L’Œil du cyclo. Critique de la raison motorisée.

Sortie d’un livre réjouissant pour tous ceux qui résistent encore à l’idéologie destructrice de la bagnole: « L’Œil du cyclo. Critique de la raison motorisée ».

Son auteur, Harold Bernat est agrégé de philosophie et voyageur à bicyclette.

Extrait :

«Ce qu’il faut prescrire aux amateurs de bagnoles, aux érotomanes de grosses cylindrées, à toutes ces feignasses, c’est une bonne cure de cyclo, pourquoi pas sur les routes de Bretagne. Pourquoi la Bretagne ?

Anthropologiquement parlant, par l’effet conjugué des masses nuageuses et des courants marins, la Bretagne est d’emblée sélective.

Exclu, le petit cadre frustré qui bourre comme un âne aux heures d’affluence avec sa Twingo rouge pour ne pas rater l’ouverture de Valras-Plage. Exclu encore, le branleur héliotrope casqué pétaradant dans son jus sous un soleil de plomb, la dinde toulousaine tartinée à l’arrière d’un 4 x 4, le cochon de lait pour paillotes ensablées garé sur trois places, la bourrique retraitée, sa bourgeoise fripée et la capote qui va avec.

Il s’entend que ces exclusions ont valeur statistique, rien de plus. Vous sentirez peut-être, au hasard d’une voie express peu propice au cyclo (la DDE s’en goudronne), le souffle de ces héros de l’été. En Bretagne moins qu’ailleurs, voilà tout

« L’œil du cyclo décrit un authentique voyage en bicyclette; côtes, faux-plats et descentes, de Saint-Lô (50) à Créac’h (29); Nietzsche, pâté Hénaff, Kant et tentes Quetchua.»

http://www.dasein.biz/zoom.php?id=tout&article=retour_reel_001_cyclo&page=1