Métalosaure

Animal polluant, bruyant, et lourd (en général au moins 1 tonne), fait de métal (du moins pour sa carapace extérieure) d’où son nom.

Cet animal est actuellement le roi d’une jungle qu’il a lui même contribué à créer et façonner selon ses besoins et qui est son habitat de prédilection.

Compte tenu de l’accroissement de sa population, il contribue d’ailleurs à la réduction des niches écologiques occupées par les autres espèces.

Mode de vie :
Pendant 95% de son temps, cet animal dort, une fois trouvé une place à la mesure de sa démesure, parfois au milieu de ses congénères (qu’il méprise pourtant le plus souvent), mais le plus souvent seul au fond d’une sorte de grotte spécialement construite pour ses besoins.

Lorsqu’il ne dort pas, il sort de sa léthargie pataude, bien souvent furieux d’être troublé dans sa sieste, et rejoint sa jungle, le plus souvent lentement.

Déplacements :
le Métalosaure dispose, au quotidien, d’un territoire relativement limité, empruntant chaque jour les mêmes itinéraires, où il retrouve bon nombre de ses congénères…

Cependant, à plusieurs périodes de l’année, il semble migrer, toujours entouré de ses congénères, vers la montagne en hiver et vers les côtes en été… Ces déplacements saisonniers restent d’ailleurs un mystère !

Mais si lors de ses déplacements solitaires, le Métalosaure peut se déplacer rapidement, déployant ses muscles et son égo surdimensionné, lui laissant croire qu’il est invincible, ses déplacements en troupeau sont généralement beaucoup plus lents (ce qui explique peut-être son aversion pour la grégarité)

Hiérarchie :
Le Métalosaure se caractérise par sa dominance prononcée, notamment envers des espèces plus faibles.

Lorsqu’il rencontre des animaux moins puissants, de son espèce ou d’une autre, il ne connaît d’autre loi que celle du plus fort, satisfaisant ces besoins au détriment des autres.

Symbiose :
Le Métalosaure semble vivre en symbiose avec l’Humain.

En dehors de ses périodes de léthargie où il n’accepte aucune interaction, le Métalosaure accepte d’être chevauché par l’homme.

Selon les espèces, 4 à 9 humains peuvent chevaucher simultanément le Métalosaure.

Cependant, des études poussées de biologistes reconnus ont montré que statistiquement, un Métalosaure éveillé était accompagné de seulement 1,3 humains dans son flanc.

Parasitisme :
Par ailleurs, parmi la communauté de spécialistes, des voies discordantes s’élèvent de plus en plus pour dénoncer l’usage du terme de symbiose…

En effet, il était communément admis jusqu’à il y a quelques décennies que l’Humain avait domestiqué le Métalosaure (qui serait une sorte de recombinaison obtenue par sélection pas naturelle et modification génétiques d’autres espèces bien différentes mais aujourd’hui disparues)

Aujourd’hui, certains spécialistes évoquent la possibilité, que le métalosaure soit un parasite de l’Homme, le rendant dépendant de sa présence : l’Humain, espèce pourtant initialement très mobile, connue pour avoir été la première à avoir inventé la bipédie, ne se déplaçant désormais plus qu’avec des Métalosaures, voire dans certains cas n’en sortant même plus pour se nourrir ! Mais aussi pour son propre bénéfice, l’ensemble des activités humaines se tournant presque exclusivement autour de la satisfaction des Métalosaures ou au maintien de leur jungle sans laquelle les Métalosaures ne pourraient exister.

Habitat :
La jungle où se développe les Métalosaures est constituée de longues traînées noirâtres sur le sol, dénuées de toute végétation (seuls les platanes sont connus pour arriver à traverser l’habitat des Mélalosaure, notamment à des heures très tardives, en fin de semaine, provoquant ainsi de collisions dont le Métalosaure sort rarement indemnes).

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Ces traînées, imperméables au ruissellement, se rejoignent souvent et s’enchevêtrent dans un réseau maillé et interpénétrant, plus ou moins dense.

Le Métalosaure aime en effet les grands espaces, où il peut donner livre cours à ses muscles.

Mais on le retrouve également dans des espaces plus confinés, dans lesquels il exprime sont mécontentement, d’être ralentie par ses propres congénères par l’émission de bruits sur aigus infâmes, avant de retrouver sa léthargie dans sa grotte attitrée ou sur une zone de repos similaire à sa jungle, qu’il s’est faite construire par les humains.

Régime alimentaire :
Nous avons pas encore parlé de son régime alimentaire. Régime qui fait la particularité de cette espèce.

En effet, bien que certaines sous-espèces de Métalosaures tentent depuis peu de modifier leur régime alimentaire (ce dont la plupart des spécialistes conviendront de dire que c’est peine perdue), la quasi-totalité des Métalosaures ne consomment rigoureusement qu’un seul type d’aliment et sont d’ailleurs une exception dans le règne animal : du pétrole.

