Voilà c’était ma voiture une Rover 25 d’occasion que j’avais achetée après avoir enfin réussi mon permis. C’était en 2002 à Nancy. A l’époque je rêvais d’une bagnole, pour moi c’était la liberté, le confort, ma petite bulle transportable partout. Et on en a fait de voyages ensemble : la Corse, l’Allemagne jusqu’à Berlin, la France dans toutes ses largeurs. Plus de 60 000 kilomètres.
Et puis après toutes ces années de bons et loyaux services, j’ai décidé de m’en séparer.
Le temps passant je suis devenu de plus en plus hostile aux voitures, je me suis rendu compte de ce que la civilisation de la voiture avait entraîné dans nos vies, nos paysages, notre environnement, notre façon de nous comporter les uns avec les autres.
Mais qu’est ce que je reproche aux bagnoles ?
* D’abord il y en a trop, partout, pas une rue, pas un endroit de nos villes surtout où elles envahissent tout, jusqu’aux trottoirs et aux pistes cyclables.
* Ensuite elles polluent. Ça a l’air d’être une banalité, tout le monde le sait que les voitures polluent mais tout le monde semble avoir une bonne excuse : ce sont les camions qui polluent le plus (alors que 60 % des gaz à effet de serre dus au transport en France proviennent des bagnoles), les usines, bref les autres. Et puis on fini par ne plus y penser, puisque tout le monde roule en bagnole… Mais c’est justement le problème. J’ai compté en 5 ans d’automobiliste avoir émis 10 tonnes de CO2 dans l’atmosphère.
* Elles détruisent le lien social : le modèle automobile, c’est celui de la bulle, chacun dans la sienne , et de toute façon en circulant vite, je ne vois pas celui qui reste au bord du chemin. Le triomphe de l’individualisme. On va d’un point A à un point B, ça bouchonne peut-être mais tout ce qu’on aura croisé c’est des pare chocs.
* Elles finissent par nous posséder. Où est-ce que je vais la garer? Quelle assurance je vais choisir? Mince le contrôle technique ! Il faut que je l’emmène au garage!
* Elles détruisent les paysages : autoroutes, rocades, drive-in, panneaux 4*3, entrées de ville monstrueuses et centres commerciaux géants, tout ça découle plus ou moins directement du choix de la civilisation automobile.
* Elles rendent agressifs ceux qui les conduisent.
* Elles coûtent cher!
Pour toutes ces raisons et pour d’autres encore, j’ai décidé de m’en passer. Et surprise il se trouve que ça marche! et même je vais vous dire depuis je me sens mieux!
Alors oui j’habite en Centre Ville et je peux utiliser les transports en commun (mais je ne suis pas le seul dans ce cas), non je n’ai pas d’enfants à emmener à l’école (mais peut être pourrais-je les emmener en vélo si j’en avais). Et aujourd’hui de ne plus faire partie de la catégorie des « automobilistes » c’est une grande satisfaction.