L’habitat écolo sera-t-il à la campagne?

C’est une grande contradiction: les écolos veulent vivre proche de la nature, mais pour vivre de la nature il leur faut faire appel aux engins et au système les plus destructeurs des milieux naturels: la voiture et tout ce qu’elle implique.

L’habitat dit « écologique » semble situé systématiquement à la campagne. En feuilletant les magazines et livres sur le sujet de l’habitat écolo il semble que la question des transports des personnes est bien souvent mise de coté. C’est d’autant plus surprenant que certaines réflexions sont par ailleurs très poussées sur le cycle de vie des matériaux par exemple, et les innovations sont très prometteuses dans le domaine énergétique dans l’habitat même. Mais l’emplacement des maisons écologiques, et les modes de transport qu’elles vont permettre à ses habitants est rarement mis dans l’équation. La création d’une dépendance à la voiture n’est pas pris en compte.

Pour de nombreuses personnes, aller vivre à la campagne est en soi un acte écologique. Mais un acte écologique ne consiste pas seulement à bénéficier d’un environnement moins détruit, il s’agit aussi bien de moins contribuer à la destruction des milieux écologiques. Et c’est ici que la voiture a un rôle central. L’usage d’une voiture va permettre aux nouveaux « rurbains » de continuer un mode de vie urbain à la campagne. Les statistiques en provenance d’Allemagne sont diaboliques: bien qu’il y a certainement des exceptions, il semble que l’usage des voitures n’est pas réduit par les convictions écolo. Autrement dit, quand on l’a, on l’utilise. Ils ne ressentiront pas tellement les problèmes de pollution, tandis qu’individuellement ils créeront un problème plus grand mais dont les conséquences seront ressenties ailleurs. Autrement dit, ils vont pouvoir externaliser une bonne partie de leur pollution. Grâce à la voiture ils pourront aller travailler ailleurs, aller au cinéma ailleurs, acheter leur nourriture et importer ce que bon leur semble, et toutes ces productions seront produites ailleurs, mais tous les déplacements générés seront très peu ressentis au niveau de leur habitation.

L’abandon de la voiture ne viendra pas tout seul! Il s’agit de se pencher sérieusement sur le mode de vie écologique et réussir à concevoir une proximité de la nature qui ne se transforme pas en un étalement urbain généralisé sur le mode de ce qui s’est passé depuis trois décennies en marge des villes, c’est-à-dire une explosion du trafic dans une quête destructrice de la nature. La voiture n’est pas le bon outil pour chercher la nature car elle la détruit dans son sillage! Et il ne s’agit pas de science fiction: le résultat du retour à la campagne des dernières décennies est déjà là. L’étalement de l’habitat avec la voiture transforme la campagne en une sorte de sous-ville avec les mêmes habitudes, les mêmes modes de pensée, la même dépendance à l’extérieur. Un des grands aspects oubliés de la voiture, c’est son énorme capacité à transformer l’espace autour de nous et nos modes de vie. On acquiert pas simplement une voiture, on acquiert aussi toute une nouvelle relation à l’espace et au temps, de la pollution, du bruit, des amis différents, des relations différentes, un statut différent, un travail pour la payer, et des infrastructures énormes qui incluent entre autre, des routes, des voies rapides, des stations essence, un habitat disséminé, des hôpitaux pour les blessés, des garages, des parkings, c’est ce qu’on peut appeler le système technico-social lié à la voiture.

Lire aussi :  Une catastrophe parmi tant d'autres catastrophes

Un habitat écologique doit au moins survivre au test de la généralisation, « que se passerait-il si tout le monde suivait ce mode de vie ». Généralisé à l’échelle du pays, le mode de vie écolo-campagnard avec voiture (tel qu’il se développe actuellement) aurait un impact dramatique sur l’environnement (pire que l’existence des villes car la campagne à urbanisation étalée ne bénéficie pas de l’économie d’échelle que l’on trouve dans les villes, bon le problème est que les citadins consomment souvent plus en partie car ils ont quand même plus de tentations et de revenus) et ne constituerait pas un exemple à suivre. Il nous faut donc chercher autre chose.

