Selon Mark Wagenbuur, un néerlandais spécialiste du vélo urbain, la piste cyclable la plus fréquentée des Pays-Bas serait celle de la rue Vredenburg à Utrecht, avec en moyenne 32.000 vélos par jour.
On parle ici d’une moyenne, mais la piste cyclable en question connaît semble-t-il des pointes à 37.000 vélos par jour…
Cette piste cyclable est devenue tellement célèbre que de nombreux spécialistes du vélo urbain viennent spécialement à Utrecht pour voir ce miracle. En fait, c’est un peu La Mecque du vélo urbain!
Fin avril, alors qu’il faisait encore froid et humide, un comptage précis a été réalisé un jeudi durant les vacances scolaires, à l’heure de pointe du soir (entre 17h et 18h). Selon la personne qui a réalisé le comptage, malgré la pluie, le vent et la grêle, il a été possible de recenser 3857 personnes à vélo durant une heure.
3857 personnes à vélo en une heure, c’est un chiffre assez difficile à se représenter. Si on le compare avec ce que font les meilleures villes françaises comme Strasbourg ou Nantes par exemple, on est quasiment dans un rapport de 1 à 10. Ces deux villes ont en effet installé des compteurs vélo: Strasbourg semble avoir une moyenne de 5000 vélos par jour place Dauphine et Nantes environ 4000 vélos par jour sur le Cours des 50 otages.
Plus récemment, le 5 octobre 2016, un nouveau record a été atteint à Lyon sur le cours Gambetta avec 6137 vélos, mais sur une journée!
Pour Mark Wagenbuur, ce chiffre de 3857 personnes à vélo sur une heure est en outre largement dépassé lors d’une journée de travail normale en dehors des vacances scolaires et à une température de 25 degrés.
Vredenburg est la principale route est-ouest à Utrecht. Aujourd’hui, elle n’est plus accessible aux voitures. Le corridor Est-Ouest (y compris Potterstraat ) a été fermé à la circulation automobile privée en 1996, après des expériences réussies de fermeture le samedi depuis 1991. « Cette voie automobile a été immédiatement transformée en piste cyclable » déclare Hugo van der Steenhoven, ancien directeur de l’association locale des cyclistes, qui était responsable de l’environnement et du trafic à Utrecht à l’époque.
Cette rue est maintenant utilisée uniquement par les autobus (qui sont très nombreux), par les piétons et constitue probablement la voie la plus pratiquée par les vélos de la ville et du pays. C’est sans aucun doute quelque chose d’incroyable à voir quand vous êtes intéressé par la circulation.
La plupart des Hollandais ne sont pas impressionnés plus que cela pour autant. Ils veulent juste rentrer chez eux rapidement après le travail et le vélo est simplement le moyen le plus rapide et le plus commode de rentrer à la maison à Utrecht.
Source: https://bicycledutch.wordpress.com/
Heure de pointe au Vredenburg à Utrecht.
D’autant plus spectaculaire qu’une route à 2 voies a un débit de saturation (considéré en rase campagne, sans intersection…) de 1500 / 2000 voitures par heure. Et ça diminue très vite en cas « d’obstacle » (feu rouge ou giratoire). Cette même route serait donc très clairement saturée s’il y avait davantage de bagnoles.
Alors que là ça roule…
3857 vélos en une heure en moyenne c’est monstrueux. ça fait plus de cyclistes que de secondes en une minute. ça veut aussi dire que la piste cyclable doit être utilisée la nuit à forte fréquence également et que la ville est vivante ^^.
Je vis dans une ville où y a une compteur vélo lambda sur mon trajet et selon mes calculs « non scientifiques » j’arrive à seulement du 320 en moyenne/heure ce qui en heure de pointe est déjà joli comme fréquentation. Mais ça reste 10 fois moins!
J’admire tout particulièrement le savoir-faire, le savoir-vivre, la civilité de tous ces cyclistes, qui parviennent à se croiser, à tourner à droite, à laisser d’autres flots de cyclistes s’insérer dans le flot principal, une leçon de conduite pour tous les usagers de nos rues françaises… Voyez comme chacun adapte sa vitesse et respecte l’autre, quelque soit son âge, ses capacités et son vélo (on en entend grincer dans le reportage…)
Je fais cette remarque car on commence à voir des comportements très incivils, agressifs, dangereux pour les autres, dans nos grandes villes françaises, de la part de cyclistes urbains électrifiés ou très aguerris, pour qui la vitesse semble être une vertu cardinale et qui outrepassent toutes les règles.
Il est dommage qu’après avoir du se prémunir de la violence à moteur thermique, il faille à présent redouter les fondus du vélo à assistance atomisée et ceux qui font du cyclisme sportif en ville… 😉
Les données EPOMM pour la seule commune d’Utrecht donnaient une évolution positive de la part modale vélo entre 2008 et 2012 de cinq points, avec plus d’un déplacement sur quatre assuré par le biclou en 2012…
Idem pour la marche qui passe sur la période de 14 à 17%, tandis que la bagnole voit la sienne plonger de 47 à 41%, cependant que celle des transports urbains s’érodait de deux points à 16% en 2012. Du reste la petite vidéo montre un « train d’autobus » qui ne demande qu’à être remplacé par du tram, ce qui ne serait pas du luxe pour une agglo de 700.000 hab, dont près de la moitié pour la seule commune centrale, laquelle aurait une densité de plus de 3400 hab/km2…
Remarque grincheuse : la présence des scooters aura toujours un effet identique à celui de quelques graviers dans un plat de lentilles… qu’on n’appréciera donc pas à sa juste valeur.
Sinon cet article carfree est puissamment pédagogique, en montrant « l’avant-après », avec jadis une tonne de ferraille per capita pour le même résultat de déplacement et sans doute avec une vitesse bien moindre, à cause de la rugosité du trafic…
@Anne-Lise: en France pour survivre dans le flot de véhicules motorisés complètement attristant, un cycliste se doit ni d’être agressif, ni dangereux, ni un comportement à forte incivilité. Il se doit d’être téméraire pour ne pas mourir. Ce que vous prenez comme faire n’importe quoi c’est plus un cas de vie ou de mort.
Exemple: un cycliste respecte un feu rouge. Excellent mais il n’y souvent ni sas de sécurité devant ni piste cyclable existante. Dès lors un flot de voitures l’envahi à gauche, à droite, devant, derrière en 30 secondes. Le feu passe au vert, le cycliste se sent faible , les moteurs ronronnent et les klaxonnent sonnent. Où est le plaisir et surtout la sécurité là-dedans?
Si le respect et la tolérance (et le sens de respect des lois) serait aussi présent – notamment pour donner une place à chacun dans la voirie – en France qu’aux Pays Bas, on aurait plus de civilité et de courtoisie. Mais il faut encore au moins 6 générations en France pour que ça change…
J’adore ces vélos hollandais où l’on se tient droit, le guidon haut, et où on fait du vélo en tenue de ville en toute facilité. De tous ces vélos qui se croisent sans heurt se dégage un sentiment de respect.
Faisant du vélo en ville au milieu des voitures j’ai tendance à pratiquer le vélo sportif que dénonce Anne-Lise, je n’ai aucune envie de poireauter au feu au milieu des pots d’échappement mais sans doute que dans une ville de vélos je pédalerais beaucoup plus tranquillou.
J’ai savouré les 5 minutes de la vidéo!