusards, en moyenne) et surtout avec les lieux de travail : les sites industriels sont souvent mal desservis.

    Mais il faut vraiment ne jamais avoir tiré la langue pour prendre de haut de telles initiatives : la majorité des fraudeurs sont des gens insolvables, au point qu’on a créé un délit d’habitude au bout de dix contravention non réglées ! Honte à cette société qui interdit aux pauvres de bouger ! Tous comptes faits, le caractère payant des transports en commun ne réponds pas à un besoin de financement du fonctionnement, mais à une méthode visant à limiter les usages pour éviter de réaliser des investissements lourds. Quand on raisonne sur le champ de l’économie, il faut différentier le stock et le flux.

    Le ferroviaire plus le vélo : voilà de quoi apporter une solution de transport pour 90% de la population. Ce ne peut être fait qu’en faisant supporter les investissements et le fonctionnement du ferroviaire par la totalité de la population. La quote-part individuelle de l’usager, c’est l’achat d’un brompton et la marche à pied !

    Faire payer les transports en commun est une coutume barbare, et tous les coups de boutoirs sont bons pour la faire cesser.

  14. Marcel Robert Auteur

    Je suis surpris par la teneur de certains commentaires, en particulier de personnes qui exposent d’habitude leurs arguments de manière plutôt calme et pondérée. Or, sur le sujet de la fraude, certains prétendent que mon article est « pathétique » ou « lamentable » sans développer plus que cela leur argumentation…

    Que le sujet soit conflictuel et partagé, je veux bien le comprendre, mais je ne vois pas trop en quoi il serait lamentable ou pathétique d’en parler.

    Egalement, je m’étonne que le sujet soit à ce point sensible car on a quand même déjà parlé de la fraude sur Carfree France, avec les articles sur les mutuelles de fraudeurs, sans provoquer ces excès. Il y aurait une « bonne » et une « mauvaise » fraude?

    Par ailleurs, il ne s’agit pas d’assimiler la fraude et la gratuité comme certains commentateurs le laissent entendre. La gratuité, c’est un projet politique pour lequel on peut être pour ou contre. On n’en a souvent débattu sur Carfree France et je sais qu’il y a de chauds partisans et des adversaires tout aussi chauds! Mon point de vue sur le sujet est connu, je suis favorable à la gratuité des TC et je ne vais pas refaire l’argumentaire ici car ce n’est pas aujourd’hui le sujet (Cf les articles concernés).

    Concernant la fraude, il y a effectivement deux manières de voir les choses:
    – Une activité illégale, répréhensible, qui éventuellement dessert même les TC du fait d’une baisse des financements;
    – Une activité subversive menée pour des raisons pragmatiques (malgré ce que certains pensent, les TC ont un coût parfois dur à supporter pour certains) ou politiques (lutter contre le système, contre le flicage, etc.)

    Le propos de mon article penche évidemment plutôt du côté de la seconde hypothèse en insistant sur un aspect peu abordé à ma connaissance jusqu’à présent, à savoir en quoi la fraude peut devenir une activité politique orientée vers la revendication de la gratuité. C’est ce que je dis, peut-être mal, dans la conclusion. En d’autres termes, la fraude restait jusqu’à présent une pratique peu ou pas organisée (mis à part l’exception elle aussi minoritaire des mutuelles de fraudeurs), assez solitaire et individuelle par essence. Les nouvelles technologies proposent des outils qui permettent d’envisager la fraude à une tout autre échelle, organisée et collective, où chacun devient un maillon de la chaîne.

    De ce fait, il me paraît légitime de poser la question des implications sociales et politiques d’une telle évolution. A partir du moment où la fraude peut devenir un système organisé et collectif, elle peut devenir un outil politique de revendication, directe ou indirecte. En rendant le concept même de contrôle inopérant, la fraude massive et organisée remet de mon point de vue en question le principe même de la tarification.

  15. frank

    Concernant les couts du controle, à Genève, par exemple, il n’y a aucun portillo/bips (comme à lyon) pour rentrer dans les bus/trams/trains/bateaux.
    À un arrêt. le bus ouvre toutes ses portes, et les gens peuvent monter/descendre par ou ils veulent, et s’assoir directement.

