Les rues aux écoles font baisser la pollution de l’air jusqu’à 30% en moyenne

Les associations Respire et Airgones publient la première étude d’évaluation de dix aménagements de rues aux écoles (piétonisation aux abords de l’école qui peut s’accompagner de l’arrêt du trafic routier partiellement ou totalement) et leur impact sur la qualité de l’air. La campagne de mesures réalisée en temps réel montre un effet à la baisse sur les concentrations de dioxyde d’azote pouvant aller jusqu’à 30% en moyenne.

Les associations Respire et Airgones ont mesuré en temps réel la pollution aux abords de dix établissements scolaires (neuf écoles à Paris et une à Bagnolet) afin de constater l’effet d’un aménagement de rue aux écoles.

Pour cela, les associations ont réalisé plusieurs campagnes de mesures sur les concentrations en NO2 et en PM2.5 avec les sociétés Rincent Air et Pollutrack. Deux campagnes de mesures de NO2 ont eu lieu du 14 au 28 juin 2023 et du 21 septembre au 6 octobre 2023. La campagne de mesures des PM2.5 a eu lieu en continu du 14 juin 2023 au 30 avril 2024.

Les résultats montrent un impact des aménagements de rues aux écoles sur la pollution: les concentrations de dioxyde d’azote (NO2) baissent jusqu’à 30% aux abords des écoles piétonnisées.

En revanche, sur les particules fines PM2.5, l’effet est négligeable en raison de conditions météorologiques entraînant de faibles niveaux de pollution.

« Les rues aux écoles, ça marche pour faire baisser la pollution ! C’est la première étude d’évaluation en temps réel réalisée en France qui le démontre ! » se réjouit Tony Renucci, directeur de l’association Respire.

L’association Respire préconise :

– la généralisation des aménagements de rues aux écoles permanentes, notamment dans les territoires les plus pollués;
– la densification des réseaux de capteurs et micro-capteurs de la pollution aux abords des écoles, afin d’évaluer les aménagements;
– un soutien gouvernemental pour l’aménagement de rues aux écoles : définition légale dans le code des collectivités territoriales, appel à projets pour financer les aménagements dans les territoires etc.

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Le rapport préconise toutefois de continuer à mesurer la pollution aux abords des écoles, notamment en hiver lorsque les niveaux de pollution sont plus élevés, afin de massifier le nombre de mesures et tirer des conclusions encore plus précises.

Pour rappel, le dioxyde d’azote est un gaz irritant pour les voies respiratoires, qui peut entraîner une inflammation des voies respiratoires, une toux, des sifflements, une réduction de la fonction pulmonaire et une augmentation des crises d’asthme, en particulier chez les plus jeunes. Il cause 2575 morts par an à Paris d’après une étude de la revue The Lancet Planetary Health sortie en 2021.

Par ailleurs, l’association Respire, les organisations de La Rue Est A Nous, des parents d’élèves et des associations franciliennes porteront ces messages le 24 mai 2024 lors de la mobilisation « Street for kids » dans plusieurs rues d’écoles en Ile-de-France, avec des actions de terrains organisées devant les écoles à Paris, Bagnolet, Clamart, Colombes, Boulogne-Billancourt et Montreuil.

Le rapport complet est disponible ici : https://respire-asso.org/les-rues-aux-ecoles-ca-marche/

2 commentaires sur “Les rues aux écoles font baisser la pollution de l’air jusqu’à 30% en moyenne

  1. zaph

    Il est vraiment important de libérer les abords d’école de toute circulation automobile et de favoriser les déplacements à pieds des élèves car ceux ci marchent de moins en moins.

    En 2007, le médecin britannique William Bird le démontre en suivant
    la famille d’Ed Thomas qui habite depuis 4 générations dans la ville
    de Sheffield, au nord de l’Angleterre comment le périmètre de jeux
    sur lequel peut se déplacer un enfant a littéralement fondu.
    la zone géographique sur laquelle se sont déplacées quatre
    générations d’enfants de 8 ans :
    ⬇ En 1919 l’arrière-grand-père d’Ed Thomas avait l’autorisation
    d’aller pêcher à 6 miles de chez lui soit à peu près à 10 km.
    ⬇ En 1950, son grand-père Jack pouvait marcher jusqu’au bois à 1
    mile de chez lui soit à peu près 1,6 km.
    ⬇ En 1979, sa mère Vicky pouvait se rendre seule à la piscine à 0,5
    mile de chez elle soit 800 m.
    ⬇ En 2007, Ed Thomas avait le droit d’aller seulement au bout de sa
    rue à 300 m.
    Cette limitation dans l’espace a des conséquences sur
    – le rapport des enfants avec la nature dans nos villes
    conceptualisées pour des adultes motorisés.
    – et dans la manière dont celles-ci sont conçues .

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