Comment augmenter l’espérance de vie des automobilistes

Faire du vélo n’est pas seulement bon pour sa propre santé, c’est aussi bon pour la santé des autres! Déjà que nous avons des gros mollets, nous risquons désormais d’avoir les chevilles qui enflent…

On commence désormais à bien le savoir, se mettre au vélo est vraiment bénéfique pour la santé. Malgré les désagréments et les risques (pollution, accidents), dans tous les cas de figure faire du vélo vous fait gagner de l’espérance de vie.

Pour le cycliste, les risques existent, mais ils sont en moyenne dix fois inférieurs aux bénéfices

Un article récent du journal Le Monde rappelle que la recherche scientifique sur le sujet est désormais unanime:

« En 2015 dans la revue Preventive Medicine, une dizaine de chercheurs européens conduits par Natalie Mueller et Mark Nieuwenhuijsen (Centre for Research in Environmental Epidemiology, à Barcelone, Espagne) ont publié la synthèse d’une trentaine d’études de qualité sur le sujet. Elles sont unanimes : dans toutes les situations considérées, et quelle que soit la méthode choisie pour évaluer les risques sanitaires, il est toujours largement bénéfique de laisser sa voiture au garage et d’enfourcher son vélo. A peu près tout ce qu’il était possible de prendre en compte l’a été : l’exposition à la pollution atmosphérique combinée à la surventilation due à l’effort, le risque d’accident, plus probablement mortel pour le cycliste que pour l’automobiliste, ainsi que les effets sanitaires de l’activité physique. Au total, pour le cycliste, les risques existent, mais ils sont en moyenne dix fois inférieurs aux bénéfices: pédaler chaque jour, y compris dans le smog, réduit le risque de maladies cardio-vasculaires, de diabète, de cancer et de maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson, etc.). »

Une autre étude publiée en 2010 dans la revue Environmental Health Perspectives s’est essayée à chiffrer ces risques et ces bénéfices en espérance de vie perdue ou gagnée. En moyenne, un individu qui se rend chaque jour à vélo à son travail – en supposant que celui-ci se trouve à 7,5 km de son domicile – perd en moyenne jusqu’à 9 jours d’espérance de vie du fait des accidents de la route et jusqu’à 40 jours du fait de l’inhalation de plus grandes quantités de divers polluants, mais il gagne jusqu’à 420 jours d’espérance de vie grâce au surcroît d’activité physique. Le bilan net est donc plus que positif.

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Tout ceci est désormais bien connu, ce qui l’est moins, c’est que la pratique du vélo réduit aussi la mortalité des autres usagers, y compris les automobilistes! La même étude explique en effet que « la réduction de mortalité ne profite pas seulement aux cyclistes nouvellement convertis : la pollution et les accidents de la route évités entraînent une baisse de mortalité pour l’ensemble de la population. Schématiquement, un individu renonçant à sa voiture pour parcourir chaque jour une douzaine de kilomètres à vélo offre gracieusement à environ deux autres personnes le même gain moyen d’espérance de vie qu’il s’est octroyé en changeant ses habitudes. »

Dit autrement, en faisant du vélo on augmente l’espérance de vie des automobilistes! Pour le coup, on se demande si c’est une bonne nouvelle ou pas…

3 commentaires sur “Comment augmenter l’espérance de vie des automobilistes

  1. Olivier

    « un individu qui se rend chaque jour à vélo à son travail perd en moyenne jusqu’à 9 jours d’espérance de vie du fait des accidents de la route et jusqu’à 40 jours du fait de l’inhalation de plus grandes quantités de divers polluants, mais il gagne jusqu’à 420 jours d’espérance de vie grâce au surcroît d’activité physique. Le bilan net est donc plus que positif. »

    Mon commentaire : oui, certes la conclusion à tirer pourrait sembler immédiate, mais il faut absolument ajouter sans omision que les 420 jours d’espérance de vie gagnés le sont à un âge plutôt avancé et les 9 plutôt beaucoup plus jeune avant même quelques fois d’avoir pu réaliser son projet de vie. Donc le poids n’est pas le même et les accidents de la route ne peuvent pas être négligés.

  2. Jean-Marc

    « oui, certes la conclusion à tirer pourrait sembler immédiate, mais il faut absolument ajouter sans omision que les 420 jours d’espérance de vie gagnés le sont à un âge plutôt avancé et les 9 plutôt beaucoup plus jeune avant même quelques fois d’avoir pu réaliser son projet de vie. Donc le poids n’est pas le même et les accidents de la route ne peuvent pas être négligés. »

    Tu as tout à fait raison,

    Mais ton commentaire, bien que réel, a des implications bien rudes rudes pour les automobilistes.

    effectivement, contrairement au cancer, ils tuent aussi des enfants (en particulier les leurs, dans leurs sièges enfants) de 0 à 18ans alors qu’ils sont en début de vie (ils tuent aussi des personnes majeures, des personnes de plus de 18ans).

    En fait, ils se tuent eux-même, surtout s’ils ont entre 16 et 25 ans et sont des jeunes hommes. Si bien que le taux d accidents et de morts de la route sont bien plus grave que le simple nombre de morts :

    Comme tu le dis, 1 mort par cancer de plus de 90 ans n a pas une vie autant raccourcie qu’une personne dans la force de l’âge, fauchée par une voiture, ou une personne prise dans un accident de voiture (passager ou conducteur) : la voiture tue notre futur, notre jeunesse, bien plus que le cancer et les arrêts cardiaques, qui raccourcissent surtout notre fin de vie (et la pourrissent aussi, juste avant).

    Par chance, la sédentarité , les particules dues au moteur, aux pneus, aux freins, permettent d avoir aussi des morts plus tardives, après des vies des dégradés (vivre 90 ans, mais obèse, asthmatique, hypertendu, diabétique, avec des problèmes de fertilité, toutes choses qu’offre la voiture, ou vivre le même nombre d année, mais en bonne santé… cela change vraiment tout).

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