    Quand deux personnes rentrent dans un bus, on peut pas distinguer celle qui a un abonnement/ou qui a pris un ticket, et celle qui fraude (« resquille » :p), Le système est donc basé sur la confiance.

    Les uniques couts sont ceux d’une équipe de controleurs (~5 personnes). À plein temps ? Je ne sais pas.

    Après, d’un point purement « libéral », pourquoi certainnes personnes qui ne prennent pas le bus devraient payer pour ceux qui le prennent ?

    Et d’un autre point, que les transports publics soient gratuits ou pas, on les paiera de toutes facon (dans les impots ou dans l’abonnement).

    Le meilleur moyen reste celui de Genève: aucun moyen physique de controle (ca en fait, de l’équipement en moins), et un système basé sur la confiance.

  16. Tassin

    « Après, d’un point purement « libéral », pourquoi certainnes personnes qui ne prennent pas le bus devraient payer pour ceux qui le prennent ? »

    Les libéraux sont opposés à la gratuité, ils sont pour l’extension de la sphère économique.
    Proposer la gratuité des TC ou la tarification progressive de l’eau et vous verrez tous les libéraux devenir tout rouge (un comble), trépigner en criant « Corée du Nord! Corée du Nord!!! »

  17. struddel

    L’aide sociale française permet quand même à la plupart des gens ne pouvant se payer les transports de voyager malgré tout avec ceux-ci.

    Quand je suis arrivé dans ma ville, j’ai mis 1 an à trouver du travail, et j’ai eu le droit à une carte me donnant les transports urbains (bus/tram) gratuits et à une carte SNCF me permettant d’avoir une réduction de 70% sur les prix des billets de TER de ma région.

    Et la plupart des villes et/ou des régions mettent en place ce genre de choses.

    Les transports en commun son trop chers, c’est un fait, mais tout est fait pour que les gens aux moyens modestes puissent les prendre malgré tout.

    Encourager la fraude c’est également encourager les gens ne respectant pas les limites de vitesse à continuer, après tout, faisons fi des lois et des obligations, car même si vous avez sûrement de meilleures raisons en ce qui vous concerne, les gens qui font ces excès vous en trouveront de toute aussi bonnes selon eux (les radars ne sont faits que pour voler l’argent du contribuable, n’est-ce pas ?)

  18. bikeman

    +1 avec Struddel .

    L’aide social en France permet en effet de ne pas payer les TEC pour les + démunis.
    Il parait logique que ceux qui ont le moyens de payer, payent, et inversement, non?
    Comment financer les TEC sinon?
    La région ne peut pas tout prendre à sa charge…
    car si on souhaite voir les réseaux ferrés et autres TEC se développer, il faut leur laisser un petit peu de sous quand même…

    Après, les adeptes du Système vont dire, « oui, c’est encore nous qui payons pour les assistés ». Si c’est si bien d’être assisté, qu’ils prennent leur place pour voir…

    Sinon, il y a toujours le vélo, mais il ne faut pas se leurrer, un vélo ça coute un petit peu aussi… quand même… (mais tellement rien à côté d’une voiture soyons clair!)

    Alors il reste tjrs la marche à pied, mais il te faut des bonnes chaussures… et ne pas être très pressé…

    Bref, dans absolument tous les cas, se déplacer comporte un cout…

  19. Jean-Marc

    « Après, d’un point purement « libéral », pourquoi certainnes personnes qui ne prennent pas le bus devraient payer pour ceux qui le prennent ? » :

    Les TEC n’ont pas un coût, mais permettent de (légères) économies :

    1000 voitures nécessitent, de la part des municipalités, bien plus d’investissements en infrastructure routière et de parkings que 20 bus ou 10 trams,
    Mais ceci ne représente que les coût diects : le vrai fléau de la voiture, c est des coûts indirects, les « exrternalités négatives » :

    La pollution, les morts, les blessés, le temps gaspillé dans les embouteillages, les problèmes d obesité, d’hypertension et d’irritabilité qui découlent -statistiquement- de son usage,… … ..

