Cartonné de froid

Matin de décembre, je prends ma voiture pour aller au travail. L’ordinateur de bord clignote sans cesse un message alarmant: « risque de verglas ». Et pourtant, il fait si bon dans l’habitacle, engourdi par le chauffage poussé à fond et bercé par les sons indistincts de l’autoradio.

Je descends dans le parking souterrain, et m’engouffre dans mon bureau. Je suis accueilli par le souffle chaud de la climatisation. Risque de verglas? Non, il n’y avait sûrement pas de quoi s’inquiéter. Et la journée passe, en chemise, accroché au téléphone, à l’ordinateur et à ma tasse de café, alors que ni bruit ni respiration ne filtrent de l’extérieur. Printemps, automne, été, hiver? Voiture, bureau, voiture, qu’est ce que cela change?

Matin de janvier, tentative à vélo. À peine le premier coup de pédale amorcé, le vent glacial me fige le visage. Pédalons plus vite, ça me réchauffera. C’est le contraire qui arrive, le froid me transperce. Je remonte mon écharpe sur le nez. J’en prends pour une demi-heure de flèches glaçantes. J’arrive avec le visage rougi et cartonné de froid.

Oui, il gèle vraiment dehors, et qu’il est bon de retrouver un intérieur chaud, qu’il est bon de se réchauffer les mains et les entrailles en buvant une tasse de café. Je souris, je commence ma journée de travail de bonne humeur. Pas de goût pour les joies simples du confort si on n’en est pas sorti.

Extrait de A vélo ! Loïc TERTRAIS- Editions du Jubilé 2014

6 commentaires sur “Cartonné de froid

  1. paladur

    J’ai plus froid en voiture qu’en vélo! le temps que le chauffage de la voiture se mette en route, je me les gèle immobile que je suis!

  2. Jean-Marc

    J ai plus froid en hiver, et j ai plus chaud en été, dans une voiture, que sur mon vélo

     

    Par contre, mes collègues, quand ils passent 15 minutes à déblayer leurs voitures (les 3 à 6 jours par an où il y a encore de la neige… à comparer aux 4 à 8 semaines de neige par an de mon enfance…), puis à monter dedans, se les gèlent, et me demandent comment je peux faire.

     

    Sans compter que les COV et aux particules fines présents dans leurs voitures, présents en grande quantité, ces perturbateurs endocriniens, perturbent leur système de thero-régulation, le rendant bcp moins efficace :

    leur corps s adapte moins bien au froid et au chaud

    (ainsi, je suis en t-shirt sous mon coupe-vent, par +5degré (avec bandeau protège-oreille), je passe à la chemise entre le T-shirt et le coupevent autour de 0 (avec bonnet), et je ferme ma chemise sous le 0; par -10, je mets une écharpe devant mon nez+la bouche, pour aspirer l air réchauffé par mon expération précédente).

     

    Comme disent les hollandais (danois)?),

    il ne fait pas froid ou chaud, à vélo, il n y a que des gens mal équipés :

    je n ai pas la même tenue en juillet (bermuda T-shirt, sans gant ni mitaine) que par -20°

  3. Jean-Marc

    sans parler de l accessoire ultime, par blizzard (il me sert +/- 1 à 2 fois par an) :

    les lunettes-masque de ski, protégeant les yeux et alentour

    (ou le masque de plongée, sans mettre le pince-nez, pour ceux faisant de la plongée : inutile d acheter un matériel spécifique)

  4. pedibus

    en clou ou à pinces : histoire de savoir encore distinguer dehors et dedans…

    la prise sur le réel quoi…

  5. Ledian

    Petits points techniques contre le froid à vélo :

    – Le plus difficile à gérer est la zone du cou. Si le froid est vif et accompagné de son complice le vent, on peux multiplier les écharpes, tirer sur le bonnet, il y aura toujours un petit filet glacé qui viendra nous rappeler à la dure réalité. La solution est toute simple : CAGOULE. Fini les failles au niveau du cou et les bouts d’oreille congelés qui dépassent. Les jours de grand froid, je complète avec un bonnet par dessus la cagoule et une écharpe.  – 20° et vent sans problème.

    – Les pieds : s’il fait très froid et que la sortie dure, on va rapidement se geler les pieds. Réponse pratique graduée : 2 paires de chaussettes (dont une épaisse en laine). Jusqu’à aujourd’hui, j’ai jamais osé la troisième paire mais c’est envisageable si périple en Alaska par exemple.

    – Les mains : gants chauds d’hivers. En général ça me suffit. Mais on peux envisager une sous-paire en laine fine ou pourquoi pas des moufles (non testé)

    Une fois bien équipé ainsi, le froid n’est vraiment pas gênant, on supporte même très bien le vent éventuel et on peut profiter de la joie et du bonheur d’être libre sur son vélo parmi les fous emprisonnés (dans ce que vous savez et que je n’ose nommer).

     

  6. TERTRAIS

    Merci pour ces ces bons conseils anti froid  pour l’hiver à deux roues.Avec des lunettes, l’écharpe remontée sur le nez est à manier avec précaution : un compromis entre assez remontée pour ne pas trop geler et pas trop pour éviter la buée sur les carreaux (air chaud qui remonte !). Il existera toujours une petite zone de peau piquée par le froid,  histoire de nous rappeler au réel….on en appréciera d’autant mieux un café fumant à l’arrivée !

    Loïc

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