La Fabrique écologique est ce que l’on peut appeler un « think tank » dont le but est de « promouvoir l’écologie et le développement durable sur la base de propositions pragmatiques et concrètes. » La nouvelle publication de La Fabrique Ecologique, Vive le vélo ! Une politique publique ambitieuse pour la petite reine, est désormais disponible en ligne.
Cette note est actuellement ouverte au débat collaboratif. Ceci signifie que chacun(e) peut contribuer à son amélioration en faisant des commentaires et surtout en proposant des amendements précis. À l’issue de cette période collaborative, le groupe de travail qui a rédigé le document initial se réunira une dernière fois pour retenir les amendements jugés pertinents. Leurs auteurs seront dans ce cas sollicités pour que leur nom figure, s’ils le souhaitent, dans la fiche de présentation de la note en tant que contributeur. La version définitive sera ensuite publiée.
La note peut être téléchargée en français en cliquant ici.
SYNTHÈSE DE LA NOTE
En dépit de bénéfices attestés sur de nombreux plans (écologique, socio-économique, sanitaire) et d’une performance avérée sur certains trajets du quotidien, la pratique du vélo a connu un incroyable déclin après-guerre dans beaucoup de pays d’Europe. Après s’être popularisée, notamment dans les milieux ouvriers au cours de la première moitié du XXème siècle, la bicyclette a pratiquement disparu des pays ages urbains et des esprits pendant les années du baby-boom.
Les mobilités individuelles motorisées, sur quatre ou deux roues, favorisées par l’urbanisme, ont constitué l’incarnation du progrès et de la modernité. Certains pays du Nord de l’Europe ont pris conscience de cet effondrement dès les années 1970, et des choix de politique publique ont permis, aux Pays-Bas, en Allemagne ou encore au Danemark, de provoquer une réaffirmation progressive, puis une massification de la pratique du vélo au quotidien. La France (comme le Royaume-Uni ou l’Espagne) n’a pas vraiment su ou voulu provoquer ce rebond et a accumulé un retard de vingt à trente ans par rapport aux pays les plus avancés, tant dans la perception du vélo comme une mobilité efficace au quotidien, que dans les politiques publiques ou les infrastructures. La réaction hexagonale dans la dernière décennie n’a pas encore permis de massifier le vélo.
Nombreux sont encore les obstacles à franchir pour le vélo: la pesanteur d’un urbanisme structuré autour du « tout-voiture », le sentiment d’insécurité, la peur du vol, le manque d’infrastructures pour provoquer la « sécurité par le nombre », mais aussi l’absence de stratégie nationale, l’enchevêtrement de compétences locales et nationales, des coûts localisés pour des bénéfices à une échelle plus large, le manque d’incitations pour utiliser le vélo pour se rendre au travail.
C’est pourquoi la note formule trois propositions pour soutenir l’usage massif du vélo en France et réintégrer la petite reine comme un mode de déplacement à part entière:
1) La création d’une Mission Interministérielle pour le Vélo (MIV), dont la première tâche devra être la confection d’un plan national de sensibilisation à l’usage du vélo ;
2) La mise en place d’un fonds d’investissement pour les mobilités actives afin de résoudre l‘insuffisance des investissements en infrastructures cyclables dans les territoires. Celui-ci pourrait être notamment alimenté par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie – CNAM, première bénéficiaire des gains financiers apportés par une réduction de la sédentarité ;
3) Rééquilibrer les incitations financières par les employeurs pour les trajets domicile – travail de leurs salariés. Le Budget Unique Mobilité permettra de soutenir la mobilité sans distinction de mode de transport.
http://www.lafabriqueecologique.fr/vive-le-velo
4) une réflexion et refondation complète de l’aménagement du territoire avec application stricte des textes de loi déjà existants dans ce domaine.
5) Arrêter tout projet d’extension urbaine ou rurale non atteignable sans autre moyen que la voiture et stopper tout projet d’infrastructure routière en espace « ouvert »
Des pays forts en matière cyclable ont compris depuis longtemps le lien entre voiture et aménagement du territoire. Les Pays-Bas ont par exemple très peu de centre commerciaux à l’extérieur des villes et les supermarchés s’installent en centre urbain. Résultat? Les néerlandais vont majoritairement à pied ou en vélo faire leurs courses. Et les centres-villes sont bien plus vivants qu’en France où on a toujours pas compris que la voiture est une des causes dans le top 3 (avec Internet et l’ouverture démesurée de territoires à l’urbanisation) de la dévitalisation des centres-villes
Vélove > le sentiment d’insécurité
Je n’aime pas cette expression, parce qu’elle laisse croire que c’est subjectif et faux (« c’est dans la tête »), alors qu’il est objectivement pénible voire dangereux de se déplacer à vélo en France de par le manque d’infrastructure sérieuse.
C’est la raison première pour laquelle la part modale en France est à un chiffre, et plus proche de 1 que de 9.