J’aime pas le sport. J’ai jamais aimé ça. Alors quand on me dit, me voyant arrivé à vélo, « c’est bien, mais moi, j’suis pas sportif-ve, » ça me hérisse le poil. Premièrement, moi non plus, deuxièmement, je ne t’ai rien demandé, ou peut-être une bière ou la route, mais pas ton certificat médical de non pratique du vélo.
Pour ma part, le sport n’a jamais été mon truc, j’en ai bien pratiqué quelques-uns, quand j’étais gosse, sans grand succès ni enthousiasme. J’ai jamais été choisi dans les premiers dans l’équipe de sport à l’école, peut-être un manque de bol, ou une mauvaise cohésion de mes guiboles. Le vélo, c’était pour traîner dans le quartier, mais pas de compèt’, pas de cours, pas de prof, pas d’adversaire, que des copains.
Mais ça veut dire quoi « être sportif » ? Être inscrit à un club de sport ? Pratiquer un sport, une activité physique ? Jouer au ballon le week-end avec ses gosses ?
Le sport, c’est une activité physique, soumise à des règles, ayant pour but une performance. Le but est de gagner (ou de faire perdre l’adversaire), seul ou en équipe. Et oui ! y’a pas de gagnant sans perdant. C’est vraiment pas un truc sympa le sport !
C’était surtout le moyen de propagande du capitalisme et de son esprit de compétition. Le tour de France nait en 1903, la 1ere coupe de France de football en 1917, le 1er tournoi Roland Garros en 1925, les 1ers jeux olympiques modernes, en 1896, etc.
L’esprit sportif, pas celui de l’entraide, la fraternité et autres niaiseries, le vrai : celui de la compétition de tous contre tous, celui du gagner à tout prix. Celui de Pierre de Coubertin*, avec sa devise « Plus vite, plus haut, plus fort », voyait le sport comme moyen de disciplinisation des indigènes. Ce qui a bien été compris par l’automobile club qui organisait des courses de voitures pour discipliner les refuseurs de progresser en rond qui s’attaquaient à ce nouveau joujou.
Et ce sport ! On le retrouve plus dans l’usage de la voiture que dans celui de la bicyclette.
On y a les règles : contrôle technique de l’équipement utilisé, limitations de vitesse, zones piétonnes interdites, zones 30 et zones de rencontre en sens uniques, etc. Le sportif a même sa licence, le permis de conduire, mais sans visite médicale d’aptitude. Il a même le contrôle antidopage.
Le cycliste n’a pas de licence officielle pour pratiquer, il est libre, son seul souci est d’arriver vivant à destination, tel un campagnol sorti de terre au beau milieu d’un match de rugby.
Et la performance ! On est tous les jours témoins de ces automobilistes démarrant en trombe dès le passage au vert, fiers d’être arrivés premier au prochain feu.
Mon seul but à atteindre à bicyclette est mon point d’arrivée, avec un petit plus, le plaisir de la balade. Et on peut ralentir pour partager un bout d’chemin avec un autre cycliste du quotidien.
Et pour l’activité physique de l’automobiliste, ça s’arrête au bar des sports.
Il parait que c’est bon pour la santé le sport, j’en doute. La recherche de la performance te casse physiquement, et vouloir toujours écraser son prochain, ou se faire écraser ne doit pas terminer sans quelques problèmes psychiques, comme pour l’automabouliste.
Le transport à vélo, c’est pas du sport, c’est juste une activité physique qui permet de se déplacer, pour un esprit sain dans un corps sain, ou comme on dit en Italie « chi va piano, va sano »*
Alors, t’es pas sportif ? Moi non plus. Ton excuse pour pas utiliser de vélo, que je t’avais même pas demandée, est tombée à l’eau, alors tu me dis qu’t’as pas l’habitude. Et c’est vrai que moi j’ai l’habitude. Mais avant de l’avoir, je l’avais pas non plus. Un jour, j’ai commencé, et puis le lendemain j’ai recommencé, et un jour, jme suis dit « Waah ! J’ai l’habitude ! ». J’ai pas vraiment fait exprès.
