Des cartes participatives pour identifier les points noirs cyclables

Et si on créait des cartes participatives de toutes les agglomérations pour identifier les points périlleux pour les cyclistes? Le collectif Vélorution d’Orléans a réalisé ce travail et cela donne une carte permettant de visualiser la qualité des pistes cyclables dans l’agglomération d’Orléans.

Les villes et agglomérations aiment bien diffuser leur carte des aménagements cyclables: en général, cela donne de magnifiques itinéraires cyclables sur le papier (parfois) et l’enfer pour les cyclistes dans la réalité (souvent).

C’est pourquoi, une carte participative réalisée par les cyclistes eux-mêmes, c’est-à-dire ceux qui pratiquent les aménagements cyclables en question, peut sembler être un outil beaucoup plus utile à tous les cyclistes que les plans officiels. Les technologies permettent désormais cela, en particulier Open Street Map, qui est une base de données géographiques libre.

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À l’instar des pistes de ski, les aménagements cyclables sont signalés sur cette carte par une couleur représentative de leur dangerosité : pistes noires, difficilement praticables et très dangereuses; pistes rouges, réservées aux cyclistes qui n’ont pas froid aux yeux, car il y a des risques; pistes bleues, pas de difficulté majeure, usage aisé; pistes vertes : aménagements particulièrement bien sécurisés.

La carte mentionne également, en noir pointillé, les principaux parcours « hors-pistes »: des itinéraires très utiles aux cyclistes mais absolument pas aménagés… Confrontation directe des cyclistes avec les camions et les voitures, risques maximum…

L’intérêt d’un tel projet est multiple. D’abord, informer les cyclistes sur la réalité des aménagements cyclables et sur les secteurs particulièrement dangereux à éviter. Ensuite, une telle carte a le mérite de faire le buzz en quelque sorte. Elle peut être assez rapidement reprise par les médias locaux, comme la carte d’Orléans par exemple qui a déjà fait l’objet d’un article dans le canard local. Enfin, troisième étape, une fois que les médias locaux se sont saisis de la question, cela peut à la fois pousser et aider les services techniques municipaux à intervenir pour modifier les choses, en particulier pour ce qui concerne les « points noirs ».

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Et si on multipliait les cartes participatives de ce types dans toutes les villes?

Photo: Clermont-Ferrand Cycle Chic

14 commentaires sur “Des cartes participatives pour identifier les points noirs cyclables

  1. FredG

    Géniale idée !

    Si je veux faire la même pour ma ville (Nice et sa région), faut faire comment?

  2. Vincent

    Umap souffre régulièrement de problèmes de performances : peut-être un manque de ressources au niveau des serveurs ou des tuyaux.

    Il n’existe pas d’appli smartphone pour permettre de facilement remonter des problèmes?

    L’appli récupère la localisation GPS
    On prend une photo
    On décrit le problème via des choix pré-définis voire un champ texte libre
    On clique, ça part dans la base, et hop.

  3. fabien

    L’idée serait plutôt alors de reprendre le principe de l’asso bandCochon à la réunion : http://www.bandcochon.re/

    et pas en appli, c’est trop compliqué pour maintenir 3 à 4 version pour des bénévoles. T

  4. Jean

    Voici une autre carte qui fonctionne depuis plusieurs années à Toulouse :

    http://assovelotoulouse.mooveatis.com/

    Je crois qu’elle a été mise en place par l’association 2 Pieds 2 Roues et qu’elle sert notamment pour les échanges avec Toulouse Métropole.

    Chacun peut soumettre une remarque (mais il y a déjà beaucoup de choses redondantes…)

     

  5. Claire

    A Toulouse, ça s’appelle Velobs, initié par 2 Pieds 2 Roues (ex association vélo) et c’est maintenant l’outil utilisé par la métropole pour identifier les travaux à faire

  6. xtoflyon5

    A Lyon, la carte participative existe depuis 2011 sous l’impulsion de l’asso La Ville à Velo

    Elle est discuté sur le forum

    Il me semblait qu’on y avait répertorié tous les points noirs de Lyon mais je ne retrouve pas comment mettre ce calque.