Pour de nombreux habitants de la campagne, la voiture est principalement perçue comme une solution permettant une meilleure autonomie. Dans cette optique la voiture permet de ne pas être dépendant des transports publics, de pouvoir partir à l’horaire préféré. Les voitures permettent aussi de vivre dans n’importe quel endroit isolé de campagne. Mais cette analyse peut être renversée. La voiture permet une non-autonomie de se perpétuer. A chaque fois que nous n’arrivons pas à autoproduire, que ce soit la nourriture ou l’énergie, nous utilisons l’automobile. Sans voiture nous développerions des systèmes conviviaux indépendants, incluant des systèmes de transport plus doux, qui nous rendraient finalement bien plus indépendants.

Et un aspect important de la perte d’autonomie est le coût que représente la voiture dans le cadre des faibles revenus qui sont souvent le lot de ceux qui vivent à la campagne. On m’a rapporté le cas d’un couple isolé qui dépensait 80% de ses revenus dans les frais de transport. Les raisons sont simples: les revenus sont plus faibles à la campagne et les coûts sont plus élevés (besoin de 4×4, infrastructures plus lourdes, distances plus importantes)

François Schneider (Silence 2004)

15 commentaires sur “L’habitat écolo sera-t-il à la campagne?

  1. Céline

    Nous devrions vivre concentrés dans des petites villes, chacune d’elles avec un maximum de production alimentaire locale et de consommation de produits locaux. Déplacements à pied ou à vélo, ou en TC si ville un peu grande.

    Ceux qui veulent « vivre » à la campagne, qu’ils fassent ce que l’humanité a fait depuis 10 000 ans depuis le néolithique :  de l’agriculture. S’ils ne cultivent pas, qu’ils restent en ville.

  2. pedibus

    seize ans après pas un pet de graisse idéologiquement…

    bonne nouvelle toutefois : les couronnes des aires urbaines (AU) – lieu « paradisiaque » de la « maison à la campagne » – semblent observer un changement de rythme favorable entre les périodes quinquennales 2007-2012 et 2012-2017 :

    voici le résultat d’un petit travail personnel, issu des données INSEE accessibles depuis la fin du premier semestre, avec les  dix-neuf premières AU régionales:

    une majorité de territoires statistiques où la croissance périurbaine tend à se rapprocher de celle de l’agglomération, résultat modeste en apparence mais peut-être un premier pas vers l’objectif de « ville compacte », qui date déjà des années 1980 (rapport Brundtland)…

    https://www.fichier-pdf.fr/2020/08/27/differentiel-croissance-uu-couronne/

     

  3. Jen

    Merci pour cet article.
    Je me questionne souvent sur cette contradiction.

    Cependant, est-ce qu’on ne peut pas considérer que déménager « à la campagne », implique juste de passer d’une « grande » ville (>100 000 hab.) à une ville plus modeste (<20 000 hab.) mais qui présente néanmoins toutes les commodités et services ?
    J'habite dans une ville de 10 000 hab, je me considère donc "à la campagne" comparé aux habitants de métropoles. Pour autant, je fais tout à vélo (boulot, école, courses…) et nous n'avons qu'une seule voiture au sein du foyer. S'il est vrai que cette unique voiture nous est indispensable (alors que certains "urbains" peuvent s'en passer complètement), je ne nous considèrerais pas "dépendants" de la voiture (à 50 % en tout cas).

    De plus, ne peut-on pas considérer que plus les campagnes se repeupleront, plus les alternatives (transports en commun ?) émergeront ? C'est en tout cas ce que j'espère, même si je ne peux que constater l'inexistence de tels projets dans ma région à ce jour. La rentabilité d'un tel système doit être compliquée à atteindre, étant donné que les gens sont habitués à prendre leur voiture (la rentabilité doit-elle être un objectif, d'ailleurs ?).
    Peut-être aussi que ces petites villes, repeuplées, retrouveront leurs services et commerces permettant de limiter les déplacements vers la "grande" ville ?

    Intéressée par d'éventuels autres commentaires qui viendront alimenter ma réflexion perso 🙂

  4. pedibus

    En réponse à Jen ces « petites » et « moyennes » villes peuvent être de véritables petits paradis pour la pratique des modes actifs de déplacement : quand elles n’appartiennent pas à une première ou énième couronne d’agglomération elles ont souvent la particularité de disposer encore de beaucoup d’emplois sur place, ce qui limite beaucoup les navettages domicile-travail vers une autre commune et réduit mécaniquement (!) le taux de motorisation des ménages.

