Stationner pour avancer !

stationner-pour-avancer

Sujet sensible lorsqu’il s’agit d’automobile, le stationnement dans les lieux d’habitation est un non-sujet quand il s’agit du vélo.

En apparence trop simple – un vélo, ça se gare partout, ça se monte dans son appartement, ça se range près des poubelles… Les cyclistes en ville sont pourtant de plus en plus nombreux, et ils sont aussi différents : résidents, visiteurs occasionnels, touristes, étudiants. Aussi le stationnement des vélos est-il un enjeu. Mais si les collectivités se sont de plus en plus attelées à augmenter l’offre de stationnement aux abords des gares et à développer les arceaux vélo sur l’espace public, le stationnement des vélos dans les espaces privés reste le parent pauvre. Qu’il s’agisse des lieux d’habitation, et notamment du collectif ancien, des résidences universitaires, des lieux de travail… C’est pourtant un élément déterminant du succès et du développement de l’usage du vélo.

Il faut considérer la chaîne de transport, du domicile à destination. Le problème se pose également avec force dans les quartiers de la politique de la ville. Le vélo n’est pas différent de la voiture. Si on peut le stationner dans de bonnes conditions de sécurité et de confort, c’est-à-dire ne pas le porter sur son dos dans l’escalier ou l’ascenseur, on l’utilise ou on envisage de le faire. Aujourd’hui, ce n’est pas faire du vélo ou songer à s’y mettre qui est compliqué, c’est en posséder un pour encore trop de gens ! Un comble pour un produit dont le prix de vente moyen en France se situe autour de 250 €.

Lire aussi :  Lénine et la bicyclette

Rencontre du Club des villes et territoires cyclables – 1er avril 2010 – « Stationner pour avancer ! »

7 commentaires sur “Stationner pour avancer !

  1. Marie M

    En parallèle et pour illustrer, voici le dernier article publié sur le site de la vélorution lyonnaise. C’est sur, il y a encore des efforts à faire au niveau du stationnement. Arceaux qui augmentent d’ailleurs la visibilité des vélos en ville, ce qui contribue à augmenter le nombre d’utilisateurs par ailleurs…

    http://velorutionlyon.free.fr/article.php3?id_article=277

    Interdit de stationner ?

    D’après la dernière enquête Ménages déplacements, il y aurait 250 000 vélos appartenant à des particuliers dans le Grand Lyon (hors velov). Et pour les garer ? 4 000 arceaux ! Si l’on considère qu’on peut attacher deux vélos par arceau, cela revient à une place pour 30 vélos. Dès lors, ne nous étonnons pas de voir des bicyclettes accrochées partout où c’est possible : poteaux de signalisation, arbres, bancs publics, grilles… Toutes les études de mobilité insistent pourtant sur un point : l’absence de stationnement pour les vélos est un frein au développement de la bicyclette en ville. Le Grand Lyon ne semble toujours pas avoir pris la mesure du problème.
    (JPG)
    stationnement sauvage… faute de mieux !

    A titre de comparaison, il y aurait 600 000 voitures dans l’agglomération et 150 000 places de stationnement. Soit une place pour quatre bagnoles. C’est plus que confortable. Ce qui n’empêche pas les automobilistes de se garer n’importe où : en double file, sur les trottoirs et bien évidemment sur les pistes cyclables !

    Le Grand Lyon, conscient de son retard et soucieux surtout de son image, installe désormais 1 000 arceaux supplémentaires par an. C’est bien ? Non, c’est juste assez pour maintenir son retard sur Strasbourg, Grenoble, Bordeaux… Voire le creuser, car tout indique que le nombre de vélos en circulation va augmenter. Pour information, Strasbourg compte déjà 10 000 arceaux. Avec une moyenne d’un millier de nouveaux arceaux par an dans le Grand Lyon, il faudra attendre près de 30 ans pour que l’écart de traitement entre les vélos et les voitures soit comblé. Ah, on ne peut pas dire que nos politiques n’aient pas une vision à long terme… A très très long terme, même !

    Question réactivité, observons l’exemple danois. A Copenhague, devant l’augmentation du nombre de cyclistes, la ville s’est aperçue l’hiver dernier qu’elle manquait d’arceaux. Qu’à cela ne tienne, elle en a installé 5 000 en… trois mois ! A Lyon, il faudrait cinq ans pour arriver au même résultat. Au cas où un urbaniste bien intentionné nous lirait, rappelons que la suppression d’une place de stationnement automobile permet d’installer cinq arceaux, soit dix vélos.

    Autre sujet d’étonnement, à l’heure de l’intermodalité, installer des stationnements vélo dans et aux abords des gares devrait être une priorité. Pourtant, à la Part Dieu, la plus importante gare de transit française, on ne trouve qu’une vingtaine d’arceaux derrière le bâtiment. Pitoyable. Toutefois, il existe un parking vélo sous la gare. Certes, il n’est pas signalé, certes il n’est accessible que sur abonnement et il ne comporte que 39 places… Mais il existe ! Pour vous donner une idée du ridicule de la chose, même la petite commune des Mureaux dans les Yvelines fait mieux avec un parking gardé de 46 places.
    (JPG)
    une vingtaine d’arceaux à la Part Dieu que se partagent vélos, scooters et motos !

