Un nouveau guide décrivant les meilleures pratiques de « quick-build projects » pour l’amélioration des rues, publié par l’organisme PeopleForBikes, est maintenant à la disposition des décideurs.
La méthode du quick-build project, que l’on peut traduire librement par « aménagement éclair, » fait partie des moyens utilisés par la nouvelle approche dite de « l’urbanisme tactique. » Cette stratégie d’action permet aux villes de mieux répondre à l’évolution des mœurs et des besoins de leurs citoyens au chapitre de la sécurité, de la mobilité, de la qualité de vie et du dynamisme économique.
À titre d’exemple, on peut citer la ville de Calgary au Canada qui, en l’espace de deux mois, a implanté un tout nouveau réseau cyclable dans son centre-ville. C’est un exploit d’autant plus remarquable que, à peine trois mois plus tard, le nombre de déplacements à vélo avait presque doublé. De plus, 2 Calgariens sondés sur 3 approuvent déjà le projet.
Caractéristiques d’un aménagement éclair de rue
Les projets d’aménagements éclair de rues exigent de repenser les processus bureaucratiques qui ont cours depuis des décennies afin de les rendre plus souples et plus réactifs. On peut identifier 4 caractéristiques communes aux projets d’aménagements éclair:
- Ils doivent être dirigés par l’administration municipale, ou une de ses agences.
- Leur implantation doit être rapide, préférablement dans l’année qui suit le début des travaux de planification
- Leur conception doit prendre en considération qu’ils sont susceptibles d’être modifiés après l’implantation.
- Les matériaux utilisés pour de telles interventions doivent justement permettre des modifications réalisées après coup.
Penser grand à coup de petits projets
Les auteurs du guide vont valoir que les modèles d’infrastructures dont nous avons hérité, tout comme les modes d’organisation bureaucratiques qui en découlent, sont vieux d’une soixantaine d’années. C’était l’époque des immenses autoroutes avec échangeurs surélevés qui consacrait le règne presque sans partage de la voiture automobile.
Les villes d’aujourd’hui doivent répondre à de nouveaux impératifs. Bien sûr, on ne peut pas modifier aisément le parcours d’une autoroute coulée dans le béton. Par contre, à l’aide de moyens simples et peu coûteux, comme de la peinture, du mobilier urbain, de la signalisation, il est assez facile de redéfinir l’utilisation des rues dans une ville et d’en réallouer les espaces pour multiplier ses usages.
Ce guide s’appuie sur les expériences réalisées dans les villes américaines d’Austin, Chicago, Denver, Memphis, New York, Pittsburgh, San Francisco et Seattle. Il est conçu pour offrir un coffre à outils aux planificateurs désireux de promouvoir le transport actif, de créer de nouveaux espaces publics et de contribuer à une meilleure qualité de vie pour l’ensemble de leurs citoyens.
Quelle super-bonne idée !
Comme quoi un coup de peinture sur la chaussée et quelques bornes en plastique peuvent refaire le décor tout en gardant le meilleur de la technique cosmétique :
si on réinvestissait là-dedans toutes les ressources financières qui ont permis de grimer tous les ronds-points des villes on pourrait cumuler un joli linéaire de couloirs à bagnoles requalifiés…
La marche doit aussi profiter de ce type de « lean aménagement ». Par exemple en faisant sauter quelques places de stationnement pour faire des « oreilles de Mickey » où concentrer les conteneurs poubelles, ou encore planter un arbre, installer un banc…
Le plus dur dans tout ça c’est de trouver l’ingrédient pour faire monter la mayonnaise de la requalification viaire : la volonté politique..
Enfin ajoutons un obstacle typiquement français avec le conflit possible entre la commune et l’intercommunalité pour tout ce qui concerne la gestion de l’espace public…
Le DIY (faites par vous-mêmes) peut très bien être une amorce de ce « tactical urbanism ». C’est-à-dire que des initiatives individuelles, associatives, plus ou moins informelles, viennent aménager, plus ou moins temporairement, l’espace public au détriment de la motorisation individuelle, et fassent ainsi une expérience (John Dewey*) pour démontrer la faisabilité du changement, les bénéfices apportés en termes environnementaux, et enclencher un frottement plus ou moins conflictuels avec la puissance publique locale, quitte à être récupérés par la suite dans un aménagement qu’elle portera… On est là dans un pragmatisme qui permet, l’espace que la peinture disparaisse, de rejouer différemment le quotidien et les tracasseries qu’il nous impose par manque de considération pour le passant, l’usager des transport ou le cycliste chez le décideur.
