par Marcel Robert
En 2004, les ventes de voitures particulières neuves en France ont dépassé les 2 millions d’unités ; garées les unes derrière les autres, elles formeraient une file de plus de 10.000 km, soit l’équivalent d’un parking de 25 voitures de large sur la distance Paris-Nantes.
A l’échelle des 25 pays de l’Union Européenne, ces ventes de voitures neuves ont dépassé en 2004 les 15 millions d’unités, soit l’équivalent d’un parking de 25 voitures de large sur la distance Paris-Moscou…
Avec un coût moyen de 10.000 euros par voiture, cela représente donc à l’échelle française environ 20 milliards d’euros qui sont consacrés tous les ans uniquement à l’achat de voitures neuves, soit à titre de comparaison près de 25 fois le budget du Ministère de l’Ecologie et du Développement durable.
L’automobile est tellement ancrée dans notre « modèle de société » qu’elle est à l’origine d’une véritable «filière-route». En effet, derrière l’usage immodéré et non rationnel de l’automobile, apparaît clairement l’alliance objective entre pouvoirs publics (qui profitent de la manne de la TIPP ), constructeurs automobiles et multinationales du pétrole (qui dégagent d’énormes profits), médias traditionnels (sous perfusion de publicité automobile) et lobbies de l’automobile en tout genre comme les associations de commerçants et d’automobilistes…
Dans ce contexte, remettre en cause l’automobile dans notre société revient à être considéré, au mieux, comme un utopiste «déconnecté des réalités», et au pire, comme un idiot ou un «ennemi dangereux des libertés individuelles».
La «liberté individuelle», voilà l’argument massue des pro-voitures… Cette liberté individuelle, qui est aussi la liberté de tuer, de piller les ressources naturelles et de détruire la planète, est en effet le leitmotiv de décennies de matraquage publicitaire et de conditionnement marketing.
C’est également cette «liberté individuelle» qui conduit à la société de l’automobile conçue ici comme un « modèle de développement » reposant sur une automobile par personne, et menant à l’idée que l’automobile serait synonyme de liberté.
Or, une étude approfondie de la société de l’automobile montre très rapidement que cette «liberté» est avant tout un mythe et une escroquerie. Il s’agit d’un mythe, car l’inefficacité du système automobile est désormais avérée et d’une escroquerie, car cette soi-disant liberté s’exerce au détriment de tous.
La suite: Pour en finir avec la société de l’automobile
Image: Serre