Europe Ecologie fait de la politique autrement, mais comme les autres

dcb_sarkozy

Musardant en ce dimanche après-midi, je me suis mis à lire le dernier numéro de “La Décroissance”. Toujours la même observation, ils deviennent un peu lourds à force de consacrer un article sur deux à descendre en flammes Dany Cohn Bendit ! Je pense que tous les lecteurs de “La Décroissance” ont compris depuis des lustres qu’il est libéral, écotartuffe, partisan de la “croissance verte” et dangereux, et qu’au vu de son influence, sa “popularité” et son aura médiatique, il mène le mouvement écologiste droit dans le mur… Du coup on aimerait bien pouvoir l’oublier un peu le temps de lire un autre article.

Néanmoins, on déniche fréquemment des perles. C’est ainsi que ce mois-ci, page 10, Teresa Maffeis, une candidate aux régionales sur la liste Europe-Ecologie de PACA, conduite par Laurence Vichnievski, raconte son calvaire et la manière assez particulière de “faire de la politique autrement” qui semble y prévaloir. Démocratie, transparence, qu’ils disaient.

Cet article est passionnant et terriblement révélateur : l’auteur y raconte son parcours de militante indépendante, les appels du pied des Verts pour qu’elle s’engage, ses hésitations puis son acceptation sous conditions… Une des conditions était d’avoir une place éligible… Ce qui lui fut accordé… Avant qu’on n’essaie de lui imposer une rétrogradation vers une position inéligible… pour laisser la place à une “parachutée” d’une “ex de la fondation Hulot”, dotée d’un pedigree très “Vert”, puisqu’elle fut candidate aux européennes de 1999 sur la liste de Sarkozy, Madelin et Hortefeux ! Ils ont même été obligés de bidouiller à la hâte sa “page Facebook”, pour en supprimer les faits d’armes les plus compromettants, comme de vulgaires staliniens…

Il paraît que la présence de personnes de droite est une volonté imposée “d’en haut”, par… Dany Cohn-Bendit ! Ah, merde, encore lui !

Teresa Maffeis a préféré s’exclure d’elle-même du mouvement plutôt que de cautionner cette mascarade… Et la morale est sauve, puisque l’écolo de droite a été tranquillement élue…

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C’est curieux, puisqu’en Lorraine il y avait aussi une ex-candidate de la liste Longuet sur la liste “Europe-Ecologie”, puis sur la liste P”S” de Masseret après la fusion… Cette candidate de droite a elle aussi été élue sur la liste de “gauche”…

Pas étonnant cette affinité entre “Europe-Ecologie” et le Modem, ces alliances à venir : il veulent tous “faire de la politique autrement”… C’est à dire exactement comme les autres…

Depuis Brice Lalonde, les Verts ont toujours été la risée de la politique, vendangeant leur potentiel par des querelles ridicules et des leaders qui auraient mieux fait de rester dans le rang. Il est assez désespérant de constater que le premier qui a réussi à mettre tout le monde au pas derrière lui a complètement sacrifié le côté écolo au profit de l’efficacité (et de la soupe) électorale.

Finalement ils ont raison à “La Décroissance” : tant que cet hurluberlu et sa clique de vendus imposeront leurs idées abracadabrantesques au principal mouvement “écologiste” français, le seul qui pourrait faire la nique au P”S” et entamer un vrai changement dans la manière de faire de la politique, il n’y a paradoxalement aucun changement à en attendre, seulement le désespoir de voir continuer à prospérer les petites ambitions minables, les calculs d’épicier à deux balles, les reniements, et pour finir le libéralisme qui continuera de plus belle, tout juste repeint en vert pâle.