Parmi les actions à expérimenter, pour changer ce quotidien rarement organisé au profit des non automobilistes:
– concentrer nuitamment et régulièrement toutes les poubelles non rentrées par les riverains, sur un segment de rue, à l’endroit d’une place de stationnement libre;
– tracer au sol des bandes d’un passage piéton à une intersection de rue qui en serait dépourvue;
– installer avec des palettes et des matériaux de récup un dispositif support pour y placarder un message lisible de loin par tous, qui dénoncerait certaines pratiques (stationnement sur trottoir, bande et piste cyclable…), un manque criant (abribus, banc…) ou un déséquilibre dans l’aménagement de la ville (absence d’espace vert, d’arbre, de fontaine, de chiottes…)…
*http://www.cairn.info/Introduction-a-john-dewey–9782707183194.htm
ah oui… j’oubliais…
le transpalette à quelques dizaines d’€ pour déplacer nuitamment les bagnoles juchées sur le trottoir et foutre un beau bordel le matin, bouchant ainsi la circulation si la rue est assez étroite…
aménagement temporaire pour le lendemain, que les piétons à valises à roulettes, caddies ou poussettes apprécieront beaucoup sans doute après l’opération…
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https://www.google.fr/maps/@44.8142781,-0.5624425,3a,75y,266.67h,77.86t/data=!3m6!1e1!3m4!1s2BuQ3wDFmpGnP6a0QvoJWA!2e0!7i13312!8i6656
C’est sûrement parce qu’il manque de parkings
https://www.google.fr/maps/@44.3528124,2.031558,3a,75y,118.04h,81.52t/data=!3m6!1e1!3m4!1s96m1kWpvbaWjJCwrskTl-g!2e0!7i13312!8i6656
https://www.google.fr/maps/@44.3528124,2.031558,3a,75y,325.97h,76.48t/data=!3m6!1e1!3m4!1s96m1kWpvbaWjJCwrskTl-g!2e0!7i13312!8i6656
Voyons voir 50m plus loin…
https://www.google.fr/maps/@44.3540109,2.0302359,3a,75y,67.32h,88.94t/data=!3m6!1e1!3m4!1sa0uL5JM11GsjSNJiByTI1g!2e0!7i13312!8i6656
pas mal kw!
je me demande si on ne pourrait pas lancer un concours quotidien des meilleurs clichés du jour, histoire de fausser compagnie à gougoule street viou, pour illustrer sur le vif la désinvolture crasse de nos amis pétrosauriens, dans leur jus, sans maquiller les plaques:
faudrait-il encore avoir le culot de nous poursuivre pour ça, alors que leur comportement usurpateur d’espace public met en péril la sécurité du passant, et pire encore dissuade plein de petits vieux de sortir de chez eux pour la promenade, écourtant d’autant la période où ils restent encore autonomes : pire que désinvoltes! autocentrés nécrosociétaux!…
cliché du jour…
cliché du mois…
cliché de l’année…
désignation de la ville bête à concours, comme Bordeaux ou Marseille par exemple…
oh! je crois que le marketing territorial et les responsables com des bleds en question auraient là un sacré fil à retordre…
allez… je dis chiche!
reste à savoir comment organiser ça sur notre site préféré.
Vous croyez que ça « marcherait », le coup du transpalette pour dégager la voiture, @pedibus ? La garde des bagnoles me semble trop élevée, surtout quand elles ont deux roues sur le trottoir et deux en bas. Sinon, j’avoue adorer l’idée. 🙂
Salut Bernard! Il me semble que Jean-Marc avait déjà évoqué le risque d’endommager le bas de carrosserie en cas de « manutention » des caisses des bouseux garés de façon illicite sur les trottoirs : sans doute faudrait-il se munir de deux ou trois cartons à double canelure pour mettre sur la fourche du transpalette afin d’éviter ça…
Par contre sur la faisabilité de les déménager – si « la garde des bagnoles semble trop élevée », comme tu dis, en me permettant le tutoiement… – le même Jean-Marc pourrait peut être nous donner son point de vue : je n’ai jamais pratiqué la chose, ça me grattouille, et je ne suis pas loin d’envisager de mettre dans le coup un groupe « d’activistes soft » pour expérimenter au sens de Dewey…
Un vélo cargo – ou un simple biclou avec une remorque – pour charger le transpalette, permettrait de foutre un bordel monstre en quelques heures en début-milieu de nuit dans plusieurs rues d’une ville importante. Un communiqué de presse devrait optimiser le buzz pour le lendemain… Un engin de quelques dizaines d’€, tel que proposé récemment par une chaîne de supérette allemande, permet théoriquement de déplacer deux tonnes maximum…
Pour les cacatres gigantisimes et les fourgonnette restent les affiches dédiées aux emmerdeurs, objet de l’article d’aujourd’hui, placardées à la colle d’affiche électorale sur l’intégralité du pare-brise : donc gutembérisées en A3 pour baisser les charges des activistes…
Tout ça reste à voir, à cogiter et surtout à commenter très pragmatiquement pour évaluer : faisabilité, risque – le risque juridique n’est pas nul, mais l’état de nécessité doit nous guider face à la carence d’action des maires, qui ont la compétence de police de voirie… – et efficacité :
amis laborantins carfristes à nos tubes à essai, particulièrement pour la colle à affiches améliorée, afin de rendre encore plus laborieuse la séance de décollage de la « victime » indélicate…
Super guide avec quelques très bonnes illustrations. Comment avoir un grand impact avec des moyens très modestes, tout en conservant une grande capacité d’adaptation et d’évolution. C’est une excellente illustration de la puissance et de la supériorité de l’intelligence sur les lourdes machineries.
Je sens que je vais l’envoyer a quelques personnes ciblées… l’idéal serait d’en faire une traduction parce qu’ils savent tous employer des mots anglais quand ils s’agit d’enfumage mais ils ont souvent plus de difficulté à les comprendre…