Pour l’environnement, virez José Manuel Barroso de la Commission européenne!

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Les hauts dirigeants politiques ne devraient pas être réélus sans faire le point sur ce qu’ils ont accompli. Le bilan du mandat de José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, n’est pas à la hauteur. Il a trop souvent abdiqué de ses responsabilités, reléguant la Commission, censée être la «gardienne des traités», à un rôle de chien de garde des États membres les plus dominants et des industries les plus influentes.


Lorsqu’il a essayé de prendre les rênes, José Manuel Barroso les a tirées du mauvais côté. Ses politiques ont contribué aux crises économique et financière et n’y ont pas apporté de réponses adéquates. Elles ont systématiquement placé les intérêts du commerce et des grandes entreprises avant l’environnement, le social et l’individu.

La Commission Barroso a passé inutilement des années à proposer des objectifs obligatoires pour les émissions de CO2 des véhicules, et n’est intervenue qu’après que l’industrie automobile ait elle-même reconnu qu’elle n’atteindrait pas même ses propres objectifs volontaires. Barroso a ignoré son commissaire en charge de l’environnement, qui proposait un objectif de 120 g/km d’ici à 2012, et soutenu le commissaire chargé des entreprises, M. Verheugen, qui a contesté ouvertement cet objectif, reporté la publication de la proposition de la Commission et finalement revu l’objectif à la baisse pour le fixer à 130 g/km.

Outrepassant les attributions de la Commission, Barroso cherche à faire autoriser la culture de variétés génétiquement modifiées dans l’UE contre la volonté d’une majorité d’États membres et de consommateurs, chez qui cette idée suscite des inquiétudes pour la santé publique, la biodiversité et l’agriculture. Le Conseil a invariablement rejeté ces tentatives, mais Barroso persiste tout de même à affirmer qu’une décision de l’OMC concernant la législation européenne sur les OGM remet en question le droit des États membres de l’UE d’interdire les OGM – une fausse affirmation puisque ladite décision ne fait qu’énoncer les critères d’une telle interdiction.

En 2005, Barroso a promu un reciblage de la stratégie de Lisbonne exclusivement axé sur une approche à courte vue en matière de croissance et d’emploi, laissant de côté l’environnement, au lieu d’engager sérieusement la mise en oeuvre de la stratégie de durabilité de l’approche intégrée de Lisbonne-Göteborg.

Barroso s’est déclaré publiquement en faveur de l’énergie nucléaire, mettant fin à la position traditionnellement neutre de la Commission sur ce sujet. La Commission a promu la création du Forum européen sur l’énergie nucléaire (FEEN), qui a institutionnalisé le statut privilégié de l’industrie nucléaire et de son lobby qui prévoient une renaissance du nucléaire.

Face à la nécessité de réduire les déchets et de protéger la santé humaine en améliorant le traitement des déchets, la Commission a proposé une déréglementation malavisée de certaines dispositions essentielles de l’actuelle directive-cadre sur les déchets et n’a proposé aucune mesure communautaire en matière de prévention, de réutilisation et de recyclage des déchets, en favorisant plutôt leur incinération, requalifiée de «revalorisation».

Au mépris de l’engagement profond du Parlement de limiter les émissions de NOx et d’inclure l’aviation dans le système communautaire d’échange de quotas d’émission (SCQE), la Commission Barroso n’a pas tenu l’engagement d’intervenir d’ici la fin 2008, engagement qu’elle avait elle-même pris vis-à-vis des co-législateurs. À ce jour, elle n’a pas adopté une seule mesure pour limiter l’impact climatique des émissions de NOx émanant de l’aviation.

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Barroso retarde depuis 2007 la révision proposée de la législation relative aux plafonds d’émission nationaux pour les polluants atmosphériques, une question pourtant cruciale pour l’environnement et la santé publique. La Commission avait déjà revu à la baisse ses ambitions initiales dans une stratégie de 2005 sur la pollution atmosphérique qui a été édulcorée à la demande de l’industrie.