Il semble qu’il y ait encore de vrais écolos chez les Verts et à Europe Ecologie : qu’ils se réveillent, et qu’ils l’expulsent, leur imposteur malfaisant… Avant qu’il ne soit trop tard…

L’histoire complète est à lire sur le site de Teresa Maffeis. C’est long, mais ça en vaut la peine

31 commentaires sur “Europe Ecologie fait de la politique autrement, mais comme les autres

  1. Tom34

    Ah, c’est récurrent sur Carfree de voir des articles descendre tous les « écolos » qui réussissent à sortir l’écologie du cercle restreint des « pur et durs ».
    Quel dommage. Car pour être efficace, l’écologie a besoin de s’infiltrer dans la société (opinion publique, multi-nationales, médias, politiques…).
    Alors même si ceux là perdent forcément de leur « pureté » en faisant des compromis, ils servent la planète au moins autant que les « purs ».

    A+
    TOM.

  2. LécoLomobiLe

    Bien d’accord avec TOM34 ! A force de vouloir être « pur » sans aucun compromis avec aucun pouvoir, on se retrouve seul et donc inéligible ! Manque de pot! la démocratie, c’est l’attitude exactement inverse qu’on nomme « politique » et qui est faite de compromis.

    100% d’accord avec TOM34! Ce ne sont pas les idéologues qui se réclament de la pureté et de l’absence de compromission qui sauveront la planète !

  3. CarFree

    C’est quand même incroyable, on publie un article qui dénonce les magouilles politiciennes d’un parti qui prétend jouer la transparence pour une autre manière de faire de la politique et on se fait accuser « d’idéologue », ou pire, de « partisan de la pureté » (sic!). Et pourquoi pas Nazi pendant qu’on y est? Pour la « pureté de la race écologique »???
    On voit où se trouvent vraiment les « idéologues »…

  4. Pim

    Rien à voir directement avec le sujet, mais ce soir France 2 propose un débat à 22h05 dans mots croisés.. « A-t-on le droit de ne pas être écolos ? »
    invités :

    Chantal JOUANNO
    Secrétaire d’Etat à l’Ecologie

    Yann ARTHUS-BERTRAND
    Photographe, réalisateur, Président de la fondation Goodplanet

    Yannick JADOT
    Député européen Europe Ecologie

    Jean-Marc FEDIDA
    Avocat
    Auteur d’ « Impasses de Grenelle » aux ed Ramsay

    Paul ARIES
    Philosophe, théoricien de la décroissance
    Auteur de « La simplicité volontaire contre le mythe de l’abondance » aux ed la découverte et co-auteur de « Cohn-Bendit, l’imposture » aux ed Max Milo

  5. CarFree

    Merci à Pim d’avoir cité cet ouvrage de Paul Ariès et Florence Leray. Il vient de sortir (11 mars 2010) et entre direct dans ma liste de lectures. Voici la présentation du livre:

    Cohn-Bendit, l’imposture
    L’homme appartient à la caste de ceux qui entrent dans l’Histoire de leur vivant. Il parle, dit-on, avec ses tripes, pique des colères noires devant les caméras, gesticule tel un éternel adolescent. En vérité, le nom de Cohn-Bendit représente aujourd’hui une telle disjonction entre le signe et le sens qu’il était devenu urgent de publier cet ouvrage.
    « Dany le Rouge » a toujours été plus libéral que libertaire. Il est le meilleur avocat du capitalisme vert, l’homme dont le système a besoin pour imposer ses fausses solutions à la crise. Entré chez les Verts par opportunisme, sa course politique le rapproche peu à peu de la droite décomplexée. Chantre de la mondialisation, enfant chéri des médias, il allie superficialité et supercherie au bénéfice de son hypernarcissisme.
    Voici une biographie pamphlétaire qui laisse de côté les affres de l’homme pour s’attaquer avec précision à la « pensée DCB » et aux contradictions politiques de ce « fou du roi ». L’enjeu, c’est une écologie qui ne soit pas qu’un programme de relance capitaliste.

    Paul Ariès est politologue, directeur du journal d’analyse politique Le Sarkophage, rédacteur au mensuel La Décroissance, collaborateur à Politis. Il est l’auteur d’une vingtaine de livres.
    Florence Leray est philosophe, journaliste et réalisatrice de documentaires.