Et puis y’a les sportifs, les vrais, enfin ceux qu’aiment bien regarder les vélos à la télé, pendant l’été. Et y’en a même certains, qui le dimanche matin, s’habillent comme les pages de pub qu’ils aiment bien regarder à la télé, et prennent leur vélo pour rouler le plus vite possible jusqu’à ce qu’ils arrivent au point de départ.
Alors celui-là, il n’a rien à dire, alors il scrute ton vélo et
« c’est du shamano, ça ? »
- ben, peut-être, ça doit être écrit dessus.
- Et les pneus, c’est large, c’est du combien ?
- J’sais pas.
- Oh t’as du frein à disque, c’est bien ça ?
- ouais
- Pas trop lourd ?
- Ben si
- Combien ?
- Combien quoi ? Aah ! tu parles du vélo ? Et sinon, tu vas bosser à vélo ?
- Non, jamais ! Y’a pas de douche, et j’ai au moins 4km, et vu le prix de mon vélo, c’est quand même une bête de compète jveux pas me le faire piquer, et y’a trop de bagnoles sur la route, j’préfère ma BM, y’a le siège chauffant, et j’peux écouter les grosses têtes. Et t’as vu le tour de France ? génial, non ?
Et non, j’suis pas sportif, et en plus j’aime pas les bagnoles.
« Même les …
– oui, même et les autres aussi.
* « qui va doucement, va sainement »
* voir wikipedia
Merci.
🙂
J’avais déjà répondu sur la publication qui parlait des cyclistes, et je trouve ça toujours autant dommage de rejeter le sport et de le voir comme un suppôt du capitalisme.
Le sport ce n’est pas que le sport spectacle. Celui-ci je comprends qu’on puisse le rejeter.
Je comprends également qu’on puisse avoir du mal avec une activité qui exacerbe à tout prix la compétition en apprenant aux gens que la vie est une compétition et qu’il faut écraser tout le monde pour gagner.
Une fois ces idées posées, je pense qu’il est mauvais de juger que toute compétition est forcément néfaste.
Déjà parce qu’il est étrange de penser que parce qu’on participe à une compétition, on va forcément calquer le comportement sur la vie quotidienne. Au contraire, la notion d’exutoire est ici importante.
Par exemple, il arrive à tout le monde d’être en colère pour quelque chose, d’être énervé. Certes on peut chercher à se raisonner pour se calmer, mais parfois, il faut que ça sorte (et de la colère, on en lit ici régulièrement, la plupart du temps justifiée d’ailleurs). On peut aussi la canaliser pour en faire quelque chose de constructif en militant pour une cause par exemple.
Mais la colère irrationnelle existe également, celle de la contrariété car tout ne s’est pas passé comme on le voulait. Or le sport peut servir d’exutoire à ce moment. Il n’y a pas que la recherche de performance, aller courir pour faire le tour du lac, c’est sain, ça fait du bien au corps, on peut courir à la vitesse que l’on veut sans porter de chrono et habillé d’un vieux survetement qu’on aura racheté dans une fripperie solidaire sans faire vivre les multinationales de l’équipement sportif.
Ensuite, la compétition est également un jeu. Je ne pense pas que quand mes gamins jouent à faire la course entre eux instinctivement, ils se préparent à la compétition dans la vie quotidienne et je ne me vois pas leur interdire en leur expliquant que se comparer l’un à l’autre l’espace d’un instant est une chose malsaine.
D’ailleurs, mon fil de 3 ans et demi a appris a faire du vélo tout seul sans roulettes il y a 2 mois. Son copain, le fils de nos voisins, a bientôt 5 ans et a toujours besoin de ses roulettes. En voyant mon fils faire du vélo, il était jaloux, il a cherché à en faire aussi sans roulette, mais n’y arrivait pas, et s’est vexé et enervé.
C’est normal, c’est un enfant, il n’y a rien de grave. Son père, un sportif (athlétisme à bon niveau), lui a expliqué les valeurs qu’il tenait du sport, qu’il fallait accepter de ne pas être au même niveau que l’autre, que ce n’était pas grave, que chacun avait ses qualités et ses défauts, et que rien n’est jamais perdu.
Ces valeurs ne me semblent pas malsaines.
Maintenant, oui, se déplacer à vélo, ce n’est pas faire du sport, là on est d’accord.
Mouais, bof.