    Cependant les enquêtes ménages-déplacements évaluent ce motif de déplacement entre un cinquième et un quart du total de la mobilité. Une même proportion, par exemple, concerne les motifs scolaires, une autre les motifs achats : pour les premiers tout reste possiblement atteignable facilement sans motorisation individuelle, pour les seconds il suffit que la commune voisine soit destinataire des équipements commerciaux périphériques ou que ceux-ci colonisent la périphérie municipale pour qu’un flux important de bagnoles soit alimenté… Alors c’est la certitude que les rues de la commune ressemblent à des routes et que le commerce de proximité soit en déroute (!)… Si en plus la rue sert de parking bonjour la beauté des paysages urbains : trop souvent un beau saccage, place centrale comprise. Illustration ici à Créon, Gironde (4700 hab. en 2017) : https://www.google.com/maps/@44.7747778,-0.3482373,3a,75y,167.66h,90.69t/data=!3m7!1e1!3m5!1sFvX6fc_QhJ4-QA-EfghyUA!2e0!6s%2F%2Fgeo3.ggpht.com%2Fcbk%3Fpanoid%3DFvX6fc_QhJ4-QA-EfghyUA%26output%3Dthumbnail%26cb_client%3Dmaps_sv.tactile.gps%26thumb%3D2%26w%3D203%26h%3D100%26yaw%3D123.585266%26pitch%3D0%26thumbfov%3D100!7i13312!8i6656

    Au-delà des limites précisées à l’instant quelques exemples de la proportion de la population résidant et travaillant dans la même commune quand il s’agit de villes « petites » et « moyennes », ici prises autour de l’estuaire de la Gironde :

    Lesparre, 5801 hab. (2017) : 3128 emplois sur la commune et un seul flux sortant extracommunal de plus de 100 salariés vers une commune extérieure (105 sal. vers Pauillac); deux flux entrants de plus de 100 salariés ;

    Jonzac, 3451 hab. (2017) : 4128 emplois sur la commune, deux flux entrants de plus de 100 salariés, respectivement de 100 et 200 salariés de deux communes limitrophes ;

    Pons, 4182 hab. (2017) : 2664 emplois sur la commune, deux flux entrants et un sortant (Saintes) d’une centaine de salariés…

    Ces trois communes ont une gare TER.

     

    Source : https://statistiques-locales.insee.fr/#bbox=-104612,5746598,94781,56194&c=indicator&i=flux.nbflux_c_n_actocc15p&s=2017&selcodgeo=17283&view=map1

    Aller chercher les infos sur les onglets : nombre d’emplois au lieu de travail + flux principal domicile travail + flux domicile lieu de travail, avec les seuls flux intercommunaux supérieurs à 100 salariés.

    On notera la situation très différente de communes un peu plus importantes, véritables zones centrifuges de flux domicile travail sup. à 100 sal. : Royan, Saintes et Cognac, communes d’une vingtaine de milliers d’habitants. Sans doute l’effet seuil des 100 de la carto y est pour une part mais pas totalement et plus la population de la commune attractive est importante et plus l’effet gravitaire va chercher loin les salariés : voir le cas de Bordeaux par exemple…

  5. PMeBC

    Témoignage en réponse à Jen. Je suis un habitant à la campagne. C’est vrai qu’il est nécessaire d’avoir une voiture dans la propriété. Mais ce n’est pas vrai qu’il faille l’utiliser pour tout et tout le temps. C’est une question de façon de vivre plus que toute autre chose. Il est possible de ne pas trop l’utiliser car non, nous ne sommes pas au milieu de la Pampa loin de tout, il y a un village de 5000 habitants à 3 km c’est parfaitement possible d’y aller à vélo ou même à pied, il y a deux écoles, des pharmacies, des magasins, des bistros, une antenne d’attention sanitaire. etc. Coté sud à 5 km un autre village, plus grand, tous les services et une gare où le train passe toutes les 20 minutes et prend 15 minutes pour nous déposer au centre de la ville (300’000 hab.). Il faut encourager la mobilité train+vélo, peu de gens l’utilisent. Bien entendu je parle de temps normal, avec l’épidémie tout est un peu difficile. Pourquoi la voiture? Elle est la principalement pour les courses, chose qu’avec un peu plus de volonté on pourrait éviter, elle sert aussi si on veut aller en ville le soir (cinéma p. ex.) parce que le train ne fonctionne pas suffisament tard, dommage, et elle est la aussi comme objet rassurant dans le sens qu’en cas d’urgence on n’est pas bloqués sur place. Et non, nous ne sommes pas agriculteurs et ne travaillons pas la terre. Les agriculteurs on quitté cette terre peu fertile et non rentable. En habitant ici je pense que nous contribuons à entretenir un peu ces terres ce qui a pour effet entre autres de diminuer les risques d’incendies liés à la prolifération de broussailles.

