Un vélo disparaît

Aujourd’hui 1er avril, pas d’article sous forme de poisson ou autre canular du même acabit. Mais quand même, un peu d’humour avec un fait divers phénoménal relaté par L’Ouest-Eclair du 21 mars 1940.

Ce glorieux journal de la PQR (Presse Quotidienne Régionale) nous apprend en effet que la police enquête suite à la disparition d’un vélo. De mémoire d’archiviste, il aura fallu remonter au 21 mars 1940 pour découvrir, de manière incroyable, que la police pouvait enquêter dans ce genre de cas.

Nous qui croyions bêtement que la « disparition d’un vélo » sur la voie publique était un phénomène d’une effarante banalité ne nécessitant aucune « enquête spécifique », les forces de l’ordre ayant quand même des sujets un peu plus sérieux à traiter, nous sommes encore bouleversifiés d’une telle découverte.

Mais voici plus précisément les détails de cette épineuse affaire criminelle.

UN VÉLO DISPARAIT

Le jeune commis de la charcuterie Delange, Gehan Paul, 17 ans, avait posé sa bicyclette mardi, vers 20 heures, rue de la Planchette (à Flers, Normandie), derrière le magasin de sa patronne. Quand il s’apprêta à la reprendre, après dîner, il eut la désagréable surprise de voir qu’elle avait disparu. La police enquête.

A vrai dire, c’est moins la disparition du vélo qui semble phénoménale que le fait que la police enquête… On remarquera qu’à aucun moment il n’est question, à ce stade, de vol. Le journaliste parle prudemment de « disparition. » L’enquête de police fera probablement toute la lumière sur cette sombre affaire.

Si par malheur votre bicyclette « disparaissait » également de manière mystérieuse sur la voie publique, vous seriez ainsi fondé à aller illico à l’hôtel de police le plus proche pour solliciter prestement l’ouverture d’une enquête de police, en vous munissant bien entendu de l’exemplaire de ce journal prouvant de manière indiscutable qu’il est dans les attributions de la police d’enquêter en cas de disparition d’un vélo…

Lire aussi :  Le complot anti-tramway exemplaire de General Motors

Source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k502088b/f6.item.r
Image: Le voleur de bicyclette

2 commentaires sur “Un vélo disparaît

  1. Bertrand

    Derrière l’apparente banalité d’un vol de vélo, peut se cacher un drame. Le vélo est pour certains leur seul moyen de transport et peut être indispensable pour leur permettre d’aller au travail, faire des courses voir leur famille ou amis.
    Ce n’est pas parce que la valeur de l’engin ne se mesure pas en milliers d’euros, qu’il ne gaspillent ni une place considérable ni des quantités importantes de métaux, qu’il ne nécessite pas une gabegie énergétique à fabriquer et pendant son fonctionnement que cet objet n’a pas une grande valeur d’usage.

  2. Prolo

    D’ailleurs, s’il n’avait pas de valeur d’usage : personne ne le volerait !

Les commentaires sont clos.