    Source: http://www.maxmilo.com/product_info.php?products_id=186

  6. LécoLomobiLe

    Carfree: tu remarqueras que c’est toi qui a atteint le point godwin le premier dans cette discussion.

    Merci PIM pour l’info: Maître Fedida est dans son rôle de défendre les libertés individuelles (menacées ce soir dans sa bouche, je suppose, par l’intégrisme vert) mais il m’agace. Ouf! on échappe à Allègre.

    J’apprécie Paul ARIES quand il dénigre l’excès de valorisation morale de la valeur travail et quand il défend la notion de salaire minimum garantie sur la vie (et non sur le travail). Par contre, je ne le suis pas du tout quand il veut renverser le capitalisme. Et le remplacer par quoi ? d’ailleurs? Personnellement j’inaugure un nouveau courant politique: le capitalisme décroissant 😎 Plutôt: le capitalisme non-croissant. N’ai jamais vu sa tête.

  7. antec

    Perso je pense que personne ne peut trouver le parti politique qui lui conviens vraiment… tout le monde pense différemment, et aura forcement des désaccord sur certains points.

    Donc en sachant ça il faut juste choisir le moins pire…

    stou

  8. Tassin

    « Personnellement j’inaugure un nouveau courant politique: le capitalisme décroissant 😎 Plutôt: le capitalisme non-croissant. N’ai jamais vu sa tête. »

    Mais il est tout à fait fou ce type!!?

  9. Plum'

    0% d’accord avec TOM34 ! Ce ne sont pas les idéologues qui se réclament de la compromission et de l’absence de pureté qui sauveront la planète ! Conjuguer capitalisme libéral et écologie est un contresens, c’est la compromission fatale. La croissance verte c’est le croissance avec un nouveau marketing, c’est continuer la dégradation de notre environnement, c’est remplacer une automobile par une autre automobile sous prétexte qu’elle consomme un peu moins et différemment, on est en plein dans la compromission à la DCB (l’avez-vous entendu critiquer la prime à la casse ?).

    Quant au journal « La décroissance », il est le seul à présenter une véritable autre direction, même s’il le fait de façon parfois excessive, par exemple en ne voulant pas comprendre les côtés positifs de l’informatique et de l’internet (notamment pour éviter des déplacements ou… pour combattre les politicards à la DCB…).

  10. LécoLomobiLe

    Très bien ce débat: J’ai apprécié YAB qui insistait sur le côté « on est tous dans le même bateau » et que ça ne sert à rien de passer son temps à se dégommer entre personnalités de tel ou tel bord. C’est un peu le travers que je reproche à Carfrre.free.fr qui passe son temps à dégommer Nicolas Hulot, YAB, DCB, la taxe carbone (sous prétexte qu’elle est proposée par NS). Cette façon de tirer sur tout ce qui bouge a au moins 2 défauts:

    1) les vrais personnalités critiquables telles que Claude Allègre ou José Bové sont épargnées.

    2) C’est très démobilisateur pour notre cause de la défense de l’environnement: « Ils-sont-tous-pourris ».

    On a encore entendu cet argument qui, à mes oreilles, atteint les sommets de la bêtise, de l' »hélicologiste ». Le fait de reprocher à YAB ou NH de se déplacer en jet privé ou en hélicoptère.

    @Carfree: à propos de de la campagne de YAB des 10%: ça me démange de titrer un billet « -10% de vente d’auto pour nos industriels » 😎