    Mais je le reconnais, la majorité de nos voisins se servent de leur voiture pour le moindre déplacement, ce qui à mon sens dépend d’avantage de leur façon de vivre plutôt que de l’endroit où ils vivent.

  6. zaph

    Si beaucoup de personnes rêvent d’un habitat à la campagne c’est que nos villes ne sont pas attractives.

    Ce n’est pas nouveau, déjà au début du siécle dernier un humoriste préconisait de construire les villes à la campagne .

    Le fait d’avoir encouragé le développement des transports motorisés et corrélativement la propagation du bruit et de la fureur n’a pas aidé à rendre la ville attractive.

    Il y a en urbanisme un courant de pensée territoriale initié en 1990 par l’architecte et planificateur Alberto Magnaghi. L’idée est qu’un territoire est à la fois un être vivant et une oeuvre d’art collective.

    Ce courant est apparu en France au début des années 2000 avec comme idée d’inverser le regard des experts de la ville et du territoire. Le territoire rural n’est plus un espace vide, mais permet de requalifier la région urbaine. Celle ci se présente comme une alternative à la métropolisation en reliant les centres (attractifs) et les périphéries (délaissées).

    Ces territoires pourraient même devenir des bio régions organisées selon un système local agroalimentaire (agriculture urbaine et de proximité) et un projet patrimonial basé sur les composants du territoire ( rivière, montagnes, éléments historiques…)

    plus d’info : http://www.societadeiterritorialisti.it/wp-content/uploads/2013/05/111130.manifeste.pour.la.socit.des.territorialistes.pdf

  7. OcarGo

    La solution ne se trouve ni dans la ville ni dans la campagne.
    Mais dans la ville à la campagne ! et plutôt petite et résiliente et sans voiture (ou presque).

    Les grandes villes avec leurs densités ne pourront jamais être réellement sobres. Même avec des économies d’échelle, elles dépendent de trop de services extérieurs pour fonctionner ce qui implique forcément un étalement urbain.
    Guillaume Faburel en parle très bien : https://www.youtube.com/watch?v=oF7r4Dig0J0
    Et Philippe Bihouix aussi : https://www.groupe-ogic.fr/la-ville-dense-et-concentree-appartient-au-passe/

    Quand à la campagne, comme expliqué dans l’article, son développement actuel est très loin de suivre une logique écologique. La suppression des commerces de proximité et de tous les services ont conduit au tout voiture.

    Il faut donc, reprendre possession des petites villes et villages. Recréer de la vie, de l’attractivité. Faire revenir les services et les commerces. On pourra ainsi couvrir presque tous les besoins des habitants et la voiture ne sera donc plus une nécessité. La qualité de vie y sera exceptionnelle !
    De plus qu’aujourd’hui nous avons un outil pour nous y aider. C’est le numérique qui nous permet d’être loin physiquement tout en restant proche.

    L’avenir c’est la ville campagnarde résiliente 2.0 😉

  8. pedibus

    Les grandes villes avec leurs densités ne pourront jamais être réellement sobres. Même avec des économies d’échelle, elles dépendent de trop de services extérieurs pour fonctionner ce qui implique forcément un étalement urbain.

    eh bien on dit chiche!, ou plutôt on relève le défi en prouvant qu’il n’en est rien, avec les seuls déchets des urbains et les espaces mal employés ou inutilisés dans le seul périmètre des agglomérations… !

    détourner le phénomène d’îlot de chaleur en produisant trois récoltes par an sur le moindre espace de toiture requalifié en terrasse, sur chaque foncier mal « valorisé » ou squatté par la bagnole du seul fait de son besoin de remisage…

    autant de prétextes pour bouleverser le paysage urbain, suffire aux besoins physiologiques – la bouffe pour commencer… – accélérer les déconstructions cognitives sur « la ville »… et alimenter un processus de reconquête urbaine, à partir des coeurs et de l’intellect…

    les Terriens – peut-être trop souvent à leur corps défendant – ont déjà élu la ville comme mode d’habiter : ils sont désormais majoritaires, et la question est désormais de compter correctement les années avant qu’ils ne franchissent le seuil des deux tiers de la population globale…

    dans ce contexte l’aménagement de l’espace et la fourniture des services de base aux Terriens sera d’autant mieux facilitée… exit alors la bagnole et son rets de nécessités chronophages et spatiophages…