On ne construit pas grand chose contre les autres, en évoquant les autres – cet enfer – par des poncifs. Je ne vais pas les démonter un à un, je n’ai pas envie d’y passer du temps. Bien sûr, on peut se dire que le trait est gros pour la bonne cause, mais il manque un peu de mesure et d’autodérision. On peut faire du sport, ou de l’activité physique comme disait mon vieux docteur, sans faire de compétition, sans vouloir battre qui que ce soit sinon l’apathique sédentaire qui sommeille en soi. On peut faire du vélo carbone/lycra sans porter de publicité et circuler en ville à vélo également. On peut avoir plusieurs vélos pour plusieurs usages. On peut même posséder une voiture qu’on réservera pour les voyages intercités que la SNCF n’offre plus ou trop chers. On peut aussi considérer qu’un bon peu des cyclistes ne sont pas fréquentables, au même titre qu’un bon peu des automobilistes, des piétons ou des usagers des TC.
Enfin bref, on peut pédaler et laisser courir.
Chacun a le droit de présenter ses humeurs et je respecte les tiennes.
J’ai apprécié les comparaisons car elles généralisent pas mal de blaireaux avides de reconnaissance au volant, le non respect du cycliste et la compèt’ dans le matos, même chez les cyclistes (qui certainement se réfèrent aux médias en tout genre ou au marketing commercial pour s’équiper comme des branques au lieu de pédaler avec leurs tripes).
Perso je fais du sport (boxe & kayak) et dans l’un je me bats contre un adversaire et dans l’autre contre un environnement, le but est toujours de se battre en réalité contre soi-même, de se dépasser pour son plaisir physique & psychique car de toute façon on trouve toujours plus fort que soi, qu’on joue avec un partenaire ou avec la nature…
Anthony Grégoire > Le cycliste n’a pas de licence officielle pour pratiquer, il est libre, son seul souci est d’arriver vivant à destination, tel un campagnol sorti de terre au beau milieu d’un match de rugby.
Bien vu, au moins pour les contrées autre que les Pays-Bas.
Ce que je regrette et que je commence à rechigner et personnes n’en fait la remarque, c’est de rendre les pistes cyclables obligatoires en majorité, des trajets souvent longs par apport aux véhicules,souvent avec des arrets,alambiquées,plots de ciment et sabots retournés que cachent des spots meme pas allumés si par malheur votre roue avant se prend dedans c’est le soleil assuré , alors que vous etes en pleine effort, des parcourts pour enfants et familles du week end à mon avis, alors que vous aller au boulot et par tous les temps, j’ai frolé l’amende car etant sur la chaussée, bref pour vous dire tout simplement que l’h’ypocrisie est bien réelle, des assos fleurissent partout, » nous voulons des pistes cyclables » sur protégés etc..Mais savez vous quand la bise fut venue ,plus personne, il n’y a personne par temps de pluie ou une météo excécrable.Cela fait des années que je fais du vélo et j’ai l’habitude de rouler à l’ancienne pour gagner du temps..sur la chaussée, et s’il y a bouchons ou congestion de la circulation je double à gauche , j’ai de la visibilité, tous le monde me vois, quoique l’agressivité de l’automobilistes essayant de faire le malin » y’a des pistes cyclables!! connard « etc..Bref je n’ai jamais eu d’accident, par contre si je prenais une piste cyclable là il se peut (voitures en stationnements,forçer le passage,priorité etc..)risques d’accidents sérieux, avec les angles morts qu’il ne faut pas oubliés).Pour conclure vous avez de l’influence pour des décisions de tel ou tel panneaux routier, je vous demande que ses panneaux ne soit pas obligatoires, sauf si cela présente véritablement un danger.J’ai echanger quelques mots précisément à un membre de l’AFUB, un djeune écervelé qui poste souvent ces vidéo sur tweter, décrire ses exploits en montrant toutes les fautes des vehicules rencontrés sur les pistes de nantes en insultant s maugréant Bref faisant la morale.Les prises de risques qu’il prend avec très peu de visibilité, je vous le donne en mille à sa façon de conduire il va se peter la gueule, cette personne ne m’a pas répondu à mes questionnements sur les panneaux d’obligations, cette personne apparemment se contente de forçer le passage ( il est sur une piste cyclable ) apparemment content aussi de l’infrastructure et aménagement des voies, de plus il possede un vtt ( pas verifier qu’il a de la lumière ) il s’appelle SAM de nantes.Pour terminer se faire rembarrer par un jeune con,je lui donne au défis de faire aller retour ntes st naz avec son tas de boue ..Enfin si je n’ai aucune de ces reponses, je reprend ma voiture et je ne promotionne plus la pratique du vélo dans ses conditions, le fond de ma pensée, le velo à nantes faut oublié car on aime la voiture,et que le velo dérange ,hop ,hors de la chaussée tu fais chier..Merci à vous carfree, je lis à peut près tous vos articles et les partages sur les réseaux.
