Le jeudi 5 décembre s’annonce d’ores et déjà comme un moment clef pour faire barrage à l’offensive du gouvernement contre le modèle social en vigueur depuis 1945. Une mobilisation d’ampleur se prépare à l’occasion de cette grève inter-pro contre la réforme des retraites. Bizi appelle ses militant.e.s et sympathisant.e.s à y participer pleinement, pour défendre notre modèle de protection sociale et de solidarité, mais également pour ne pas laisser cette réforme aggraver les crises climatique et écologique.
Profits et individualisme contre intérêt général et solidarité
Nous manifesterons ce 5 décembre pour dire stop à cette triple offensive néo-libérale que nous subissons aujourd’hui de plein fouet:
-la réforme brutale du calcul de l’assurance chômage plonge des centaines de milliers de personnes dans une pauvreté encore plus forte. En même temps, elle fragilise la situation des salariés face aux patrons, en renforçant la crainte de perdre son travail. Elle pousse ainsi à accepter de futures dégradations des niveaux de salaire et des conditions de travail;
-la baisse non compensée de certaines cotisations sociales, le refus d’en augmenter d’autres, provoque un déficit de la Sécurité Sociale artificiellement créé par le gouvernement. Cela permet de justifier la baisse des prestations, la dégradation inexorable de l’Hôpital public et de favoriser ainsi les systèmes privés d’assurance ou de santé;
-la réforme de la retraite individuelle -ne l’appelons pas universelle- à points aura deux conséquences: en mettant en place un système, non plus à prestations définies mais à cotisations définies, elle fera automatiquement baisser le niveau des retraites notamment pour les populations les plus précarisées, victimes du chômage ou du temps partiel pendant une partie de leur carrière. En refusant de toucher au niveau des cotisations retraites, et en figeant un pourcentage de la dépense des retraites par rapport au PIB, on fait là aussi baisser les prestations des retraites en même temps qu’on pousse les gens à travailler plus longtemps. Là également, cette réforme attaque le principe de solidarité et de protection sociale publique et vise à faire glisser notre société vers le principe de l’individualisme à tout crin et les systèmes privés de protection sociale. Cela engraissera encore plus les fonds de pension et compagnies d’assurance privées sur le dos des majorités les moins riches de la population.
Scier plus longtemps la branche sur laquelle l’humanité est assise
En plus de précariser encore davantage les personnes les plus fragiles aggravant ainsi les injustice sociales, cette réforme des retraites s’inscrit en outre dans une logique d’aggravation de la crise écologique et climatique. Comme le revendiquait le premier ministre lui-même ce jeudi 21 novembre sur France Inter, il faudra “travailler plus longtemps dans la vie, progressivement, mais travailler plus longtemps, soit par la durée de cotisations, soit par une mesure d’âge” (…) “Il faut dire aux français, clairement, tranquillement, le faire progressivement, que nous allons travailler plus longtemps“.
Mais si l’on fait travailler plus longtemps la population sans vouloir augmenter le chômage de masse actuel, cela ne peut se faire que d’une manière: en produisant plus ! Produire plus signifie tout simplement extraire plus de ressources de la planète, brûler plus d’énergies non renouvelables et rejeter plus de déchets et de gaz à effet de serre réchauffant l’atmosphère et les océans. Or, le jour du dépassement de notre empreinte écologique est atteint chaque année plus tôt aggravant les grands déséquilibres et notre dette écologique envers nos enfants, le pic de nombreuses matières premières et ressources non renouvelables est bientôt atteint, nous assistons à la sixième extinction de masse des espèces et nous frôlons des seuils irréversibles de changement climatique.
Comment dans une telle situation accepter des logiques et des prétendues solutions ne pouvant qu’aggraver et accélérer la catastrophe en cours ? Comment accepter de scier plus longtemps et plus vite la branche sur laquelle l’humanité est assise ?
Une autre voie est possible… et gagnable !
Bien d’autres logiques et solutions existent. Partage du travail et des richesses, développement des liens, de la culture et du soin plus que des biens et de la consommation ostentatoire, lutte contre l’obsolescence programmée, démarchandisation de nombreuses activités, renforcement des systèmes de solidarité et gestion collective des biens communs etc. C’est sur ces rails là qu’il faut guider les évolutions de notre système de santé, d’assurance chômage et de retraite, pas sur ceux nous menant tout droit vers un monde à la Mad Max!
Il nous faut réagir aujourd’hui, cette bataille est gagnable ! De plus en plus de monde se mobilise pour défendre la solidarité et la justice sociale ou pour réagir à l’urgence écologique et climatique. Ensemble, nous pouvons stopper cette nouvelle offensive anti-sociale et anti-écologique du gouvernement. C’est le moment!
Rendez-vous à 10H30 jeudi 5 décembre entre la gare et la bourse du travail de Bayonne
Le plus marrant, c’est que les gens qui accumulent tant de richesse sont nés en même temps que le modèle social défendu dans l’article. Voir les news d’aujourd’hui concernant Bernard Arnaut.
Eh oui, le ver était dans le fruit. La croissance après guerre était telle qu’on a pu à la fois mettre en place un système social favorable et permettre à l’enrichissement capitalistique de prospérer.
Ce dernier étant sans fin, venait fatalement le moment où il allait vouloir rogner sur le premier, surtout en période de vaches maigres.
Ce matin, je rentrai du marché en vélo et au regard de tous ces vieux en voitures, j’ai pensé à vous . Que l’idéologie politique (de l’urne) que nous avons en commun que vous n’aimez qu’on dise que vous avez s’oppose fermement à votre idéologie politique générale (celle qui vous pousse à alimenter ce blog)
En effet, j’habite à moins de 10 minutes à pied du dit marché et je me trouve déjà assez fainéant d’y aller en vélo, mais quel ne fut pas ma surprise quand j’y ai croisé ma voisine, retraitée, celle ci que, tantôt, j’ai laissé partir en voiture devant moi, que j’ai doublé au feu rouge et qui est arrivée 5 minutes après moi. A savoir que j’habite le Tarn et Garonne, un département avec une grande part de population agée et des comme ça, je vous en trouve à la pelle.
Bref, en rentrant, au bout du 15 ème croisé qui cherchait une place pour se garer, je me suis dit que la cotisation retraite était, en fait, une taxe supplémentaire attribué aux personnes âgées de manière à ce qu’elles remettent quasi directement la monnaie, et dans le pot « commun » (ex: l’armée), et dans la poche des fournisseurs d’énergie fossile et donc, moins directement, aux marchands d’armes et assimilés.
Il se peut que cette idée de simplifier le calcul et de supprimer les inégalités vu par LREM ne soit pas si négatif que l’on puisse tous le présager. Plus proche de la misère, tous ce petit peuple qui ne peut plus souffrir pourrait faire fi de toutes ces petites excuses (mal au doigt, mal au coude, mal aux orteils) pour remonter à bicyclette
Cela n’empêche, toute la famille sera dans la rue jeudi matin pour tenter de préserver le service public
En même temps, appeler à la « décroissance » d’un côté et demander l’augmentation des retraites et/ou du SMIC d’un autre côté est un peu contradictoire…
La décroissance et la sobriété doivent s’appliquer à tous et à toutes.
@ Ecolo Réaliste
Il faut peut-être plus le voir du point de vue redistributif. Certes, on parle de partager un gâteau déjà beaucoup trop gros et on devrait le réduire collectivement, sinon la décroissance pour les uns risque d’aboutir à une nouvelle croissance pour les autres.