  11. CarFree

    J’avoue ne pas bien comprendre le débat entre PLUM et TOM34…à moins que cela soit de l’humour?
    Sinon, Lécolomobile, ta mauvaise foi va finir par t’étrangler… Premio, on ne passe pas notre temps à dégommer NH, YAB, DCB, etc. Les articles critiques sur eux représentent une très faible partie de ce qui est publié ici. Deuxio, il y a encore plus d’articles critiques sur Claude Allègre! Tertio, il n’a jamais été question de dégommer la taxe carbone PARCE QU’ELLE avait été proposée par Hulot…. C’est puéril! Sur ce site, tu trouveras autant d’articles favorables que critiques sur cette taxe, et quand il s’agit d’articles critiques, ils sont étayés et argumentés et non pas axés sur « Ça vient d’Hulot donc c’est nul! »
    Enfin, il faut arrêter avec cette histoire de « pureté »: qui parle de pureté ici? en tout cas pas moi! Critiquer DCB, NH ou YAB ne relève pas d’une hypothétique pureté face à des « pseudo-écologistes compromis »… Critiquer relève de la démocratie: on a quand même le droit de ne pas être d’accord et de l’expliquer! Ou alors, c’est de l’écologie béni-oui-oui: « on est tous d’accord, tout va bien, on sait exactement quelles sont les solutions, etc. »
    Et au passage, Lécolomobile, je suis rarement d’accord avec ce que tu écris et cela n’empêche pas tes articles d’être publiés sur Carfree!
    Alors STP, au lieu de répondre à côté ou de lancer des critiques injustifiées, pourquoi ne pas répondre plutôt sur des questions précises qui te sont posées? Exemple: tu peux nous définir ton « capitalisme décroissant »?

  12. stoppeur

    Ce que j’aime chez Dany le Rouge,c’est son bon sens,ce que d’autres ap pellent « opportunisme ».Si,en France,les « décideurs »,les hommes politique s avaient,à ce point,ce bon sens,sans doute ne serait-on pas dans l’impas se où se trouve la société française aujourd’hui:à se marcher sur la tête!L’ idéal n’existant pas ici bas,et notamment en Ecologie(hélas…),je fais des voeux pour que l’Ecologie politique décolle vite et fort(l’Ecologie sociale,sur tout),pour éliminer le + vite possible les partisans inconditionnels de la So ciété de Consommation aux prochains scrutins nationaux,en 2012,dès le 1er tour…Que ce soit grâce à Dany le Rouge ne me gênerait pas le moins du Monde!Ca permettrait enfin,peut-être,de mettre en phase l’Allemagne + la France sur les mêmes positions en Ecologie politique…?

  13. URB

    @CARFREE
    J’adore ces phrases :
    Critiquer relève de la démocratie: on a quand même le droit de ne pas être d’accord et de l’expliquer! Ou alors, c’est de l’écologie béni-oui-oui: “on est tous d’accord, tout va bien, on sait exactement quelles sont les solutions, etc.”

    et

    « Et au passage, Lécolomobile, je suis rarement d’accord avec ce que tu écris et cela n’empêche pas tes articles d’être publiés sur Carfree ! »

    ça ne marche que pour les articles ?
    Non parce que les commentaires…
    Et je reprends ta réponse pour commenter :
    « ta mauvaise foi va finir par t’étrangler… « 

  14. LécoLomobiLe

    @carfree: Je te suis très reconnaissant de publier régulièrement ici mes articles: je t’en suis d’autant plus reconnaissant que j’apprécie beaucoup ton site qui est très bien tenu et qui doit jouer un rôle en France sur la désaffection des autos par les français (les francophones devrais-je dire), ce qui est notre objectif commun. En comparaison, mon blog est beaucoup plus confidentiel.

    Au-delà de ma satisfaction globale sur la ligne éditoriale de carfree.fr, il est vrai, que je suis parfois agacé par ce que je perçois comme une critique trop systématique des stars de l’environnement qui peut, à mes yeux, décrédibiliser l’ensemble de la philosophie environnementaliste comme c’est un peu la tendance en ce moment et comme le rappelait Yves Calvi dans son émission en évoquant le livre d’allègre, l’abandon de la taxe carbone et d’autres faits que j’ai oubliés.

    Le « capitalisme décroissant » c’est l’idée que la structure du capitalisme n’est pas en cause. Le capitalisme c’est une machine économique dont on pourrait ajouter ou enlever des éléments, mais surtout qu’il faut régler comme se règle un robot en fonction de l’objectif qu’on lui assigne. Il y a des excès dans le capitalisme, agissons sur les manettes qui permettent de réduire ces excès.