Je suis assez sportif et je pratique le vélo pour tout mes déplacements individuels de moins de 30 bornes. Quand je vais chez un client, je roule tranquillement, sans chercher à transpirer… quand je rentre chez moi, j’ouvre en grand et ça me fait plaisir de savoir que j’ai réussi à faire du 22km/h de moyenne dans les rues de Paris… C’est pas dément, mais voilà je me dit que ça me tient en forme et ça m’amuse de faire la course avec les cyclistes qui roulent au nucléaire. De temps en temps, je m’inscris même à une compét de VTT ou je m’attaque à un col de montagne, dès lors mon but, c’est de finir la course pas d’arriver premier (comble de nazitude, cela m’arrive même de féliciter ou de questionner un compère cycliste au sujet de son joli vélo que je convoite secrètement -mon bon vieux VTT ne ressemblant plus à grand chose-)…
Chacun pratique le vélo comme il le sent, pourvu qu’il prenne du plaisir. C’est ça la liberté…
Haha !
Même si je ne suis pas d’accord avec la critique en bloc du sport (là-dessus je suis tout à fait en phase avec Struddel et MkZ*) ..,
… j’ai adoré la comparaison avec le campagnol au milieu du terrain de rugby 😀
Pour casser, à mon tour, un peu de sucre sur les cyclistes sportifs du dimanche (carbone/lycra publicitaire) : certains sont capables de dépenser plusieurs milliers d’euros pour gagner quelques centaines de grammes sur leur vélo, alors que, vue leur bedaine, ils pourraient perdre plusieurs kilos aisément. Là j’avoue, il y a quelque chose qui m’échappe…
Comme d’autres, je vis sans voiture (c’est là le principe de cette communauté, n’est-ce pas ?)
Je vis à vélo tous les jours, à pied aussi quand c’est pas trop loin (c’est fatiguant la marche…).
Je me bats souvent contre moi-même sur mon vélo aussi, d’un autre type et bien plus efficace que celui de tous les jours. La plupart des routeux que je connais n’ont qu’une ambition : améliorer leur vie, se sentir mieux. C’est ça le sport. C’est pas la compétition.
Sauf pour les 1%. Les mêmes 1% qui accélèrent quand le feu au bout est rouge.
Cet article se méprend complètement sur la définition du sport.
Le vélo, sous toutes ses formes, a changé ma vie. Autant par son utilité que sur son effet sur ma personne et mon mental. Toujours plus vite, toujours plus loin, toujours plus fier. Car personne ne peut me l’enlever.
Ne nous discriminons pas bêtement. Vélos différents, mêmes combats.
ça devient lourdinge
après Marcel Robert qui n’aimait pas les cyclistes en octobre 2013 voici le même article en 2016 par un autre auteur…
même réponse pour ma part
http://carfree.fr/index.php/2013/10/04/je-deteste-les-cyclistes/#comment-27669
Sans compter que la « competition » ca n’est pas forcement le mal absolu non plus: n’avez-vous jamais joue a des jeux de societe avec vos enfants ? eh bien la aussi, il y en a (souvent) un qui gagne et d’autres qui perdent, ca n’empeche pas de s’amuser dans un bon esprit. Pareil avec le sport de competition, il devient ce qu’on en fait.
un petit texte d’ALBERT JAQUARD tout à fait interressant je trouve .
Un sport sans score : retour du desport
A première vue énigmatique,cette image concerne, paraît-il, le sport, c’est-à-dire cette activité réjouissante que l’ on appelait en vieux français le desport . Se desporter c’ était alors s’amuser, jouer, tirer parti de l instant présent pour se réjouir en utilisant au mieux les performances permises par son corps. La finalité du desport était le plaisir.