    Sans parler de l’étalement urbain induit par son utilisation massive, cause de nombreux fléaux (baisse de compétitivité de l’économie, dépendance accrue au pétrole, balance commerciale déficitaire, disparition des terres agricoles et des écosystèmes naturels, disparition de la « NUIT » par l éclairage urbain, disparition de la place du village -du forum, de l agora- remplacé par les cités dortoirs, disparitions des commerces de proximité remplacés par des chaines d’hypermarchés et des zones commerciales toutes identiques : les même enseignes commerciales partout;…)

    Alors, ce n est pas la RATP ou une autre compagnie de TEC qui payent directement pour les hospitalisations, ni pour tout les autres coûts indirects.

    Mais, si on peut justifier de faire payer pour un service,
    il ne faut surtout pas oublier que, chaque automobiliste qui rentre en ville, devrait payer AU MOINS 2 tickets de TEC pour rendre compte d’une partie des conséquences de son action.

    Si on veut du coût juste, oui, pourquoi pas…
    mais alors ne nous focalisons pas sur une petite fraction des usagers de la ville, souvent plus pauvre, plus jeunes (lycéens/étudiants) ou plus âgés (retraités n ayant pas passé le mermis ou n’osant plus conduire/n ayant plu les moyens d avoir une voiture);
    mais regardons les bien TOUS…


    N.B. :
    Bien évidement, pour ma part,
    Vu -pour la société- tous les coûts dérivés de l usage massif de la voiture,
    je serais pour un péage urbain à l entrée des villes (2 fois le prix du ticket avant gratuité), couplé à des parkings d entrée de ville (1 fois le prix du ticket) et à une mise en place de la gratuité des TEC.

    Ainsi, ce sujet n’aurait plus de raison d être :

    Le fraudeur serait une autre personne, sans lien avec les actuels fraudeurs de TEC :
    celui qui a 2 voitures,
    une hors de la ville, et une dans la ville :
    il irait en ville en voiture, garerait sa voiture à l’extérieur (sans doute hors du parking de délestage, pour ne rien payer),
    passerait la zone de péage (100 mètre à pied/en vélo pliant), prendrait sa voiture intérieure).

    Se focaliser sur la fraude, c est comme se focaliser sur les poussettes, les guitares ou les vélos dans les TEC :
    celà permet de culpabiliser certains usagers, de créer des cassures entre usagers, en évitant de les développer.

  20. Jean-Marc

    Donc je ne suis pas pour, ni contre la fraude dans les TEC :

    je m en fous, ce n est pas un sujet important.

    c est juste du fait divers, bon pour que TF1 l’utilise pour faire frémir dans les chaumières :

    Les 40 000 morts par le diesel, çà par contre, devrait plus interpeler la société que ces peccadilles.

    p.s.
    Les 40 000 morts ENTRE AUTRE
    Car malheureusement, ce n est pas la seule chose importante, pour une ville/un pays
    c.f. entre autre, niveau finance, niveau coût, ce sujet :
    http://carfree.fr/index.php/2012/12/18/373-milliards-deuros-par-an/

  21. Struddel

    Je ne pense pas que les gens qui sont contre la fraude des TEC soient pour défendre l’automobile en remplacement, surtout ici …

    Militer pour une certaine gratuité des transports : d’accord, car s’il y a accord, c’est que les services en charge des TEC peuvent trouver d’autres financements, mais frauder, pas d’accord.

    Et quoiqu’on en dise, les TEC représentent un confort, dans certains pays, hors de la capitale, il n’y a aucun transport en commun et pratiquement aucune voiture, les gens se débrouillent quand même, ça serait mieux avec des TEC, mais c’est un confort en plus.

  22. Sirob

    L’argument qui prétend que les validations des tickets servent à définir l’occupation du véhicule ne tient pas. En effet, le point d’entrée dans le véhicule est connu mais pas la sortie. On ne connait donc pas la charge du véhicule en un certain point. Il existe pour cela s’autres technique de mesurage. Cet argument est avancé par les transporteurs pour inciter les voyageurs à pointer et de réduire ainsi la fraude.

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