    J’étais content de découvrir la figure de Paul Ariès après avoir lu son article ici, sur carfree, et l’avoir entendu sur France-Inter: je maintiens que je suis d’accord sur le SMVG (salaire minimum vital garanti) et pour qu’on enlève la valeur morale du travail (que le travail ne soit qu’une valeur pécuniaire). Je ne le suis pas dans sa remise en cause du capitalisme et du libéralisme. Quant à la notion de « productivisme », il faudrait qu’on s’entende sur les mots. A titre personnel, je suis à 100% pour les gains de productivité: ceux-la même qui permettent de se passer de main d’oeuvre: Mon monde idéal serait un monde où toute la production serait robotisée. La société du futur est une société où la classe ouvrière aura été considérablement réduite (c’est déjà le cas) tout comme l’agriculture (c’est déjà le cas), où la main d’oeuvre humaine productive sera réduite au profit de la « main d’oeuvre des automatismes, des logiciels et des robots ». Cerise sur le gâteau: la robotisation des voitures les disqualifie 😎 c’est l’objet de mon labo d’idées LACPA.fr.

  15. Tassin

    @ Lécolomobile :

    Les gains de productivité ne sont intéressants que s’ils sont accompagnés d’une réduction du temps de travail.
    Or on ne peut réduire le temps de travail dans un monde économique dérégulé où la France est en concurrence avec des salaires horaires 10 fois inférieurs.
    Donc tu oublies la condition sine qua non d’une amélioration des conditions sociales : un protectionnisme intelligent.

  16. Alain

    Dany est un incroyable imposteur de l’écologie. Y’a quoi voir ces opinions sur la décroissance… Pour lui, la décroissance est un non-sens humain mais la croissance est quoi, sinon la destruction de notre espèce à long terme?
    Le capitalisme ne peut pas être compatible avec le respect de notre environnement. Cela fait des siècles qui ne s’appuie que sur sa destruction. Cette idéologie ne se réformera pas. Elle finira comme toues les civilisations qui n’ont pas voulus se réformer: elle disparaitra et peut-être nous (puisqu’on ne souhaite pas la disparition du capitalisme dans les sociétés modernes).

    LECOLOMOBILE a finalement une drôle de vision: un capitalisme vert entièrement robotisé, avide de gains de productivité et comme exemple de robotisation, il cite l’agriculture. Quelle est belle cette agriculture robotisée: pleine de pesticides, pleines de camps de concentration pour animaux, aucun respect pour le moindre insecte, le moindre petit batracien ou le moindre petit animal.
    Beurk: un monde rempli de robot complétement déshumanisé comme dans les supermarchés ou dans les stations essence : sans moi!!!

  17. LécoLomobiLe

    Oui! ALAIN: l’agriculture n’est pas un joli joli exemple de secteur économique robotisé 😎 J’aurais pu trouver meilleur exemple ! On pourrait imaginer une agriculture à plus petite échelle avec des robots respectueux de la micro-faune, bio-compatibles et sans pesticides et des élevages robotisés respectueux de l’éthologie 😎

    L’agriculture est un exemple de secteur économique qui a connu une réduction spectaculaire de sa main d’oeuvre. Pensez aux tracteurs quasi-automatiques guidés pas GPS.

    L’automatisation est une tendance de tous les secteurs économiques: ça ne veut pas dire que la main d’oeuvre disparaît du jour au lendemain, mais ça veut dire qu’il faut oublier la vision utilitariste des hommes. Le plus grand symbole de cet utilitarisme qui appartient au passé étant l’automobile particulière.

    @TASSIN: Les gains de productivités doivent ils se traduire par une réduction du temps de travail? j’avoue que je m’en fiche un peu! C’est la vision des 35 heures des socialistes. Personnellement, je m’inscris plus dans le courant libéral où les gens sont libres de travailler énormément ou de ne pas travailler du tout. A ce propos remercions Paul ARIES de nous permettre, avec son salaire vital garanti, cette liberté.

