Des automobilistes ont « roulé sur quelque chose de suspect » (un piéton) et sont en état de choc!

Je n’ai pas trouvé à quel article du site mettre l’info suivante en commentaire, je vous la livre donc ici. L’article est paru dans le Ouest France du 14 Juillet 2013.

Sainte-Marie. Décès d’un piéton heurté par deux voitures

Faits divers dimanche 14 juillet 2013

Un jeune homme de 28 ans a été tué, percuté par deux voitures, alors qu’il circulait à pied sur une route départementale à Sainte-Marie, dans les Pyrénées-Orientales.

D’après les premiers éléments de l’enquête des gendarmes, la victime a été percutée tôt dimanche, successivement par deux voitures.

Dans un premier temps, les pompiers ont reçu un appel d’automobilistes paniqués disant avoir «roulé sur quelque chose de suspect» et parlant de «traces de sang sur la voiture». Ils se sont rendus sur les lieux et ont découvert le corps de la victime.

Les personnes à bord des deux voitures, en état de choc, ont été prises en charge par les secours. Les gendarmes ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances exactes de ce décès.

25 commentaires sur “Des automobilistes ont « roulé sur quelque chose de suspect » (un piéton) et sont en état de choc!

  1. dutheil

    ça semble en effet révélateur d’une représentation du monde « auto centrée »…

  2. Pim

    les pauvres victimes en état de choc! Heureusement qu’on a pris soin d’eux.
    Sérieusement, un tel article n’est pas digne d’un grand quotidien : la victime (la vraie) est reléguée au rang de chat écrasé.

  3. Virtuous cycle

    Et dire que toutes les pubs des constructeurs automobiles prétendent vendre du rêve…

    La réalité: il est mort comme un chien!

    La bagnole est bel et bien un cauchemar sans fin. Les aménageurs routiers, les constructeurs, les agences de marketing et les diffuseurs de leurs mensonges font partie des coupables de ce triste décès et de tant d’autres….

    Mais on continuera à évoquer les trains qui n’arrivent pas à l’heure…

  4. struddel

    Allons, allons,

    Le gouvernement veille : il espère passer « sous la barre des 2500 » morts dûes à un accident routier cette année.

    En bref ils savent qu’il y en aura au moins 2000. C’est comme ça, on le sait. Des gens vont mourir, « ainsi va la vie » si j’ose dire. Faut bien que les gens roulent après tout, 2000 décès, qu’est-ce que c’est ? Une broutille !

  5. Nico

    « roulé sur quelque chose de suspect »?? Mais ils n’ont pas pu s’arrêter pour constater qu’ils avaient tué un homme? Et les pompiers, gendarmes et le journaliste trouvent cette situation normale?

  6. bikeman

    +1 avec Pim! C’est complétement hallucinant!!
    Même dans l’hypothèse où la personne se trouvait ivre au milieu de la route, elle ne mérite pas pour autant d’être écrasée !!
    Mais tout va bien, les automobilistes ont été pris en charge!!
    Ne changeons rien…

  7. Laurent

    J’ai appris par un journal feuilleté dans le métro qu’un cycliste avait été heurté par l’arrière la nuit par une auto dont le conducteur a pris la fuite sans lui venir en aide.

  8. Gwenael De Boodt

    J’ai un peu épluché les faits divers sur l’internet…
    Il faut aussi savoir que les peines appliquées aux tueurs en auto sont très légères (j’ai même vu 1 mois avec sursis) à moins de circonstances aggravantes comme pour cet assassin de piéton dont le taux d’alccolémie s’était révélé positif et qui a écopé d’une peine de 3 ans ferme. Je ne connais pas le code pénal en matière d’homicide involontaire, mais il me semble malgré tout que c’est bien peu.
    En outre, il apparaît que la famille des victimes est souvent « compréhensive » en ne considérant pas le tueur comme un coupable. Ces démonstrations d’affection sont évidemment rapportées dans la presse comme pour la famille de ce grand-père écrasé par un chauffeur de bus à cause « de l’angle mort » et qui l’ a absout de tout crime.
    Une autre chose m’a frappé : j’ai lu à deux reprises qu’aucune personne morale ne s’était constituée partie civile dans un procès contre chauffard-chauffeur.
    J’en viens donc à me demander s’il ne serait pas utile d’enquêter un peu plus sur ces histoires de partie civile. S’il s’avère que la plupart du temps aucune association ne monte au créneau dans ces jugements pour défendre les piétons ou les cyclistes, alors est-ce qu’il n’est pas envisageable que Carfree, forte de tous ses sympatisants, mais manquant peut-être de la structure juridique adéquate ne commence à y songer ? Y a-t-il un avocat militant de la cause anti-bagnoles dans vos relations ? Peut-on envisager une caisse de solidarité alimentée par un système d’adhésion et de souscription qui permettrait de payer les honoraires d’un avocat raisonnable pour être présent en tant que partie civile à la plupart des procès contre les tueurs automobilistes ?
    Qu’en pensez-vous les uns mes autres ?
    Est-ce qu’on ne pourrait pas démarrer un groupe de travail sur ce sujet en commencant par recenser chaque fait et ses suites judiciaires ?
    Vos avis ????

