Comme chaque année, à la même époque nous revient l’automne, loin d’être monotone, c’est une saison qui détonne. Avant de se refroidir, la nature nous enivre de ses odeurs et nous abreuve de ses couleurs. Elle couvre les routes de feuilles, au bord desquelles, les fruits se cueillent.
L’automne nous offre ses pluies fines, qui nous ravivent après un été torride. Enfin un peu d’humidité, celle qu’on hume lorsqu’elle se mélange à la terre, celle qui, après la pluie, flotte encore dans l’air. A vélo, à bicyclette, un peu d’eau et c’est la fête !
Voilà l’orage ! Est-ce une raison de laisser son vélo au garage ? J’enfourche mon k-way, j’enfile ma bicyclette et fait face à la tempête. Le 22 septembre, je m’en fous, tremblant de tous mes membres, je me mouille jusqu’au cou. Délassé, détrempé, mais heureux, je me sèche au coin du feu. On peut sécher devant le radiateur électrique, mais faut l’avouer, bien que pratique, c’est nettement moins poétique.
Pendant la pluie, celui qui nous ennuie, c’est … devinez, comme à chaque fois, c’est encore lui, celui qui fait du bruit, fout la frousse, nous enfume, et sous la pluie c’est la coutume, nous éclabousse et nous enrhume.
Qu’as-tu à lui emprunter son bitume ? Est-ce un temps à sortir à bicyclette ? Pourquoi n’es-tu pas avec ton canap’ et ta zapette ? Est-ce le moment de faire tes emplettes ? Y’a déjà eu ce débile en aquaplaning qui a foutu en l’air tout son planning !
Moi, je vais aux champignons et me régale, lui appuie sur le champignon, et va au centre commercial. J’admire les flaques, reflétant de belles couleurs, grâce à de l’huile de moteur. Lui, en terme peu flatteur, on l’appelle le con, toujours de sale humeur, il arrose mon pantalon. Il peut me rouler dans la fange, j’me promène jamais sans mon change.
Vous le reconnaissez, c’est lui, le bagnolard, à la mobilité incarcérée, qui ne sait plus à quoi sert un trottoir, ne serait-il qu’un … froussard ? Apeuré par la réalité, il préfère se réfugier, dans son cocon lustré, où à loisir il peut t’écraser, sans verser une larme de culpabilité. Bien sûr, c’est pas lui, c’est la pluie ! Tu veux finir aux urgences ?! Et oui, quelle inconscience ! Sortir un jour de pluie sans appui technologique.
Le conducteur, qui se croit supérieur, (ac)cablé de ses prothèses de la mort, finalement a peur, de mettre le nez dehors, lorsque les nuages pleurent, il ne se sent pas assez fort. Cet été, c’était la faute à la chaleur et à sa compagne la goutte de sueur.
L’usage d’un parapluie de Cherbourg, serait pour lui un triste retour vers un temps où la pluie et le vent n’étaient pas nos ennemis. Je vous parle d’un temps jadis, s’il pleuvait comme vache qui pisse, on n’arrosait pas son voisin, ou bien seulement au bar du coin.
La nature est hostile ! Souvent, il drache, il pleut, il bruine. Le conducteur se fait de la bile, se cache, morveux, dans sa titine. De sa voiture, il n’ose plus sortir. Lui qui, bien équipé, branché se croit un homme augmenté, mais face à cette vieille réalité, n’est qu’un homme bien diminué, son appareillage déconnecté, il n’est plus qu’un bébé, tout juste né, de la dernière pluie.
Déjà, j’entends ! « Mais couillon ! Que fais-tu face à l’inondation ? »
Je courbe l’échine, ce n’est pas de la bruine. Je slalome entre les égouts qui bouillonnent, et de ma vitesse de petit d’homme, je rejoins mon home, sweet home. Bien sûr, j’appelle mon patron : « Aujourd’hui, c’est inondation, quelque soit mon véhicule, comment veux-tu, comment veux-tu que je circule ? Alors je capitule. Je reste au chaud chez moi, je n’ai pas acheté de canoë. Et de ce temps ma foi, je préfère mijoter un cassoulet.»
Pédaler sous la pluie n’est pas un exploit, mais toujours fonce le rabat-joie, alors si on y renonce, par trop d’émoi, c’est sa faute, de doute pas une once, si on a les foies.
C’est elle que l’on dénonce, encore une fois : l’automobile !
Bel ode à l’automne et bonne observation de la psychologie de l’automobiliste !
et en plus c’est joliment dit
merci
> Moi, je vais aux champignons et me régale, lui appuie sur le champignon, et va au centre commercial
Bien vu.
« qui ne sait plus à quoi sert un trottoir » : à se garer, non ? 😉
En tout cas, joli texte !