    Le nouveau clivage social s’établit entre les agents effecteurs (robots ou humain) et les agents de construction de la représentation idéologique collective: les scientifiques, les médecins, les laborantins, les contributeurs sur la toile et la presse.

  18. Tassin

    « Le nouveau clivage social s’établit entre les agents effecteurs (robots ou humain) et les agents de construction de la représentation idéologique collective: les scientifiques, les médecins, les laborantins, les contributeurs sur la toile et la presse. »

    Whaou… une intelligentsia comme guide idéologique du peuple. Quel beau programme!

  19. LécoLomobile

    @Tassin: ce n’est pas un programme! c’est un constat sociologique!

    De deux choses l’une: soit tu es d’accord pour dire que les considérations environnementales on pris une proportion énorme dans le commerce, la production et la publicité et, dans ce cas, tu dois admettre que c’est la communauté scientifique qui est à l’origine de l’idéologie environnementaliste. Ou alors, l’environnement est une mode passagère.

    Il ne s’agit pas d’une « intelligentsia » mais de la classe sociale des scientifiques. Quelques caractéristiques de cette classe: elle n’est pas riche et elle est constituée d’une certaine hiérarchie dont je n’exclus pas les « échelons inférieurs » puisque j’ai cité les laborantins (mais aussi les techniciens).

    J’évite toujours d’oublier les médecins parce qu’on a une tendance à oublier que les médecins sont des agents scientifiques (idem pour les infirmiers et les femmes de salle). A cette classe scientifique, j’accole son relai idéologique que sont la presse et la blogosphère. Relis-moi bien: j’ai aussi cité les contributeurs, groupe auquel tu appartiens. Tassin: tu dois donc te considérer comme faisant partie intégrante de cette intelligentsia 😎

  20. Tassin

    « tu dois admettre que c’est la communauté scientifique qui est à l’origine de l’idéologie environnementaliste. »

    La « considération environnementale » actuelle est juste une nouvelle tendance pour tenter de perdurer dans un système qui va à l’encontre de l’environnement.
    L’idéologie environnementaliste dont tu parles c’est juste la récupération par le marketing des problèmes écologiques et des préoccupations des consommateurs.
    Les vraies alternatives écologiques viennent plutôt de la philosophie.

    Dans ton boulgi boulga idéologique à tendance totalitaire, je ne comprend pas pourquoi tu exclues les « agents effecteurs » des professions intellectuelles.

    On dirait que tu as envie de voir perdurer la petite caste des gens autorisés à parler dans les médias et à nous dire quoi penser dans leurs éditos et autres articles de fond de cuvette pleins de réalisme, de condescendance et de compassion pour les victimes de cet ordre établi qu’ils défendent corps et âmes parfois même inconsciemment.

    De toutes façons je crois que Carfree aussi a bien compris ce que tu souhaitais comme système : c’est voir réaliser ton fantasme de société de capitalisme vert avec 80% de chômage afin de « repentir les vilains pollueurs ». C’est rien de plus que le programme UMP, mais en plus pervers encore car eux souhaitent et pensent possible le retour de la croissance du PIB.

    Il n’y a rien de pire qu’une société de croissance sans croissance et c’est bien ce que tu sembles désirer à longueur d’article et de commentaires.
    Dans le cas contraire tâche d’exprimer alors les contours de tes idées politiques car à part une société de surveillance avec des gourous idéologiques imposant leur forcément bonne vision de ce que le monde doit être au peuple désœuvré je ne vois pas vraiment ce que tu souhaites d’autre.

    A bon entendeur.