  9. Laurent

    Ce qui est affligeant en la matière n’est pas tant la question pénale qui se pose pour un chauffard mais le fait qu’il puisse récupérer son permis de conduire.
    La peine de prison n’est pas adaptée pour les chauffards dans la mesure où ils ne représentent pas un danger pour eux-mêmes et les autres s’ils ne sont pas au volant d’un véhicule.
    Par contre, interdire à un chauffard de repasser le permis avant plusieurs années voire jamais serait beaucoup plus pertinent (actuellement, une personne ayant le permis annulé peut repasser son permis après un an maxi, y compris si elle a tué).

  10. CarFree

    La justice routière est une justice très particulière, on peut tuer quelqu’un en voiture et écoper seulement de sursis. Dans le pire des cas, on peut rouler bourré à 160 et tuer un enfant sur le bord de la route et prendre seulement quelques années de prison. Dans le même temps, un braqueur de banque qui ne tue personne peut prendre 20 ans ferme…
    Je ne suis pas juriste, mais je pense que c’est avant tout le droit qui pose problème, et moins son application par les tribunaux. Autrement dit, si les textes disent par exemple « 3 ans ferme au maximum » pour un type d’infraction, ce n’est pas la justice qu’il faut blâmer, mais les lois. Le combat devrait plutôt donc se situer à ce niveau-là. Comment faire évoluer les lois, en particulier dans le sens proposé par Laurent: dès qu’un automobiliste provoque la mort de quelqu’un, il perd son permis pour plusieurs années, voire même dans les cas les plus graves il le perd à tout jamais.

  11. L'intégriste ferroviaire

    Le conducteur qui a senti « quelque chose de suspect » mais ne s’est pas arrêté pour voir ce que c’était est donc un lâche. Il a vu du sang sur sa chère bagnole après coup. S’il savait avoir heurté un animal il n’aurait rien fait. Il a prévenu les forces du désordre parce qu’il savait déjà avoir roulé sur un humain. Donc il a parfaitement vu un corps étendu avant de rouler dessus. Il n’a sans doute pas pu freiner à temps, et pris de panique (peut-être y avait-il les copains de l’écrasé sur le bas côté, prêts à châtier le coupable à coup de pierres et de bâtons, un gars seul sur la route c’est louche). Ou alors il a pu freiner après coup, et n’est pas allé voir. Ou alors il est allé voir, mais il est vite reparti.
    Ou alors il n’a rien vu (ce qui est difficile un 13 juillet, il n’y a ni neige ni brouillard ni averse ni tempête) il il doit renoncer à conduire, mais dans ce cas comment aurait-il compris avoir écrasé quelqu’un ?
    Pourvu qu’il y ait une cellule psychologique pour la pauvre voiture qui a souffert des éclaboussures.

  12. cycliste alcolique

    ———— Dans le Dauphine..
    La caravane du Tour bouscule une petite fille

    Ce mardi 16 juillet, en début d’après-midi, vers le passage à niveau de la commune du Bersac, une voiture de la caravane du Tour a bousculé une fillette, âgée de 5 ans, qui s’approchait pour attraper les cadeaux. Souffrant d’un traumatisme crânien dit léger, elle a été transportée avec l’hélicoptère du Secours aérien français vers le centre hospitalier de Grenoble. Selon un témoin de la scène, le chauffeur de la berline a fait preuve d’un bon réflexe. « Il aurait pu lui rouler dessus, mais il s’est vite déporté sur le bas-côté. La voiture roulait tout doucement. »

    C’est subtil mais il faut lire que le conducteur est quasiment un hero en reussisant a deporter sa machine pour pas qu’elle ecrase sur cette petite ecervelee.