  7. pédibus

    La cartographie est la technique idéale pour la monstration/démonstration d’une difficulté rencontrée sur le territoire vécu : on pourrait même aller jusqu’à publiciser l’acte automobiliste irresponsable d’appropriation simultanée du trottoir et de la piste cyclable à l’occasion d’un stationnement illicite, en photographiant le véhicule bien identifié par sa plaque d’immatriculation…

    C’est ce qui avait été fait par exemple avec Emmanuelle Bayer à Bordeaux en 2012 avec l’association « Vélocivique ». Mais sans contentieux administratif on ne pouvait guère espérer autre chose que de tomber dans l’abandon et l’oubli… Même le site lyonnais ne propose rien pour dénoncer ce point noir basique et généralisé qu’est le stationnement illicite… Quoi faire alors?

    Au vu de la situation actuelle de l’enseignement supérieur, sans débouchés ou presque, avec beaucoup de salariés déclassés, ne faudrait-il pas « débaucher » des étudiants juristes pour les dresser contre l’incurie édilitaire? Plutôt que de marner à dix € de l’heure dans un cabinet négrier ils auraient au moins la bonne conscience de faire du bon boulot au service de l’intérêt général en déférant m’dame-m’sieur le maire devant le juge administratif, et en contrôlant que l’injonction à agir de ce dernier soit suivi d’effet…

    Le sous système automobile encastré dans le système financier globalitaire et son système de valeurs vitrifié nous engluent vraiment dans une époque de merde.

  8. Sam

    Bonjour,

    A Toulon, un membre du collectif La Masse Critique à Toulon a réalisé une carte participative plutôt bien faite.

    Le « sous système automobile » d’après pédibus nous bouffe mais il se fait détrôner peu à peu, gentiment mais sûrement, comme le montre les récentes entreprises de coursiers à vélo sur l’agglomération Toulonnaise :

    • Vélos Coursiers Toulonnais
    • Runpost à Hyères

    Il y aurait même aussi un service de vélos taxi de transport et de tourisme à La Seyne et à Toulon.

    Cordialement,

    Sam

  9. Claude

    Bouh ! Fais  moi peur !

    Cette idée de carte des dangers est une très mauvaise idée, en ce sens qu’elle renforce inutilement le sentiment que la pratique du vélo est dangereuse.

    Par contre, les cartes participatives du type « DansMaRue » semblent participer de façon positive à l’amélioration de la ville.

     

  10. abil59

    Une cartographie où chaque cycliste lillois peut noter la cyclabilité des rues de Lille et son agglomération existe au lien suivant:

    cyclabilité droit au vélo

    Cette cartographie collaborative est très bien dans le sens où c’est une note (de 1 à 5) que le cycliste met et où il y a 4 couleurs (vert, jaune, orange, rouge, du meilleur au pire selon les votes). Il est possible de voter pour une rue, un segment de rue ou par carrefour. Cette carte ne permet pas de voir s’il y a ou non des pistes ou bandes cyclables mais ça ne veut rien dire. Des rues peuvent très bien êtres « cyclabilistes » ou « sécurisantes » sans forcément avoir des aménagements cyclables

     

  11. Jérôme

    Je sais qu’une telle carte existe pour la ville de Chambery. Mais je ne l’ai pas trouvée sur le net.

    Par contre je viens de tomber sur un site web qui permet de remonter des infos sur l’ensemble de la France :

    http://www.velorezo.fr/

    Bien qu’il ne soit pas (encore ?) Open Source ça semble intéressant…

    En tout état de chose, un telle carte pour l’ensemble de la France est indispensable. Ne resterait ensuite plus qu’aux municipalités de la prendre en compte.

  12. POTONNEC Judicaël

    Bonjour,

    En complément d’info à cet article, l’association Droit au Vélo anime une cartographie collaborative à l’échelle de toute la Région Nord-Pas-de-Calais.

    A partir de données Open Street Map, les aménagements cyclables sont représentés sur http://www.carto.droitauvelo.org. En parrallèle, nous développons un outil permettant aux cyclistes d’évaluer la cyclabilité des voies empruntées en leur attribuant une note de 1 à 5. A découvrir sur : http://www.cyclabilite.droitauvelo.org

    L’objectif à terme est double : mettre en place un calculateur d’itinéraires + apporter un outil d’aide à la décision aux collectivités et autres aménageurs.

     

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