  21. CarFree

    Tassin, complétement d’accord avec toi, une fois de plus!
    Lécolomobile, te connaissant (sur internet) depuis quelques temps déjà, j’ai vu tes positions évoluer avec le temps. au départ plutôt centriste tendance libérale, tu tentes maintenant de récupérer certaines choses (ce qui t’intéresse) des objecteurs de croissance pour former effectivement une sorte de gloubi-boulga idéologique: car tenter de faire la synthèse théorique entre capitalisme, décroissance et robotisation, il faut s’accrocher quand même!

  22. LécoLomobiLe

    «La “considération environnementale” actuelle est juste une nouvelle tendance pour tenter de perdurer dans un système qui va à l’encontre de l’environnement.»

    Je voulais parler de l’importance de l’idéologie environnementaliste dans notre société. Je me suis peut-être mal exprimé. Je ne me limitais pas à sa récupération commerciale.

    «L’idéologie environnementaliste dont tu parles c’est juste la récupération par le marketing des problèmes écologiques et des préoccupations des consommateurs. Les vraies alternatives écologiques viennent plutôt de la philosophie.»

    Je parlais de l’origine, du déclencheur de l’idéologie écologique: Ce sont les scientifiques qui mesurent le réchauffement climatique et qui alertent l’opinion. La presse les relaye.

    D’accord avec toi pour dire que la réflexion sur les solutions sociales et économiques relève ensuite de la philosophie, de l’économie et de la politique. L’origine sociologique de l’idéologie écologique est la science.

    «Dans ton boulgi boulga idéologique à tendance totalitaire, je ne comprend pas pourquoi tu exclues les “agents effecteurs” des professions intellectuelles.»

    Je perçois un clivage social entre l’appareil productif de la société (avec ses mécanismes, ses agents, ses automates, ses programmes et ses robots) et la production idéologique écologique qui est le fait, à l’origine, de la classe des scientifiques relayée ensuite par les journalistes et développée par les philosophes, les intellectuels et les politiciens. Il y a aussi les agents qui programment les programmes (logiciels).

    C’est une hypothèse que je fais: je n’en mettrais pas ma main au feu!

    «On dirait que tu as envie de voir perdurer la petite caste des gens autorisés à parler dans les médias et à nous dire quoi penser dans leurs éditos et autres articles de fond de cuvette pleins de réalisme, de condescendance et de compassion pour les victimes de cet ordre établi qu’ils défendent corps et âmes parfois même inconsciemment.»

    Je comprends à peu près ce que tu veux dire: C’est vrai que je n’aime pas le dénigrement systématique des gens qui passent à la télé. Ca ne m’empêche pas d’en dénigrer certains comme José Bové ou Claude Allègre (mais j’ai une certaine indulgence pour le 2ème parce qu’il est un scientifique 😎 alors que le premier les attaque physiquement!) Je ne partage pas ton affirmation selon laquelle les gens qui passent à la télé défendent systématiquement le système. Ca n’est pas ma préoccupation puisque je ne suis pas contre le système ! Je ne suis ni contre le capitalisme ni contre le libéralisme. (je ne suis pas contre par principe: je suis contre certaines dérives).

    «De toutes façons je crois que Carfree aussi a bien compris ce que tu souhaitais comme système : c’est voir réaliser ton fantasme de société de capitalisme vert avec 80% de chômage afin de “repentir les vilains pollueurs”. C’est rien de plus que le programme UMP, mais en plus pervers encore car eux souhaitent et pensent possible le retour de la croissance du PIB.»

    Mon fantasme de société est une société téchnologisée au maximum et ou les gens, délivrés du travail par les robots, vaquent à des tâches collectives d’émancipation psychiques et physiques et où la science triomphe des croyances, des rumeur et des maladies. Sans être complètement opposé à la l’écologie folklorique et « naturelle », je la conteste quand elle s’oppose aux technologies par principe: je veux dire aux disciplines scientifiques: il faut exercer un esprit critique sur toutes les disciplines scientifiques mais le public doit comprendre la sociologie de la science: la façon dont elle fonctionne. La société doit aider avec bienveillance et esprit critique la communauté scientifique. (Attitude exactement inverse à celle du geste de Bové qui arrache des plants expérimentaux).