  13. dutheil

    l’idée de GWENAEL DE BOODT mériterait d’être retenue et le principe de sanctionner tout homicide, provoqué par les chauffards, par la suspension définitive du permis de conduire serait sans doute le plus juste…

  14. Laurent

    Sanctionner tout homicide par la suspension définitive du permis pourrait être une bonne chose s’il y a un jugement au cours duquel le conducteur s’explique et durant lequel les circonstances de l’homicide sont étudiées.
    Mais alors, il y aurait des circonstances, qu’elles soient atténuantes ou aggravantes pour toutes les parties. mais là, on sort du caractère des « peines automatiques ».
    Expliquer, s’expliquer et comprendre

    L’homicide est une chose tellement grave qu’il ne mérite pas d’être traité à la légère par des sentences automatiques

  15. jacques dutheil

    oui Laurent, tout à fait OK : laissons le boulot au juge; et pour l’influencer battons de la casserole à proximité des TGI quand on a connaissance d’affaires de ce genre, et rappeler notre notion « d’ordre public »…

  16. Gwenael De Boodt

    Le boulot d’un procès n’est pas uniquement dévolu au juge, il l’est aussi aux avocats, aux jurés, au greffier, au président du tribunal, au procureurs, aux témoins, etc… battre de la casserole est loin d’être suffisant, surtout en considérant le fait que nous ne sommes qu’une minorité à voir l’automobile comme un fléau.
    Il faut rentrer dans les tribunaux, faire inscrire nos arguments dans les minutes des procès, gagner une jurisprudence et pour cela, le seul moyen est de se constituer partie civile en tant qu’association représentant les piétons et tous les « usagers » (un autre mot est à trouver) des modes de transport doux, non seulement au cours des procès de chauffard (même si les plaidoiries de notre avocat recquièrent essentiellement le retrait définitif du permis et non des peines de prison) mais aussi au cours de procès contre les lobbies automobiles et autoroutiers.
    Est-ce que cette proposition est impensable ?
    Il me semble que le retrait définitif du permis n’existe pas dans le code pénal. Quelle serait alors (rappelée comme étant proposée à défaut) la peine autorisée à demander à chaque procès par la partie civile et qui aurait une potée symbolique plus grande que les peines habituelles. A chercher éventuellement dans le corpus législatif concernant les armes à feu…
    Sinon, il faut faire évoluer la loi, repérer les députés qui pourraient être sensibles à la question et leur demander de soumettre un projet de loi à l’Assemblée (par exemple pour l’existence d’une peine de retrait définitif du permis)
    Il faut qu’un juriste nous éclaire là-dessus…

  17. Gari

    Bonjour,

    L’idée de Gwenael de Boodt me paraît des plus intéressantes. ce serait un véritable tour de force de pouvoir mener des associations aux tribunaux pour se porter partie civile.
    Attention : je ne sais pas si c’est faisable aisément (pour se porter partie civile, il faut prouver avoir reçu un préjudice : il y a des chances qu’il faille disposer d’un agrément gouvernemental pour ça, de la même manière qu’une association anti-publicitaire doit être agréée pour pouvoir poursuivre un afficheur pour des panneaux illégaux).

    @Carfree
    Tu dis : « Je ne suis pas juriste, mais je pense que c’est avant tout le droit qui pose problème, et moins son application par les tribunaux. Autrement dit, si les textes disent par exemple « 3 ans ferme au maximum » pour un type d’infraction, ce n’est pas la justice qu’il faut blâmer, mais les lois. »

    Sans être juriste moi-même et sans avoir lu la loi, je doute très fortement qu’il y ait un article spécifique sur le fait de « donner la mort au volant d’une voiture ». Je crois qu’on parle de « mort avec arme par destination », et que la voiture tombe dedans au même titre que le saladier de la belle-mère. Ce qui fait les faibles peines, c’est à mon avis des circonstances atténuantes (il conduisait une voiture) et le fait que la mort ait été provoquée sans intention de la donner.
    Je pense sincèrement qu’avant de tirer sur l’ambulance, on devrait diligenter une étude des décisions de justice des 20 dernières années en matière de « morts avec armes par destination sans intention de la donner » (avec voiture ou tout autre) de manière à déterminer si la voiture a un régime de faveur.
    Ensuite, il faudrait réussir à faire passer l’idée que le fait de conduire une voiture n’est pas une circonstance atténuante, mais bien aggravante. Je crois que là est le combat à mener (et c’est à quoi servirait un brillant avocat). Sauf erreur de ma part, il y a encore quelques années le fait d’être alcoolisé était considéré comme une circonstance atténuante (« le pauvre, il faut le comprendre, il était bourré, il n’a pas fait exprès »).