En transitant par la langue anglaise, ce mot, devenu sport, n’ a pas seulement changé de prononciation , il correspond maintenant à une activité qui , le plus souvent , est fort éloignée de l’amusement , et surtout dont la finalité est autre : il s’agit d’ éprouver du plaisir non plus du geste accompli, mais de la victoire obtenue sur l’ adversaire. Tous les efforts, les réussites , les échecs qui ont été la réalité d’ une partie sont ramenés finalement à quelques chiffres , le score ; ces péripéties s’ effacent devant le seul aboutissement qui importe , le palmarès . La seule finalité du sport devient alors la victoire .
Le risque est grand de chercher à l’obtenir par tous les moyens , même illicites. Pour revenir aux sources de l’ activité sportive et marquer la différence avec les excès du sport actuel , sans doute faudrait- il forger un mot nouveau . Il désignerait les activités liées au jeu de toutes nature, utilisant une balle ou une boule, une batte ou un vélo, où le plaisir résulte de la satisfaction d’ améliorer ses performances, de parfaire ses gestes, où l’on ne résume une partie à un score, où il ne s’agit pas de l’emporter contre des adversaires mais de progresser grâce à des partenaires . ALBERT JACQUARD
Oui, c’est sûr, c’est beau, presque, ce billet. Ceci dit, si les ancêtres de son auteur n’avaient pas tous été des compétiteurs, ledit auteur n’aurait jamais été là après ces milliers de générations pour nous régaler de son recul. Ceux qui refusent la compétition sont tous ceux qui, progressivement, ne sont finalement jamais nés, n’est-ce pas, Charles? Vous pratiquez d’ailleurs la compétition, à votre manière, en vous échinant à être le meilleur dans votre secteur, et vous y parvenez souvent très bien via vos posts. On y reconnaît facilement la méthode que vous dénigrez, par exemple dans celui-ci.
J’aime bien regarder le tour de France, je trouve qu’ils sont plus beaux que moi lorsqu’ils pédalent, l’habitude sans doute, et je me dis qu’il ne se doperaient pas s’il y avait moins d’argent à gagner, ou s’ils ne devaient pas courir pour en gagner au moins un peu, mais que ce n’est pas très grave. En plus les maillots sont beaucoup plus jolis que dans les années 80, cela on ne peut le nier. Je roule le dimanche matin, mais sur une enclume en acier, et en lycra, mais monochrome, et je le fais parce qu’au plus fort d’une pente on s’oublie soi-même et que cela fait un bien fou, et que moins poétiquement, sans lycra, ça devient quand même vite héroïque. Le lundi matin, je reprends mon vélo, sans le lycra, pour retrouver les autres cyclistes, enfin non, les autres qui font du vélo, mais ça devient quand même aussi compliqué, hein, et qui s’amusent systématiquement à faire la course d’un feu à l’autre, comme les automobilistes, même s’ils n’ont pas roulé la veille et qu’ils ne sont pas en lycra. Je me cale derrière à distance respectueuse, d’ailleurs elle augmente de toute façon rapidement (la distance respectueuse), et j’écoute tourner mes jambes sans effort et c’est très agréable. Bon.
Finalement, on dirait que tout est possible. Peace, Bro!
J’aime ce billet, et tous ceux qui vont plus loin et dénoncent toutes ces catégories grossières qui sont faites pour ceux qui ne prennent jamais la peine de critiquer quoi que ce soit ni de rien remettre en cause. Le sport est une pratique sociale assortie de règles impliquant la compétition sinon on parle d’une activité physique tout au plus.
Ça revient un peu à la distinction entre vélo de ville et vélo de route dans la conception du vélo. Les usagers semblent souvent calquer leur attitude à vélo sur l’engin puisque l’un améliore la visibilité et l’autre plutôt la vitesse. Immanquablement, je me fais agresser par des cyclistes en maillots et casqués alors que je me déplace à vélo dans ma garde-robe de tous les jours. «Les cyclistes» me frôlent et me reproche de freiner sur la chaussée (t’avais qu’à me suivre à distance raisonnable, imbécile !) et m’interpelle parce que je ne porte pas de casque ( que voulez-vous, j’ai retiré quelque chose de mes cours de méthodologie, contrairement à tous ces philistins de yuppie bobos consommateurs).
