Le sculpteur mexicain Chavis Mármol n’a jamais possédé de voiture, mais il a voulu « écraser un objet qui représente une figure sinistre comme Elon Mollusk. » En mars 2024, cet artiste de 42 ans basé à Mexico (qui se déplace principalement à vélo) a déposé ainsi une réplique de neuf tonnes d’une tête olmèque sur le toit d’une Tesla Model 3 bleue. Mármol a expliqué que son intention était de « faire la satire de la marque Tesla et de son créateur. »
Fabriquée en pierre de carrière, la sculpture à grande échelle est une copie des anciennes têtes colossales olmèques – la civilisation olmèque ayant prospéré le long de la côte du golfe du Mexique il y a environ 3 000 ans. La performance de destruction de Mármol, sans titre particulier, qui a eu lieu le 5 mars, était la troisième et dernière partie d’une série appelée « Neo-Tameme » impliquant des répliques en pierre et des objets contemporains.
La voiture Tesla a été offerte par Colima 71, un établissement de Mexico à mi-chemin entre un hôtel classique et un centre d’art. Rien que la voiture Tesla, d’occasion pourtant, a coûté semble-t-il environ 40 000 dollars, mais l’artiste a déclaré qu’il n’était « pas au courant des conditions dans lesquelles ils l’ont obtenue. »
Ensuite, il a fallu trouver un bloc de pierre d’un poids initial de 12 tonnes, qui ne pèse plus que neuf tonnes après que l’artiste a taillé le crâne, les yeux énormes et les lèvres épaisses. « Mon travail consistait à travailler la pierre pendant qu’ils cherchaient la voiture, qui, je l’ai souligné, devait être une Tesla; sinon, l’œuvre ne fonctionnerait pas, » a déclaré Mármol, ajoutant que la sculpture a nécessité environ six mois de travail avec l’aide d’artistes de tout le pays. Au total, le projet a duré deux ans.
Les batteries de la voiture ont été retirées avant son écrasement pour éviter tout incident et l’œuvre est installée dans le quartier à la mode de la Roma, en plein centre-ville. Une vidéo sur Instagram montre le moment où la tête écrase peu à peu le toit de la voiture.
Au-delà de la satire, l’idée était donc de provoquer délibérément Elon Musk et ce qu’il représente: « Mon idée était de faire une œuvre pour provoquer Elon Musk. » S’adressant à Elon Musk d’un ton moqueur, en l’appelant aussi parfois délibérément Elon Mollusk, le Mexicain explique le sens de sa démarche artistique: « Regarde ce que je fais de ta sacrée voiture avec cette tête merveilleuse, qui est plus grande que toi et les technologies rampantes, » raconte l’artiste joint par l’AFP en Espagne, où il participe à une exposition.
Parmi ses sources d’inspiration, Chavis Mármol cite le travail du sculpteur américain Jimmie Durham et en particulier la pièce « Still Life with Spirit and Xitle » (2007). Critique satirique de la colonisation historique et de la corporatisation actuelle du Mexique, l’œuvre de Durham consistait à détruire une Chrysler Spirit de 1992 en laissant tomber un rocher volcanique sur le toit du véhicule.
Pour sa série Neo-Tameme, l’artiste a également créé d’autres œuvres utilisant des sculptures de têtes olmèques. Dans la première œuvre, Mármol a utilisé la sculpture pour remplacer un jouet Monsieur Patate, en habillant le visage de pierre avec les accessoires caractéristiques du jouet en plastique. Une autre performance de la série consistait à échanger la tête olmèque contre le sac à dos d’un livreur à vélo.
L’artiste a déclaré qu’il n’avait pas encore reçu de réponse de Tesla ou de Musk au sujet de son œuvre d’art. « Je doute qu’ils se soucient de ce que fait ou dit un artiste mexicain, » a déclaré Mármol.
Hey people!!!!!
Good mood and good luck to everyone!!!!!
les artistes et leur créativité – écrasante – ne seront jamais trop nombreux pour faire dégringoler Ste-Gnognole de son piédestal…
…et leur burin est l’un des meilleurs outils pour saper l’idéologie bagnolarde…