Le « pape » du climato-scepticisme retourne sa veste

Pour les climato-sceptiques, notre cher Claude Allègre en premier, l’argumentation remettant en cause les résultats démontrant un dangereux changement climatique se basait sur des travaux scientifiques contestant les résultats d’une énorme majorité qui constatait, preuves à l’appui, que la situation devenait catastrophique. Le principal pilier de cette contestation portait même un nom, celui de Bjorn Lomborg.

Or un livre paru cette année, sous la plume de Bjorn Lomborg, ainsi qu’un article datant du 30 août paru dans le Guardian, font s’écrouler totalement ce pilier et, par là, l’édifice complet du climato-scepticisme !

En effet, ce cher Bjorn, réel scientifique, lui, n’a pas arrêté ses recherches, contrairement à ceux qui se réclament de lui et de ses travaux pour contester, et, malgré des propos souvent jugés « extrémistes », ses travaux l’ont poussé, lors de la sortie de son dernier livre, à reconnaitre qu’il existait bel et bien un problème écologique… Même si cette reconnaissance se fait du bout des lèvres, avec l’air d’un enfant pris en faute et niant cette faute, il remet pourtant bel et bien en cause les théories qu’il avait élaborées en 2001, allant même jusqu’à chiffrer l’investissement nécessaire au sauvetage du monde.

Selon lui, il serait urgent et nécessaire d’investir, dans les dix ans à venir, 100 milliards de dollars afin de sauvegarder l’environnement nécessaire à notre survie ! Il chiffre même le minimum VITAL à notre survie, toujours dans un espace de dix ans, à 50 milliards de dollars…

Mieux, alors qu’il n’arrive toujours pas à reconnaitre officiellement la responsabilité de l’homme dans le changement climatique, il affirme pourtant que le domaine de la consommation d’énergie est, sans aucun doute possible, le plus urgent à corriger afin d’espérer pouvoir continuer à survivre…

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Voilà qui démolit indiscutablement l’argumentation de ceux qui ne croient encore pas au changement climatique ! Même si l’argumentaire de Lomborg reste basé sur un libre marché, ses conclusions détruisent d’elles-mêmes ses propres théories, et, par là, les théories des suivistes qui se basaient sur ses travaux pour railler ceux qu’ils nommaient et nomment toujours « catastrophistes » !

Reste que la lecture de Lomborg est toujours assez indigeste, puisqu’il omet volontairement de reconnaitre la nécessité d’aider aussi les pays les plus pauvres, qui seront les plus directement touchés par notre comportement occidental ! Sans aucun doute est-ce la raison pour laquelle il ne reconnait d’ailleurs pas la responsabilité de l’homme, puisque cette reconnaissance induit de nous mettre face à notre responsabilité directe de cette misère et des conséquences qu’ont nos actes pour des milliards d’humains… Mais après les émeutes de la faim qui se développent chez les plus pauvres, comment douter encore de la nécessité de les aider aussi ? Peut-on encore raisonnablement penser que nous pouvons, l’esprit tranquille, laisser mourir de faim des milliards d’humains ? Peut-on aussi douter de l’issue de ces révoltes qui ne manqueront pas de s’étendre au point où nous serons, nous aussi, confrontés à un moment, à ceux qui réclament de quoi vivre ?

3 commentaires sur “Le « pape » du climato-scepticisme retourne sa veste

  1. stefanopoulos

    Et si on cessait de parler de Claude Allègre ? Il n’existe plus que parce que les medias relaient ses théories fumeuses.
    Il s’est lancé dans cette vaste opération de dénigrement uniquement pour faire parler de lui… et ça marche !
    Sans le relais médiatique, ses bouquins ne se vendraient pas. Sans les interviews à la radio et à la télé, il aurait sombré dans l’oubli depuis longtemps.
    Mépris et ignorance ne seraient elles pas les meilleures armes pour lutter contre cet imposteur ? Il faut savoir refuser le débat quand celui ci est créé de toutes pièces dans le seul but de faire parler de quelqu’un.

  2. stefanopoulos

    ;o

    Pour info, un nouveau bouquin sur le sujet vient de sortir : « changement climatique : les savoirs et les possibles ». Il s’agit d’un entretien à quatre entre Jérôme Chappellaz, chercheur au labo de glaciologie et géophysique de l’environnement de Grenoble, Hervé Le Treut, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des modélisations du climat, l’économiste Olivier Godart et Sylvestre Huet, journaliste scientifique à Libération. Pas encore lu. Et vous ?

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