Sous une forme ou sous une autre, le Métalosaure se fait directement injecter le précieux liquide (sous forme d’offrande offerte pas un Humain dévoué semble-t’il) et le dévore goulûment lors de ses périodes actives.

Le Métalosaure est d’ailleurs tellement dépendant à cet aliment que, d’une part, il refusera de bouger et sortir de sa léthargie si il n’est pas alimenté (en cas de sévère diète il refusera même d’aller jusqu’à sa mangeoire. Il faudra alors lui apporter directement lui donner la béquée), et d’autre part, il provoquera la fureur de son Humain, désormais esclave au moindre signe de raréfaction de la précieuse nourriture (ou d’augmentation de son prix, ce qui revient souvent au même).

Déclin :
On en vient donc au point qui laisse penser à un nombre croissant de spécialiste que cette espèce est désormais sur une pente menant vers l’extinction, malgré sa suprématie actuelle et son apparente omniprésence.

La source de nourriture quasi-exclusive étant vouée, à moyen terme, à disparaître (car, contrairement aux autres formes de nourritures habituellement rencontrées dans le règne animal et végétal, elle n’est pas renouvelable dans les temps biologiques considérés, le Métalosaure ne vivant rarement plus de quelques décennies au mieux), l’espèce est voué à disparaître à l’échelle de quelques décennies.

Certains spécialistes semblent pourtant persuadés qu’une évolution est possible (allant même jusqu’à parier que les esclaves humains sacrifieront jusqu’à leur propre nourriture pour les donner au Métalosaure, aveuglés qu’ils sont dans leur dévouement, et de fait, il faut leur donner raison sur ce point puisque de nombreuses observations récentes corroborent cette hypothèse)

Mais l’immense majorité des spécialistes s’accordent à dire que cela ne sera pas suffisant pour maintenir une population importante de Métalosaure.

Tout au plus quelques millions de Métalosaures de par le monde alors que leur population actuelle est estimée à environ 1 milliard…

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Merci à mon conjoint pour la rédaction de cette définition de ce mot, lu pour la première fois sur un autre blog

Image: Deupatosaurus / Ghyslain Bertholon 2007

8 commentaires sur “Métalosaure

  1. donc jouant

    Quand la poésie tutoie l’archéologie et l’esclav(atti)itude….c’est beau !

    Bravo et c’est ben vrai oui tout ça !

  2. emmp

    J’ai vu des grands et des petits Métalosaures au musée de la Préhistoire, dans la salle consacrée au XXe siècle. Est-ce qu’ils grandissaient au fil de leur existence ?

    Et quel était leur mode de reproduction ? Était-ce pour trouver l’âme sœur que certains poussaient des cris assourdissants grâce à un membre interne que les chercheurs appellent le claque-son ?

  3. pedibus

    un membre interne… ?

     

    ohhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh…

     

    je connaissais déjà le champignon, cette espèce de protubérance destinée à biser l’obstacle plus vite, ou mieux s’y emboutir… :

    hallucinogène en plus : « se griser par la vitesse »…

     

    décidément dangereusement phallique cet instrument paléotech-nique…

     

     

    boaaa

  4. PMeBc

    Le deupatosaurius, un ancètre des métalausores modernes et presque disparu, était malgré tout d’une race parmi les moins méchantes de l’éspèce. Certains des descendants sont bien pires, notament toute la gamme des quatquatdieselausores.

  5. Florent

    @emmp:

    Ayant écrit cette définition il y a quelques années déjà, effectivement, il serait bien que je me repenche sur sa mise à jour incluant effectivement le cycle de vie et le mode de reproduction de l’espèce. Les biologistes experts ont certainement appris de nouvelles choses depuis !
    Je les consulte et vous tient au courant !
    Nostradamus (et merci à ma tendre et chère pour cette publication ici !)

  6. pedibus

    ah PM…!

     

    les cacatres… !

    jamais ils nous feront autant rigoler qu’ils nous font chier…

     

    comme une espèce de reviviscence du colon- nialisme…

    Tintin au Congo…

     

    https://image.noelshack.com/fichiers/2018/05/2/1517343825-tintin-en-congo.png

     

    ou alors une mode lancée par les bouseux du Middle West…

    faudrait quand même que les paléontologues du fordisme et postfordisme se penchent sur la question, avant que tout parte en fumée, cramé par le réchauffement vénusien…

     

    pas boaaa du tout cette affaire…

     

     

     

     

     

  7. Serious DD

    Ah, je suis vert, je voulais l’écrire cet article sur l’exo-parasitisme d’Homo Sapiens par l’automobile…

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