Sous la présidence de Barroso, les évaluations environnementales privilégient systématiquement les gains économiques à court terme sur les objectifs environnementaux à long terme. L’examen du «sixième programme d’action communautaire pour l’environnement» a été faussé au point d’inciter le Parlement à adopter une résolution indiquant «que de telles évaluations déséquilibrées des incidences sont contreproductives en ce qui concerne la politique environnementale elle-même et son intégration aux autres politiques de l’UE».

Un des grands objectifs de REACH réside dans la substitution des substances extrêmement préoccupantes, classées cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction ou persistantes, bio-accumulatives et toxiques. REACH comporte une liste de quelque 800 substances qui remplissent clairement les critères de substances extrêmement préoccupantes. Cependant, la liste actuelle, adoptée en octobre 2008, ne comprend que 15 substances. Par son inaction quasi-totale, la Commission bafoue l’objectif de REACH, prive les consommateurs de leur droit à l’information et ferme les yeux sur les substances extrêmement préoccupantes que peuvent contenir les marchandises importées.

En juin 2008, la Commission Barroso a adopté une communication sur les aspects réglementaires des nanomatériaux qui, en dépit de tous les éléments de preuve scientifiques, affirme que la législation actuelle couvre les risques potentiels pour la santé, la sécurité et l’environnement. Le Parlement a reproché à la Commission de fermer les yeux sur ces risques et insisté sur la mise en oeuvre du principe «pas de données, pas de marché» pour la totalité des applications faisant intervenir des nanomatériaux dans les produits de consommation.

Le règlement concernant les allégations nutritionnelles et de santé précise qu’un aliment ne peut être dit sain en cas de dépassement de certaines valeurs de référence (concernant le sel, le sucre et les graisses, par exemple). La Commission fixe certaines de ces valeurs à un niveau si élevé que même des aliments manifestement malsains peuvent être jugés bons. Barroso a aggravé une situation déjà mauvaise en cédant aux pressions de l’industrie alimentaire et en intervenant personnellement pour promettre des exemptions pour les aliments de base, notamment le pain, les fruits et la viande.

Pour toutes ces raisons, pour l’environnement de l’Europe et pour la planète, virez José Manuel Barroso de la Commission européenne!

3 commentaires sur “Pour l’environnement, virez José Manuel Barroso de la Commission européenne!

  1. Cleripage

    Malheureusement une loi électorale inique ceux qui obtiennent 30% des voix à l’élection européenne deviennent majoritaires et ceux qui réunissent moins de 5% des voix comptent pour du beurre. Ainsi aux dernières élections en France, 10% des votants ne seront pas représentés tandis que la majorité avec moins de 28% des voix obtient plus de 40% des sièges.
    Comme quoi certains français comptent plus que les autres et les réactionnaires beaucoup plus que les progressistes.
    Alors avec de telles règles « démocratiques » comment peut-on espérer virer un Barroso.
    Les dés sont pipés et nos enfants en crèveront.

  2. Yôm

    « Barroso a ignoré son commissaire en charge de l’environnement, qui proposait un objectif de 120 g/km d’ici à 2012 »

    Bin voyons, on a faillit faire la révolution.
    Qu’est-ce qu’il est méchant ce Barroso!
    Avec de pareil objectifs nous n’avons rien à attendre d’une telle institution.
    Et comment se fait-ce?
    Peut-être parce que la commission européenne compte moins de fonctionnaires que la ville de Marseille.
    Peut-être que pour pallier à ce manque de personnel, la commission fait rédiger ses projets de lois par les lobbyistes financiers qui ont pignon sur rue à deux pas, à Bruxelles.
    Rions jaune, ré-écoutons l’excellent reportage « Lobby Planet » de Daniel Mermet:
    http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1694

  3. Cleripage

    Merci à YÔM pour le lien …

    On est rassuré sur notre avenir … rien ne changera même sans Barroso …

    Je dois choisir la corde, le gaz, l’arme a feu … non la bagnole ça le fait aussi (Je plaisante ;-))

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