Agrocarburants : impacts au Sud ?

« Qui aurait imaginé que le flower power deviendrait une entreprise d’avenir ? » Avec cette publicité enjouée où apparaissent deux hippies souriantes dans un champ de colza, Sofiprotéol, firme productrice de biodiesel, veut faire passer la production d’agrocarburants pour vertueuse. Ne culpabilisez pas en faisant le plein, le pouvoir des fleurs résoudra la pénurie énergétique et le dérèglement climatique.  Lire la suite…

Auto-destruction du milieu urbain

Guy Debord (1931-1994) est un écrivain, essayiste, cinéaste et révolutionnaire français, qui a conceptualisé ce qu’il a appelé le « spectacle » dans son œuvre majeure La Société du spectacle (1967). Il a été l’un des fondateurs de l’Internationale lettriste (1952-1957) puis de l’Internationale situationniste (1957-1972), dont il a dirigé la revue française. Voici quelques extraits de La Société du spectacle concernant plus spécifiquement l’automobile et l’urbanisme. Lire la suite…

La planète malade

La « pollution » est aujourd’hui à la mode, exactement de la même manière que la révolution: elle s’empare de toute la vie de la société, et elle est représentée illusoirement dans le spectacle. Elle est bavardage assommant dans une pléthore d’écrits et de discours erronés et mystificateurs, et elle prend tout le monde à la gorge dans les faits. Elle s’expose partout en tant qu’idéologie, et elle gagne du terrain en tant que processus réel. Ces deux mouvements antagonistes, le stade suprême de la production marchande et le projet de sa négation totale, également riches de contradictions en eux-mêmes, grandissent ensemble. Ils sont les deux côtés par lesquels se manifeste un même moment historique longtemps attendu, et souvent prévu sous des figures partielles inadéquates: l’impossibilité de la continuation du fonctionnement du capitalisme. Lire la suite…

Ne soyons pas des écologistes benêts

Dans les années 60 et 70, les précurseurs de l’écologie étaient dénigrés, tournés en ridicule par les firmes et autorités politiques. Il ne fallait surtout pas les prendre au sérieux, ces lanceurs d’alerte trop subversifs (1). Mais progressivement, devant des périls environnementaux de plus en plus prégnants, les dirigeants ont arrêté de se voiler la face. Alors les pollueurs ont massivement investi dans l’écoblanchiment, les médias ont évoqué les menaces, et les gouvernements ont pris en main la question. L’écologie banalisée a été vidée de toute critique trop radicale. « Il ne s’agit plus de se désintéresser du discours écologiste, mais de l’intégrer, de le digérer, pour continuer à faire le même business, la bonne conscience en plus. » (2)  Lire la suite…

Le retour de Cassandre

Il ne faudrait pas que ce blog se contente, comme tant d’autres, de suivre au quotidien les minables péripéties de nos non moins minables politiciens. Bien sûr ils sont nuls, bien sûr ils nous font honte, bien sûr il faut qu’ils dégagent. Mais une fois qu’on a dit ça, on est certes un peu soulagé, mais non seulement ils ne dégagent pas, mais en plus on a vite tendance à pervertir l’importance relative des choses et à penser par exemple que les gesticulations pitoyables d’une MAM ou les déclarations martiales d’un Copé sont « la vraie vie ».

Aujourd’hui pourtant, plusieurs signaux concordants sont parvenus jusqu’à mes yeux et mes oreilles, et qui, après décodage me permettent d’établir le diagnostic suivant que je vous livre en exclusivité : on est dans la merde. Grave. Et pour longtemps. Lire la suite…

Dire « merci » quand on ne peut plus rien dire d’autre

Publicité automobile: l'ours polaire qui dit merci à l'automobiliste !
Publicité automobile: l’ours polaire qui dit merci à l’automobiliste !

Les signes de la délégation du pouvoir d’organiser la cité aux forces économiques, qui elles-mêmes ne jurent que par la sacro-sainte liberté du consommateur, se laissent à voir dans les remerciements, spatialement distribués, pour l’un ou l’autre comportement considéré comme « bon ». L’automobiliste qui respecte le seuil de vitesse autorisé, se verra signaler la qualité de sa démarche par un message automatique le remerciant de rouler à la vitesse permise ; durant les nombreux pics de pollution, les sociétés de transport remercieront les usagers d’avoir opté pour leur service ; lors de leur achat, les individus-consommateurs seront gratifiés pour avoir choisi les produits du « commerce équitable »… Lire la suite…

Paris, l’Arabie Saoudite et le frère de Patrick Balkany

Faut suivre, parce que ça va très vite. Le Bassin Parisien, c’est l’Arabie Saoudite. Sérieux. Citons pour une fois Le Figaro (le 17/12/10) : « 60 à 100 milliards de barils de pétrole dorment sous le Bassin parisien. Soit l’équivalent de 70 à 120 années de production du Koweït ! Cette estimation réalisée par l’Institut français des pétroles (IFP) suscite la convoitise ». Un homme admirable est déjà sur le coup, auquel Charlie veut rendre hommage avant tout le monde. Dans la famille Balkany, pour une fois, on ne demandera pas le maire de Levallois, Patrick, le héros moral que Sarkozy entraîne dans ses déplacements africains. Mais le frère, le jeune demi-frère de 30 ans à peine, Julien. Ce champion des fonds spéculatifs est installé aux Etats-Unis, où il fait des merveilles. Où il dit qu’il fait des merveilles. Lire la suite…

L’autorefoulement et ses limites, ou la dénégation sans limite

L'autorefoulement et ses limites, ou la dénégation sans limite

Les éditions Descartes & Cie ne s’honorent pas en publiant L’autorefoulement et ses limites. Ce texte, aussi abject que court, ne laisse aucune place à l’esprit rationnel, rigoureux qui caractérisait René Descartes. Ici, Mathieu Flonneau se livre à une psychologisation de prisunic pour tenter de discréditer toute critique de l’automobile. Raté. En foulant au pied la droiture cartésienne, c’est lui-même que l’auteur discrédite. Lire la suite…

La relocalisation heureuse

delocalisations_massives

Dans son livre posthume Ecologica (1), André Gorz écrivait que « la question de la sortie du capitalisme n’a jamais été plus actuelle. Elle se pose en des termes et avec une urgence d’une radicale nouveauté ». Geneviève Azam, dans son livre publié récemment, « Le temps du monde fini »(2), (p 151-155) nous indique que « l’état d’urgence devient la règle » et que « l’idée de transition à mettre en œuvre dès aujourd’hui dessine une sortie possible du capitalisme de la catastrophe et ébauche les contours d’une bifurcation. » Cette transition passe par la relocalisation des activités à travers des choix démocratiques ; c’est la résistance à la globalisation et non la régulation ou la maîtrise de celle-ci.  Lire la suite…