Des petites mises au point s’imposent sur la signification de compétitivité, concurrence, théorie de l’évolution ou lutte pour la survie…
À lire les commentaires, on croirait que la compétition et le sport ait donné respectivement naissance à la vie et à la pratique du vélo en ville…
Ah, oui, j’écris cela pour me plaindre de l’attitude de ces imbéciles qui s’entraînent et déferlent à toute vitesse dans une ville ! Hey, il y a des gens qui y habitent et des occasions de freiner, de ralentir, ou de dévier à chaque mètre carré. C’est pas un parcours de course une avenue ! Pas plus que ne l’est une piste cyclable!
Ça, c’est en plus des véhicules moteurs…
De Montréal.
Je savais que ce texte allait faire réagir, ça fait toujours ça quand on blasphème contre les symboles d’une croyance bien ancrée, on ne touche pas à la bagnole, ni au sport.
Pour beaucoup, la vision du vélo est une vision sportive, ce qui les retient à l’utiliser comme moyen de transport. Moi qui ai toujours été rejeté par le sport, et rejeter sa compétition et ses règles, voilà que parce que je me déplace en vélo, on m’appelle le sportif. Je veux désacraliser cette vision du vélo, pas besoin d’être sportif pour se déplacer en vélo. Pratiquer le sport cycliste et utiliser un vélo comme moyen de transport sont 2 choses totalement différentes, même si certains pratiquent les 2.
Carfree est un mouvement pour se libérer de la voiture, physiquement mais aussi mentalement, car on peut utiliser un vélo en pensant toujours comme un automobiliste. J’aurai pu, plus judicieusement, appeler ce texte « J’suis pas sportif, j’utilise juste un vélo ».
Et si ça peut en rassurer quelques-uns, moi aussi je suis fier arrivé en haut d’un col, je suis content quand le radar démagogique n’est pas content, et parfois on se tire la bourre avec les copains.
Jeux, sports et activités physiques sont des choses différentes, et même sans argent le dopage serait présent dans le sport comme il l’est déjà dans des clubs amateurs, car l’important c’est de gagner !
Et la caricature du sportif, est exagérée, bien sur c’est une caricature, mais tirée de la réalité de mes rencontres.
Merci pour le texte de Jacquard, et voici quelques compléments de lecture : http://www.quelsport.org/
Anthony, rassure-toi, tout le monde n’a pas râlé en te lisant. Pour ma part, j’ai pensé « bien dit » plusieurs fois, ri à propos du campagnol et applaudi à la fin.
On pourrait résumer ainsi le sujet : pratiquer le vélo ne revient pas forcément à faire du cyclisme. Autrement dit : il n’est pas nécessaire de se transformer en musclor pour pédaler. C’est un argument très important lorsqu’on tente de convaincre les tout-voiture de se déplacer autrement, ne serait-ce que de temps en temps.
Pour moi, le mot sport est associé à de très mauvais souvenirs, des traumatismes scolaires, des moqueries et des humiliations stériles. C’est pour cette raison que j’explique (parfois avec insistance) qu’aller faire mes courses ou partir en vacances à vélo n’a, dans mon cas, rien à voir avec le sport. Si d’autres personnes le conçoivent autrement, tant mieux pour elles, mais il faut aussi dire et répéter que faire Paris-Dieppe à vélo n’est pas forcément une performance. Si on le fait en une seule journée, c’en est une. Si on prend trois jours, c’est plutôt une promenade de santé. Voilà le point sur lequel Anthony a voulu insister, à juste titre. Si on ne dissocie pas le vélo du sport, de l’effort et de la compétition, on décourage pas mal de monde d’essayer d’aller ne serait-ce qu’au bout de la rue en pédalant gentiment.
La France a un gros retard à rattraper dans sa conception de la bicyclette, qui est trop souvent associée au tour de France, au moins mentalement.
Le vélo a plusieurs aspects, et d’ailleurs, quand on dit « le » vélo, est-ce qu’on ne commet pas une erreur ?