    Pour conclure :
    – Monter une association
    – Recruter un avocat qui pourrait se palucher les lois et la jurisprudence
    – Poser en évidence le fait que conduire une voiture est une circonstance aggravante et non atténuante lorsqu’on tue quelqu’un sans l’avoir voulu

  18. dutheil

    cet agrément il faut le décrocher; je ne connais pas très bien l’histoire de Carfree, mais il faudrait déjà recenser nos ressources internes, savoir qui sait faire quoi, qui pourrait essayer d’acquérir telles compétences, tout ça en vu de tenter d’implanter des correspondants régionaux avec suppléances, voire locaux pour les grandes villes: peut-être n’est-ce pas tout à fait dans la culture de l’organisation, si c’est perçu comme du lobbying classique, mais le secteur économique pneu/goudron/ferraille sur roulettes ne se gêne pas lui…!

    pour ma pomme je peux vous offrir du droit de l’environnement industriel, mais de peu d’intérêt ici, et sans avoir fait de contentieux, ou encore de la géo, de l’urbanisme, de la représentation cartographique avec du bidouillage…

    a-t-on pensé à Carfree « embaucher » des étudiants juristes pour nous éclairer sur le contentieux et sa pratique? par exemple ce serait bien qu’on s’embringue dans un contentieux exemplaire pour obtenir d’une juridiction administrative une injonction à agir en direction d’un maire pour carence en matière de police de voirie pour le stationnement automobile illicite sur bande cyclable et trottoir…

    je vais essayer en externe de préparer un « papier » pour mieux nous connaitre…

  19. GG

    la dangerosité de l’automobile est intrinsèque : prendre le volant, c’est accepter de prendre le risque de tuer quelqu’un. Ca m’arrive parfois.

    Donc on ne règlera pas le problème en s’attardant sur la petite partie des conducteurs qui provoquent un accident mortel. Ce qu’il faut c’est que les gens ne prennent plus la bagnole. Et force est de constater que c’est pas simple.

    Pourtant dans beaucoup d’endroit ça va dans le bon sens. La bagnole se ringardise. la bataille culturelle est gagnée. Reste que le poids des habitudes fait que mes TER sont peu fréquents, chers, lents, et surtout vides. Mais les points de piétonnisation font tâche d’huile dans les grandes cités. Reste à créer des liaisons, un peu comme les corridors écologiques, pour ne plus être des indiens dans une réserve.

    Par exemple, pour partir en vacances à vélo, c’est dur, à cause des bagnoles. Les pistes cyclables sont discontinues : on y vient… en bagnole, pour faire une ballade… il y a là un enjeu social aussi : si on ne veut pas que l’alternative à la bagnole soit confinée aux centres-villes, il faut étendre les réseaux vers les campagnes, développer des services connexes (halte-limonade avec légumes en vente directe, par exemple), etc…

    c’est valable aussi dans la dimension temporelle. Dans ma ville plus de bus après 8 heures….

  20. Guillaume

    @Gari : bien respectueusement, ton commentaire est un tissu d’âneries 🙂 Je ne suis pas juriste non plus, mais j’ai pris 5 minutes pour lire la loi.

    >> je doute très fortement qu’il y ait un article spécifique sur le fait de « donner la mort au volant d’une voiture »

    En cherchant « accident » dans le code de la route on tombe tout de suite sur ça :
    « Lorsque la maladresse, l’imprudence, […] est commis par le conducteur d’un véhicule terrestre à moteur, l’homicide involontaire est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende »
    http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000025450412&cidTexte=LEGITEXT000006074228&dateTexte=20130718&fastPos=3&fastReqId=947051736&oldAction=rechCodeArticle

    >> Sauf erreur de ma part, il y a encore quelques années le fait d’être alcoolisé était considéré comme une circonstance atténuante