    Mais cessons de nous plaindre. La SNCF (et non le Grand Lyon) a dû entendre les réclamations des cyclistes lyonnais puisque sur la nouvelle gare Lyon-Jean Macé, on trouve une consigne de 110 vélos. Un progrès. Toutefois, l’offre (payante) est réservée aux abonnés au rail titulaires de la carte OùRA. C’est pratique pour ceux qui utilisent l’option train+vélo pour aller travailler. Mais pour les autres, tous les autres, circulez, y’a rien à voir ! Allez vous parquer ailleurs.

    Pour information, sachez que la gare de Tours est équipée d’un parc gardé de 150 vélos, installé directement sur le quai. Celle de Grenoble possède, elle, une consigne vélos de 250 places. Et celle de Strasbourg compte 850 places gardées et 1 600 places au total aux abords. On pourrait multiplier les exemples à l’infini. Surtout en se baladant hors de nos frontières. A la gare de Yamashina au Japon, on peut parquer 1 500 bicyclettes en lieu sûr. Et Copenhague, encore elle, veut construire d’ici 2013 un parc vélo de 7 000 places derrière la gare ! Oui, vous avez bien lu : sept mille. Un sept et puis trois zéros.

  2. Raghnarok

    Effectivement, sur Genève, j’ai souvent recours (qui a dit « tout le temps »?) à des moyens alternatifs pour attacher mon vélo… En espérant que ça va changer pour du mieux à l’avenir.

  3. Much

    Le problème n’est pas le stationnement… c’est la sécurité. Même dans les parkings soit-disant gardés (Marie, tu cites celui de Tours) je me fais régulièrement chourrer mes vélos. L’idéal serait un parc de vélos publics auto-gérés. Du genre j’achète un vélo et je le laisse à disposition des autres quand je ne m’en sers pas. D’un autre côté je peux piquer n’importe quel vélo quand ça me chante.

    Ce serait chouette, non ?

  4. URB

    Oui ça sera sympa, avec des parc à vélo un peu partout en ville, les vélos seraient attaché par des antivols natifs sur le cadre.

    Pour éviter quand même que n’importe qui parte avec le vélo sans jamais le rendre, il y aurait un système de caution et de location avec la première demi-heure gratuite, par exemple.

    C’est une idée à creuser.
    Ha mais c’est vrai, ça existe dans certaines villes, ça s’appelle « Vélib », « Vélo bleu » etc…

    Dommage.
    🙂

  5. alona

    URB, oui le velo’v c’est très bien.
    Mais j’ai un vélo, je ne vois pas l’intérêt d’emprunter un vélo’v. Surtout qu’en étant étudiante j’ai jamais réussi à en emprunter un sans l’aide de mes amis car j’ai pas assez d’argent en banque pour la caution.
    Enfin je trouve ça vraiment important d’avoir des stationnement vélo « privé » (dans le sens « non vélo’v »). Je viens de Tours ça me fait un choc qu’un aussi grande ville a si peu de stationnements. je comprend pourquoi il y a moins d’usager ici (proportionnellement parlant).

  6. URB

    @ALONA
    Je parle de ce que disait MUCH, pas d’un simple parking à vélo.

    Après si tu peux te permettre de laisser TON vélo en libre service au risque de ne pas le retrouver quand tu en as besoin, ça va, mais comme tu as déjà des soucis à avoir assez d’argent en banque pour la caution d’un Velo’v, changer de vélo régulièrement, ça risque de pas le faire.

  7. Laurent RSVMV

    vive la pensée facile !
    la question du stationnement des vélos ressemble trop à la question du stationnement des 4 roues, c’est à se demander, si vous n’avez pas la même logique !
    les verts élus dans les Conseils Régionaux bougent leur c… et nous aurons des places de stationnement vélo devant les bibliothèques, piscines, gares, universités, écoles, collèges, cinémas …
    maintenant, les jeunes, ils utilisent des trottinettes, pas de vélos alors pourquoi demander autant de places de vélos qui ne seront pas utilisées mais payées par la collectivité – devant l’école primaire de ma fille, il y a 3 points de stationnement, toujours vides !
    alors que faire ??? poireauter et attendre l’explosion du parc de stationnement vélo pour son petit nombril et son « auto-satisfaction »
    ou prendre la solution la plus simple, la pus efficace,
    le VELO P L I A N T et se plier aux contraintes modernes de la vie urbaine (pas de place et vol assuré)
    comme c’est bizarre DKT vient de sortir son imitation Brompton mais à 299 €, preuve que ce type de vélo a un avenir radieux et réprésente un marché omportant
    attendre, je ne pense pas que ce soit sur le road book des néo-cyclistes
    la question, s’adapter au monde tel qu’il est ou garder ses vieilles habitudes (auto / vélo) de la revendication, la même pensée, mon véhicule et moi ?
    les piétons et les utilisateurs de roller en demandent beaucoup moins en matière de stationnement que les crypto – cyclistes !
    sont-ce les autres qui doivent changer ou c’est simplement à moi de de m’adapter ????
    Pourquoi imposer à la société son véhicule ?
    le stationnement vélo doit et va devenir payant, faudra bien payer des infrastructures – la sécurité a un prix !
    CONCLUSION : SE PLIER POUR S ADAPTER
    ET SURTOUT EVITER DE PAYER le stationnement…

Les commentaires sont clos.