  9. Antho

    Les écolos et anti-écolos citadins et campagnards sont toujours d’accord sur ce point. A la campagne, y’a pas le choix, il faut une voiture. Il faudrait arrêter de diffuser ce genre d’idée sans fondement. De nombreux citadins font 10-15 km par jour à vélo pour aller travailler, « c’est facile pour eux ils vivent en ville », vous répond généralement un campagnard. En ville ils sont minoritaires, les citadins utilisent énormément la voiture, et à la campagne, nombreux sont ceux qui ne font pas plus de km que ça pour aller travailler ou accéder aux services essentiels. On peut être à la campagne, sans voiture.

    http://carfree.fr/index.php/2019/02/05/un-an-a-la-hauteur/

  10. vince

    L’écologie c’est surtout la sobriété, non ?

    Il y a une différence aller au boulot dans une petite voiture d’occas ou investir dans un 4×4 qui permettra d’aller au ski avec les enfants une fois par an, le reste du temps pour trimbaler inutilement un gros mastoc.

    Comme le montre Pédibus les trajets domicile-travail ne forment qu’un quart des déplacements, au-delà du mode de déplacement et du lieu d’habitat il y a de sérieuses économies à faire.

    J’ai vu se fermer dans mon petit bled les derniers commerces, entraînés par le développement du tout-voiture.

    Ici certains ont la bougeotte, encore plus que des citadins, si je n’ai pas fait trois courses en bagnole je n’ai rien fait de ma journée. Les courses c’est la voiture, le travail, les loisirs c’est la voiture et après je vais bien trouver encore un truc à aller faire. Ca avance.

    Il faut déjà commencer par se calmer si on veut être écolo et prendre un bon bouquin, on fera les courses demain, ou la semaine prochaine.

  11. jol25

    Le vélo sur les routes de campagne est particulièrement mis en danger par la circulation motorisée. Si, en ville, les aménagements se multiplient (même si parfois mal faits), se faire raser les étiquettes par un bolide d’une tonne ou plus lancé à 80km/h ou plus n’est pas fait pour rassurer le débutant, et les statistiques sont assez formelles (voir ci-dessous). Donc, certainement, la personne à la campagne se sécurisera en voiture plutôt que tenter le vélo : ce n’est pas fait pour encourager la pratique, il faut une volonté encore plus marquée du cycliste potentiel.

    Un peu vieux, mais rien trouvé de plus récent https://www.onisr.securite-routiere.gouv.fr/sites/default/files/2019-03/VOIESUR_Cyclistes.pdf

    La majorité des accidents mortels pour le cycliste:

    – a lieu hors agglomération

    – est dans le scenario du choc arrière par un autre véhicule

    Et les conditions ne rentrent pas en jeu, puisque dans le 2/3 des cas il faisait jour et beau (conditions « normales »).

  12. polo

    Bonjour

    pardon mais votre postulat de base voulant que le rural vit à la campagne tout en voulant le confort de la ville est majoritairement erroné… ça c’est une vision de citadin…

    Le rural vit à la campagne depuis toujours, dans la maison de famille, avec son jardin, ses lapins, ses poules etc et fait « ses courses à la ville » tous les mois et demi voire plus et c’est un corvée car « il y a trop de monde » et « ils sont fous ces gens là ». Le soir il regarde la télé ou papote en famille ou chez des voisins/amis etc

    Le soucis n’est pas la vie à la campagne, le souci c’est ces nouveau écolo-urbains ou rurbains, qui s’installent à la campagne, avec leurs trois bagnoles, ne disent pas bonjour, se garent devant vos portes de grange, font ch.. leurs chiens devant votre porte, ne respectent pas les anciens… Au bout de deux mois on achète un quad pour ruiner les chemins forestiers environnants, l’été c’est grosses chouilles et musique à fond sur la terrasse car on en dérange pas : on est à la campagne…

    On se prend un chien, des poules,  Youpi c’est la campagne pi quand arrivent les vacances d »été ont va taper tout le monde pour trouver quelqu’un qui va s’en occuper car « moi un été sans partir en vacances c’est NO WAY ». Pi toi le cul terreux vu que tu restes chez toi tu t’occuperas de mon ptit élevage de deux poules siamoises du Périgord allemands, hein…

    Au bout de trois mois on écrit au maire car les cloches qui sonnent depuis le 16ème siècle dérangent, pi que dire des vaches de Monsieur Machin qui sentent mauvais…

    Quand ils veulent s’engager dans le vie municipale, ils vont vouloir vous révolutionner le monde pour démissionner au bout de deux ans car ils en ont marre.