    Je ne suis pas très à l’aise avec le fonctionnement de la loi et du site légifrance pour rechercher plus en arrière, mais depuis au moins juin 2003 :
    « Les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et à 100 000 euros d’amende lorsque […] Le conducteur se trouvait en état d’ivresse […] »

    Par ailleurs, je remarque aussi que les textes prévoient déjà que le conducteur encourt aussi une suspension ou annulation de permis avec interdiction de le repasser, pendant une durée allant jusqu’à 5 ans. Largement le temps de prendre goût au vélo 🙂

  21. Gari

    @Guillaume :

    Merci pour ces précisions, je ne savais effectivement pas. Il est toujours utile d’avoir quelqu’un qui a un regard critique sur ce qu’on dit !

    J’en ai donc profité pour aller voir à mon tour. Voici ce que je trouve :

    Article 221-6 du code pénal :

    « Le fait de causer, dans les conditions et selon les distinctions prévues à l’article 121-3, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement, la mort d’autrui constitue un homicide involontaire puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. »

    Article 221-6-1 du code pénal :

    « Lorsque la maladresse, l’imprudence, l’inattention, la négligence ou le manquement à une obligation législative ou réglementaire de prudence ou de sécurité prévu par l’article 221-6 est commis par le conducteur d’un véhicule terrestre à moteur, l’homicide involontaire est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 Euros d’amende. »

    Autrement dit, il est déjà prévu par la loi que donner la mort involontairement avec une voiture est plus grave que la donner involontairement dans une autre situation (non prévue par ailleurs dans la loi). Voilà qui est particulièrement intéressant !

    Il ne saurait donc être question d’utiliser l’argument de la trop grande « gentillesse » de la loi… Restent l’interprétation du juge et les peines effectivement prononcées.

    Pour ce qui est de l’alcool, les « quelques années » dont je parlais faisant référence à beaucoup plus vieux que 2003, sans avoir d’idée en tête. Et comme je me retrouve face à quelqu’un qui va tout décortiquer, je suis obligé de faire le boulot (rhaa c’est pas possible). J’ai retrouvé ce document :
    http://www.reds.msh-paris.fr/publications/revue/pdf/ds29/ds029-12.pdf
    Dont je tire cette citation parmi d’autres :
    « Puisque l’irresponsabilité était accordée lorsque l’on
    constatait « l’amnésie de certains actes, exécutés sans délibération,
    sans résolution, sans conscience », l’on pouvait en déduire qu’en
    cas d’accident, le vin-aliment était l’équivalent d’une simple confu-
    sion mentale. Dans ces conditions, le fait de ne pas se souvenir de
    ce que l’on a fait, l’amnésie après la descente du véhicule, fut his-
    toriquement fortement rattaché à l’irresponsabilité.
    Au cours de ces cinquante dernières années, de 1930 à 1980,
    les choses se transforment, mais il faudra attendre la dernière dé-
    cennie pour que l’image floue de l’alcool se précise et fasse surgir
    celle du « criminel au volant », du tueur fou à qui il faut ôter à tout
    prix le véhicule et qu’il faut sévèrement punir. Nous l’avons vu très
    récemment lorsque la puissance publique a pu se demander com-
    ment supprimer l’arme du crime — la voiture —, cet objet dont le
    statut antérieur voulait qu’il soit un domicile privé. Comment faire
    pour qu’un domicile privé se transforme en arme à confisquer ai-
    sément ? La tonalité est donnée, et la jurisprudence est présente
    pour éprouver la valeur des arguments. »

    Autrement dit, le tournant semble avoir été effectué dans les années 1980-1990.

  22. dutheil

    Au-delà du pénal, de la sanction, il faut aussi considérer la réparation civile que doit le chauffard: et là on devrait attendre la plus grande sévérité de la part des juridictions françaises, et non des dédommagements trop souvent symboliques, monétairement parlant, sans compter le préjudice moral pour les associations: si un mécanisme d’abondement alimenté par le secteur économique routier était mis en place on pourrait sans doute parler de justice allant dans le sens des attentes d’une société moderne…

  23. Jean Luc

    Au lieu de devoir réinventer la roue, ne serait il pas plus efficace de se rapprocher d’association qui travaille dans ce domaine, comme la ligue contre la violence routière?
    Sur les limitations de vitesse des voitures et le poids des lobbies, voir cet entretien:
    http://www.youtube.com/watch?v=KyFEH_CNgj4

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