Pour moi les premières pluies , sont des pluies trompeuses, il bruine, on ne se méfie pas, et on fini le pantalon trempé… Mais en bon cycliste prévoyant, un autre pantalon tout sec est soigneusement rangé dans le bureau. En moins de 2, on se retrouve au sec, en se disant que la prochaine fois, on ne nous y reprendras pas, et que le pantalon de Kway sera de la tournée.
Quant à mon enfant de 8 mois, il regardait avec intérêt les gouttes déferlées sur son habitacle léger, que je transporte à l’huile de mollet ! La seule batterie équipant mon cargo, n’étant pas relié à mon vélo… en effet, il s’agit de ma petite boule d’énergie, que je dépose au passage chez Nanie…
Personne n’a remarqué que l’automne actuel n’ a rien à voir avec le texte?
Les pluies de l’automne? Nous sommes en pleine sécheresse depuis des mois.
http://www.meteo-paris.com/actualites/la-secheresse-s-etend-a-toujours-plus-de-regions-04-septembre-2016.html
Et l’auteur se sèche au coin du feu? En plein mois de septembre où certains jours nous avons été parfois 12° au dessus des normales de saison?
http://www.20minutes.fr/societe/1921747-20160909-meteo-plusieurs-records-chaleur-battus-septembre
Les champignons? quels champignons?
http://www.ladepeche.fr/article/2016/09/23/2424831-mangera-t-on-des-cepes-cette-annee.html
L’article est de la fiction et ne correspond pas à la situation actuelle.
N’empêche, c’est joliment écrit.
haha alain vous m’avez fait rire. C’est vrai que l’été dure longtemps cette année mais bon l’auteur appelle surement de ses voeux le « vrai » automne. Et j’avoue qu’en tant que cycliste du quotidien, j’aime aussi beaucoup cette période et je l’attends avec impatience!
Albi59:
Il y a de quoi rire? Tu ne vois pas que tous ces signes conduisent à des catastrophes?
Et çà te fait rire?
Sais-tu au moins que tout est pollué, que les courants océaniques dévient, que la fonte des glaces est pire que prévu, que le cycle de l’eau est totalement perturbé, que les tempêtes vont s’intensifier en puissance brute, que cela provoque/provoquera des énormes problèmes, et conduiront sans doute à des guerres, des pénuries alimentaires, des millions de morts?
Nous en sommes à combien de mois de suite qui l’on bat des records de t°? Mais bon, continuons de rire, de télécharger pokemon go et à parler anglais. Rira bien qui rira le dernier, dit le proverbe?
J’adore la « mobilité incarcérée » ! je le replacerais…
et oui, moi aussi, j’ai pris du plaisirs à pédaler pendant quelques petites bruines et crachins automnaux de cette année, ça rafraîchissait après cet été torride.
z
@Alain
Malheureusement quand on respire on rejette aussi du CO2… Je n’ai pas de voiture, je ne prends jamais l’avion et je travaille dans un bureau. J’essaie aussi de limiter les déchets. Après la solution radicale c’est ne plus avoir de descendance (je n’ai pas d’enfants) comme ça l’humanité s’éteindra et la Terre sera peut être résiliente.
Il faudrait plutôt dire aux grands dirigeants de ce monde qui prennent très souvent l’avion, aux exploitants de ressources fossiles, aux footballeurs qui prennent l’avion et qui touches des millions venant de personnes qui exploitent la Terre et les énergies jusqu’au dernier retranchement.
Après oui je rigole car la vie c’est aussi être optimiste pour l’avenir et chercher des solutions pour un monde meilleur; Il aussi au quotidien il faut « mordre » dans la vie dans le respect de la Terre et des autres: on en a qu’une. Et pas se morfondre dans le désespoir le plus total car un jour oui on meurt, comme la Terre.
Albi59:
La vie, ce n’est pas être pessimiste ou optimiste. La vie, c’est la vie et c’est être réaliste. Il ne s’agit pas de désespoir mais de constats et tu peux toujours chercher des solutions pour un monde meilleur. Ces solutions existent mais personne n’en veut dans leur grande majorité. Les gens s’en foutent totalement des graves pbs présents et futurs.
En effet, un jour, on meurt. Mais là aussi, pour beaucoup, c’est impensable. Quand tu leur dis que machin est mort, ils ouvrent des grands yeux en disant « c’est pas vrai? Il n’était pas vieux pourtant.. » ou « comme c’est triste ».
La majorité n’accepte pas plus la mort que les problèmes écologiques que nous créons. Leurs seules envies, c’est la thune, le paraitre, un téléphone, et vivre longtemps et si possible le plus égoïstement possible: mon gazon, mes enfants, ma télé, mon voyage, ma voiture….
Pour en revenir à l’article, il est un peu fleur bleue, s’affranchit de la sécheresse actuelle, commence à gaspiller du chauffage quand on est à 24° dehors et trouve des champignons alors que dans toutes les régions, on les cherche désespérément. Un roman donc…