    «Il n’y a rien de pire qu’une société de croissance sans croissance et c’est bien ce que tu sembles désirer à longueur d’article et de commentaires.»

    Je me perçois comme plutôt favorable à la décroissance. Et j’ose imaginer que la machine capitaliste et libérale peut être réglée sur cet objectif. Je concède qu’il y a un problème avec ces énormes entreprises qui n’ont d’objectif que d’assurer leur pérennité au détriment du changement nécessaire.

    «Dans le cas contraire tâche d’exprimer alors les contours de tes idées politiques car à part une société de surveillance avec des gourous idéologiques imposant leur forcément bonne vision de ce que le monde doit être au peuple désœuvré je ne vois pas vraiment ce que tu souhaites d’autre.»

    J’ai essayé de m’exprimer au mieux.

  23. CarFree

    Lécolomobile, j’ai trouvé ton idéal de société « capitaliste, décroissante et robotisée »… en fait, ce que tu décris, c’est le japon des années 80 et 90, capitaliste, décroissant (la récession japonaise a provoqué de fait une décroissance de l’économie, avec plusieurs années avec taux de croissance négatif), et robotisée car les japonais sont sans doute les plus en avance dans ce domaine.
    Par contre, je ne pense pas que les japonais soient particulièrement heureux, avec un taux de suicide parmi les plus importants au monde…

  24. Plum'

    « il y a un problème avec ces énormes entreprises qui n’ont d’objectif que d’assurer leur pérennité » : l’objectif du capitalisme va bien au delà, il est de faire du profit, ce qui induit de produire de la croissance. « Oser imaginer » que ça peut aller dans le sens de la décroissance est donc une absurdité, moins courante que celle qui consiste à croire que l’écologie se conjugue avec la croissance, même verte (développement durable…).

    Par contre, même si je ne l’exprimerais pas de la même façon que Lécomobile, je pense comme lui que le progrès technologique n’est pas contraire à la décroissance. Il peut y aider. Il peut aussi ne pas y aider, tout dépend de la façon de l’utiliser. Et c’est en cela que je suis en désaccord avec le journal « La décroissance » qui semble systématiquement refuser les avancées technologiques.

    De même, comme Lécomobile, mais de façon différente, je pense qu’il faut complètement revoir le rapport de l’homme au travail. Et du travail à l’argent.

  25. Tassin

    @ PLUM’ :

    Ton 1er paragraphe est pertinent et bien dit!

    Et sur le 2ème aussi, c’est évident que c’est en augmentant la productivité qu’on est arrivés à réduire le temps de travail.
    Ce que reproche la Décroissance à la productivité c’est qu’elle joue désormais contre les gens (performance, néo-management, robotisation sans charges sociales etc…) et qu’elle sert à produire plus avec moins de monde. C’est la définition même du productivisme! Alors qu’on sait pertinemment que la direction à prendre est de produire moins et avec plus de monde. C’est à dire en réduisant considérablement le temps de travail hebdomadaire. Ce qui ne remet pas en cause le progrès technique mais l’utilisation qu’on en fait.

  26. Tassin

    J’oubliais : Tout ceci ne peut évidemment pas avoir lieu dans une économie globalisée avec des différentiels allant de 1 à 20.
    La première des étapes est donc de supprimer la concurrence des pays low cost. C’est à dire revenir sur la déréglementation de l’économie qui a lieu depuis quelques décennies. C’est ce que certains appellent le protectionnisme à cela près que le protectionnisme se joue entre 2 pays à niveaux de vie équivalent dans le but de favoriser les entreprises nationales alors qu’il s’agit ici de corriger des différentiels de niveaux de vie trop importants.

  27. Plum'

    D’accord avec Tassin.Et je note que le dernier numéro de la Décroissance parle de la science en des termes plus mesurés que les numéros précédents, sans pour autant revenir sur une haine anti-informatique qui ne permettrait pas les échanges que nous avons en ce moment….

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