JCDetrop

Cette photo a été prise sur la place du Ralliement (la place centrale d’Angers), en haut de la rue Lenepveu. Jusqu’à il y a peu, les arceaux pour vélos étaient dans mes souvenirs au moins au nombre de 5. Désormais, il va falloir faire avec 3. Pourquoi ? Parce qu’à la place, il y a ce grand panneau d’affichage vidéo JCDecaux. Ce merdier me fout dans une colère noire. Que la pub arrive même à empiéter sur l’espace du vélo n’est qu’un détail, mais c’est symptomatique de ce qui se joue en permanence dans nos villes.

La municipalité se justifie en affirmant que tout cela ne lui a pas coûté un sou, que JCDecaux a pris en charge l’installation, que des infos locales seront diffusées par ce biais.

Encore une fois, l’agression publicitaire est justifiée par le prisme économique. Cela n’a rien « coûté »… Et les coûts indirects, on peut les évoquer ?

Qui paye le prix de l’enlaidissement de la ville ? Et le coût écologique de l’électricité gaspillée pour faire fonctionner ce machin ? Et le coût écologique de production du panneau en lui-même ? Et, est-ce que ça ne nous « coûte » pas à tous de nous faire polluer la tête par des pubs inévitables ? Et puis, pourquoi depuis 10 ans avoir supprimé du centre-ville tous les panneaux d’affichage libre si utiles ? Eux-aussi ne coûtaient rien, depuis le temps qu’ils étaient là.

L’urbanisme est une question trop importante pour la laisser à des urbanistes qui ne réfléchissent qu’au travers du prisme économique ! Angers se veut moderne, mais de la modernité elle ne retient que les stigmates : la pub. Le progrès ne peut pas se réduire à la seule dimension économique vide de tout questionnement social.

Lire aussi :  L'île de Juist sans voitures

Grrrrr ! kilkill…

Source: http://latetedansleguidon.blogspot.fr/

9 commentaires sur “JCDetrop

  1. Tassin

    Et on a pas fini d’en prendre plein les yeux avec leurs écrans vidéos. Depuis que le gouvernement Sarkozy a autorisé ces dispostifs (ils étaient auparavant interdits) on a vu le métro parisien et les gares se couvrir d’écrans muraux, et maintenant ça arrive dans les rues.
    Un énorme gâchis et scandale tout simplement.

  2. allamezon

    Entre les bagnoles mal garées, les affichages publicitaires, les poubelles sur les trottoirs, on aurait envie de plonger dans la désobéissance civile ! Révoltons-nous.
    Qui veut monter un groupe d’actions ?
    Il me semble que ce serait tout simplement solidaire d’un gars qui va bientôt à Bobigny pour qu’on lui apprenne qu’on ne fait rien sans les règles de société (appel au bon père de famille !) et qu’il faut bien s’y conformer, même si elles sont vraiment étranges !
    Un groupe comme les Pêcheurs de lumière. Ils ne font pas grand chose à part du bien pour nous et la planète !
    http://www.wat.tv/video/pecheurs-lumiere-1luxq_2idfz_.html
    A bon entendeur !

  3. Apanivore

    Le clan du néon fait le même genre d’actions.

    Depuis le 1er juillet, une loi oblige les commerçants à éteindre vitrines et enseignes entre 1h et 6h du matin. C’est valable pour les sucettes publicitaires aussi.
    Décret n° 2012-118 du 30 janvier 2012 relatif à la publicité extérieure, aux enseignes et aux préenseignes (extrait) :
    « Il institue une obligation d’extinction des dispositifs lumineux : les publicités lumineuses devront être éteintes la nuit, entre une heure et six heures du matin, sauf pour les aéroports et les unités urbaines de plus de 800 000 habitants, pour lesquelles les maires édicteront les règles applicables. Les enseignes lumineuses suivront les mêmes règles. »

    Bon pour les unités urbaines de plus de 800 000 habitants (Paris, Marseille-Aix, Lyon, Lille, Nice, Toulouse, Bordeaux, soit dans les 17M d’habitants en tout) il faudra attendre les bonnes volontés politiques locales.

  4. Maxoger

    Attention tout de même aux phrases à l’emporte pièce. L’omniprésence des panneaux JCD, et de toute autre formes de support publicitaire, n’est pas le fait des urbanistes. Le grignotage et l’apropriation de l’espace public par les groupes privés, la prolifération de cette pollution qu’est la publicité, relèvent de processus de décision qui – malheureusement – échappent aux urbanistes, et aux architectes. Et je vais te dire Les vendus sont les élus qui bradent leur ville – dont ils n’ont manifestement rien à foutre – ils mangent dans la main de ces industriels pour qui ils ont plus d’égart que pour le contribuable. En revanche je tiens à dire que je vais dans ton sens, l’architecture, l’urbanisme sont des sujets beaucoup trop importants pour les laisser aux seuls architectes ou urbanistes. Max, archi/ urbaniste, cycliste avant tout. (Nantes)

  5. allamezon

    Tout fait d’accord avec Maxoger.

    On a tendance à taper sur les doigts des architectes et urbanistes à tout bout de champ. Probablement parce que les premiers (ceux que je côtoie) constituent un lobby en France. Pour une fois, c’est un lobby qui fait bien peu de mal à quelques exceptions près ! Et la plupart du temps, en dehors des grands noms qui ont un ego bien démesuré, tous les « petits » qui essayent de ramer pour faire leur boulot comme il faut sont très mal vus. C’est une vrai erreur.

    Je me permets d’écrire tout ça car j’ai 20 ans d’expérience dans le bâtiment en tant qu’ingénieur et je suis monté de l’entreprise à la maîtrise d’ouvrage (« le client final »).

    C’est justement le maître d’ouvrage qui manque cruellement d’ambition la plupart du temps. C’est une question de priorité et d’engagement envers les contribuables.

    Ceux qui sont en question dans ce post, ce sont bien les politiques et « techniciens » de la ville. La moindre des choses est que la ville ait une rétribution pour cette mise en place de panneau publicitaire. Comment peut-on gérer une ville en disant : « ça ne coûte rien ! ». C’est une malheureuse vision étriquée. Comment voulez-vous parler de pollution/agression avec ces décideurs ? Peuvent-ils s’en rendre compte ?

    Cycliste avant tout. Grenoble

  6. bikeman

    C’est clair, c’est un scandale.
    Mais le pb est encore + général, la pub et l’affichage est (soit disant) réglementé, alors que les arceaux pour vélos ou autre plots prévus pour les vélos sont installés au bon vouloir de la commune/ville…

    Et je ne parle même pas des parkings privés, 100% bagnole, sur lequel la possibilité d’accrocher son vélo est un combat permanent…

    Alors déjà que nous, cyclistes, on est mal loti, alors si en + on enlève le peu de place dont on dispose, alors il y a vraiment de quoi péter les plombs!

    Surtout qu’avec la surface nécessaire pour stationner une auto en ville, on peut placer au moins 6 vélos à la place!

Les commentaires sont clos.