Un guide du Parklet / Placattoir pour Montréal

Lorsqu’on décide d’utiliser le stationnement à d’autres fins qu’à l’entreposage d’automobiles, les idées fourmillent et la ville se réinvente. Certains y voient le prolongement du chez-soi, d’autres y voient des nouveaux lieux de rencontre, de pique-nique, de terrasses et de placettes. En échange de quelques voitures immobilisées: des bancs, de la végétation, des êtres humains, une nouvelle appropriation de la ville, et surtout plus de vivre-ensemble!

Prolongement de l’événement annuel et mondial Park(ing) Day, visant à la réappropriation éphémère de places de stationnements le temps d’une journée, on parle en anglais de “parklet” pour désigner ces mini-places publiques installées de façon pérenne sur une ou plusieurs places de stationnements de rue.

La désignation se décline au gré des appropriations de la rue. À Limoilou, dans la ville de Québec, on a désigné ces espaces: « stationnements pour piétons. » Les multiples réinterprétations de ces espaces publics ont fait naître une terminologie des plus créatives.

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Les placottoirs de la Plaza Saint-Hubert, 2014 (journalmetro.com)

Sur le Plateau-Mont-Royal, on a installé un “Placottoir”, dérivé du terme « placotter » (illustrant le plaisir de parler et de rencontrer son voisin). Si certains se méprennent et parlent de « parcotrottoirs » (des parcs-trottoirs), l’idée d’une ville à échelle plus humaine est constante.

La Ville de Vancouver a décliné quant à elle une multitude de typologies de parklet au fil des années sur la rue Robson, devenue laboratoire urbain du parklet: Picnurbia (2011): des espaces de pique-nique urbain, PopRocks (2012): des « rochers populaires » avec un clin d’œil à la culture musicale pour tous, Urbanreef (2014): des « récifs urbains qui permettent de “s’échouer” en ville. Ailleurs à Vancouver on a implanté un « pâturage urbain » (Urban Pasture) une sorte de prairie, pour s’asseoir, pique-niquer et se détendre.

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Ces installations urbaines innovantes, peu coûteuses, et rapides à réaliser stimulent le cadre de vie urbain et favorisent un meilleur partage de la rue. Plus largement, elles permettent de ré-inventer le potentiel et le paysage de la rue, d’encourager les transports doux, de supporter l’économie locale, d’encourager les interactions sociales urbaines, d’améliorer la sécurité des piétons et de stimuler la créativité des designers.

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San Francisco (inhabitat.com)

5 commentaires sur “Un guide du Parklet / Placattoir pour Montréal

  1. Zaph

    Excellente initiative. Pourquoi réserver l’ espace urbain pour stationner des autos?

    Cet espace étant rare, il doit être dévolu en priorité aux citoyens , habitants ou visiteurs. Ce réaménagement de l’espace public  nécessite peu d’argent mais beaucoup de volonté politique de la part de nos édiles. Mettons leur la pression en organisant plus fréquemment des parkings days et autres manifestations (marché, brocante etc etc…) de réoccupation de l’espace public.

  2. Vincent

    Pas mal, mais qui a vraiment envie de discuter à un mètre des motorisés, ce qui dans le cas français, signifie = beaucoup de deux-roues motorisés avec les dB qui vont avec?

  3. naturenville

    Qu’on pense aussi plus souvent à sacrifier une place de stationnement automobile sur deux pour les rues à trottoir modeste, pour y planter un arbre et fabriquer ainsi de l’ombre pour les piétons, qui six mois de l’année vont devoir affronter des températures de plus en plus élevées dans les villes…

  4. Bernard GIRARD

    @Vincent,

    Apparemment, pas mal de monde a envie : les terrasses prises sur des places de stationnement pendant les mois les plus chauds de l’année, ça marche pas mal (à Lyon) : https://www.lyonmag.com/article/64447/lyon-1300-places-de-stationnement-en-moins-avec-l-8217-arrivee-des-terrasses-d-8217-ete

    @naturenville, Oui et même, on devrait profiter du moindre volume libre en sous-sol entre les divers tuyaux pour y mettre un arbre, et tant pis (tant mieux) si celui-ci n’est pas à l’alignement, trop au milieu de la voie, pas aux normes.. Ce serait l’occasion de faire de la rue en question un jardin pour ses riverains : la municipalité plante l’arbre, les habitants plantent des fleurs, ou des légumes.

  5. Françoise

    Planter des arbres pour nous fabriquer gratuitement de l’oxygène, de l’ombre et de la fraîcheur pendant les pics de pollution qui nous asphyxient chaque été, en ville et ailleurs, ce serait en effet une excellente idée.

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