Un automobilophobe

Un propriétaire de Cabourg, ennuyé de voir les automobiles passer devant chez lui, l’été dernier, demanda à la municipalité de l’endroit qu’elle interdit la circulation de ces véhicules sur sa route. La municipalité n’accorda pas l’interdiction.

Furieux, notre Cabourgeois, à l’âme noire, truqua un arbre de sa propriété, lequel arbre tombait en travers de la route chaque fois qu’une automobile était signalée. Non content de cette première vengeance il déclarait dernièrement, à la veille des élections municipales, que si l’adjoint, sa bête noire, était réélu, il transformerait sa villa en un sanatorium où l’on ne soignerait que les maladies contagieuses: variole, teigne, pelade, etc.

Les Cabourgeois ne prirent pas au sérieux cette menace et renommèrent leur adjoint. Et voilà la villa qui se transforme en sanatorium! Le cas devenant grave, on alla trouver le propriétaire automobilophobe. On le pria, on le supplia; mais entêté, il exigea, pour revenir sur sa décision, la démission de l’adjoint. Et celui-ci répond aujourd’hui à ses électeurs: «J’y suis, j’y reste ! » Comment finira le conflit?

La Gazette du Centre, 23 mai 1900.

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