    Et si on créait un centre commercial et une médiathèque et les jeunes n’ont pas de terrain de sport et pourquoi pas une MJC, ça manque quand même… pi le ciné ppff c’est loin… ben nan c’est un patelin de 200 habitants… si ça te plait pas reste en ville…

  13. vince

    @ polo

    Ce qui tu dis est vrai mais concerne autant les nouveaux ruraux que les descendants de ceux qui ont toujours vécus à la campagne. Dans les années 50-60 déjà les jeunes de la cambrousse ne rêvaient que de mobs et de bagnoles.

    C’est à dire tout le monde ou presque vit comme des urbains partout, à part les derniers petits vieux. J’habite un village de 600 âmes dans un département peu peuplé et j’ai vu la fermeture du café et du boucher… Je vois aussi le monde au centre commercial le samedi.

     

     

  14. ikook

    Bon, vu que je vise l’abandon de la ville pour aller vers une zone plus tranquille, mon expérience, là voici:

    Les villes sont sales, bruyantes, individualistes et remplies de zombies sur des téléphones. Les maires de gauches de droite ou d’écologie font tous la même chose: bousillent les arbres, créent des pistes cyclables minables, adorent la 5G et ne font rien pour rendre les villes plus vivables. Entre les masques, les téléphones portables, le bruit, la pollution, ainsi que les masses d’humains arrivant d’on ne sait où croyant troouver l’éeldorado qui n’existe que dans les publicités télévisées,le constat est sans appel: on se tapera bientôt tous dessus dans les villes. Il y’a trop de tarés. Ca crie, ca hurle, ca roule à toute vitesse, les tags partout…

    Une maison à la campagne… Tous les agents immobiliers vous proposent des choses grandes mais « pour en faire des gites ou des chambres d’hôtes » bref du capitalisme… Les réseaux de transport en commun sont nuls, le train a des horaires minables. On ne peut pas s’appuyer sur çà quand on travaille. On peut même  trouver un train TER et un BUS Inter-urbain partir à la même heure du même endroit pour la même destination (les deux sont gérés par la région…regardent-ils se qu’ils font???) et ne plus en avoir pendant des heures…

    Si on veut se passer de la voiture et faire un peu de distance pour aller à une ville « moyenne » ou « grande » (disons de 15 à 30 kms), oubliez le vélo (trop de temps): la seule solution c’est pour moi un scooter cm3 (2L au 100). Mais tout le monde vous dit que c’est dangereux.. Le vélo est valable pour une distance de 10 kms, plus que çà, c’est plutôt compliqué. Surtout pour aller rejoindre un train ou un réseau de bus.

     

  15. Solitaire Solitaire

    La voiture omniprésente surtout en ville.

    Je travaille dans une ville de 110 000 habitants qui offre d’autres alternatives en terme de déplacement que celle d’utiliser une voiture.

    Je travaille dans une administration dont l’effectif est de 225 salariés. Selon un sondage interne concernant les déplacements domicile travail il y a :

    – 10 agents utilisant le vélo comme moyen de transport,

    – 55 agents utilisant les transports en communs,

    – 38 agents venant à pied,

    – 122 agents utilisant leurs voiture.

    A part quelques exceptions, tous habitent dans un rayon de moins de 10 km.

    Pour ma part, je me déplace qu’à vélo est je suis domicilié à 9 kms de mon travail, comme une grande majorité de mes collègues.

    Donc, le clivage voiture ville et/ou campagne n’est forcément le sujet. À mon sens, il s’agit plutôt du choix de chacun, selon son état d’esprit et du sens que l’on veut donner à sa vie. Les uns ne voient pas leurs vie sans moteur, qui pour eux est l’expression d’une certaine liberté, les autres pensent le contraire et font le choix d’une vie plus douce et la moins invasive possible pour notre environnement…

    Sylvain.

     

     

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